L'Ulster


Bobby Sands

 

A partir du XVIème siècle, l’Irlande perdit peu à peu son indépendance et devint une possession anglaise.
Elle subit le joug des protestants anglais qui débarquaient en Irlande et volaient les terres aux catholiques irlandais, s'octroyant les terres les plus fertiles.
Ce ne sera finalement qu'au début du XXème siècle qu’elle obtiendra enfin son indépendance.
En effet, dès le début du XXème siècle, l’Irlande connut un mouvement pour l’indépendance très important.
C’est à cette époque qu’est fondé le Sinn Féin, mouvement politique luttant pour le droit des catholiques irlandais.
En 1916, eut lieu une insurrection républicaine à Dublin qui se termina dans un bain de sang : les "pâques sanglantes".

C’est finalement en 1921 que la République d’Irlande obtint son indépendance. De cette partition naissait la République d’Irlande et l’Ulster (Irlande du Nord).
De 1921, jusqu’au début des années 70, l’Irlande du Nord resta figée dans un immobilisme politique et social. Les catholiques étaient victimes de discriminations politiques et sociales. Début octobre 1968, la Northern Ireland Civil Rights Association (N.I.C.R.A), organisa une manifestation (malgré l'interdiction du gouvernement) pour protester contre les injustices perpétrées par l’Etat à l’égard des catholiques.
Cette manifestation donna lieu à des affrontements entre manifestants et policiers.
A mesure que les mois passaient, l’Irish Republican Army (I.R.A.), s'organisa et devint au fur et à mesure une force populaire des catholiques. L’IRA devint véritablement opérationnelle et commença sa lutte armée en Irlande du Nord et en Angleterre.
Aux manifestations qui firent suite aux incidents de d'octobre 68 correspondit une vague de contre manifestations loyalistes. Les confrontations se multiplièrent et devinrent de plus en plus graves. Devant cette incapacité des autorités à rétablir l’ordre, Londres prit, en août 1969, la décision d’envoyer l’armée britannique en Irlande du Nord. Leur mission était de protéger la minorité catholique des attaques protestantes.
Mais l’escalade rapide de la violence républicaine allaient retourner cette armée contre les catholiques.

En 1972, l’année où la violence atteignit son plus haut niveau, Londres décida de gouverner directement l’Irlande du Nord.
C’est à cette période que la République d’Irlande déposa à Stasbourg une plainte contre la Grande-Bretagne, accusant celle-ci d’avoir violé les Droits de l’Homme.
En 1972, eut lieu le Dimanche Sanglant, le "Bloody Sunday",
où treize manifestants à une marche interdite pour les droits civiques furent tués par balles par les soldats de l’armée britannique. Cette journée marqua l’opinion publique et donna lieu à de violentes manifestations anti-britanniques.
C’est à cette période que l’IRA reprit sa campagne d’attentats en Grande Bretagne. 1979, vit l'assassinat de l’ancien vice-roi des Indes, lord Mountbatten, et un autre attentat causant la mort de 18 soldats britanniques.
Au début de l’année 1980, les prisonniers de l’IRA voulurent négocier avec l’Etat anglais afin que leur soit reconnu le statut de prisonnier politique. Devant le refus total de négociation des anglais, 7 détenus commencèrent une grève de la faim en octobre 1980 pendant 53 jours sans résultats. S’en suivit alors une deuxième grève de la faim qui se termina par la mort de Bobby Sands le 5 mai 1981 après 66 jours de jeûne, puis de neuf autres détenus de l’IRA sans faire fléchir Mme Thatcher, la "Dame de fer", alors premier ministre anglais.
La mort de ces 10 grévistes de la faim fit plus pour la cause catholique irlandaise que 12 ans de lutte.
A partir de 1980, le Sinn Féin, représentant plus ou moins la branche politique de l’IRA, décida de faire du politique sa priorité. En 1984 eut pourtant lieu une tentative d’attentat contre Mme Thatcher (premier ministre anglais) à Brighton. Puis de 1987 à 1988, suivirent d'autres attentats.
Depuis 1986, le parti chercha à se réintégrer dans le circuit politique normal. Dans le même temps, le gouvernement britannique montrait une bonne volonté en proposant des réformes visant à satisfaire certaines demandes de la minorité catholique : dès 1970, les forces paramilitaires protestantes furent supprimés, des lois égalitaires, notamment en matière d’emploi, furent également mises en œuvre.
Depuis 1997, l’IRA a rétabli une trêve tandis que les paramilitaires protestants affirment ne plus vouloir recourir à la violence. Les négociations s’échelonnèrent alors jusqu’en mai 1998.
Un accord fut alors signé le 10 avril 1998 mettant fin à presque 30 ans de lutte. En dépit des nombreux progrès accomplis en Irlande du Nord, le problème du désarmement des milices terroristes persiste. En effet, il est demandé à l’IRA de déposer les armes, ce qu’elle refuse tant que leurs représentants politiques ne seront pas représentés au gouvernement de l’Ulster. (ce que refusent les protestants).
De plus, les groupes paramilitaires protestants refusent également de rendre leurs armes.
En final, la paix est possible mais elle reste à construire.

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