La Guerre Civile Espagnole

La rébellion militaire


Franco

Devant les crises gouvernementales à répétition, des élections générales furent organisées pour le 16 février 1936.
Elles donnèrent la victoire au Front populaire contre le Front national (droite) et le centre.
Le nouveau gouvernement fut entièrement formé de républicains.
Aussitôt après les élections, des affrontements eurent lieu entre le Front National et les jeunesses socialistes.
Le 13 juillet, le leader de la droite parlementaire, Calvo Sotelo, fut assassiné par un socialiste.
Largo Caballero, leader socialiste, lança alors le mot d'ordre de "révolution prolétarienne".
Cet assassinat entraîna une rébellion militaire au Maroc espagnol avec les troupes coloniales pour appuyer la rébellion en Espagne.
Immédiatemnt, le général Goded contrôla Majorque tandis que le général Queipo de Llano s'empara de Séville.
La Navarre, était acquise à la rébellion, ainsi que les provinces du Nord et de l'Ouest.
Mais, partout où la classe ouvrière était très nombreuse et organisée, les militaires furent écrasés.
C'était le cas de Madrid et de Barcelone. Tout le centre et l'est de l'Espagne, le Pays basque et les Asturies échappaient aux contrôle des militaires.
Les nationalistes, purent faire passer en Andalousie les troupes coloniales du Maroc espagnol, dont Franco prit la tête. L'Espagne était alors coupée en deux. Les Franquistes massacrèrent les ouvriers tandis que les anarchistes vengeaient leurs morts dans de durs combats (en particulier à Barcelone) et s'en prenaient en particulier au clergé. Les Républicains, comme les nationalistes, demandèrent des armes à l'étranger.

Hitler accorda à Franco une aide aérienne avec la légion Condor.
Mussolini, quant à lui, envoya en Espagne plusieurs divisions qui renforcèrent l'armée franquiste.
La République ne reçut, quant à elle, que très peu d'aide de la France car Léon Blum craignait la guerre avec l'Allemagne. L'aide soviétique aux républicains consista surtout en une aide logistique (camions, munitions ...) et en experts militaires. Mais aux experts militaires russes s'ajoutèrent vite les policiers du NKVD, qui firent régner la terreur, dans les Brigades internationales.
Sur le terrain militaire, il ressort que les seuls grands succès républicains furent défensifs, et que toutes leurs offensives tournèrent en épuisantes batailles d'usure.


La fin de la République

Dolorès Ibàrruri la "Pasionaria"

La prise de l'Alcazar

Les troupes coloniales de Franco, transférées par l'aviation allemande à Séville, marchèrent vers le nord et vinrent dégager l'Alcazar de Tolède.
Puis, Franco lança quatre colonnes sur Madrid. L'arrivée du matériel russe et des premières brigades internationales vinrent appuyer la défense de Madrid par les miliciens.
Les troupes de Franco ne purent dépasser les faubourgs. Par contre, les Franquistes conquirent tout le Pays basque.
Ces offensives furent appuyées par des bombardements de terreur de la Légion Condor, en particulier, le raid sur Guernica.
Cette ville fut bombardée le 26 avril 1937.
Entre 16h15 et 19h30, des vagues successives d'avions de Heinkel 111 et Junker J52 de la Légion Condor, bombardèrent la ville, mitraillant la population civile à plusieurs reprises. Le centre de Guernica fut totalement détruit.
Ce bombardement fit 1 654 morts et 889 blessés sur une population de 7 000 habitants.
L'objectif délibérément meurtrier de l'opération ne fait aucun doute car les quelques soldats républicains qui campaient à la périphérie n'ont pas été touchés par l'attaque, de même que le pont et une petite fabrique d'armes.
En 1938, les franquistes atteignirent la Méditerranée et coupèrent en deux l'Espagne républicaine. En février 1939, après la conquête de Barcelone, les réfugiés républicains commencèrent d'affluer en France.
La fin était proche : l'Angleterre et la France reconnaissaient le gouvernement de Franco.
Madrid se rendit le 28 mars malgré les exhortations de Dolorès Ibàrruri la Pasionaria (qui se réfugia en U.R.S.S. après la défaite).
Cette guerre fut un double "banc d'essai": pour Hitler, celui d'armements et d'unités nouvelles ; pour Staline, celui d'une expérience politique et policière avortée, qui préfigura le destin des "démocraties populaires" d'après 1945.
La guerre d'Espagne avait fait plus d'un million de victimes :
145 000 morts, 134 000 fusillés, des représailles inexpiables des deux côtés, 630 000 morts de maladie.
Plus de 400 000 Espagnols s'exilèrent ; le régime franquiste s'installait dans un pays ruiné.


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