L'opération
« Greif » |
Otto Skorzeny
|
L'opération « Greif » est commandée par Otto Skorzeny. L'effectif est de 2000 ou 3000 combattants (selon les sources) dont un groupe est composé de soldats parlant l'anglais et revêtus d'uniformes américains. Cette force doit passer à travers la brèche, troublera les arrières et tentera, s'il en a la possibilité, de prendre les dépôts de carburant alliés avant que ceux-ci ne soient mis à feu par leurs gardiens. La confusion créée par la force Skorzeny doit également être mise à profit pour avancer et tenir les ponts sur la Meuse en attendant l'arrivée des Panzers. Cette capture des ponts, selon Skorzeny, devait se faire sous l'uniforme allemand. L'arrivée aux alentours quant à lui pouvait se faire sous le couvert de leurs uniformes américains. Skorzeny réalise
cependant que le temps qu'on lui donne pour mettre sur pied cette opération
est insuffisant pour organiser une brigade complète parlant Anglais. Au vu de la difficulté de réunir de l'équipement américain (Skorzeny voulait 20 chars Sherman et beaucoup de jeeps), il se voit contraint de faire avec 2 chars et trente jeeps. On lui fournit à la place quelques Panther déguisés en TD M 10 (des Tank Destroyers américains nouvellement arrivés au front et encore mal connus des GI's) ainsi que des Ford allemandes, des voitures Tchèques et Françaises peintes en kaki, avec l'espoir de prendre quelques véhicules lors de sa percée. Seule une compagnie, formée de volontaires comprenant au moins un élément parlant anglais par groupe, est entièrement équipée à l'américaine. Cette compagnie spéciale doit aider la brigade à s'infiltrer derrières les lignes américaines, recueillir un maximum d'informations semer la confusion et commettre un maximum de sabotages. Afin de ne pas être pris pour cible par d'autres Allemands, les véhicules portent tous un triangle jaune à l'arrière, les chars ont leur canon tourné de la même façon, et les éléments de la brigade ne doivent pas tirer les premiers. Également, si des soldats Allemands sont rencontrés, les soldats de Skorzeny doivent retirer leur casque américain. Les entraînements des hommes se passent sous le silence complet de l'opération à venir. Très vite, le bruit court que l'opération à laquelle ils se préparent est l'enlèvement d'Eisenhower. Skorzeny, estiment que la couverture est excellente, et au vu de sa réputation de kidnappeur (il a déjà à son actif Mussolini), il laisse la rumeur se répandre. Le 14 décembre, les unités de Skorzeny quittent Wahn pour se rendre à leur point de rassemblement près de Münstereifel. Ce même jour, il prend officiellement le commandement de la Panzer-Brigade 150 et réunit les commandants de ses 3 Kampfgruppen (groupes de combat). C'est lors de cette réunion que Skorzeny leur apprend les raisons de l'opération. Si certaines brigades
sont restées coincées dans les embouteillages pendant un
temps précieux au moment de l'attaque du 16 décembre, d'autres,
parfois divisées en petits commandos ont malgré tout réussi
à s'infiltrer. Skorzeny, lors d'un
interrogatoire déclarera en août 1945 : « En fait,
nous avons envoyé quatre commandos de reconnaissance et deux groupes
commandos de démolition au cours des premiers jours de l'offensive.
De plus, un commando de pointe marchait avec la 1ere SS Panzer Division,
la 12 eme SS Panzer Division et la 12 eme Volksgrenadiere Division. Un
tel commando accompagnait également chacun des groupes de la Panzerbrigade
150. Sur les 44 hommes envoyés dans les lignes Alliées,
36 reviendront. Les derniers commandos ont été envoyés
le 19 décembre, après quoi, l'élément de surprise
ne jouant plus, ces commandos ont effectué des raids de reconnaissance
« normaux » sous l'uniforme allemand. » Ce qui est certain par contre, c'est que trois membres des commandos de Skorzeny ont bien été fusillés à Henri-Chapelle le 23 décembre 1944. Il s'agissait de Günther Billing, Manfred Pernass et Wilhelm Schmidt. |