Les grandes dates de l'Histoire des Afro-américains (1619-2009)
Par Fabrice Thery

L'esclavage - Etcheto François (1853-1889)
Musée des Beaux Arts, Pau

 

I. La colonisation et les premiers esclaves (XVIIe et XVIIIe siècles).

L'esclavage aux États-Unis (1619-1865) débute peu après l'installation des premiers colons britanniques en Virginie. La première mention d'esclaves africains dans les colonies américaines date de 1619.
Après avoir mené une bataille contre un navire espagnol et essuyé une tempête durant le même été, un navire néerlandais, le « White Lion », est contraint à accoster à Jamestown (Virginie) avec à son bord vingt esclaves dérobés aux marins ibériques.
La colonie de Virginie est alors au début de la période connue sous le nom de « Grande migration » durant laquelle sa population passe de 450 à 4 000.

Pour faire face à leurs besoins en main d'œuvre, les premières colonies américaines ont recours à un système qui s'apparente à l'engagisme, en particulier pour les tâches domestiques : de nombreux Européens, principalement des Anglais, des Irlandais et des Allemands pauvres arrivent dans les treize colonies britanniques initiales avec un statut de « travailleurs sous contrat » (indentured servants). C'est ce système que les colons adoptent pour les vingt premiers esclaves débarqués par les marins néerlandais. Conformément à ce statut, ceux-ci sont libérés après une période établie et se voient accorder la jouissance de quelques terres par leurs anciens maîtres.
Au moins un de ces esclaves, le dénommé Anthony Johnson, est véritablement devenu un propriétaire terrien lui-même détenteur d'esclaves.

Le statut des premiers Africains importés sur le continent américain au XVIIe siècle fait encore aujourd'hui débat. Deux thèses, la thèse d'une progressivité de l'esclavage et la thèse raciale, s'opposent à ce sujet.
La thèse de la progressivité insiste sur une évolution du statut des Noirs. Oscar Handlin met en avant que, contrairement aux empires ibériques, les Britanniques n'avaient pas pratiqué l'esclavage avant l'installation de leurs premières colonies américaines au XVIIe siècle. Le racisme à l'égard des Noirs n'aurait été dans cette perspective qu'une des conséquences de l'infériorité durable de leur statut. La thèse raciale estime au contraire que les Noirs africains auraient d'emblée été considérés, à cause de la couleur de leur peau et de préjugés raciaux antérieurs, comme des êtres inférieurs, corvéables à merci. L'esclavage américain n'aurait été que l'importation à l'identique d'un système déjà répandu dans les colonies ibériques d'Amérique du Sud et des Caraïbes.

1640 : Dans la colonie de Virginie, la condamnation de John Punch, un indentured servant noir, à la servitude à vie après une tentative d'évasion est la première trace connue d'une différenciation de la jurisprudence sur la base de la couleur de la peau. En 1654, une cour du comté de Northampton se prononce contre John Casor, le déclarant propriété à vie de son maître. Les colons s'engouffrèrent dans un vide juridique : puisque les déportés africains n'étaient pas citoyens britanniques par leur naissance, ils n'étaient pas nécessairement couverts par la loi commune britannique (Common law).

1660 : Le succès du tabac en Europe entraîne un développement important de la culture de « l'herbe à Nico » et, partant, du système des plantations, d'abord en Virginie puis au Maryland et dans les Carolines. L'explosion de la demande, les profits importants associés à la culture entraînèrent une demande en main d'œuvre que ne parvenait pas à satisfaire le système de l'engagisme.

1672 : les Britanniques supplantent les Néerlandais dans le domaine maritime et créent la Compagnie royale d'Afrique dans le seul but de développer le commerce négrier dans l'Atlantique. Alors que le commerce avec les empires ibériques est saturé, les colonies britanniques représentent un débouché potentiel important.
La conjonction d'intérêt qui s'opère entre les deux parties, planteurs sudistes et négriers, pose les jalons d'un développement rapide de la traite à destination de l'Amérique du Nord.

1676 : Révolte de Nathaniel Bacon, déclenchée dans la colonie britannique de Virginie par des Blancs vivant sur la Frontière avec les Indiens, rejoints plus tard par des esclaves noirs et des serviteurs blancs. Seuls les noirs seront punis…

1680 : Dans le Sud, la population noire reste minoritaire bien que proportionnellement plus importante que dans le Nord: on l'estime à environ 8 000 pour 15 000 colons. À la fin du XVIIe siècle, tous les Noirs déportés sur le sol nord-américain se voient imposer le statut d'esclave.

1690 et 1705 : Le Connecticut puis la Virginie adoptent les « codes noirs », qui généralisent explicitement ce statut, en définissant les droits des propriétaires sur des individus considérés comme des biens meubles et donc dépourvus de droits.

Fin du XVIIe siècle : L’histoire du Negro Spiritual débute avec la déportation de douze à quinze millions d’Africains par le Vieux Continent (Portugal, Espagne, Hollande, Grande-Bretagne, France, Italie, Suède et Danemark) pour le commerce. Composées d’hommes et de femmes, ces ethnies déportées sont originaires d’Afrique Occidentale.
La plupart sont déjà des indésirables au sein de leurs ethnies respectives, des prisonniers des Africains mais aussi des marchands arabes. Les premiers Negro Spirituals ou chants noirs spirituels de la révélation sont une libre interprétation des Ecritures Saintes. Il sera le père du Gospel qui à progressivement à compter de 1870, va se développer. Le Gospel fera intervenir plus d'instruments et fera aussi plus souvent référence à Jésus-Christ et aux apôtres, c’est-à-dire aux Évangiles, contrairement aux Negro spiritual qui évoquent plutôt des personnages de l'Ancien Testament

1720 : En Caroline du Sud près de 65% de la population est constituée d'esclaves, principalement utilisés par les riches fermiers et planteurs tournés vers l'exportation.

Dès 1770 : les sociétés Quakers de Nouvelle-Angleterre sont hostiles à l’esclavage des Noirs


II. La guerre d'indépendance et les premières abolitions d'esclavage.

1775-1783 : Pendant la guerre d'indépendance américaine, des soldats noirs, qu'ils soient esclaves ou libres, participent au conflit dans les deux camps, loyaliste et insurgé. On estime que 5000 Noirs ont combattu dans l’armée américaine et plusieurs d'entre eux furent affranchis. La Révolution américaine place au cœur des débats politiques la place et le statut des Noirs dans la société. Le Congrès continental discute intensément de l'esclavage. Thomas Jefferson, dans la Déclaration d'indépendance américaine, préfère ignorer le sujet, afin de ne pas mécontenter les régions du Sud qui vivent de l'économie de plantation. L’esclavage sera du ressort de chaque état fédéré. Si la Constitution américaine (1787) fonde les bases démocratiques de la nouvelle République, elle exclue les africains du droit de vote, de même que les femmes, les Amérindiens et les pauvres.


Illustration du célèbre médaillon anti esclavagiste dessiné par William Hackwood ou Henry Webber, vers 1787.

Progressivement aboli dans les États du Nord du pays dans les années qui suivent la Révolution américaine, l'esclavage occupe une position centrale dans l'organisation sociale et économique du Sud des États-Unis.
Durant la période coloniale britannique, toutes les colonies, au nord comme au sud, possédent des esclaves.
Ceux du nord sont principalement employés à des tâches domestiques, ceux du sud travaillent dès l'origine dans des fermes et des plantations cultivant des plants d'indigo, du riz et du tabac.

1777 : L’Etat du Vermont abolit l’esclavage

1778 : La Virginie décide d’abolir la traite des noirs

1780 : La Pennsylvanie abolit l'esclavage

1783 : Le Massachusetts abolit l'esclavage

1790 : le coton devient la culture principale des Etats du Sud, supplantant le tabac et le riz.

1791: Benjamin Banneker, fils et petit fils d’esclave affranchi et horloger et astronome est appelé pour assister Andrew et Joseph Ellicott ainsi que Pierre Charles L'Enfant pour construire la nouvelle capitale des États-Unis, Washington. S’appuyant sur sa notoriété il décide de prendre la défense des Afro-Américains, en écrivant à Thomas Jefferson, l'auteur de la Déclaration d'Indépendance. À cette époque, les Afro-Américains sont considérés comme une race inférieure, incapables de comprendre le sens de la citoyenneté. Jefferson approuve les paroles de Banneker, mais ne l'aide pas dans sa lutte pour l'abolition de l'esclavage.

1797 : Benjamin Banneker publie « Benjamin Banneker's Almanach », qui contribue pendant plusieurs années à prouver aux Américains que les « noirs » ne sont pas intellectuellement inférieurs aux « blancs ».

1805 : La part dans la production mondiale du coton brut des plantations américaines est passée brutalement de 5% à 70% depuis 1790. Les nouveaux États-Unis d'Amérique tentent difficilement de suivre l'explosion de la demande des fabriques de la région de Manchester, dans l'ex-puissance colonisatrice, où le coton est sur cette courte période le ferment de la première révolution industrielle d'Europe. Ce besoin provoque l’éclatement des familles d’esclaves dont les membres se voient vendus à des propriétaires immigrant vers l’Ouest.

1808 : Abolition officielle de la traite des esclaves aux Etats-Unis. L'arrêt de la traite négrière en 1808 provoque une hausse du prix des esclaves.


III. Une "liberté" toute relative.

1816 : l’Eglise épiscopale méthodiste africaine s’émancipe. Les rares esclaves affranchis qui gagnent bien leur vie, essaient alors d’acheter la liberté des membres de leurs familles. Les idées de la révolution américaine, les soulèvements d'esclaves et la révolution haïtienne font craindre chez certains planteurs une insurrection générale de la population noire.

1820 : Un mouvement antiesclavagiste, minoritaire mais extrêmement actif, s'organise dans le Nord et, avec lui, un réseau d'aide pour les esclaves fugitifs, « le chemin de fer clandestin ». L'esclavage devient l'un des enjeux principaux du débat politique du pays.

1820 : Le compromis du Missouri, détermine avec l’entrée de l’état du Missouri au sein de l’Union, et fixe la limite du 36,30° de latitude qui détermine la frontière entre États du Sud et États du Nord. Or, des États situés au Sud de cette limite prohibent l'esclavage, comme c'est le cas de la Californie.

1830 : En Louisiane, la canne à sucre constitue, de préférence au coton, la principale culture. Depuis 1810, le nombre d'esclaves est passé dans cette région de moins de 10 000 à plus de 42 000.

1831 : L'esclave Nat Turner, conduit une révolte dans le comté de Southampton en Virginie (51 blancs sont tués en une journée). Elle est finalement écrasée et son chef est exécuté.

1832 : Le Congrès fédéral (dominé par le Nord après l'avoir été dès sa création par le Sud) ordonne un nouveau droit de douane, qui menace, selon la Caroline du Sud, tous les équilibres fondamentaux de son économie.

1832 : A Salem, dans le Massachusetts puis à Boston et à Philadelphie en Pennsylvanie, un mouvement inspiré du courant abolitionniste d’Angleterre : la « Female Anti-slavery Society », un regroupement de femmes de couleur, dénonce l'esclavage. Elle réclame notamment l’accès aux écoles des enfants noirs.

1840 : La Nouvelle Orléans, port d'esclaves réputé prend une dimension nationale et devient le plus grand marché d'esclaves du pays.

1850 : Le « compromis de 1850 » vise à maintenir l'équilibre établi entre la représentation des États esclavagistes et non-esclavagistes au Sénat des États-Unis et fixe les conditions de l’admission de la Californie au sein de l’Union. Celle-ci peut intégrer l’Union en tant qu'État libre, en échange, les États du Nord s'engagent à restituer à ceux du Sud tout esclave fugitif. En outre, le commerce des esclaves est supprimé dans le district fédéral et le Nouveau-Mexique et l'Utah seront à même de décider de l'admission ou de l'abolition de l'esclavage. C’est le « Fugitive Slave Act ». Cette loi s’applique difficilement et bientôt le Canada s’impose comme nouvelle terre d’asile pour les esclaves en fuite.


Affiche apposée sur les murs de Boston, informant la population noire de la présence de policiers traquant les fugitifs en 1851.

6 novembre 1860 : Abraham Lincoln, représentant des républicain est élu 16ème président des Etats-Unis d’Amérique, avec 39,9 % des voix, grâce aux divisions au sein du Parti démocrate. Il va diriger L'Union qui comprend tous les États abolitionnistes et cinq États frontaliers esclavagistes. Le problème de l'esclavage dans le Sud des États-Unis, (en partie révélée par le livre La Case de l'oncle Tom) conduit Abraham Lincoln à promettre son abolition. Lincoln est opposé à l'expansion de l'esclavage (bien que n'étant pas opposé à l'esclavage) dans les territoires détenus par les Etats-Unis. Les États du Sud, qui avaient annoncé leur sécession si Lincoln était élu, voient en cela comme une véritable déclaration de guerre et entament aussitôt un processus de sécession de l'Union pour former les États confédérés d'Amérique.


Abraham Lincoln (1809-1865), 16ème président des Etats-Unis.

En effet les États du Sud des États-Unis dépendent pour leur prospérité de grandes plantations de tabac, de café, de sucre et surtout de coton, exploitées par des multitudes d'esclaves noirs. Ils s'opposent aux États du Nord, dont l'activité repose sur l'industrie et les cultures vivrières.
L’esclavage est déjà aboli dans les États du Nord et ceux-ci disposent d'une main d’œuvre mobile, disponible et à bon marché. Le Nord est protectionniste, tourné vers un marché intérieur et animé par l’égalitarisme. Le Sud est quant à lui libre-échangiste, orienté vers l’Europe pour ses exportations de matières premières (coton, textile), mû par un esprit de tradition. La confrontation menace.
Avant d’être élu président, et pendant sa campagne électorale en particulier, Lincoln avait fait plusieurs déclarations indiquant clairement son opposition à l’esclavage au nom de principes moraux. Il restera dans l’histoire comme l’auteur de la Proclamation d’émancipation des esclaves mais certains critiques ont noté que sa priorité était liée à la restauration de l’Union, pas aux droits civiques des esclaves. "Si je pouvais sauver l'Union sans libérer un seul esclave, je le ferais; si je ne pouvais la sauver qu'en les libérant tous, je le ferais aussi... Cela est ma position officielle et n'a rien à voir avec mes convictions personnelles... J'ai dit assez souvent que, selon moi, tous les hommes, partout, devaient être libres..."


IV. La guerre de sécession (1861-1865).


Soldats confédérés tombés lors de la bataille de Gettysburg (1er au 3 juillet 1863).

20 décembre 1860 : Alors que le nouveau président n’est pas encore investi, la Caroline du Sud est le premier Etat du Sud à se déclarer sécessionniste.

9 janvier 1861 : Sécession de l’Etat du Mississippi. Le lendemain, Jefferson Finis Davis, Démocrate et représentant de cet Etat, démissionne du Sénat des Etats-Unis.


Jefferson Finis Davis (1808-1889).

10 Janvier 1861 : Sécession de l’Etat de Floride

11 janvier 1861 : Sécession de l’Etat de l’Alabama

19 janvier 1861 : Sécession de l’Etat de Géorgie

26 janvier 1861 : Sécession de l’Etat de Louisiane, récemment acquis à la France

4 février 1861 : Jefferson Davis crée les États confédérés d'Amérique, que Lincoln refuse de reconnaître.
Il choisit comme capitale Richmond, en Virginie Les États du Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Tennessee, Kentucky, Missouri et Arkansas décident de rester dans l'Union mais avertissent Lincoln qu'ils n'accepteront pas le passage des troupes sur leur territoire.

18 février 1861 : Jefferson Davis est élu président des Etats confédérés.

23 février 1861 : Après avoir soumis la décision à un référendum, l’Etat du Texas fait sécession

4 mars 1861: investiture d’Abraham Lincoln en tant que seizième président des États-Unis.

12 avril 1861 : Début de la Guerre de Sécession avec la bataille de Fort Sumter en Caroline du Sud, par les forces confédérées. Les unionistes qui s’attendaient à une victoire rapide contre les confédérés subissent un désastre militaire. Trois jours plus tard, Lincoln déclare l’état d’insurrection et prévoit la levée d’une armée de 75 000 volontaires. Avec la déclaration de la guerre de Sécession, le général Butler justifie son refus de renvoyer les esclaves en fuite par l’argument selon lequel, l’Union étant en guerre avec la Confédération Sudiste, les esclaves peuvent être confisqués comme prise de guerre et ensuite rendus à la liberté.
Un grand nombre de noirs affranchis, estiment que servir dans les rangs de l'armée est un moyen de gagner la liberté et d'obtenir la citoyenneté à part entière. Mais le secrétaire de la guerre Simon Cameron déclare que le ministère n'a nullement l'intention, présentement, de recruter au service du gouvernement des soldats de couleur.

29 avril 1861: Le Maryland décide de rester dans l'Union, mais vote une motion en faveur des États confédérés, et contre la guerre. Il sera le seul Etat dont les volontaires combattront aux côtés des sudistes comme aux côtés des Nordistes.

6 mai 1861 : L’Etat de l’Arkansas fait sécession et le Tennessee décide de soumettre la sécession à référendum.

20 mai 1861 : Sécession de la Caroline du Nord.

23 mai 1861 : Le référendum de Virginie décide la sécession.

28 mai 1861 : l'État du Kentucky proclame son maintien dans l'Union, et sa neutralité dans la guerre.

8 juin 1861: Le référendum du Tennessee décide la sécession.

21 juillet 1861 : Première bataille de Bull Run, en Virginie (appelés aussi 1ère bataille de Manassas). Les forces nordistes subissent un échec cuisant et, mises en déroute, doivent se replier sur Washington DC.

31 octobre 1861 : Alors qu’il était revendiqué par le gouvernement de l'Union, le Missouri forme un gouvernement confédéré.

20 novembre 1861 : Alors qu’il s’était déclaré neutre et fidèle à l’Union, le Kentucky forme un gouvernement confédéré.

13 mars 1862 : le gouvernement de l’Union publie une décision interdisant à tous les officiers de l’armée fédérale de rendre les esclaves fugitifs, ce qui annule de fait la loi. Par la suite, le vote du 13e amendement à la Constitution rendra officielle cette annulation.

31 mars 1862 : Le général nordiste David Hunter prend le contrôle des îles au large des côtes nord de la Floride, de la Géorgie et de la Caroline du Sud. Il ne dispose pas de suffisamment d'hommes pour contrôler les nombreux estuaires et îles de la région où les Confédérés mènent une guérilla acharnée. Il a sous sa responsabilité plusieurs centaines d’esclaves noirs abandonnés par leur maîtres ou ayant fuit des propriétés. Abolitionniste convaincu, Hunter prend sur lui de libérer les esclaves (non pas seulement des îles mais de la Caroline du Sud, de la Géorgie et de la Floride aux mains des Confédérés) et de recruter des Noirs susceptibles de servir en tant que soldats de l'Union. Il s'attache dès lors à former et entraîner le premier régiment entièrement noir de la guerre de Sécession.

7 avril 1862 : Victoire des ramées de l’Union, à la bataille de Shilow.

19 juin 1862: Lincoln commence à rédiger la proclamation d’émancipation des esclaves.

Août 1962 : Le général Hunter reçoit l’ordre du gouvernement de dissoudre son Régiment de troupes noires. Mais bientôt la pratique des unités noires va s’imposer avec notamment le Général Rufus Saxton qui constitue le premier régiment noir officiel de l'armée de l'Union, le Premier Régiment de Volontaires de Caroline du Sud.
Peu après sera créé, sans autorisation officielle, le ler Régiment de Volontaires de couleur du Kansas (voir à ce sujet l’excellent film : « Glory »).

30 août 1862 : Seconde bataille de Bull Run et bataille de Richmond. Nouvelles victoires des confédérés de Lee.

17 septembre 1862 : Bataille d’Antiétam. Victoire stratégique de l’Union.

22 septembre 1862: Lincoln annonce qu’il publiera sa proclamation d’émancipation des esclaves dans les États en sécession. Elle sera à l’origine de deux amendements à la Constitution, le premier abolissant l’esclavage, le second garantissant les droits civils.

13 décembre 1862 : Défaite des armées de l’Union a Fredericksburg devant les armées de Lee.

1er janvier 1863 : Tous les esclaves résidant sur le territoire de la Confédération sudiste qui n'est pas sous contrôle de l'Union, sont déclarés émancipés.


Cicatrices de flagellation sur un esclave prise le 2 avril 1863, à Bâton-Rouge, Louisiane.

1er mai 1863 : Adoption par les Etats confédérés du drapeau sudiste à 13 étoiles. Il sera utilisé pour la première fois sur le cercueil du Célèbre Général Stonewall Jackson.

2 mai 1863 : Nette victoire des confédérés de Lee malgré le décès du général Stonewall Jackson, lors de la bataille de Chancellorsville.

20 juin 1863: Lincoln incorpore l'Ouest de la Virginie dans l’Union, la Virginie-Occidentale devient donc le 35e État.

3 juillet 1863 : Après une bataille meurtrière et longtemps incertaine, les nordistes emportent une victoire capitale à Gettysburg, en Pennsylvanie. C’est le tournant de la guerre de sécession. L’Union adopte le lendemain son nouveau drapeau avec l’arrivée de la Virginie Occidentale en son sein.

25 novembre 1863 : Victoire des armées de l’Union, commandées par Grant à la bataille de Chattanooga.

8 décembre 1863 : Lincoln annonce son programme pour la reconstruction des États du Sud et fait une offre d’amnistie aux déserteurs de l’armée confédérée.

12 mars 1864 : Lincoln nomme le général Ulysses S. Grant en tant que commandant en chef des armées de l’Union. Celui-ci mènera l’Union à la victoire finale.


Général Ulysse Grant (1822-1885).

19 juin 1864 : En France, le combat naval de Cherbourg oppose un navire de la marine confédérée, le CSS Alabama à un navire de la marine de l'Union, l'USS Kearsarge au large du port français, dans la Manche.

Automne 1864 : Quelque 140 régiments noirs (appelés USCT : United States Colored Troops) ont été levés dans les États du Nord et dans les territoires du Sud pris par l'Union. Environ 180.000 Afro-Américains servent pendant la guerre de Sécession, dont plus de 75.000 volontaires noirs des États du Nord. Mais ils sont exclusivement encadrés par des officiers de race blanche. Bien que séparés de leurs homologues blancs, les régiments noirs participèrent aux mêmes batailles. Les unités noires combattirent avec courage et succès, alors même qu'elles devaient faire face à la fois aux troupes confédérées et à la suspicion des autres unités de l'Union.

8 novembre 1864 : Lincoln est réélu pour un second mandat avec 56 % du vote populaire.

3 février 1865: Lincoln tente une dernière fois de terminer la Guerre de sécession par la négociation. Il exige la reddition des forces confédérées et le retour des États dans l’Union. Ces derniers veulent leur indépendance et la réunion se termine par un échec.

4 mars 1865 : Investiture d’Abraham Lincoln pour un second mandat. Dernière modification au drapeau sudiste qui se voit ajouter une barre verticale rouge sur sa droite permet de mieux de distinguer le blanc du drapeau, et évite ainsi qu'il soit pris pour le drapeau blanc de la reddition.

2 avril 1865 : Le général confédéré Lee, abandonne Richmond et Petersburg, assiégées depuis 9 mois.

9 avril 1865 : Poursuivi par les généraux unionistes Shéridan et Grant, Robert Edward Lee capitule à Appomatox, c’est la fin de la guerre de sécession qui aura au total déchiré les États-Unis pendant 4 ans et fait 617.000 morts parmi les combattants, soit davantage qu'aucune autre des guerres qui ont impliqué ce pays. Elle s'achève par l'abolition de l'esclavage, la consolidation des institutions américaines et la ruine du Sud.

 


Général Robert E. Lee (1807-1870).

14 avril 1865 : Assassinat du 16ème président des Etats-Unis : Abraham Lincoln, au théâtre Ford de Washington. Il est abattu par John Wilkes Booth, un partisan sudiste qui s’écrie : Ainsi en est-il toujours des tyrans !
Andrew Johnson, démocrate, alors vice-président, lui succède le lendemain de son assassinat et devient le dix-septième président des États-Unis pour un mandat de 1865 à 1869. Sa présidence est marquée par le problème de la reconstruction des états sudistes. La doctrine officielle, en particulier celle de Lincoln, refusait d’admettre la sécession, il en résulte que les États du Sud reviennent dans l’Union, à la fin de la Guerre civile, de plein droit sans qu’il soit possible de leur imposer des pénalités. En dehors de l’obligation d’abolir l’esclavage au niveau de la Constitution de chacun des états, A. Johnson est partisan de les laisser définir leur politique en particulier sur le thème crucial du droit de vote. Sa politique de soutien de toutes les lois ségrégationnistes ainsi qu’un pardon généralisé accordé à la très grande majorité des politiciens et de militaires ayant lutté pour la Confédération sera très peu appréciée.


Andrew Johnson (1808-1875).

Élu par opportunisme au poste de vice-président, Johnson est considéré comme traître par les États du Sud car il n’a pas démissionné lors de la Sécession, il est ensuite considéré comme traître par les États du Nord car il met son véto aux lois étendant les droits civiques aux Noirs. À une voix près il n’est pas destitué et termine son mandat sans pouvoir réel et sans penser à une éventuelle réélection.
Dans ce contexte débute la mise en place de la ségrégation par peur du métissage et par la psychose du viol des femmes blanches par les hommes noirs.
10 mai 1865 : Jefferson Davis est arrêté à Irwinville par les troupes nordistes. Il est emprisonné pendant 2 ans à Fort Monroe.

13 Décembre 1865 : Le texte sur l’abolition de l’esclavage proclamé par Abraham Lincoln devient le treizième amendement de la constitution fédérale.

18 Décembre 1865 : abolition de l’esclavage aux Etats-Unis et entrée en vigueur du 13° amendement, 4 millions d’esclaves sont affranchis. Un grand nombre d'anciens esclaves se retrouvent sans travail et beaucoup de planteurs font faillite. De nombreux Noirs commencent à partir vers les cités industrielles du Midwest et du Nord-Est des États-Unis. Rejetés par les populations blanches, ils se regroupent dans certains quartiers : Harlem à New York. À Boston, ils s’établissent dans le quartier de Roxbury, au sud du centre-ville ainsi qu'à Mattapan et North Dorchester.

24 décembre 1865 : le Ku Klux Klan est fondé au Tennessee par 6 anciens officiers confédérés (J. Calvin Jones, Frank O. McCord, Richard R. Reed, John B. Kennedy, John C. Lester, James R. Crowe). Ses membres se livrent à des raids, des lynchages, des agressions physiques et des incendies contre les hommes de race noire (116 actes de violence enregistrés dans le seul Kentucky entre 1867 et 1871)

18 mai 1866 : Jefferson Davis est inculpé pour trahison. La même année aura lieu des massacres de Noirs à Memphis et à la Nouvelle-Orléans.

13 mai 1867 : Davis est libéré sous caution. Le gouvernement américain ne veut pas en faire un martyr suite à l’accroissement de sa popularité dans le Sud. Sa caution de $100,000 est d'ailleurs payée par une souscription populaire à laquelle participe de nombreux sudistes mais aussi des nordistes.

4 mars 1869 : Investiture de l’ancien général unioniste Ulysse S. Grant en tant que dix-huitième président des États-Unis.

30 mars 1870 : Grant fait adopter le 15ème amendement à la Constitution donnant le droit de vote sans conditions de race. Ceci ne résout le problème que sur le papier, car les lois d’application, en particulier dans les États du Sud, priveront « de facto » les Noirs de leurs droits pendant encore plusieurs décennies.
La loi « Jim Crowe » notamment sera promulguée dans le but de restreindre la plupart des droits accordés aux anciens esclaves après la guerre de Sécession. Elle instaure le développement « séparé mais égal », c'est-à-dire la ségrégation dans les lieux publics, y compris les trains et les bus.

1871 : Le président Grant signe le Ku Klux Klan Act. Il déclare la loi martiale dans neuf comtés de Caroline du Sud. L'arrestation de plusieurs milliers de membres du Ku Klux Klan, libérés peu après faute de preuves, entraîne cependant la disparition de l'organisation jusqu'à sa renaissance au XXe siècle.

1875 : Le Civil Rights Act (loi des droits civiques) de 1875 est voté par le Congrès des États-Unis. Voté pendant la période de la Reconstruction, après la guerre de Sécession, il est destiné à assurer l'égalité civile aux noirs, notamment aux anciens esclaves du Sud. Il fait suite à trois lois du même nom, voté en 1866, 1870 et 1871.
Peu appliqué, il est finalement déclaré inconstitutionnel par la Cour suprême en 1880 à l'occasion des Civil Right Cases. Deux autres Civil Right Acts seront votés aux États-Unis : en 1957, sans autre portée que symbolique, et surtout en 1964, mettant pratiquement fin à la ségrégation raciale.

6 décembre 1889 : Jefferson Davis meurt à La Nouvelle-Orléans, âgé de 81 ans

1896 : L'arrêt Plessy v. Ferguson, autorise les États eux-mêmes à pratiquer la ségrégation, à condition que les conditions offertes aux deux races soient « séparées mais égales » (doctrine separate but equal). Dans certains états, on exige des électeurs de citer et commenter des passages de la Constitution devant un jury, qui élimine alors systématiquement les électeurs noirs, généralement illettrés.


V. Le XXème siècle et le combat pour faire reconnaître l' afro-américain comme citoyen à part entière.

1909 : Fondation de la National Association for the Advancement of Colored People (association nationale pour l'avancement des gens de couleur). Sa mission est d'« assurer l'égalité des droits politique, éducative, sociale et économique de tous les citoyens et éliminer la haine raciale et la discrimination raciale. Son nom, conservé par tradition, constitue l'un des derniers exemples d'utilisation de l'expression « gens de couleur ».

1915 : Renaissance du Ku Klux Klan lors du sommet de Stone Mountain, en Géorgie.

1917-1945: Les Etats-Unis prennent part tardivement à la Grande Guerre. 17 313 indiens recensés et incorporés, deviennent soldats des États-Unis d'Amérique en 1917 et 14 000 d'entre eux sont envoyés en Europe, sur le front occidental, non en unités constituées, mais plutôt à des postes spécifiques, tels que patrouilleurs dans l'infanterie ou transmetteurs du Signal Corps (transmissions). Les Indiens, a qui on ne reconnaît toujours pas la citoyenneté américaine (c’est vraiment un comble !) sont intégrés dans des unités blanches. Les Noirs, citoyens américains par contre, subissent la ségrégation et sont incorporés dans des régiments de Noirs, 370 000 citoyens noirs servent ainsi dans l'armée américaine pendant la Première Guerre mondiale dans l'espoir que leur participation au combat contribuera à la fin de la ségrégation raciale dans leur pays. Mais le général Pershing refuse toute intégration dans ses troupes et accepte de confier ces unités aux troupes coloniales françaises, l'équipement et l'armement du poilu remplaçant celui du Sammy.
L'engagement des Indiens, héroïques car plusieurs d'entre eux reçoivent de hautes décorations, conduit à accorder enfin la citoyenneté américaine aux Natives dès 1919, même s'ils restent considérés comme des citoyens de seconde zone. Pas grand-chose concernant les soldats noirs ne changera jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale (700000 soldats noirs enrôlés). Lors de la libération, les unités noires seront utilisées en support (transport, garde de prisonniers, sans qu’on leur confie bien souvent de cartouches). Parfois suspectés de vols ou de viols, ils firent parfois l’objet de procédure expéditives et exécutes sans preuve formelle de leur culpabilité.


Aileen Cole Stewart, première infirmière noire de l' Army Nursing Corps nurses (1917).

Aux Etats-Unis, les lynchages et les violences racistes dirigées contre les Noirs se multiplièrent jusqu’après la Première Guerre mondiale. Ces tensions prirent des formes radicales (émeutes d'Ocoee en 1920, de Perry et de Rosewood en 1922-1923). En 1920, les membres du second Ku Klux Klan sont estimés à cinq millions. [En 1935, le lynchage de Claude Neal à Marianna provoqua une vague d'indignation dans tout la Floride. Pour échapper aux persécutions et aux discriminations, près de 40 000 Afro-Américains quittèrent la Floride pour s'installer dans les villes du Nord-Est des États-Unis. Cette « Grande Migration » des années 1910-1940, qui concernait tous les États sudistes, avait également des causes économiques, car les Noirs pouvaient obtenir des emplois mieux payés dans les villes industrielles du Nord qui manquaient de main d'œuvre.


VI. L’après-guerre, la "disparition du KKK" et l'oeuvre des grands hommes noirs.

Les deux décennies qui suivirent la Seconde Guerre mondiale furent marquées par la lutte pour l'égalité des Afro-Américains dans le Sud des États-Unis. En 1944, la Cour suprême des États-Unis interdit le système des primaires blanches qui limitait le droit de vote des Noirs. La même année est aussi considérée comme celle de la disparition « officielle » du Ku Klux Klan, après sa mise en liquidation judiciaire par Evans suite à des impôts impayés depuis 1920 qui s'élèvent à 685 000 dollars et réclamés par le Service des contributions directes. Mais aujourd’hui encore, des groupuscules du Klan subsistent.Au niveau militaire, il faudra attendre 1948 pour que le président Harry Truman (ancien partisan du Klan) décrète la déségrégation au sein des forces armées permettant ainsi d'offrir aux Noirs américains un moyen de promotion sociale et économique.

Le leader Harry Tyson Moore fonda 50 branches de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) pour la Floride. En 1951, il mourut dans l'explosion d’une bombe posée par des activistes du Ku Klux Klan. D'autres attentats contre des Noirs marquèrent les années 1951-1952 en Floride.

17 mars 1954 : L'arrêt de la Cour suprême des États-Unis interdisant la ségrégation dans les écoles n’est pas respecté partout. Des émeutes raciales auront lieu à Jacksonville en 1960 et à St. Augustine la même année.
Le boycott des bus de Tallahassee fut organisé par le révérend Charles Kenzie Steele en 1956-1958 en prenant modèle sur les événements d'Alabama. Le mouvement contre la ségrégation eut de nombreux partisans parmi la population blanche de l'État, au premier rang desquels se trouvait Thomas LeRoy Collins, gouverneur de la Floride entre 1955 et 1961. Jusqu'au début des années 1960, les plages du comté de Dade étaient interdites aux Noirs.

1963 : Le pasteur Martin Luther King, militant non violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis, pour la paix et contre la pauvreté, prononce son fameux discours de paix « I have a dream » devant le Lincoln Memorial à Washington durant la marche pour l'emploi et la liberté. Il est soutenu par John F. Kennedy dans la lutte contre la discrimination raciale.


Martin Luther King (1929-1968).

1964 : Martin Luther King reçoit le prix Nobel de la paix

2 juillet 1964 : Loi du « Civil right Act » signée par le président des États-Unis, Lyndon Baines Johnson, qui déclare illégale la discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe, ou l’origine nationale.
Cette loi est conçue au départ pour protéger les droits des Afro-américains

21 février 1965 : Le pasteur Malcom Little, plus connu sous le nom de « Malcom X » (en raison de son rejet de son nom d’esclave) est abattu lors d’un discours à Harlem. Converti et intégré au groupe « Nation Of Islam », il était un défenseur courageux des droits afro-américains, ayant osé mettre en accusation les États-Unis pour ses crimes envers la communauté noire. Ses détracteurs l'accusaient d'avoir prêché le racisme, la suprématie de la race noire et la violence.


Malcom « X » (1925-1965).

4 avril 1968 : Martin Luther King est assassiné à Memphis

Il fallut attendre le Civil Rights Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965 pour que fût reconnue l'égalité des droits entre Noirs et Blancs dans le Sud. Cependant, les inégalités et les tensions demeurèrent : plusieurs quartiers noirs de Miami connurent des émeutes raciales à Liberty City (mai 1980, 17 morts) et Overtown (1982 et 1989)…

20 janvier 2009 : Investiture de Barrack Hussein Obama, en tant que 44ème président des Etats-Unis d’Amérique et premier président noir de ce pays.


Barrack Hussein Obama, 44ème président des Etats-Unis.

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