Le "Special Air Service"

Bergé

En septembre 1940, le général de Gaulle décide de créer une unité de parachutistes. Le capitaine Georges Bergé, évadé de France, reçut le commandement de cette unité qui était composée (en décembre 1940) de seulement 25 hommes.
C'est parmi ce petit noyau de volontaires que seront choisis, ceux qui,dès 1941, effectueront les premières missions en France pour le compte dess services de renseignements français et britanniques.
En mars 1941, pour leur première mission, quatre hommes des SAS sont parachutés à Elven, en Bretagne, d'où ils rapportent des renseignements sur la situation locale - Joël le Tac, l'un des membres du commando, resté sur le territoire, organisa un réseau de résistance. Pris par les Allemands il sera déporté, ainsi que plusieurs membres de sa famille.
En juillet 1941, 4 hommes des SAS (dont Joël le Tac) feront sauter les installations la centrale électrique de Pessac qui alimente les diesels des sous-marins allemands et rejoindront l’Angleterre un mois après en passant par l’Espagne.

En Egypte, sous l'impulsion du lieutenant David Stirling, les Anglais développent une nouvelle conception de la guerre :
de petites unités, composées de 5 à 10 hommes "sticks", décidés, parfaitement équipés et capables de vivre en autarcie.
Ces petits "sticks" affaiblissent l’ennemi, l'infiltrent en profondeur, attaquent et détruisent des objectifs importants. Le général de Gaulle décide d'y d'envoyer aussi ses parachutistes...
La 1ère compagnie de l'air du capitaine Bergé part pour l'Afrique à l'exception d'un tiers de ses effectifs qui restera à la disposition du BCRA pour des missions secrètes en France. Sa devise est : "Qui ose gagne". Sa compagnie est intégrée au sein du SAS de David Stirling dont elle devient le célèbre "French Squadron". Dans la nuit du 12 au 13 juin 1942, le capitaine Bergé et 5 de ses hommes mènent un raid audacieux et réussi sur la base aérienne allemande d'Heraklion, en Crète, au cours duquel ils sont faits prisonniers, après avoir détruit 22 avions, les dépots de carburant et de bombes. Bergé est alors interné dans la citadelle de Cholditz où il restera jusqu'en 1945. Les SAS poursuivirent leur missions audacieuses en Egypte puis en Libye et en Tunisie, détruisant des aérodromes ou toute infrastructure importante des forces de l'axe.
En 1943, devant les succès remportés par ces hommes, le commandement allié décide de renforcer les effectifs des SAS en créant 4 régiments SAS dont 2 sont Français. Ces hommes seront les premiers engagés dans la Libération de la France.

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, Le 4ème SAS est parachuté en Bretagne avec pour mission d'empêcher les Allemands de faire parvenir des renforts à leurs troupes (Emile Bouëtard, parachutiste SAS, sera tué à 0h40, il sera le 1er mort "officiel" du débarquement allié). Après deux mois de combat acharnés en Bretagne, les SAS et les maquisards qui se joignirent à eux pouvaient enfin respirer. Le 4ème SAS aura perdu sur 450 engagés 77 tués et 197 blessés. Le 3ème SAS, quant à lui avait été parachuté en Vendée, dans la Vienne avec le capitaine Simon, dans la Corrèze, dans la Creuse et dans la région de Lyon. Leurs missions étaient identiques : désorganiser les arrières ennemis. En vue de la préparation du débarquement en Provence, le 3ème SAS est parachuté dans la région de Lyon et la Bourgogne afin d'y attaquer les convois destinés aux défenses allemandes dans le sud de la France.
Le plus grand "fait d'arme" des SAS fut réalisé à Sennecey le Grand : le 3 septembre 1944, les SAS attaquèrent un énorme convoi allemand, détruisant les véhicules et faisant plusieurs centaines de morts. Hélas, lors de leur repli, les SAS seront décimés par la DCA allemande. La libération de la France étant terminée, les rescapés sont rééquipés en Grande-Bretagne.
Lors de l'offensive allemande des Ardennes en décembre 1944, les SAS du 4ème SAS effectueront une nouvelles fois avec succès des "coups de mains" derrières les lignes ennemis. Début 1945, les SAS français rejoignent la Grande-Bretagne avec des anciens maquisards et reprennent l'entraînement en vue des nouvelles missions à venir.
Début avril 1945, les SAS sont parachutés dans la nuit du 7 au 8 avril dans la province hollandaise de Drenthe. Les combats contre les Allemands furent meurtriers et durèrent jusqu'à la fin du mois.
Enfin, l'Allemagne capitulait !
Le drapeau des SAS sera fait Compagnon de la Libération et est le plus décoré de la guerre.

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