La guerre russo-japonaise


Heihashiro Togo

 

Ce confilt découla de la rivalité entre la Russie du tsar Nicolas II et le Japon de l'empereur Mutsuhito.
Ces deux pays souhaitaient se créer un empire.
La Chine était leur cible. La Russie remporta la première manche en occupant la province chinoise de Mandchourie (avec Port-Arthur) et la presqu'île de Liao Toung à la faveur de la révolte des Boxers (1900). Cette occupation permettait aux Russes de faire aboutir le Transsibérien dans une mer non gelée en hiver (Vladivostok, plus au nord, étant obstrué par la glace en hiver).
La Russie installa une garnison importante à Port-Arthur, à l'extrémité de la presqu'île.
Mais l'Angleterre du roi Edouard VII s'irrita de cet expansionnisme et promit au Japon de ne pas intervenir si celui-ci venait à attaquer la Russie.
C'est ainsi que Port-Arthur fut attaqué sans déclaration de guerre préalable dans la nuit du 7 au 8 février 1904.
La flotte de l'amiral Heihashiro Togo coula dans la rade 7 navires russes et bloqua celle-ci.
Ayant le contrôle de la mer, les Japonais pouvaient ainsi débarquer en Corée et en Mandchourie en mai 1904.
Devant cet affront, les Russes décidèrent d'envoyer par le cap de Bonne Espérance et l'océan Indien leur escadre de la Baltique commandée par l'amiral Rojdestvenski, rejointe par l'escadre de la mer Noire, pour débloquer Port-Arthur, mais il lui faudra 8 mois pour faire la traversée.
Les japonais lancèrent une attaque générale contre la péninsule de Kouang Tong pour isoler Port-Arthur et repoussèrent les troupes russes, qui, mal conduites, allaient de défaites en défaites, et assiègèrent Port-Arthur.

Au mois d'octobre 1904, une offensive de secours fut tentée par le général Kouropatkine pour dégager la ville. Cette offensive se solda par un nouvel échec. Le 2 janvier 1905, Port-Arthur capitulait.
Reprenant l'offensive, les Japonais obligèrent les troupes de Kouropatkine à faire retraite au-delà de Moukden, où elles étaient retranchées derrière une puissante ligne de fortifications.
Ces déboires de l'armée russe furent à l'origine d'une révolte sanglante à Saint-Pétersbourg le dimanche 22 janvier 1905. L'autocratie russe était sévèrement ébranlée de l'intérieur. Le Japon avait déjà presque gagné la guerre quand la flotte russe de l'amiral Rojdestvenski arriva enfin dans ses eaux. L'amiral Heihashiro Togo lui coupa la route le 27 mai 1905 à Tsushima et l'anéantit au terme d'une bataille de deux jours.
Sur les 45 navires russes engagés, seuls deux destroyers et un croiseur réussirent à s'échapper et à gagner le port russe de Vladivostok. Six petits navires se réfugièrent dans des ports neutres où ils furent désarmés. Les autres furent coulés ou capturés par les Japonais. Plus de 5 000 Russes furent tués et 6 000 faits prisonniers.
Les Japonais n'eurent eux-mêmes à déplorer que la perte de trois destroyers et 700 hommes. Le tsar était condamné à ouvrir les négociations pour une paix humiliante qui sera signée à Portsmouth (Etats-Unis).

La Russie cédait au Japon la moitié de l'île de Sakhaline, ses établissements de Mandchourie, Port-Arthur et la presqu'île de Liao-Tung. Elle reconnaissait aussi le protectorat du Japon sur la Corée et une grande partie de la Mandchourie. Cette défaite russe eu des conséquences incalculables sur le régime tsariste. Le régime, ébranlé par cette défaite humiliante, tomba dans la répression. 
Cette défaite engendra également la détérioration de l'alliance franco-russe : les Français avaient laissé battre leurs alliés, alors que l'escadre française d'Indochine aurait facilement débloqué Port-Arthur.
Les Français, pour maintenir leur alliance avec les Russes, devaient se racheter. Ils souscrivirent ainsi un emprunt de 2,5 milliards de Francs or et soutinrent le régime tsariste lors du " dimanche rouge " et de la révolution de 1905.
C'était également la première victoire des Asiatiques sur les Européens : le début de la fin de la suprématie blanche en Asie.

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