Jeannine Lenevette
Par Jeannine et Roger Lenevette

Jeannine est née le 30 juin 1930 d'Hyppolite LEFEVRE son père, décédé le 4 juillet 1937, et de Stanislava LOWISKA sa mère, immigrée polonaise devenue française par son mariage.

Déclaration de Guerre le 3 septembre 1939 :

La Mobilisation générale est décrétée. Jeannine a 9 ans et vit avec sa mère. Quelques jours plus tard, en septembre 1939, deux gendarmes se présentent chez sa mère pour venir y chercher son père, lequel est décédé deux ans plus tôt.
L'armée n'en ayant pas été prévenue, son père est considéré comme déserteur. Les gendarmes font ouvrir la tombe pour vérifier la présence de son corps.

L'Occupation :

Avec sa mère, elle habite à Montbrehain dans l'Aisne près de Saint-Quentin, et pendant l'occupation, elles travailleront dans les exploitations agricoles de la région à l'arrachage des pommes de terre et des betteraves.

L'Exode :

A l'approche des Allemands en mai 1944, elles se joindront à toute une population fuyant devant les Allemands.
Aidée de M. LEGRAND et de son fils avec un tracteur tirant une remorque, elles partiront de Montbrehain en un groupe de 18 personnes pour se rendre chez M. Cornu à Saint-Aignan dans la Mayenne.

Son oncle, Albert Briard est obligé de rester sur place avec son fils aîné Julien, tous les deux étant forgerons et réquisitionnés sur place pour répondre à tout dépannage pouvant être nécessaire sur les voies de Chemin de Fer.

La maman de Jeannine est restée sur place et a continué de travailler à l'exploitation où elle travaillait depuis le décès de son mari.
Avec ses tantes Clémence Briard et Amélie Herbin accompagnées de leurs enfants, Jeannine fuira donc devant l'arrivée des Allemands.
Elles sont sur les routes au niveau d'Etampes lorsque la colonne où elles se trouvent est attaquée et mitraillée par des avions allemands.
Son cousin André Briard est tué sur place. Son autre cousin Albert Briard y perdra une jambe, et sa tante Clémence prendra une balle dans une joue et en sortir par l'autre.

Avec son Cousin Maurice Briard, le plus jeune des fils, sa tante Amélie Herbin et sa cousine Alberte Herbin, elles sortiront indemnes de ce mitraillage.

Pour Jeannine, c'est quelque chose qui est resté gravé en lettres de sang dans la mémoire de la gosse de 10 ans qu'elle était alors.
La Tante Clémence et son fils Albert seront soignés à l'hôpital d'Etampes et André sera ramené à Montbrehain pour y être enterré.
Les survivants iront jusqu'à Saint-Aignan chez M. Cornu où ils seront très bien reçus pour en repartir quelques jours plus tard et rejoindre Montbrehain.

L'Après-Guerre :

Le parrain de Jeannine, Georges Lefèvre, reviendra du STO en juillet ou août 1944 et reprendra son travail dans l'Usine à tisser de Saint-Quentin. Il y fera rentrer Jeannine où elle y apprendra avec lui à tisser toutes sortes de tissus.

Fin 1948 ou début 1949, elle quittera l'usine et Montbrehain pour venir travailler à Paris comme "bonne à tout faire" chez des enseignants de Maisons-Alfort.
C'est ainsi que j'ai fait sa connaissance en 1949 et l'ai épousée en 1950. Nous avons cinq enfants.

Jeannine et Roger

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