La Guerre Iran-Irak

Les prémices de la crise


Khomeiny

Durant l'année 1975, l’Iran, dirigé par Mohammad-Reza Shah Pahlavi, et l’Irak, dirigé par Saddam Hussein, signèrent deux traités qui leur assuraient une navigation libre sur le Chatt al-Arab (fleuve frontalier entre les deux pays), donc un accès aux ports irakiens et aux ports iraniens.
Ces traités modifiaient légèrement la frontière entre les deux pays, au détriment de l’Irak.
En contrepartie, l’Iran s'engageait à soutenir l’Irak dans sa lutte contre le peuple kurde vivant en Irak.
En 1978, des émeutes éclatèrent dans les principales villes d'Iran.
En 1979, le Shah et sa famille furent contraints de fuir leur pays.
Abandonné par ses "amis" (américains et européens...) qui auparavant se pressaient en Iran, Mohammad-Reza Shah trouva enfin un refuge en Egypte où il mourut d'un cancer le 27 juillet 1980 à l'âge de 60 ans.
En 1979, une république islamique dirigé par l'Ayatollah Khomeiny s’installa en Iran.
Ce régime religieux stoppa la marche vers la démocratie et la modernisation entamée par le Shah d'Iran.
A partir de ce moment, les relations avec l'Irak se détériorèrent.
Le 30 novembre 1979, le gouvernement irakien demanda une révision des traités signés en 1975, ce qui lui fut refusé par le gouvernement iranien.


L'affrontement

Saddam Hussein

En 1980, Saddam Hussein voulut récupérer le Chatt al-Arab et le Khouzistan iranien.
Il voulut également mettre un terme à la révolution islamique. Profitant de la faiblesse de l'armée iranienne, Saddam Hussein déclencha la guerre le 17 septembre 1980.
Mais, contrairement à ce que pensait Saddam Hussein, l’Iran offrit une résistance acharnée.
Une longue guerre de huit ans s'en suivit.
L'Ayatollah Khomeini, chef idéologique et politique iranien, déclara ce conflit "djihad"(guerre sainte).
Cette guerre opposait les musulmans chi'ites au pouvoir en Iran aux musulmans sunnites d'Irak.
L'Ayatollah Khomeini espérait ainsi mener les Irakiens, principalement chi'ites, à se soulever contre Saddam Hussein. Au début de la guerre, l'Irak disposait d'une armée extrêmement sophistiquée, composée de 200 000 hommes et 100 000 soldats de réserves ainsi que d'une importante force aérienne.
La puissance de frappe de sa force aérienne reposait sur l'utilisation de 75 MiG-23 et d'une importante flotte d'hélicoptères de combat ainisi que d'une marine de 4 000 hommes.
En outre, l'Irak alignait 2 200 chars, 3 000 blindés légers et 1 200 canons de DCA. L'Iran, quant à lui, disposait, de son côté d'une armée de 300 000 soldats, de 300 000 hommes en réserve et de 28 000 marins. Les équipements iraniens souffraient tous d'un manque de pièces de rechange après la révolution.

Cependant, les forces iraniennes comptaient quelque 2 000 chars, 2 000 blindés légers et de canons de DCA. Ses forces aériennes disposaient de 188 Phantom F-4 encore en état de voler.
Le nouveau régime avait remplacé un grand nombre de généraux expérimentés par des militaires proches du pouvoir des Mollahs mais inexpérimentés.
L'invasion fulgurante des Irakiens leur permit de s'emparer de quelques territoires iraniens, mais les Irakiens ne parvinrent pas à rompre les lignes adverses.
Ce conflit prit alors l'apparence d'une guerre d'usure, les Iraniens prenant légèrement l'avantage au cours de ces combats.
En juillet 1982, l'Iran lança l'opération "Ramadan".
Le commandement iranien sacrifia des vagues entières de gardes révolutionnaires, afin de dégager la voie pour les chars. Certains de ces "gardes" étaient âgés de neuf ans et portaient une clef autour du cou censée ouvrir les portes du paradis. Début 1983, les Iraniens reprirent l'offensive, avec 200 000 soldats positionnés dans le désert d'Ammara, au sud-est de Bagdad et furent repoussés.
Une autre attaque lancée en avril 83, le long de l'axe Mandelei-Bagdad, fut également repoussée par les Irakiens.
Fin 1983, les Iraniens avaient perdu près de 120 000 hommes, contre 60 000 pour les Irakiens.
En février 1984, les Iraniens lancèrent une nouvelle offensive : 500 000 hommes traversèrent les marécages situés au nord de Bassora.
Du 29 février au 1er mars, un affrontement sanglant fit plus de 19 000 victimes iraniennes.
En avril, les Iraniens envoyèrent sans succès des milliers d'enfants à l'assaut des lignes irakiennes.
Les Irakiens utilisèrent des gaz moutarde et neuroplégiques contre l'infanterie iranienne mais sans succcès, l'Iran ne faibissait pas !
L'Irak eut alors recours aux attaques aériennes, et utilisa alors son aviation et ses missiles "Exocet" pour bombarder les pétroliers étrangers transportant le pétrole de l'île iranienne de Kharg.


La fin

Fontaine de sang à Téhéran

Le 20 juillet 1987, l’ONU exiga que les deux belligérents cessent le feu et retirent leurs troupes de parts et d’autres des frontières.
Après un premier refus des deux pays, l’Iran, épuisé militairement, accepta le cessez-le-feu le 18 juillet 1988.
Le 15 août 1990, Saddam Hussein accepte de revenir aux accords d’Alger de 1975 : il libèra les prisonniers de guerre et quitta les territoires occupés.
Le traité de paix est finalement signé le 20 août 1990. Les deux pays sortirent exangues et ruinés de cette longue guerre.
L’Iran estime officiellement à 300 milliards de dollars le prix de la reconstruction de son économie.
L’Irak, pour sa part, l’évalue entre 50 et 60 milliards de dollars.
Les pertes en vies humaines sont estimées à 1 200 000 morts.

 



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