15°
(Scottish) Infantry Division
Naissance d'une
division K2 écossaise
La
quinzième fut la première division écossaise du
type « K2 », le deuxième recrutement de
100 000 volontaires voulu par Lord Kitchener. Son recrutement se fit
pratiquement de la même manière que pour la 9ème
division. A la mi-septembre, les hommes qui allaient former la 15ème
division furent envoyés à Aldershot, afin de mettre sur
pied de guerre la nouvelle division.
Ce dont on disposait
dans le domaine des officiers et sous-officiers expérimentés,
des uniformes, des équipements et des armes avait été
affectés aux unités et formations du type « K1 ».
Il n’en restait que fort peu pour équiper la 15ème
division. Rares étaient les unités qui disposaient de
plus d’un officier commandant, un adjudant –major et un
d’un adjudant d’unité. Le 7ème bataillon des
Royal Scots Fusiliers avait seulement un adjudant d’unité
récemment breveté pour superviser la transformation de
quelques 900 hommes en une unité de combat. Il fallait s’accommoder
d’un confort plus que rudimentaire en pleine pénurie de
lits et de logements et d’une faible ration de nourriture. Un
air de désordre régnait, des « leaders » étaient
choisis parmi les hommes qui semblaient plus intelligent que leurs camarades
et les « officiers » apprenaient la nuit ce qu’ils
devaient enseigner à leurs soldats le lendemain.
Le 26 septembre,
la 15ème défila pour l’inspection du roi. La division
entière portait des vêtements clairs, certains portaient
des chapeaux de paille, d’autres des coiffes ou des « bowlers
». Des hommes vêtus de costumes seyant se tenaient à
côté d’autres en bleu de travail. Pourtant une atmosphère
d’enthousiasme se dégageait de ces rangs, une ardeur différente
comme jamais on avait vu encore dans l’armée britannique
auparavant. Ceci permis d’effacer les problèmes des premiers
jours. Celui des uniformes restait le plus préoccupant. Les vêtements
disponibles (tuniques rouges et pantalons bleus) donnaient l’air
un peu ridicule d’unité de parade. Couronnement de l’absurdité,
les doublures en laine des casquettes tenaient lieu de couvre-chef !
En novembre, les
unités quittèrent Aldershot pour des camps annexes et
en février 1915, s’éloignèrent davantage
pour le secteur de la plaine de Salisbury. Les pénuries chroniques
entravaient encore l’entraînement et ne furent résolues
qu’au début de l’été quand apparurent
de nouveaux articles comme le Lewis Gun, les matériels de signalisation
et un nouveau type d’équipement de campagne. Mais si les
choses allaient plutôt mal pour l’infanterie, elles étaient
pires encore pour l’artillerie et le génie divisionnaires,
qui avaient des chevaux mais pas de harnais et seulement des canons
obsolètes ou d’exercice pour s’entraîner. Ce
fut seulement au début du mois de juillet que les unités
furent enfin entièrement équipées alors que la
division était informée de son départ pour la France.
A la mi-juillet, la 15ème division écossaise traversa
la Manche pour rejoindre le front ouest. Elle se déploya dans
la région de Béthune où elle entreprit le dur apprentissage
de la guerre des tranchées sous la direction de la 47ème
division de Londres. Le 3 août, la 15ème écossaise
montait en ligne pour relever cette division. Les unités de la
division furent alors requises pour travailler vigoureusement à
remettre en ordre les tranchées et réseaux de barbelés
mis à mal par les bombardements ennemis et les activités
de patrouilles. Ce qui permis d’accroître quelques peu leur
aguerrissement.
La bataille de Loos (septembre 1915)
Vers la fin du
mois d’août, les premières indications concernant
une attaque d’envergure furent reçues. Dans cet engagement,
bientôt connu sous le nom de : « bataille de Loos »,
la 15ème division écossaise aura la tâche de capturer
les hauteurs au Nord de Loison sous Lens. L’attaque fut précédée
par unterrible barrage d’artillerie qui dura quatre jours et par
une attaque aux gazs déclenchée juste avant l’assaut.
L’opération, prévue initialement pour le 10 septembre,
fut repoussée par trois fois jusqu’à la date du
25 septembre. Ceci permit un travail de préparation approfondi,
incluant la création de 13000 yards de tranchées de communication
et l’envoi de tonnes de vivres, d’approvisionnement et de
munitions vers l’avant.
A 06H30 le matin du 25, les compagnies de tête des bataillons
d’assaut franchirent le parapet des tranchées et s’élancèrent
vers les positions allemandes en suivant les nuages de gaz chlorés
et la fumée. La fuite des cylindres toxiques dérouta et
désorganisa un certain nombre d’hommes autour du piper
D.Laidlaw du 7ème bataillon des King’s Own Scottish Borderers.
Pour leur donner du courage, Laidlaw franchit le parapet battu par le
feu violent de l’ennemi et se mit à faire des aller-retour
en jouant « Scotland the brave » sur sa cornemuse. Cette
démonstration exemplaire de courage eut un effet immédiat
et sa compagnie se rua à l’assaut. Laidlaw continua de
jouer jusqu’à ce qu’il fut blessé. Il fut
décoré de la Victoria Cross pour cet acte et gagna le
surnom fameux du « piper de Loos ».
Les Allemands opposaient maintenant un feu très dense aux britanniques,
surtout les fusils et les nids de mitrailleuses, mais la conduite de
la 15ème division fut telle qu’un observateur commentait
:
-« C’était magnifique, je ne pouvais pas imaginer
que des troupes avec seulement douze mois d’entraînement
puisse accomplir cela ».
Ils s’avancèrent au milieu d’une tempête de
feux croisés et prirent possessions des ruines de la première
ligne allemande. A partir de celle-ci, les colonnes d’assaut se
jetèrent sur le village de Loos ou un féroce corps à
corps et des combats de maison à maison s’engagèrent.
Les pertes avaient maintenant éclairci les rangs des bataillons
d’assaut. ( 9ème bataillon des Black Watch, 8ème
Seaforth, 10ème Cameronians « Scottish Rifles » et
7ème K.O.S.B.). Les unités en soutien montèrent
en ligne pour renforcer l’attaque (10ème bataillon des
Gordon Highlanders et 7ème Queen’s Own Cameron Highlanders).
A 08H00, les troupes de la division entamaient leur progression sur
les versants ouest et nord-ouest de la colline cotée 70 (Hill
70). Mais elles laissaient maintenant les formations à leur droite
et à leur gauche sans couverture et les flancs étaient
dangereusement exposés, surtout le gauche. Pourtant, à
08H45, la colline était prise mais les rescapés des bataillons
avaient perdu la plupart de leurs officiers et se trouvaient inextricablement
mélangés sur le sommet. Les hautes autorités de
la division donnèrent alors l’ordre expresse de pousser
de l’avant et les écossais se heurtèrent alors de
plein fouet à la totalité des forces allemandes réorganisées,
montant en contre-attaque pour reprendre « Hill 70 ». Abandonnant
alors le sommet, les hommes de la 15ème essayèrent de
tenir une ligne en dessous de la crête occidentale de la colline
et malgré une pression ennemie sur les deux flancs et des pertes
très lourdes, elle y parvint. C’est à cet endroit
que fut gagnée une seconde Victoria Cross, par les sous-lieutenants
F. Johnson de la 73° Compagnie de campagne du Royal Engineers pour
avoir rassembler ses hommes et mener des contre assauts.
A quatorze heures,
la 21ème division reçut l’ordre de renforcer les
soldats de la 15ème, accrochés au terrain durement gagné.
Les Scots avaient brisé quatre lignes de tranchées allemandes,
sur une profondeur de plus de 275 mètres et avaient perdu 75
pour cent de leurs effectifs en accomplissant cette percée. A
21H00, le général de division McCraken, commandant la
15ème reçut l’ordre de reprendre la colline pour
le lendemain matin. Après une nuit de pluie et de contre-attaques
allemandes, l’assaut débuta à neuf heures et fut
stoppé à quelques mètres devant les tranchées
britanniques. Le commandant du 6ème bataillon, Queen’s
Own Cameron Highlanders, le Lieutenant Colonel Douglas-Hamilton, rassembla
les rescapés de son unité et les lança quatre fois
à l’assaut de « Hill 70 » avant d’être
tué à leur tête. Il fut décoré de
la Victoria Cross à titre posthume et le même jour une
autre Victoria Cross fut gagnée au 13ème bataillon du
Royal Scots par le soldat R. Dunsire.
Quand les unités
situées à la gauche de la 15ème écossaise,
tournèrent les talons, un violent feu s’abattit sur ce
flanc. Une tentative d’attaque de la 21ème division, brisée
net par l’artillerie ennemie, fut suivie par une avance allemande
qui força les survivants de la 15ème à abandonner
leurs positions sur le versant de « Hill 70 » pour faire
retraite dans Loos. A cet instant, beaucoup d’unités britanniques
étaient dans la plus totale confusion et les soldats sans chefs
s’enfuyant. Des unités de cavalerie sans leurs montures
durent être envoyées vers l’avant pour restaurer
la situation. Le 27 septembre, la 15ème division écossaise
était retirée des lignes.
Une série d’autres attaques eut lieu et fit durer la bataille
de Loos jusqu’au 4 novembre. Dans ces combats, deux des divisions
« Kitchener », les 21ème et 24ème divisions
perdirent plus de 8000 soldats sur un effectif d’attaque de moins
de 10000 hommes, un chiffre consternant. Toutes aussi consternantes
furent les pertes de la 15ème division écossaise, endurées
surtout le premier jour des combats : Tués, blessés, disparus
et gazés, le total se montait à 6404, pour la plupart
fantassins. Les quatre bataillons d’assauts mentionnés
plus haut perdirent respectivement 679, 700, 625 et 656 hommes.
La bataille à
l’époque fut considérée comme une victoire
mais il est aujourd’hui difficile de justifier qu’elle en
fut une. On ne peut pourtant pas nier le courage, l’esprit combatif
et la ténacité démontrée par les soldats
de la 15ème division dans la bataille. Certains peuvent nier
qu’ils furent envoyés pour le premier combat (et pour la
plupart le dernier) mal préparé et avec pratiquement pas
de soutien, mais leur conduite fit rejaillir un grand crédit
sur eux et leur division.
Fantassins de la 15th scottish,
dans les tranchées devant Loos (DR)
Après Loos, la 15ème passa en réserve de Corps
et se réorganisa grâce à l’arrivée
de 4000 hommes en renfort avec lesquels elle remonta en ligne le 19
octobre. (Ce fut à cette période que le sergent J.Raynes
de la 71ème brigade de la Royal Field Artillery, gagna la Victoria
Cross pour avoir sauvé une vie au péril de la sienne).
Fin janvier 1916, la division apprend que les renforts attendus vont
enfin arriver. Sa division sœur, la 9° Scottish qui se trouve
dans les Flandres, dans le secteur de « Plugsteert Wood »,
doit acueillir une brigade sud-africaine en lieu et place de sa 28°
brigade.
Mais ces renforts vont tarder car les quatre régiments d’infanterie
sud-africains en provenance de la 16° division irlandaise, doivent
être rapatriés d’Egypte, ou ils combattent dans la
région d’Alexandrie depuis trois mois. D’autant plus,
qu’après son débarquement à marseille, une
partie de cette brigade est mise en quarantaine et ne pourra rejoindre
la 9° division écossaise que le 11 mai. Le printemps trouvera
donc la 15° division dans le même secteur en phase de réorganisation.
Le 6° Royal Scots Fusiliers, le 10° et 11° Highland Light
Infantry ainsi que le 8° Gordon Highlanders ayant des effectifs
très réduits, sont rassemblés et amalgamés
entre eux ou avec une ancienne unité de la 15° écossaise.
Quatre nouveaux bataillons naissent alors de cette refondation, ce sont
le 8/10° Gordon Highlanders, le 6/7° Royal Scots Fusiliers,
le 10/11° Highland Ligth Infantry et le 7/8° King’s Own
Scotish Borderers.
La division maintenant renforcée reste alors jusqu’à
l’été dans la région. Pendant cette période,
elle ne prend pas part à de grandes actions mais subit des pertes
quotidiennes dans les combats des tranchées jusqu’au mois
de juillet 1916, où elle fait mouvement vers le Sud en direction
de la Somme.
La bataille de la Somme, été 1916
En août
1916, la division est en ligne dans les tranchées près
de Martinpuich. Le 12, elle reçoit l’ordre d’attaquer
les défenses allemandes au sud de Martinpuich. L’assaut
a lieu de nuit après une préparation d’artillerie
de quatre jours, les bataillons d’assaut s’élançant
à 22H32. Ils rencontrent immédiatement une attaque allemande
dans le « no man’s land » qui arrête la progression
du 12ème bataillon des Highland Light Infantry qui perd alors
200 hommes. Mais les Royal Sots Fusiliers et les Cameron Highlanders
de la 45ème brigade d’infanterie peuvent tout de même
prendre les tranchées ennemies. Lors des journées suivantes,
les unités de la division poussèrent de l’avant
avec une série d’attaques locales qui emmena la ligne de
front britannique très prés de Martinpuich. Le village
fut attaqué et capturé le 15 septembre et ses défenses
furent consolidées le même jour.
-« il aurait
été difficile de trouver une opération mieux conçue
et exécutée que celle-là. L’artillerie, le
génie et l’infanterie travaillèrent de concert,
de manière merveilleusement rapide. Un sérieux coup avait
été assené à l’ennemi ».
Après Martinpuich,
la 15ème division écossaise fut retirée de la réserve
de Corps. A cette époque la « main d’œuvre »
écossaise commença à se tarir et l’historique
de la division relate que les renforts étaient constitués
alors d’hommes provenant de toutes les régions de l’Angleterre
et de l’Ecosse. Au début du mois d’octobre, la division
réorganisée et reposée revint en ligne. La météo
était des plus mauvaises et des pluies torrentielles transformèrent
l’arrière pays et le paysage lunaire et déchiré
du champ de bataille en un vaste bourbier. Au destin hasardeux et aux
conditions de vie précaires de ses hommes venait s’ajouter
maintenant la misère du froid et de la boue. Les hommes de la
15ème vécurent dans ses terribles conditions jusqu’en
février 1917, quand ils quittèrent le secteur de la Somme
pour faire mouvement vers le nord et Arras.
La bataille de la Scarpe (avril-mai 1917)
A chaque fois
qu’on parle de la bataille d’Arras, on mentionne le rôle
important que jouèrent les divisions écossaises. Pour
cet engagement, sans compter les trois « scottish » divisions
dont fait partie la 15ème, on remarque la présence de
nombreux autres bataillons écossais ou de traditions écossaises.
Les plus nombreux se comptent dans les rangs de la 34° Northumbrian
division, ils sont au nombre de 6. Mais 3 bataillons écossais
entrent également dans la composiiton de la 3° division,
mais aussi 1 à la 4ème et un dernier à la 29°division.
Soit un total de 44 bataillons sur les 120 engagés, un peu plus
d’un tiers, qui vont se retrouver immédiatemment en première
ligne face aux objectifs réputés les plus difficiles à
conquérir. Dans cette offensive le commandement anglais ne sera
pas avare du sang des écossais…
La division appartient en avril 1917 au VI° Corps de l’armée
britannique avec la 3° et la 12° (eastern) division. Pour mener
à bien son action, le corps est soutenu par une artillerie très
importante, pas moins de 117 obusiers et 43 canons! Dans le secteur
de la 15° division, le déclenchement de l’attaque est
prévu pour 05H30 le matin du 9 avril 1917. Elle trouvera en face
d’elle un ennemi bien organisé et retranché, appartenant
à la 21° brigade de la 11° Division (Gal von SCHÖLER)
et devra démarrer à la droite de la 26° brigade de
la 9ème écossaise, avec la rivière Scarpe comme
limite naturelle inter - divisionnaire.
Les 44ème et 45ème brigades sont désignées
pour l’assaut initial. La 45° Brigade du général
Marshall reçoit comme premier objectif d’atteindre au plus
vite la « black line », ligne de progression fixée
par le commandement britannique. Elle doit s’emparer en trente
minutes du village de Blangy et de son bois baptisé « Fred’s
Wood » sur les cartes d’état-major alliées.
La 44° est chargée d’une mission tout aussi périlleuse.
Epaulée
par deux chars de la 9° compagnie du bataillon D, appartenant à
la 1°Tank brigade ( Heavy Branch Section, Machine Gun Corps), elle
doit s’emparer du « Railway Triangle », un point d’appui,
remarquablement organisé est défendu par le 51° régiment
prussien dans un triangle ferroviaire formé par les voies Arras-Lens
et Arras-Lille.
La position doit être emportée pour pouvoir atteindre la
seconde ligne d’objectif la « Blue ligne » au plus
tard à 08H15.
A partir du 4 avril, l’artillerie du Corps bombarde sans relâche
les lignes allemandes de Blangy et d’Athies-Feuchy. Pendant ces
bombardement, les britanniques procèdent à des tirs chimiques,
en utilisant des bombones de gaz asphyxiant expédiées
par des projecteurs « livens ». Selon l’historique
du 51° régiment prussien, cette attaque aurait été
meurtrière et provoqué la mort de 400 soldats allemands.
De nombreux raids d’une ampleur limitée sont également
entrepris dans les tranchées de premières lignes. Grâce
aux prisonniers ramenés, des renseignements importants arrivent
au commandement allié. Ainsi on apprend que certaines divisions
en ligne, arrivées depuis peu du front de la Somme sont totalement
épuisées et que dans le secteur tenu par la 11° division
d’infanterie, l’état de certaines lignes de défense
laissent vraiment à désirer. Autour des positions allemandes,
il y a peu d’échelonnement en profondeur et les chemins
d’accès sont remplis de boue, rendant ainsi très
difficile l’accès de jour à leurs renforts. D’autre
part, suite aux bombardements et aux conditions météorologiques,
la tranchée de première ligne s’est écroulée
par endroit est demeure en partie inoccupée. Les espaces évacués
sont comblés par des obstacles, créant ainsi des espaces
isolés et sans liaisons entre-eux. Enfin, malgré une tentative
de regroupement, début avril de l’artillerie dans ce secteur,
certaines batteries sont à vue des britanniques et parfaitement
repérées. Ces informations seront capitales pour le déroulement
de l’attaque.
Le Z day vient
enfin mais les conditions climatiques sont effroyables. Les bataillons
de tête : Le 8/10ème Gordon Highlanders, le 9ème
Black Watch pour la 44° brigade, le 6/7ème Royal Scots Fusiliers,
le 11ème Argylls and sutherland highlanders et le 13° Royal
Scots pour la 45° vont pourtant obtenir d’excellents résultats.
A la 45° brigade,
malgré la tempête offrant des conditions peu propices à
une avancée, le 13° Royal Scots entame le nettoyage du bourg
de Blangy. Immédiatemmnet ils se heurtent à une résistance
farouche et déterminée du 10° régiment de Grenadiers
et doivent avoir recours à une mine placée sous un point
fortifié de la première ligne ennemie pour désorganiser
les défenseurs et les submerger. La charge est nettement supérieure
à la puissance nécessaire, l’explosion est énorme
et projette de nombreux débris aux alentours et sur les «
Scots », ralentissant et génant la progression de l’assaut.
Il est 08H45 quand Blangy tombe finalement aux mains des écossais
avec deux heures et quarante cinq minutes de retard sur l’horaire
prévu et un maigre bilan de seulement 38 prisonniers.
Le 11° Argyll et Sutherland Highlanders a lui aussi entamé
sa progression avec les compagnies A et B.
Elle est relativement aisée et seulement ralentie à hauteur
du bois de Blangy par des tireurs d’élite embusqués.
Ceux-ci abattent notamment un chef de section, le 2nd Lt Alan Hill WHYTE
. A la fin de la journée on dénombre seulement tois officiers
tués et cinq autres blessés dans le bataillon. Les résultas
sont plus mitigés pour le 9° Black Watch. Bloqués
à découvert devant le « railway triangle »,
ils ne parviennent pas à pénétrer les défenses
ennemies. A 11H30, devant une situation qui menace de devenir rapidement
critique, Le Général McCRAKEN, commandant la division,
fait exécuter un bombardement de la partie Est de la position,
encore fortement tenue par une unité très bien organisée.
Cette initiative permet au Black Watch de reprendre sa progression,
ils parviennent enfin à prendre pieds dans la position où
une partie de la garnison se rend. Mais une vive résistance au
sud de la position bloque l’avancée.
Le tank « lusitania », en attente sur sa position de départ
située entre le quartier Saint Sauveur et la voie ferrée,
parvient enfin en renfort et entre aussitôt en action. Il fait
taire les mitrailleuses qui clouent au sol les assaillants par ses tirs
précis et son impact psychologique contribue grandement à
la redition des fortifications. Remontant la voie ferrée, il
se dirige ensuite vers le village de Feuchy et s’oppose encore
à l’ennemi jusqu’à se qu’il se trouve
à cour de munitions. Il est alors abandonné par son équipage
et sera détruit un peu plus tard par un tir de barrage allié.
A quatorze heures trente, les écossais ont atteint le remblai
de la voie ferrée Arras-Lens et s’en emparent malgré
une vive résistance. Dans la planification britannique, il était
prévu, une fois cet objectif de la « blue line »
atteints, que les soldats marquent un temps d’arrêt de quatre
heures afin de se réorganiser, d’évacuer vers l’arrière
les blessés et les prisonniers puis eventuellement de se restaurer.
Mais ceci était prévu au cas où cette ligne soit
aux mains des bataillons d’assaut dans les horaires impartis,
soit à 08H15. Hors le dernier point fut atteint avec plus de
6 heures et quinze minutes de retard ! Les ordres furent immédiatemment
modifiés et les écossais durent très rapidement
repartir à l’assaut pour espérer atteindre la troisième
ligne « brown line » et s’emparer du village de Feuchy
avant la tombée de la nuit. Les écossais progressent entre
la voie ferrée Arras-Lille et la « Feuchy Lane ne rencontrant
cette fois-ci qu’une légère resistance ennemie.
Finalement, la « brown line » est enlevée au sud
de la Scarpe à 16H30, ramenant le retard total à environ
trois heures. Les troupes épuisées dévalent pourtant
dans « Battery Valley » au sud de Feuchy, épaulées
par les troupes de la 12° Eastern division, qui viennent de se rendre
maître de « observation ridge ».
Les deux unités surprennent alors de nombreuses positions d’artillerie,
capturent de concert les pièces en anéantissent les servants
au cours d’une charge endiablée à la baïonnette,
digne de l’époque napoléonienne.
Les écossais capturent six canons tandis que les hommes de la
12° division retournent leurs pièces capturées pour
tirer immédiatement sur l’ennemi en déroute ! La
percée de la 15° division s’achève à
cet endroit, les hommes fourbus se déploient alors et laissent
poursuivre l’avance par les troupes fraîches de la 37°
division qui montent en ligne en traversant le périmètre
chèrement conquis par les écossais. La 63° brigade
arrivant d’Arras est lancée dans la brêche et s’empare
alors sans combattre de la côte 108 « Orange Hill »
qui offre de bonne vues sur la vallée et le village de Monchy
le Preux. Une unité de cavalerie, le Northamptonshire Yeomanry
est alors lancée en reconnaissance à partir du village
de Feuchy. Elle atteint rapidement le carrefour routier au sud de la
Scarpe, en lisière de Fampoux et charge une position d’artillerie
ennemie, capturant six canons et mettant hors de combats quelques snipers.
Elle parvient ensuite sans grand mal à établir des contacts
avec des unités du XVII° Corps qui opèrent au nord
de la Scarpe. La nuit surprend les britanniques sur la côte 108
et le temps devient réellement épouvantable, interdisant
de pousser plus avant.
A la fin de cette
longue journée de violents combats, menés avec acharnement
dans des conditions très difficiles et par un froid glacial ;
la division a fait 500 prisonniers et capturé également
40 pièces d’artillerie et de nombreuses mitrailleuses.
Le 9 avril apparait comme une grande victoire pour l’armée
britannique qui a pu opérer une percée de cinq kilomètres.
Ce triomphe rejaillit également sur les troupes écossaises,
très impliquées dans cette offensive et artisanes de grands
exploits opérés en cette date. Mais le mauvais temps a
ruiné les espoirs alliés de s’emparer de Monchy
et de la « Green Line » dès le premier jour de l’offensive,
mettant ainsi Cambrai à portée des alliés. La météo
et les quelques heures de retard dans la progression ont permis aux
allemands d’éviter le désastre. Après l’euphorie
des succès initiaux, la violente réaction des troupes
allemandes montre que l’ennemi est remis de sa surprise initiale
et se reprend. Dans la nuit du 09 au 10, quatre bataillons sont dépêchés
en catastrophe en renfort de la 11°division très éprouvée.
Ils proviennent du secteur de Chérisy et appartiennent à
la 220° Division, et vont s’installer de part et d’autre
de la Scarpe avec pour mission d’interdir les débouchés
sur les villages de Roeux et Pelves. Dès le matin, il apparait
que la progression est partout ralentie. Sur les itinéraires
d’accés au champ de bataille, maintenant battus régulièrement
par l’artillerie allemande, on constate un engorgement dus à
la lente avancée de nombreux convois ralentis par les intempéries
et l’état délabré des routes. Les actions
allemandes vont alors faire piétiner l’offensive pendant
une série de coûteuses batailles et ne permettront aux
britanniques de gagner que relativement peu de terrain comparé
au premier jour. Le seul gain véritable sera la prise de la position
dominante de Monchy le 11avril par les 12° et 37° division sans
que toutefois le village ne puisse être sécurisé
ni complétement investi. Ce même jour, 15ème division
est de nouveau lancée à l’assaut, en pleine tempête
de neige puis de nouveau le 23 avril contre les positions fortifiées
de Monchy le Preux et Guémappe. Le 8°Seaforth, le 9°
Black Watch et le 11° Argyll subissent de lourdes pertes pour des
gains négligeables. Quand elle est relevée le 28 avril,
la division n’est plus qu’à cinquante pour cent de
ses effectifs initiaux. Le bilan des pertes de ces dix-neuf jours de
combat est lourd : 6313 hommes tués, blessés et disparus.
Le 11° Argyll a perdu son commandant, le Lieutenant-Colonel M. MacNEIL,
décédé des suites d’une pneumonie dûe
aux terribles conditions climatiques sous lesquelles s’était
déroulé l’offensive. Le commandement est provisoirement
confié au Major H. A. Duncan.
In Flander fields, été 1917
La division fut
alors autorisée à passer au repos jusqu’à
la mi-juin quand elle partit pour le secteur d’Ypres.
Là, après plusieurs périodes en ligne, la 15ème
division écossaise fut une nouvelle fois concernée dans
une offensive qui fut plus tard appelée « 3ème bataille
d’Ypres ou Passchendaele ». Elle combattit alors à
Pilckem Ridge, Langemarck et Zevencote. En septembre 1917, elle quitta
Ypres et pris la direction du sud vers Arras, laissant derrière
elle la boue, les bons camarades disparus et les amers combats du saillant.
Le commandant en chef de la 5ème Armée leur fit parvenir
ce message :
-« Le commandant de la 5ème Armée dit au revoir
à la 15ème division avec grand regret. Sa réputation
fut gagnée sur de nombreux champs de bataille, et ne fut jamais
aussi grande qu’aujourd’hui. Je lui souhaite bonne fortune
et de nombreux autres succès dans l’avenir. J’espère
qu’elle reviendra parmi nous. »
Le Général Gough put mesurer l’effet de son message
et la réponse fut explicite : (nous ne craignons pas le sang
!).
L'offensive allemande de la dernière chance (mars-avril 1918)
La division resta
dans le secteur d’Arras pendant l’hiver 1917-18 et se trouvait
dans le secteur de Monchy lorsque fut lancée la contre-offensive
allemande du 21 mars. Le terrain considérable repris par l’ennemi
au sud d’Arras força la 15ème division à
faire retraite et une attaque allemande sur ses positions fut repoussée
le 24. Le 28 mars, une autre attaque tourna le flanc droit de la division
et elle recula, combattant sur ce qui était appelé la
ligne de l’Armée et les défenses d’Arras.
L’attaque allemande fut finalement contenue mais elle coûta
5000 hommes pour huit jours de combat à la division. Le 11°
Argyll perdit une nouvelle fois son chef de corps, décédé
le 7 avril de blessures reçues le 28 mars. Le Lieutenant-colonel
J. Mitchell (DSO) n’avait passé que quatre mois à
la tête de son bataillon. Les combats qui fixèrent l’assaut
allemand dans cette portion du front furent coûteux en vie humaines
et nécessitèrent une restructuration des unités
les plus durement touchées. C’est ainsi que le 11°
Argyll disparu le 10 juin 1918, amalgamé avec l’ancien
8° Argyll en provenance de la 51° Highland division. Les officiers
d’état-major sont envoyés à la 39° division
qui entame l’instruction de troupes américaines fraîchement
débarquées, d’autres sont mutés ou envoyés
au dépôt de la division. Environ 400 hommes rescapés
du défunt bataillon rejoingnent les rang du nouveau 8° bataillon
territorial dont le commandement est confié au Lieutenant-colonel
Gavin Laurrie Wilson, promu récemment le 13 mai. Dans la même
période, le 9th Black watch est absorbé part le 4/5th
Black Watch et le 6th Camerons absorbe le 7° Camerons.
La 15ème
demeure encore un mois dans ce secteur périlleux du front, pendant
lequel les pertes resteront sensibles. Dans la période s’étendant
de la mi- mai à la fin du mois de juin notamment, un officier
général, deux officiers supérieurs commandants
de bataillons et un Lieutenant-colonel commandant d’unité
de soutien trouveront la mort dans ce secteur. ( Brig. Gen. Alfred Forbes
Lumsden (DSO), Commandant de la 46th Bde + 24.06.18 ; Lt. Col. Michael
Frederic Beauchamp Dennis (DSO), chef de corps du 7/8th Bn. King’s
Own Scottish Borderers + 19.05.18 ; Lt. Col. Thomas Pelham Johnson (DSO)
15th Div. Train. Army Service Corps + 12.06.18).
Le "Big push" (août-novembre 1918)
En juillet, la
division quitte l’Artois et reçoit l’ordre de faire
mouvement vers la Marne avec trois autres divisions, dont la 51ème
Highlands. Le 23 juillet, la 15ème division participe à
la première d’une série de batailles conçues
et soutenues par les formations françaises et américaines
présentes dans ce secteur. En août, elle revint dans la
région d’Arras, et le 21 partit pour Loos, théâtre
du premier engagement de la division. Les positions britanniques à
Loos avaient été améliorées, depuis le dernier
séjour des écossais et le village était maintenant
considéré comme localité défendue. Les idées
allemandes avaient été exploitées. On pouvait s’y
déplacer dans des tunnels dans lesquelles des cuisines souterraines,
des hôpitaux et des dortoirs étaient éclairés
par l’électricité. La totalité de ce système
faisait un contraste total avec les fossés encombrés ou
s’entassaient les hommes de la division, luttant sous le feu pour
prendre d’assaut le tranchées de septembre 1915 !
Au début d’octobre, les allemands devant les positions
de Loos commencèrent à faire retraite. Une course poursuite
fut alors engagée dans laquelle les unités de la 15ème
prirent part, harcelant l’ennemi qui traversait la rivière
Scheldt et atteignirent les positions au sud de Ath lorsque le cessez
le feu intervint le 11 novembre 1918.
C’était la fin pour la 15ème division écossaise,
la démobilisation survint en décembre, la division diminua
avec la dissolution de ses unités et fut cantonnée à
des missions de surveillance. Les combats avaient enfin cessés,
mais chaque jour la longue liste des blessés de l’unité
s’étiolait, car bon nombre de scots sucombèrent
encore de leurs blessures. Ainsi le 8° Argyll, n’ayant pas
rompu avec sinistre tradition issu du 11° Argyll perdit encore son
chef de corps. Le 16 février 1919, le Lieutenant-colonel G.L.
Wilson s’éteignait à l’hôpital d’Etaples
des suites d’une bronco-pneumonie contractée pendant les
derniers jours du conflit, il était agé de vingt-quatre
ans.
Le 27 juin 1919, la dissolution de l’unité fut prononcée
et la 15° écossaise entrait dans l’histoire, laissant
derrière elle une longue liste de « battle honours »
qui commença à Loos pour se terminer avec l’avance
de la victoire. Ecrite par le courage, le sang et les larmes de ses
hommes elle aura coûté 45542 tués, blessés
et disparus dans l’acquisition d’une gloire qui elle, demeurera
immortelle.
Composition de la division en
septembre 1915.
44th Brigade
9th Black Watch
8th Seaforth Highlanders
10th Gordon Highlanders
7th Queen’s Own Cameron Highlanders
45th Brigade
13th Royal Scots
7th Royal Scots Fusiliers
6th Queen’s Own Cameron Highlanders
11th Argyll and Sutherland Highlanders
46th Brigade
7th King’s Own Scottish Borderers
8th King’s Own Scottish Borderers
10th The Cameronians (Scottish Rifles)
12th Highland Light Infantry
Toupes divisionnaires
9th Gordon Highlanders (pioneer)
11th Motor Machine Gun Battery
Troupes montées
B Sqn, the Westmorland & Cumberland Yeomanry
Artillerie
70th et 71st Brigade Royal Field Artilley
Génie
73th Field Company Royal Engineers
91st Field Company, R.E
Service Médical
45th Field Ambulance, Royal Army Medical Corp
46th Field Ambulance, R.A.M.C
47th Field Ambulance, R.A.M.C
32nd Sanitary Section
Services
15th Divisional Motor Ambulance Workshop
Composition de la division en avril 1917.
44th Brigade
Brig. Gen. MARSHALL
9th Black Watch
8th Seaforth Highlanders
8/10th Gordon Highlanders
7th Queen’s Own Cameron Highlanders
44th Machine Gun Company
44th Trench Mortar Battery
45th Brigade
Brig. Gen. ALLGOOD
13th Royal Scots
6/7th Royal Scots Fusiliers
6th Queen’s Own Cameron Highlanders
11th Argyll and Sutherland Highlanders Lt. Col. MacNEIL M.
45th Machine Gun Company
45th Trench Mortar Battery
46th Brigade
Brig. Gen. LUMSDEN Alfred Forbes
7/8th King’s Own Scottish Borderers Lt. Col . DENNIS M.F.B.
10th The Cameronians (Scottish Rifles)
10/11th Highland Light Infantry
12th Highland Light Infantry
46th Machine Gun Company
46th Trench Mortar Battery
Troupes divisionnaires
9th Bn, the Gordon Highlanders (Pioneer)
225th Machine Gun Company
Troupes montées
15th Divisional Cyclist Company, Army Cyclist Corps
Artillerie
70th Brigade, Royal Field Artillery
71st Brigade, RFA
63rd (Howitzer) Brigade, RFA
15th Divisional Ammunition Column RFA
V.15 Heavy Trench Mortar Battery RFA
X.15, Y.15 et Z.15 Medium Mortar Batteries RFA
Génie
73rd Field Company, Royal Engineer
74th Field Company, R.E
91st Field Company, R.E
15th Divisional Signals Company
Service Médical
45th Field Ambulance, Royal Army Medical corps
46th Field Ambulance, R.A.M.C
47th Field Ambulance, R.A.M.C
Services
15th Div. Train. Army Service Corps Lt. Col . JOHNSON T.P.
138th, 139th, 140th et 141th Companies
27th Mobile Veterinary Section AVC
216th Divisional Employment Company
55°
(West Lancashire ) Infantry Div. Territorial 1st Line
Quand le
premier conflit mondial éclate, en août 1914, la 55°
Division territoriale effectue ses manœuvres annuelles. Ses douze
bataillons, provenant d’Ulverstone, Lancaster, Preston, Bolton,
Liverpool ou encore de Bootle, Warrington et St. Helens rejoignent alors
leurs quartier-généraux à lancaster ou à
Liverpool et se préparent à être mobilisés.
Entre novembre 1914 et avril 1915, la 55° Division n’existe
guère plus en tant que telle, car la grande unité reçoit
pour mission principale de disperser son infanterie au profit des renforts
de la Force Expéditionnaire Britannique en France.
Huit bataillons partent ainsi pour la France et sont parmi les premiers
territoriaux à combattre aux côtés des « régulars
». Une brigade remplaçe également d’autres
bataillons territoriaux de la Highland division, partis pour le front
ouest.
En novembre 1915, l’ordre est donné de rassembler la division
sur le sol français et les contingents d’infanterie et
d’artillerie dispersés sont de nouveau endivisionnés.
Début décembre, les 1/4th Royal Lancaster Regt, 1/4th
Loyal North Lancaster Regt, 1/8th Liverpool Regt, 2/5th Lancashire Fusiliers
qui formaient jusqu’alors la 154ème brigade de la 51ème
Highland Division, rejoignent la West Lancashire pour former la 164ème
brigade de la division.
1916
en Artois
Le 29 janvier 1916, la division, de nouveau complète, apprend
qu’elle est désignée pour servir en Artois.
Elle est en fait prévue pour relever la 88° Division Territoriale
française dans le secteur Sud d’Arras, de Wailly à
Brétencourt. Le 16 février, les opérations de relève
sont terminées et la division commence aussitôt à
faire sentir sa présence à l’ennemi. Les consignes
du général Jewdine sont claires : harasser l’ennemi
autant que possible, le tenir en état d’alerte permanente,
saisir toute opportunité de lui infliger des pertes. La fraîcheur
et le mordant des jeunes unités de la division permettent bientôt
d’appliquer ces méthodes à la lettre et l’ennemi
ne tarde pas à faire connaissance avec les « Tommies »
du Lancashire de la 55° Division. Jusqu’à sa relève
le 25 juillet par la 11° Northern Division, se succèderont
une série de combats de tranchées et de fréquents
raids en force qui mettront en évidence la combativité
et le courage des britanniques. Ainsi le 17 avril 1916, l'unité
participe à un raid de grande envergure mené par le 1/8th
(Irish) Bn et le King's (Liverpool),durant lequel le 2nd Lt E. F. Baxter
devient le premier soldat de la division à se voir attribuer
la Victoria Cross. La West Lancashire Division est ensuite dirigée
vers le front de la Somme où la bataille atteint sa phase cruciale.
Pendant cette période calme en Artois, la division perd 63 et
1047 hommes, tués, blessés ou disparus. Relevéepar
la 11th (Northern) Division le 25 Juillet 1916, la 55th Div fait mouvement
vers Guillemont.
Capt Noel Godfrey Chavasse
(DR)
Capt Noel Godfrey Chavasse, Royal Army Medical Corps, attaché
au 1/10th King's (Liverpool Regiment). Un des trois seuls soldats britanniques
à avoir été décoré par deux fois
de la Victoria Cross (Guillemont et Wieltje, à titre posthume)
et le seul a l'avoir gagnée par deux fois lors du premier conflit
mondial. Son corps repose à Brandhoek New Military Cemetery.
Sa pierre tombale est unique puisqu'elle porte deux emblèmes
de la Victoria cross.
La Somme et les Flandres
Après un été effroyable, passer à mener
des attaques au bilan meurtrier (Guillemont, Ginchy, Flers-Coucelette,
Morval), la division est enfin relevée le 28 septembre par la
41st Infantry Div. L’unité maintenant parfaitement aguerrie,
est considérée comme une des meilleures divisions de la
B.E.F. Elle part se reposer dans le secteur de Buire et de Ribemont.
Elle fait ensuite mouvement vers les Flandres où elle relevée
la 29th Inf Div dans le sallaint d'Ypres en octobre 1916. Elle séjournera
sur cette partie du front pratiquement un an, dans le secteur de Wieltje
à Railway Wood.
1917, les Flandres et Cambrai
La première partie de l'année 1917 n'est pas de toute
tranquilité pour les hommes de la 55th Div. Constamment pris
sous le feu de l'artillerie allemande, ils seront même pendant
quelques temps encerclés sur trois côté mais feront
échouer toute tentative ennemie pour les déloger. L'été
arrivant, la division participe à l'attaque contre Pilkem Ridge
(30/07 au 04/08/17) où elle subit de lourdes pertes (168 officiers
et 3384 hommes tués, blessés ou disparus). Elle est pourtant
de nouveau en ligne dès septembre et prend part à l'assaut
de la route de Menin (20 au 23/09) où elle perdra encore 127
officiers et 2603 soldats. Elle est relevée du secteur le 23
septembre par la 39th Inf Div et fait mouvement vers le secteur de Cambrai
où un engagement se prépare.
Elle prend position entre le bois de Honnecourt sur Escaut et L'empire-Ronssoy,
où elle reçoit le choc de la contre-attaque allemande,
le 30 novembre 1917. Mais les hommes sont exténués par
des mois d'affrontement et craquent. les allemands font des centaines
de prisonniers. Pas un seul homme du 1/5th Bn South Lancashire ne peut
se replier dans les lignes. Une commission d'enquête est menée
afin de déterminer pourquoi une division de cette valeur a été
aussi rapidement désorganisée. Les hommes sont envoyés
à Bomy, près de Fruges où ils suivent un entrainement
intensif.
Même après le sérieux revers subi lors de la bataille
de Cambrai en novembre et décembre 1917 et alors que le haut
commandement britannique cherche des responsables au désastre,
la combativité de la division n'est pas mise en doute. Pendant
cette période où elle appartient au VII° Corps du
généarl Snow, elle repousse tout les assauts lancés
contre le secteur de Vendhuille. Cette réputation, jamais usurpée
va atteindre son apogée lors des combats deséspérés
de la Lys, devant Givenchy-Festubert en avril 1918.
La contre-offensive allemande d'avril 1918
Placée dans un secteur jugé calme du front, afin de se
remettre en condition suite aux terribles souffrances subies sur la
Somme, devant Ypres et à Cambrai ; la division occupe la région
qui s’étend du Canal de La Bassée au village de
Richebourg-l’Avoué et opère sa jonction avec le
contingent portugais. Le 9 avril 1918, les allemands lancent une attaque
dans la partie Sud du secteur britannique. Très vite, le front
cède et les portugais sont contraints de se replier. Isolée,
la 55th Division résiste : six compagnies en ligne font face
à trois régiments de la 4ème Ersatz Division. Bientôt
deux bataillons en réserve à Givenchy et Festubert sont
engagés ainsi qu’un bataillon en réserve divisionnaire
situé au Préol. Pendant six jours, ces hommes vont tenir
le secteur qui forme un verrou orienté Nord-Est et enraye la
progression ennemie. Ils causent d’énormes pertes à
l’assaillant et parviennent même à faire un millier
de prisonniers. Le 11 avril au matin, les allemands parviennent pourtant
à prendre pied dans Givenchy et à tenir une partie de
la localité. Mais dès le lendemain il en sont rejetés
après de violents combats à la baïonnette et au corps
à corps. Enfin le 13, après un terrible bombardement sur
les positions de la division, dans le secteur du Gore-Lawe Canal, les
allemands tentent une ultime percée. Ils sont à nouveau
repoussés avec de lourdes pertes. La 55th Division, quoique éprouvée
n’a pas failli à sa réputation ! Pendant cette bataille,
elle fut plus que jamais fidèle à sa devise : qui porte
la rose du Lancaster gagne ou meurt…
Soldat
de la 55th Div gazés le 10 avril 1918, secteur de Givenchy
(DR)
Lorsque l’armistice vint enfin mettre un terme à 51 mois
d’horreur et de désolation, la division se trouve dans
la région de Ath, sur la ligne Thoricourt-Bassilly. Transférée
à la 5th Army dès le 21 novembre, elle termine son périple
sur le continent en participant à la grande parade de la victoire
à Bruxelles, le 26 janvier 1919. L’insigne divisionnaire,
la rose rouge de Lancaster, fut porté par chaque homme sur les
manches de l’uniforme. Des « battle patchs » permettant
de repérer de loin brigades et unités sur le champ de
bataille, étaient également cousus sur le dos, juste sous
le col.
Carte
du secteur de Givenchy (DR)
Composition
de la division au 01/09/17
Officier commandant : Major-General H.S. Jeudwine
164th
brigade
1/4th King’s Own Royal Lancaster Regiment
1/4th Loyal North Lancashire Regiment
1/8th King’s Liverpool Regiment
2/5th Lancashire Fusiliers
164th Company. Machine Gun Corps
164th Trench Mortar Battery
165th
brigade
1/5th King’s Liverpool Regiment
1/6th King’s Liverpool Regiment
1/7th King’s Liverpool Regiment
1/9th King’s Liverpool Regiment
165th Company. Machine Gun Corps
165th Trench Mortar Battery
166th
brigade
1/5th King’s Own Royal Lancaster Regiment
1/5th Loyal North Lancashire Regiment
1/5th South Lancashire Regiment
1/10th King’s Liverpool Regiment
166e Company. Machine Gun Corps
166th Trench Mortar Battery
Troupes
divisionnaires
1/4th South Lancashire Regiment (pioneers)
196th Machine Gun Company
55th Battalion MGC
Troupes
montées
A Sqn, the North Irish Horse
Artillerie
275th (1st West Lancs) Brigade, Royal Field Artillery
276th (2nd West Lancs) Brigade, RFA
277th (3rd West Lancs) Brigade, RFA
278th (4th West Lancs) Howitzer Brigade, RFA
1st Lancashire) Heavy Battery, Royal Garrison Artillery
X.55,
Y.55 et Z.55 Medium Mortar Batteries
V 55th Heavy Trench Mortar Battery
55e Divisional Amunition Column. Royal Field Artillery
Génie
419th (1st West Lancs) Field Company, Royal Engineer
422nd (2/1st West Lancs) Field Company, R.E.
423rd (2/2nd West Lancs) Field Company, R.E.
55th Divisional Signals Company
Service
médical
Royal Army Medical Corps
3rd West Lancs Field Ambulance, Royal Army Medical Corps
2/1st West Lancs Field Ambulance, R.A.M.C
2/1st Wessex Field Ambulance, R.A.M.C
Services
55th Divisional Train Army Service Cops (95th, 96th, 97th et 98th coys)
1st West Lancs Mobile Veterinary Section Army Veterinary Corps
55th Divisional Ambulance Workshop
246th Divisional Employment Company
9°
(Scottish)Infantry Division. New Army
Création
de la première division K 1.
La
9° division d’infanterie écossaise est la première
unité formée pour la « New Army » de Lord
Kitchener, suite à la décision du commandement militaire
n° 304 du 21 août 1914. Celle-ci autorise la levée
de six nouvelles divisions d’infanterie. Cette nouvelle Armée
de 100 000 volontaires, surnommée « K1 » est destinée
à renforcer les divisions régulières, étrillées
lors des combats d'août et septembre 1914. Le 8th Black Watch
est la première unité à rejoindre le camp d'Aldershot,
le 21 août 1914. La division à peine formée débute
son entraînement dès septembre dans les camps de Salisbury
et de Bordon et est déclarée apte au combat au début
de 1915.
Les premiers éléments rejoignent la France le 8 mai 1915,
à peine huit mois après la naissance de la division, Elle
se compose alors de trois brigades qui sont les 26th (highland), 27th
et 28th Brigades. La 9th Scottish se regroupe et s’installe le
15 mai à St Omer. Elle y subit une ultime période instruction
sous la tutelle de la 6th (regular) Division, en vue de son engagement
futur.
Le 1er juillet, elle relève la 7th (regular) Division dans les
tranchées de Festubert. Pendant six semaines, elle va effectuer
des missions de patrouilles dans le secteur, subissant les tirs d'artillerie
ennemis. Pendant ce séjour, les écossais sont passés
en revue par Lord Kitchener. Le 2 septembre, la division occupe une
portion du front près de Vermelles et se prépare à
son premier engagement, prévu pour la fin du mois. Une grande
attaque franco-britannique dans le nord de l'Artois a pour but de mobiliser
une grande partie des réserves allemandes et permettre aux russes,
malmenés sur leur front de se dégager. Les britanniques
vont attaquer devant Loos et la protection de leur flanc nord est confiée
à la 9th Scottish.
Loos, la terrible épreuve du feu (25-26 septembre 1915).
Le Major
Général, Thesiger, tué à Loos, 25/09/15
(DR)
Le
25 septembre à 5H50, après quatre jours de préparations
d'artillerie, les anglais se servent de gaz de combat et ouvrent 1200
cylindres de chlorine. L'assaut est donné quarante minutes plus
tard, et 4 bataillons de la 9th Scottish Division quittent leurs tranchées
et s'avancent sur trois échelons. Il s'agit du 10th Highland
Light Infantry, du 6th King's Own Scottish Borderers, du 5th Bn Cameron
Highlanders et du 7th Bn Seaforth Highlanders. Malgré la violence
des bombardements, les réseaux de barbelés ennemis sont
restés intacts sur la gauche du dispositif et arrêtent
immédiatement la progression .Un feu intense et meurtrier s'abat
sur les bataillons d'assaut ainsi qu'un barrage d'appui britannique
trop court qui provoque d'énormes pertes dans les rangs de la
26th Brigade. Elle perd rapidement deux tiers de ses effectifs. Sur
l'aile droite, le 7th Seaforth atteint son objectif et parvient à
rompre les lignes ennemies en s'emparant de point fortifié nommé
"Hohenzollern Redoubt".
Le 5th Cameron Highlanders connaît également un terrible
baptême du feu. Il réussit à atteindre également
son objectif mais il ne lui reste que 2 officiers et 70 hommes valides
sur les 820 qui ont franchi le parapet de la tranchée. Les bataillons
en soutien des 26th et 27th Brigades parviennent malgré de nombreuses
pertes à rejoindre les positions fraîchement conquises.
Les écossais s'installent en fortifiant partout leurs positions
et s'y maintiennent malgré la violence des bombardements allemands
et plusieurs contre-attaques. Dans la nuit du 25, la 9th Scottish Division
reçoit l'ordre de céder ses positions à la 24th
Division. Cette unité est une K3, peu aguerrie, avec à
peine quatre semaines de présence en France et n'ayant jamais
vu le front auparavant. Cette erreur de commandement permet aux contre
attaques allemandes d'aboutir et de reprendre la plus grande partie
du terrain gagné par les écossais, malgré les efforts
entrepris par certains de leurs bataillons agissant en support de la
24th division. Lors de ces combats meurtriers, la division perd son
commandant, le Major Général G.H. Thesiger et la première
Victoria Cross de la division est décernée au corporal
James Pollock pour son comportement héroïque dans la défense
de "Hohenzollern Redoubt". Ce premier engagement coûte
190 officiers et 5857 hommes à la 9th Scottish division, mais
le moral de la troupe reste inébranlable car les écossais
ont enfin pu affronter les allemands et les ont défaits. L'insuffisance
de munitions et d'équipements, les gazs, l'inefficacité
des tirs des mortiers et de l'artillerie et surtout, l'inexpérience
des divisions de la "New Army" furent les principales défaillances
constatées lors de la bataille de Loos. Cette dernière
constatation ne put malgré tout être appliquée à
la 9th Scottish Division, félicitée en des termes élogieux
par son commandant de Corps et dont la bravoure et l’esprit de
sacrifice fut officieusement reconnue par ceux qui avait été
témoins de la bataille.
Hiver 1915 dans les Flandres.
A
l'issue des combats d'Artois, la division, commandée à
présent par le Major Général W.T. FURSE, fait mouvement
vers Ypres pour se remettre en condition et réparer les dommages
subis à Loos. Huit nouveaux commandants de bataillons lui sont
affectés pour remplacer ceux tombés pendant les premiers
combats et les renforts parviennent rapidement.
La division s'installe alors dans le terrain bouleversé mais
calme du saillant où elle ne subit qu'une attaque au gaz le 20
décembre 1915, alors qu'elle s'apprête à quitter
la région. Suite au séjour dans les Flandres la 27th Brigade
est renforcée temporairement du 1/5th Bn Loyal North Lancashire
Regt, pour une durée d’un mois.
Winston
CHURCHILL chez les Scots.
Après
une période de repos, la division reprend l'entraînement
durant. Elle voit bientôt arriver Winston Churchill qui prend
le commandement du 6th Royal Scots Fusiliers. Le premier Lord de l'amirauté
était le principal architecte de l'invasion de Gallipoli par
les alliés. Lorsqu'il constate que son plan a échoué,
il donne sa démission et demande un commandement sur le front.
Il y restera jusqu'en mai 1916. En janvier 1916, la 9th Scottish est
de retour aux tranchées, cette fois dans le secteur du bois de
Ploegsteert (Plugstreet wood), au sud d'Ypres. Le secteur est plutôt
calme et permet une restructuration de l'artillerie divisionnaire ainsi
qu'un redéploiement des batteries de mortiers. L'infanterie subit
un bouleversement total avec l'attribution de 4 de ses bataillons à
la 15th Scottish Division, la dissolution de sa 28ème brigade
et remplacée par une brigade sud-africaine. Divers autres changements
comme le départ de l’unité cycliste (9th Div. Cyclist
Coy) et de la cavalerie divisionnaire (B. Squadron Royal Glasgow Yeomanry)
complètent cette profonde restructuration.
Printemps 1916 : Intégration de la Brigade sud-africaine.
En
1915, répondant à l’effort de guerre de l’empire
britannique, l’Afrique du sud propose au gouvernement anglais
par l’intermédiaire du général Botha, l’envoi
d’un corps expéditionnaire. Celui-ci est de taille réduite
en raison des besoins opérationnels du front africain et de la
présence toujours hostile des allemands sur ce continent. Le
contingent, partiellement équipé ne pourra, en raison
la faiblesse de se moyens et de ses effectifs, former une division autonome,
comme l’ont fait auparavant les canadiens, les australiens et
les néo-zélandais. Il est donc directement intégré
dans l’ordre de bataille des divisions britanniques. L’artillerie
sud-africaine est dissoute au profit d’unités d’artillerie
anglaises quant à l’infanterie, majoritairement composé
de colons blancs, bien souvent originaires d’écosse, elle
parvient à former une brigade, bientôt versée à
la 16th Irish Division, à la mi-décembre 1915.
Alors qu’elle se prépare à être engagée
en France, la brigade sud-africaine reçoit ordre le 30 décembre,
d’embarquer à Davenport avec pour destination Alexandrie!
Elle combat alors en Egypte pendant trois mois, puis embarque de nouveau
à compter du 13 avril 1916. Elle atteint le port de Marseille
six jours plus tard où elle séjourne en camp de transit.
Alors que l’unité reçoit l’ordre de faire
mouvement vers le Nord de la France, le 4th South African Infantry et
une partie du 1st Regiment sont mis en quarantaine. Le 23 avril, la
brigade sud-africaine se déploie dans les Flandres, dans la région
de Steenwerk et son quartier général s’installe
à Bailleul.
Le 11 mai, la brigade est enfin rejointe par les derniers éléments
en provenance de Marseille. Elle est affectée le même jour
à la 9th Scottish Division, au repos et en pleine réorganisation,
suite à son séjour au bois de Plogsteert.
Les dernières unités comme la compagnie de mortier de
tranchée rejoindront aux alentours du 13 juin. La Brigade sud-africaine
prend ainsi la place de la 28th Brigade dont les unités sont
ventilées à la 15th Scottish Division.
Les sud-africains resteront dans cette division jusqu’à
leur affectation au profit de la 66th (East Lancashire) Division, le
23 septembre 1918.
Les sud africains traverse Marseille avec leur
traditionnel "Springbok" (DR)
Composition de la Brigade sud-africaine au 11/05/16.
Effectif
théorique: 160 officiers, 5648 sous-officiers et hommes du rang.
Officier commandant la brigade : Brigadier-General Sir Henry Timson
Lukin
Officier supérieur d’état-major : Lieutnant-Colonel
G.Helbert
Capitaine d’état-major : Captain A.L. Pepper
Médecin principal : Lieutnant-Colonel P.G. Stocks
1st
South African Infantry Regiment (Lieutnant-Colonel F.S. Dawson)
2nd South African Infantry Regiment (Lieutnant-Colonel W.E.C.Tanner)
3rd South African Infantry Regiment (Lieutnant-Colonel E.F.Thackeray)
4th South African Scottish Infantry Regiment (Lieutnant-Colonel F.A.
Jones)
28th Company. South African Machine Gun Corps (Captains J. Patterson
et R. Deane)
South African Light Trench Mortar Battery (Lieutnant Phillips)
64th Field Company. Royal Engineers
La
bataille de la Somme (juillet à septembre 1916).
Le
1er mai, la division au grand complet fait mouvement vers le Sud afin
de rejoindre le front de la Somme où se prépare une grande
offensive alliée.
Le 1er juillet, sur trente kilomètres de front, 14 divisions
britanniques et 3 divisions françaises se lancent à l'attaque.
Dans le secteur anglais, l’offensive est endiguée avec
les pertes les plus élevées qu'ait jamais subi la Grande
Bretagne. Dans la partie Sud du front, quelques succés locaux
sont enregistrés, au point de jonction des lignes anglaises et
françaises. C'est à cette charnière que la 9th
Scottish Division va relever la 30th , le 3 juillet devant Montauban.
Les sud-africains doivent s’emparer de Bernafay qui tombe le 4
juillet. Mais le 11, le Lieutenant-Colonel Jones, commandant le 4th
South African Infantry est tué au combat. Il est remplacé
par le Lieutenant-Colonel D.M. Mac Leod. La 27th Brigade part immédiatement
à l'attaque du bois de Bernafay et elle s'empare d’un bond
de son objectif, en ne perdant que 6 hommes. Elle capture 17 allemands,
3 canons et 3 mitrailleuses.
Le 14 juillet, la division est engagée dans la bataille de la
crête de Bazentin. Les objectifs qu'elle doit atteindre sont les
positions allemandes à Longueval, le bois de Delville (Delville
wood) et la ferme Waterlot. Les brigades partent à l'attaque
à 3h25 du matin. La 26th Brigade (8th Black Watch, 10th Argyll)
sur la droite et la 27th Brigade (9th, 11th Royal Scots) sur la gauche.
En suivant la progression des tirs de barrage, les bataillons à
droite du dispositif viennent à bout de toute opposition, mais
ceux situés à gauche sont stoppés par le feu ennemi
avant que le second objectif ne soit atteint. La réaction allemande
se fait alors très vive et stoppe la progression. Il s’ensuit
une série de combats qui empêche les unités d'avancer
vers leurs objectifs.
A
6h15, le 15 juillet, la brigade sud africaine s'avance derrière
un tir de barrage et s'empare de la presque totalité de Delville
Wood, excepté la partie nord-ouest. Les Scots et les sud-africains
combattent alors pendant six jours et cinq nuits, résistant avec
un incroyable acharnement, les sud-africains tiennent le point névralgique
le plus difficile de tout le front britannique. Pourtant le 18, l'ennemi
contre-attaque et reprend et reprend une partie du bois et de Longueval.
Ce même jour le private W. Faulds, du 1st South African Infantry,
gagne la victoria Cross pour avoir secouru un officier blessé
sous le feu. Au prix d’un immense sacrifice, la brigade sud-africaine
défend encore pendant deux longues journées ce saillant
pris en permanence sous un terrible triple feu croisé mais elle
finit par se rendre maître du bois et en chasse l’ennemi.
Bien supérieure en nombre, les meilleures troupes allemandes
ont tenté d’investir et de tenir la position, mais en vain.
Le bilan des combats est terrible : sur les 121 officiers et 3032 hommes
que compte la brigade, il ne reste lors de la relève, le 20 juillet
que 750 survivants. Le 1° régiment a perdu 558 hommes, le
2° régiment compte 482 tués, quant au 3° régiment
il dénombre 771 morts dans ses rangs et le 4° régiment
déplore 509 tués.
La
division est relevée entre le 19 juillet et la brigade sud-africaine
le 23. Depuis le début de son engagement, la 9th Scottish a perdu
314 officiers et 7303 hommes. Le bois n’est définitivement
acquis aux britanniques que le 25 août après plus d’un
mois de combats acharnés. La division s'est maintenue sur toutes
ses positions, essuyant de nombreuses pertes mais elle a acquis pendant
cette période la réputation d'une des meilleures unités
combattantes en France. Le sacrifice des sud-africains fut unanimement
salué en grande Bretagne, certains classèrent même
cette l’action de Delville Wood parmi les plus hauts faits d'armes
de l'armée britannique.
L’offensive
britannique en Artois, Pâques 1917.
Aprés
la Somme, les bataillons sont mis au repos, reçoivent de nouveaux
équipements et des petits détachements de renfort. Les
écossais remontent en ligne en Artois, devant la crête
de Vimy, mais ils doivent retourner sur le front de la Somme le 25 septembre.
La bataille fait rage et nécessite de prompts renforts. Au début
du mois d'octobre, la division combat sur les crêtes du Transloy,
lors d’opérations autour de la butte de Warlencourt, une
sinistre colline de craie dominant la route de Albert à Bapaume.
Cette position et ses alentours ont été puissamment fortifiés
par les allemands. La bataille se déroule par un temps atroce,
dans un bourbier indescriptible rendant tout mouvement impossible. Quelques
petits gains de terrains sont néanmoins obtenus, grâce
au grand esprit de sacrifice des écossais. Cependant, la butte
de Warlencourt demeura la moins glorieuse des batailles livrées
par la division. La butte reste imprenable et résiste à
toutes les tentatives de capture des britanniques.
La
9th Scottish quitte le champ de bataille de la Somme en novembre et
le mois suivant, remonte par le sud de l'Artois afin de rejoindre les
lignes devant Arras. Le 2 décembre, le général
Lukin quitte le commandement de sa redoutable South African Brigade
et prend officiellement la tête de la 9° Scottish Division.
La brigade quant à elle est reprise par un homme connu de tous
: Fred Stewart Dawson, ancien chef de corps du 1st South African Infantry,
promu récemment général de brigade. Le commandement
du 1° régiment revient quant à lui au Lieutnant-Colonel
F.H. Heal. En repos dans le secteur au nord d’Arras, la division
se prépare alors à un nouvel et terrible engagement pour
avril, ce sera la première bataille de la Scarpe.
Il
fait très froid ce dimanche de Pâques du 9 avril 1917 et
une tempête de neige fondue s'abat avec violence sur la région.
Malgré des conditions météorologiques peu propices,
l'artillerie britannique déclenche un feu d'enfer à 05h30
du matin. Ce bombardement précède la montée en
ligne de dix divisions d'infanterie qui doivent attaquer sur un front
de vingt kilomètres. L’objectif est de mettre hors de portée
de tirs d’artillerie la ville d'Arras qui est assiégée
depuis octobre 1914. L’attaque doit faire également diversion
afin de détourner des troupes allemandes sur le Chemin des Dames
où le général Nivelle lancera une puissante offensive
quelques jours plus tard.
Monument
de la 9th Scottish, Point du jour, Athies les Arras (DR)
Trois divisions écossaises flanquées deux divisions anglaises
(dont une comptant une brigade écossaise), occupent le centre
du dispositif et progressent de concert des deux côté de
la rivière Scarpe. La 9th Scottish part des faubourgs d'Arras,
nettoie les foyers de résistance de Saint Laurent Blangy et longe
la rive nord en direction d'Athies les Arras. La 51st Highland division
et la 34th Northumbrian Division (avec sa brigade de Tyneside Scottish),
partent des anciennes positions françaises dites du "Labyrinthe"
au nord d'Ecurie-Roclincourt, avec comme objectif le village de Roeux
et ses usines chimiques. La 34th Northumbrian doit également
s'emparer de la position fortifiée du Point du Jour, située
à environ 1500 mètres au nord du village d'Athies. Enfin
au sud de la rivière, la 4th (regular) Division doit prendre
Fampoux pendant que la 15th Scottish nettoie le village de Feuchy et
marche en direction de Monchy le Preux. Cette attaque est un véritable
triomphe britannique, acquis grâce à l'emploi complémentaire
de l'artillerie, des mortiers, des chars et de l'aviation.
Les hommes ont également reçu un entraînement plus
poussé, connaissent parfaitement chaque objectif, sont équipés
de systèmes de communication améliorés et bénéficient
d’un commandement nettement plus compétent. Avec panache,
la 9th Scottish atteint tous ces objectifs capturant plus de 2000 allemands,
17 pièces d'artillerie, 24 mitrailleuses et 3 mortiers de tranchée.
Le même jour, les 4 divisions du Corps expéditionnaire
canadien accomplissent un très haut fait d'armes, au nord de
la Scarpe, en s'emparant de haute lutte de la crête de Vimy. Celle-ci
domine le bassin minier et était réputée imprenable
depuis Octobre 1914. Les jours suivant, la 9th Scottish combat pour
la prise du village de Roeux, mais les allemands résistent farouchement
et causent de nombreuses pertes à l’assaillant, notamment
à la brigade sud-africaine. Elle participere aussi au combat
pour "Greenland Hill", une butte située au nord de
la voie ferrée, face au village de Plouvain. Cette position marquera
la limite extrême de l'avance britannique devant Arras, en 1917.
Troisième
bataille d'Ypres (septembre- octobre 1917).
Après
un nouveau retour dans la Somme au mois de juin, la division quitte
le secteur pour rejoindre Ypres et plonger dans la troisième
bataille du saillant. Les britanniques veulent se rendre maîtres
d'une série de crêtes fortifiées. La 9th Scottish
doit s'efforcer de s'emparer d'une de ces crêtes, lors un assaut
prévu le 20 Septembre, près de Frezenberg. Deux nouvelles
Victoria Crosses sont gagnées lors de ces combats. L'une par
le capitaine H. Reynolds du 12th Royal Scots et l'autre par le Lance
Corporal H. Hewitt du 2th South African Infantry, unité qui fit
preuve d'une grande bravoure lors de l’attaque contre des positions
clés du complexe système défensif allemand, verrouillées
par de fortes positions de mitrailleuses retranchées. La division
garde tous les objectifs conquis et est relevée quatre jours
plus tard. Elle est ensuite envoyée le 12 octobre à la
conquête des abords du village de Passchendaele. Lancés
à minuit, les bataillons écossais s'enlisent dans les
terrains détrempés où une boue profonde et collante
les ralentit, provocant la noyade des infortunés qui glissent
dans les trous d'obus. La plupart des unités peuvent à
peine parcourir une centaine de mètres avant d’être
contraintes à creuser pour s'abriter. Elles sont relevées
sans avoir pu progresser, au même endroit le 24 octobre.
Dernier séjour dans la Somme (mars-avril 1918).
La
9ème scottish quitte les Flandres en décembre pour venir
en renfort dans le secteur de Cambrai, où les britanniques ont
réussi à percer. En février 1918, la brigade sud-africaine
est réorganisée et le 3rd R.S.A.I est dissous. La division
reste dans la région et occupe les tranchées à
Gouzeaucourt à l'est de Bapaume où elle est surprise par
la grande offensive allemande, le 21 mars 1918. Elle méne des
combats d’arrière-garde, durant lesquels une grande partie
de la brigade sud-africaine, séparée de sa division est
décimée en combattant jusqu'à ses dernières
limites. Dans ces combats retardateurs, le premier régiment sud-africain
perd son chef, le Lieutenant-Colonel Heal, tué le 24 mars près
de Bouchavesnes-Bergen. Le 24 avril, les trois régiments sud-africains
totalement anéantis sont regroupés en un régiment
amalgamé sud-africain. Ils ne seront reformés en tant
que régiments indépendants qu’en septembre 1918.
Pendant cette période la 28th Brigade se verra renforcée
du 2nd Bn, the Royal Scots Fusiliers et du 9th Bn, the Cameronians (Scottish
Rifles).
Au 26 avril l'effectif de la division se trouve réduit à
1340 hommes, et deux jours plus tard, elle est retirée du front.
Durant cette période, l'unité mène un formidable
combat d'arrière-garde qui l'exténue mais elle obtient
l'estime des alliés et même de l'adversaire. Grâce
à leur farouche résistance, les hommes de la 9th Scottish
Division gagnent les délais nécessaires à la mise
sur pied d'un coup d'arrêt à l'avance allemande, et occasionnent
de nombreuses pertes à l'ennemi. Le sacrifice des hommes de la
division et de ceux de la 19ème a contribué grandement
à préserver l'armée anglaise du désastre.
En effet, en six jours de combats, les armées du Konprinz enfoncent
la plupart des lignes britanniques, regagnent la plus grande partie
du terrain reconquis lors de l'offensive anglaise d'avril-mai 1917,
et menacent directement Amiens. Haig dira de ces soldats:
- "Les troupes engagées dans ce combat montrèrent
une grande vaillance, les 19ème et 9ème divisions se sont
superbement distinguées par leur résistance obstinée
».
Pourtant, le 1er avril, il relève le Brigadier General Dawson
de son commandement et le fait remplacer par un ancien chef de corps
du 2° régiment sud-africain, le brigadier General Tanner.
Retour dans le secteur d’Ypres.
Après
avoir été renforcée et réorganisée,
la 9ème scottish revient en ligne au sud d'Ypres en avril 1918,
juste à temps pour prendre part à l'arrêt de l'offensive
allemande à Wytschaete et Kemmel, et se distinguer une nouvelle
fois par son ardeur au combat.
Les offensives finales (août-novembre 1918).
L'armée
allemande s'effondre et la victoire semble proche. La division subit
une dernière réorganisation le 13 septembre 1918 et perd
sa valeureuse brigade sud-africaine. Jusqu'au 11 novembre, la division
participe à l'avance finale. Trois Victoria Crosses supplémentaires
sont gagnées par l'unité pendant cette période.
Le Lieutenant R.V. Gorle de la 5ème brigade d'artillerie, le
corporal R. Elcock du 12ème Royal Scots et le Private T. Ricketts
du Royal Newfoundland Regiment (28th Infantry Brigade). A la fin du
conflit, la division participe à l'occupation du Rhin, dans le
secteur de Cologne. Après un nouveau remaniement des unités,
la division est renommée "Lowland Division" le 16 mars
1919. La réputation de la 9th Scottish Infantry Division fut
faite de bravoure, de vaillance et d'audace mais aura coûté
à ce fleuron de l'armée britannique 52055 tués,
blessés et disparus.
Composition de la Division en septembre 1915.
26th
(Highland) Brigade
8th
Bn, the Black Watch
7th Bn, the Seaforth Highlanders
8th Bn, the Gordon Highlanders
5th Bn, Queen’s Own Cameron Highlanders
27th
Brigade
11th
Bn, the Royal Scots
12th Bn, the Royal Scots
6th Bn, the Royal Scots Fusilier
10th Bn Argyll and Sutherland Highlanders.
28th
Brigade
6th
Bn, the King's Own Scottish Borderers
9th Bn, the Cameronians (Scottish Rifles)
10th Bn Highland Light Infantry
11th Bn Highland Light Infantry
Troupes
divisionnaires
9th (service) Bn Seaforth Highlanders (pioneer)
10th Motor Machine Gun Battery
Artillerie
50th Brigade, Royal field Artillery
51st Brigade, RFA
53rd (Howitzer) Brigade, RFA
Génie
63rd Field Company, Royal Engineer
64th Field Company, R.E
90th Field Company, R.E
Troupes
montées
B Sqn, the 1/1st Glasgow Yeomanry
9th Divisional Cyclist Company, Army Cyclist Corps
Service
Médical
27th Field Ambulance, Royal Army Medical Corps
28th Field Ambulance, R.A.M.C
29th Field Ambulance, R.A.M.C
Services
9th Divisional Motor Ambulance Workshop
Composition de la Division au 1er avril 1917.
26th
(Highland) Brigade
Brigadier General KENNEDY
8th
Black Watch
7th Seaforth Highlanders
5th Queen's Own Cameron Highlanders
10th Argyll and Sutherland Highlanders
26th Company. Machine Gun Corps
26th Trench Mortar Battery
27th
Brigade
Brigadier General MAXWELL
11th
Royal Scots
12th Royal Scots
6th King's Own Scottish Borderers
9th The Cameronians (Scottish Rifles)
27th Company. Machine Gun Corps
27th Trench Mortar Battery
28th
Brigade (South African Infantry)
Brigadier General DAWSON
1st
South African Infantry Regiment
2nd South African Infantry Regiment
3rd South African Infantry Regiment
4th South African Infantry Regiment (South African Scottish)
28th Company. South African Machine Gun Corps
South African Trench Mortar Battery
Troupes
divisionnaires
9th (service) Bn Seaforth Highlanders (pioneer)
197th Company Machine Gun Corps
Artillerie
50th Brigade, Royal field Artillery
51st Brigade, RFA
52nd Brigade, RFA
V.9 Heavy Trench Mortar Battery RFA
X.9, Y.9 et Z.9 Medium Mortar Batteries RFA
9th Divisional Ammunition Column RFA
Génie
63rd Field Company, Royal Engineer
64th Field Company, R.E
90th Field Company, R.E
9th Divisional Signal Company
Service
médical
27th Field Ambulance, Royal Army Medical Corps
28th South African Field Ambulance, S.A.M.C
29th Field Ambulance, R.A.M.C
Services
9th Divisional Train, Army Service Corps (104th, 105th, 106th et 107th
Cies)
21st Mobile Veterinary Section AVC
Changement dans la composition de la Division, 13 septembre 1918
(Les brigades passent à 3 régiments d’infanterie
fin mars 1918)
26th
(Highland) Brigade
8th Black Watch
7th Seaforth Highlanders
5th Queen's Own Cameron Highlanders
27th
Brigade
11th Royal Scots
12th Royal Scots
6th King's Own Scottish Borderers
Dissolution
du 3rd Regiment South African Infantry (18/02//1918)
Mutation de la Brigade sud-africaine (sept 1918)
New
28th Brigade
2nd Bn, the Royal Scots Fusiliers
1st Bn, the Royal Newfoundland Regt (vient de la 29th Inf Div)
9th Bn, the Cameronians (Scottish Rifles) (revient de la 14th Light
Inf Div)
28th Trench Mortar Battery
Service
Médical
27th Field Ambulance, Royal Army Medical Corps
29th Field Ambulance, R.A.M.C
2/1st (East Lancashire) Field Ambulance, R.A.M.C
Artillerie
X.9, et Y.9 Medium Mortar Batteries RFA (passent à 6 mortiers
de 6 inchs par batterie à/c 02/18, batterie Z.9 disparaît)
9th
Division Machine Gun Battalion (incorpore les 26th, 27th, 28th et 197th
Cies MGC à/c 03/18)
Services
212th Divisional Employment Company
Structure des divisions
d'infanterie britanniques
LES DIVISIONS D’INFANTERIE BRITANNIQUES.
En
1914, une division d’infanterie britannique aligne un effectif
avoisinant 18179 hommes suivant les circonstances. Elle dispose aussi
de 5594 chevaux, 54 canons de 18 pounders, 18 obusiers de 4,5 inchs,
4 canons lourds de 60 pounders et 24 mitrailleuses de type vickers.
Elle ne dispose encore d’aucun mortier. L’effectif et les
moyens changeront lors de la grande réorganisation de l’armée
en 1918. Lors de la contre-attaque allemande de mars 1918, de nombreuses
unités sont anéanties ou sérieusement désorganisées
en tentant de s’opposer à l’ultime poussée
ennemie. Beaucoup d’unités, souvent au passé glorieux,
doivent être amalgamées ou dissoutes. Le commandement prend
alors la décision de restructurer les divisions d’infanterie.
Ainsi les trois brigades dotées chacune de quatre bataillons,
voient réduire leur effectif à trois bataillons par brigade.
Il ne reste donc plus en avril 1918 que 10 bataillons d’infanterie
par rapport à treize en 1914. (12 bataillons d’infanterie
plus un bataillon de Pionnier).
L’effectif de la division passe à 16035 hommes et 3838
chevaux au printemps 1918.
LES
ARMES ET LES SERVICES
1.
L’ETAT-MAJOR DIVISIONNAIRE
La division est le plus souvent commandée par un Major General.
Elle peut être dans la théorie déployée sur
un front d’une largeur d’un peu plus de 24 kilomètres.
Le quartier général divisionnaire a un effectif de 15
officiers et 67 sous-officiers et soldats. Il a à sa disposition
54 chevaux, 5 estafettes motocyclistes, un chariot lourd de transport
et une charrette. A partir de 1918, il a directement sous ses ordres
le bataillon de mitrailleur de la division (qui regroupes les trois
anciennes compagnies attachées aux brigade et la compagnie anciennement
affectée au niveau divisionnaire.
2. L’INFANTERIE
La
Brigade
La brigade d’infanterie est l’unité d’emploi
du niveau intermédiaire entre le bataillon et la division. Elle
ne doit pas être confondue avec la brigade d’artillerie
qui a une structure très différente. Son effectif lui
permet de prendre en compte un front d’une largeur d’un
peu plus de 3,5 kilomètres. En 1914, la composition d’une
brigade est de quatre bataillons d’infanterie, plus un état
major de brigade. On trouve trois brigades par division et chacune d’entre-elle
est normalement commandée par un Brigadier General. Celui-ci
est assisté par deux officiers d’état-major, un
brigade-major (commandant en second) et d’un capitaine d’état-major.
Les deux premiers officiers étaient souvent détachés
des bataillons pour se préparer à occuper des fonctions
plus importantes au sein de l’état-major.
L’encadrement du PC comprend également un officier du Corps
royal vétérinaire, un sergent de la police militaire montée
et sous-officier faisant fonction d’adjudant de brigade (acting
Quartermaster-Sergeant). Sous leurs ordres se trouvent 21 militaires
du rang. Sur cet effectif , trois soldats, dont un est normalement du
grade de caporal, sont affectés au service des postes. Quatre
appartiennent à la police militaire. Il y a également
un cuisinier, 7 coursiers et 5 conducteurs de l’Army Service Corps.
Deux autres conducteurs de l’ASC sont aussi employés au
transport logistique dans chaque brigade.
Au niveau ressource hippomobile, la brigade dispose de 13 chevaux d’équitation
et de dix chevaux de travail. Les transports incluent 2 gros chariots
de service général qui emportent 568 pelles, 368 pioches,
une cognée, deux faux et neuf barres à mine destinés
à l’organisation du terrain. Une autre charrette transporte
les ustensiles de cuisine et les vivres. En complément le train
des équipages du ASC met à disposition un chariot pour
le transport des paquetages et un autre pour les réserves et
fournitures.
Le bataillon
Le bataillon fut l’échelon tactique de base de l’infanterie
durant la grande guerre. En 1914, l’effectif d’un bataillon
d’infanterie était de 1007 hommes dont 30 officiers et
56 chevaux. Si l’on compte l’effectif des quatre bataillons
plus celui de l’état-major, on arrive au chiffre de 4055
hommes et 247 chevaux par brigade. Chaque bataillon était composé
de quatre compagnies et d’un état-major bataillonnaire.
Au cours de la guerre, les bataillons changèrent souvent d’affectation
de brigade et même de Division au gré des décisions
de commandement. Leur attribution à une brigade en zone de combat
pouvait changer sans préavis, au cours de l’action pour
des raisons principalement tactiques. Il semble que le tommy de l’époque,
du fait de ces nombreux changements, fut bien moins sentimentalement
attaché à sa brigade qu’à son bataillon ou
à sa division.
Les bataillons sont commandés par des officiers ayant le rang
de lieutenant-colonel. Un major est le commandant en second. L’état-major
comprend également trois autres officiers: un capitaine ou un
lieutenant sont chargés des fonctions administratives du bataillon,
un autre également du rang de lieutenant ou de capitaine est
en charge de la logistique et de l’approvisionnement. Enfin, le
troisième est un officier médecin du Royal Army Medical
Corps.
Le PC du bataillon compte aussi dans ses effectifs un Regimental Sergeant-Major
qui est le sous-officier le plus ancien de l’unité.
Il a sous sa coupe un certain nombre de sous-officiers spécialistes
ayant le rang de sergent : quartermaster sergeant, drummer (tambour),
cuisinier, pionnier, cordonnier, responsable transport, transmetteur,
armurier (souvent attachés à l’Army Ordnance Corps)
et une ordonnance. Un corporal et 4 hommes du service médical
(R.A.M.C) sont chargés des corvées d’approvisionnement
en eau. Les transmissions comptent aussi un corporal et 15 messagers.
10 hommes sont détachés pour les travaux d’infrastructure
et du génie (mécanique, réparations, entretien,
construction). 11 soldats sont des conducteurs d’attelage hippomobile.
Les 16 brancardiers du PC sont aussi bien souvent les musiciens du bataillon.
Les ordonnances et secrétaires du PC sont au nombre de 6 plus
deux autres affectés auprès des officiers médecins.
La compagnie
Elle est normalement identifiée par une lettre (entre A et D)
et dans le cas des régiments de la Garde de 1 à 4. Chacune
des 4 compagnies compte 227 hommes. La compagnie est commandée
par un Major (commandant) ou un Captain. Ils sont secondés par
un Capitaine Adjoint. Le Pc de compagnie comprend un Company Sergeant-Major
(CSM), adjudant d’unité, un Company Quartermaster Sergeant
(CQMS), comptable et approvisionnement, 2 ordonnances et 3 conducteurs.
Chaque compagnie est divisée en 4 pelotons (platoon), commandés
par un officier subalterne (lieutenant ou second-lieutenant. Au total
l’effectif des 4 pelotons est de 8 Sergeants, 10 Corporals, 4
Drummers, 4 ordonnances et 188 soldats. Chaque peloton compte 4 groupes
de combat de 12 hommes commandés par un sous-officier.
La
Royal Field Artillery.
La
Brigade d’artillerie britannique.
La brigade est l’unité tactique de base de l’artillerie
de campagne de l’armée britannique pendant la première
guerre mondiale. Elle comprend traditionnellement un Etat-Major de Brigade
et plusieurs batteries de canons ou d’obusiers. A effectif complet,
une Brigade dotée de canons de 18 pounder représente 795
hommes dont 23 officiers. Pour une brigade d’obusiers (4.5 inch
Howitzer), l’effectif est de 755 hommes dont 22 officiers.
L’Etat-Major de Brigade.
Le
“Brigade Headquarter” est généralement commandée
par un officier supérieur du rang de Lieutenant-Colonel.
Il est secondé par deux autres officiers. Un Captain ou un Lieutenant,
sert de commandant adjoint (en charge de l’administration) et
un Captain ou un Lieutenant sert d’officier logistique (responsable
des stocks et des transports). Un officier médecin du Royal Army
Medical Corps est aussi attaché à l’Etat-major,
il appartient au « Veterinary Corps » et est responsable
de la santé des montures. Pour le service courant, on trouve
un Sergent-Major avec deux caporaux-chefs (bombardiers), deux caporaux
(corporals), 9 conducteurs hippomobiles, 7 artilleurs, un secrétaire
(clerk) et un trompette. Ils tiennent les fonctions de messagers, téléphonistes
et participent aux tâches courantes. Un caporal et trois soldats
du R.A.M.C sont préposés aux corvées et au contrôle
sanitaire de l’eau. 8 artilleurs servent d’ordonnances (service
de cuisine et de mess)et deux autres sont attachés au service
de l’officier médecin. L’Etat-Major de Brigade commande
3 batteries d’artillerie et une colonne d’approvisionnement
en munitions.
Les Batteries.
D’abord
numérotées, les Batteries d’artillerie sont rapidement
identifiées par des lettres (de A à D). Chaque Batterie
compte 198 personnels à effectif complet. Chacune est dirigée
par un Commandant (Major) secondé par un Captain (officier adjoint).
3 officiers Lieutenants ou Second Lieutenant sont chacun responsables
d’une section à deux canons. On trouve également
un Battery Sergeant-Major (adjudant d’unité), un Battery
Quartermaster Sergeant (sergent-fourrier et comptable), un Farrier-Sergeant
(sous-officier forgeron), 4 Shoeing Smiths (cordonniers) dont un du
rang de Corporal, 2 Saddlers (bourreliers), 2 Wheelers (chauffeurs automobiles),
2 Trumpeters (clairons), 7 Sergeants, 7 Corporals, 11 Bombardiers (Pointeurs
ayant le rang de caporal-chef), 75 Gunners (canonniers et chargeurs),
70 Drivers (conducteurs hippomobiles) et 10 Gunners acting as Batmen
(artilleurs servant d’ordonnance).
Pièces
britanniques de 18 pounder approvisionnées en batterie, Ypres
1917. (DR)
Unités
de supports de la Brigade d’artillerie.
Le
Service Médical dévolu à l’artillerie de
la Brigade comprend un officier médecin aidé par 34 Acting
Bombardiers (portant un chevron, grade équivalent au Lance-Corporal).
Ils sont les auxiliaires sanitaires et les brancardiers secouristes
de la Brigade. Chaque batterie en possède également 9
et 8 autres opèrent au niveau de la colonne d’approvisionnement.
Chaque Brigade a un détachement situé à son dépôt
de base. Ces hommes ne montent en principe pas en ligne avec les batteries
mais gèrent la distribution des munitions et l’approvisionnement
sur le dépôt. Son effectif se compose d’un officier
subalterne, de 2 sergents, de 5 conducteurs hippomobiles et de 41 artilleurs,
prévus en premier renfort pour remplacer les blessés ou
tués des batteries en ligne. On trouve également 4 magasiniers,
un sergent administratif (comptable de la section, travaillant avec
l’officier-adjoint).
Les
différents types d’armement.
Au début de la Grande Guerre, Les batteries d’artillerie
des “Regulars” Divisions possèdent chacune 6 canons
alors que celles affectées à la « Territoriale »
n’en ont que 4. La pièce d’artillerie standard pendant
toute la guerre sera le 18 pounder (qui ne subira que quelques changements
d’ordre technique) et l’obusier de 4.5-inch (howitzer).
Howitzer britannique de 4.5 inch
(DR)
Howitzer
4.5 inch
L'obusier de 4.5 inch Mk I est apparu en 1909 et a été
développé par la Coventry Ordnance Works (COW).
Une version Mk II équipe la Royal Field Artillery à partir
de 1917. Il s'agit d'un modèle à la culasse renforcée
(afin d'éviter les fissures dûes au tir intensif). Sa fabrication
est aussi simplifiée mais son aspect reste similaire au MK I.
Avec un calibre de 114mm et une portée de 6675m, pour un poids
de 1372kg, c'est un obusier robuste et fiable qui peut tirer jusqu'à
45°. Son projectile a un poids de 15,88Kg. En 1914, l'Angleterre
a produit 182 obusiers dont seulement 39 étaient destinés
à équiper son armée. Pendant la guerre, 3177 howitzer
de 4.5 inch seront produits.
18
pounder Field Gun.
Mis en production à partir de 1903, le 18 pounder MkI et beintôt
revu pour une version plus simplifiée, le MkII. Les deux modèles
serviront pendant la Grande Guerre et sont réalisés par
Armstrong Whitworth, Vickers, Ordnance Factory Woolwich, Beardmore et
Bethelem Steel. D'un calibre de 84mm (3.3 inch), il peut tirer à
une cadence de 20 cps/minute, des obus explosifs, à schrapnells,
éclairants, fumigènes, incendiaires et à gaz. Sa
portée est de 5966m (ou 7750m encuvé). Au cours de la
guerre les versions MKIII, IV et V verront leur portée accrue
à 8500m. La version MkIII est apparue pour palier un problème
de fuite d'huile des récupérateurs des MkII constaté
lors de tirs intensifs.
La modification des affûts (MkIV) permettra d'accroître
la portée des 18 pounders et de pousser leur élevation
à 37,5°. Le poids moyen de la munition de 18 pounder est
d'environ 10 kilos (d'où son appelation). En 1914, 1225 pièces
ont déjà était produites et à la fin de
la guerre, cette pièce standard de l'artillerie britannique aura
été produite à plusieurs milliers d'exemplaires
(9908 canons et 6926 affûts).
le canon
de 18 pounder (DR)
Pièce
d'artillerie de 18 pounder servie par des canonniers canadiens, 1915
(DR)
Changements
durant le conflit.
En
août 1914, une Division possède 3 Brigades d’artillerie
de campagne et 1 Brigade d’obusiers (Howitzer).
A partir de mai 1916, les Brigades d’obusiers, détenues
alors au niveau divisionnaire, sont fractionnées et les sections
sont réparties dans les autres Brigades d’artillerie de
la Division pour former leur quatrième batterie. A compter de
janvier 1917, Une des trois Brigades d’artillerie de la Division
passe sous le contrôle de l’Armée dont elle dépend.
Les colonnes d’approvisionnement de la Brigade disparaissent en
mai 1916 au profit de la Division. Ces réorganisation sont assez
compliquées à comprendre pour le néophyte. Aussi
l'exemple ci-dessous devrait aider à se faire une petite idée
de ces restructurations.
Un exemple parlant : la 9th Scottish Division
Réorganisation
sur le front français en mai 1915
50th
Brigade. (équipée de canons de 18 pounder)
160th
Bty. créée en août 1914 - devient la A Bty, à
compter de Février 1915
161st Bty. créée en août 1914 - devient la B Bty,
à/c 02/15
162nd Bty. créée en août 1914 - devient la C Bty,
à/c 02/15
51st
Brigade. (équipée de canons de 18 pounder)
163rd
Bty. créée en août 1914 - devient la A Bty, à
compter de Février 1915
164th Bty. créée en août 1914 - devient la B Bty,
à/c 02/15
165th Bty. créée en août 1914 - devient la C Bty,
à/c 02/15
52nd
Brigade. (équipée de canons de 18 pounder)
166th
Bty. créée en août 1914 - devient la A Bty, à
compter de Février 1915
167th Bty. créée en août 1914 - devient la B Bty,
à/c 02/15
168th Bty. créée en août 1914 - devient la C Bty,
à/c 02/15
53rd
(Howitzer) Brigade. (équipée d'obusiers 4.5 inch)
169th
(Howitzer) Bty. créée en août 1914 - devient la
A (Howitzer) Bty, à compter de Février 1915
170th (Howitzer) Bty. créée en août 1914 - devient
la B (Howitzer) Bty, à/c 02/15
171st (Howitzer) Bty. créée en août 1914 - devient
la C Bty (howitzer), à/c 02/15
Chacune
des brigades reçoit une quatrième batterie "D battery"
à cette époque.
Réorganisation
de février 1916 :
La
53rd (Howitzer) Brigade devient une brigade "standard" et
reçoit des canons de 18 pounder en provenance des trois autres
brigades. Ses obusiers de 4.5 inch avec leur personnel sont répartis
en échange dans les trois premières brigades standards:
50th
Brigade.
A
Bty. restera inchangée jusqu'au: 11 Nov 1918
B Bty. 11 Nov 1918
C Bty. 11 Nov 1918
D Bty. créée en fevrier 1915, quitte pour devenir la "A"
Bty de la nouvelle 53rd Brigade Standard
D (Howitzer) Bty. ancienne B "Howitzer" 53rd Bde, affectée
à/c 21/02/16 -11 Nov 1918
51st
Brigade.
A
Bty. restera inchangée jusqu'au: 11 Nov 1918
B Bty. 11 Nov 1918
C Bty. 11 Nov 1918
D Bty. créée en fevrier 1915, quitte pour devenir la "B"
Bty de la nouvelle 53rd Brigade Standard
D (Howitzer) Bty. ancienne D "Howitzer" 53rd Bde, affectée
à/c 21/02/16 -11 Nov 1918
52nd
Brigade.
A
Bty. restera inchangée jusqu'au: 08/01/1917
B Bty. sera dissoute le 21/09/1916, batteries répartie entre
A et C de la même Bde.
C Bty. restera inchangée jusqu'au: 08/01/1917
D Bty. créée en fevrier 1915, quitte pour devenir la "C"
Bty de la nouvelle 53rd Brigade Standard
D (Howitzer) Bty. ancienne C "Howitzer" 53rd Bde, affectée
à/c 21/02/16 -11 Nov 1918
Nouvelle
53rd Brigade (standard).
A
Bty. créée le 21/02/1916 -à partir "D"
bty, 50th Brigade
B Bty. créée le 21/02/1916 -à partir "D"
bty, 51st Brigade
C Bty. créée le 21/02/1916 -à partir "D"
bty, 52nd Brigade
La
"A" Bty "Howitzer", 53rd Bde est mutée à
la 129th Brigade RFA de la 27th Infantry Division, le 14 juin 1915.
Restructuration
de septembre 1916.
La
nouvelle 53rd Brigade "standard" est dissoute, le 11 septembre
1916 et ses batteries réparties dans les deux premières
brigades.
Dissolution
de la 53rd Brigade standard.
A
Bty. dissoute et répartie entre les batteries de la 51st Brigade.
B Bty. dissoute et répartie entre les batteries de la 50th Brigade.
C Bty. dissoute et répartie entre les batteries de la 50th et
de la 51st Brigade.
Janvier
1917, une brigade passe sous contrôle de l'Armée (Army
Field Artillery Brigade).
52nd
Brigade
A,
C Bty. Army Field Artillery Brigade à/c 08/01/1917
D (Howitzer) Bty. Dissoute à/c 08/01/1917. répartie entre
la D (Howitzer) Bty, 50th Brigade and D (Howitzer) Bty, 51st Brigade.
508th (Howitzer) Bty. Batterie affectée à/c de 11/1916
- Army Field Artillery Brigade à/c 08/01/1917 où elle
devient la nouvelle D (Howitzer) Bty de la 52nd Army Field Artillery
Brigade.
A
compter de janvier 1917, il ne reste donc plus que deux brigades d'artillerie
à 4 batteries mixtes, sous contrôle de la Division.
Attelage
d'une pièce de 18 pounder embourbé (DR)
Les réalités du No Man’s Land.
Sur le terrain, il était exceptionnellement rare que l’artillerie
de campagne se trouve à effectif complet aussi bien en personnel
qu’en matériel. Des équipements étaient souvent
détruits par des tirs de contre-batteries et pas toujours rapidement
remplacés. En fonction des combats et de l’avancée
de l’ennemi, des canons ou des obusiers, trop lourds et lents
à déplacer étaient abandonnés sur le terrain,
embourbés ou endommagés. Ils tombaient souvent aux mains
de l’ennemi qui submergeait les positions de l’infanterie.
Les pièces étaient auparavant si possible sabotées
ou détruites. Les artilleurs leur enlevaient les optiques de
pointage ou faisaient exploser une charge dans la culasse ou le tube
du canon.
Historique
de la Royal Naval Division
La
Royal Naval Division.
La
Royal Naval Division, formation d’infanterie, se compose de volontaires
de la Royal Navy et d’employés travaillant dans les ports
anglais. Ils sont regroupés au sein d’unités diverses
telles que la Royal Naval Volunteer Reserve (RNVR) et le Royal Naval
Regiment (RNR). Les Royal Marines, le Royal Marine Light Infantry et
le Royal Marine Artillery constituent l’autre apport significatif
à l’unité. Dès le mois d’août
1914, La Royal Marine Brigade, est mobilisée sous le commandement
du Major-general E.L. McCausland puis du Brigadier-general Sir G.G.Aston.
Les bases navales de Chatham, Portsmouth et Plymouth fournissent chacune
un bataillon. Un détachement du Royal Marine Artillery est également
joint à la Brigade.
Dans le même temps sont constituées deux Royal Naval Brigades,
les 1st Et 2nd (RN) Brigades. Chacun de leurs bataillons se voit attribuer
le nom d’un célèbre amiral. On distingue ainsi les
1st Drake Bn, 2nd Hawke Bn, 3rd Benbow Bn et 4th Collingwood pour la
1st RN Brigade; et les 5th Nelson Bn, 6th Howe Bn, 7th Hood Bn et 8th
Anson Bn pour la 2nd RN Brigade.
Le 28 août 1914, plusieurs éléments des RN Brigades
débarquent à Ostende, sous l’autorité du
Brigadier-general A. Paris, mais doivent évacuer le port au bout
d’une semaine. D’autre part, durant les sept premiers jours
de septembre, 200 marins du Royal Naval Air Service (RNAS), équipés
d’automitrailleuses débarquent à Dunkerque, principal
port de commerce de marchandises avec l’Angleterre, afin de protéger
ses installations vitales.
La Royal Naval Division est officiellement créée en septembre
1914, elle comprend les 1st et 2nd Royal Naval Brigades, ainsi que la
Royal Marine Brigade. La division est placée sous le commandement
de l’amirauté (admiralty) et le restera jusqu’en
avril 1916. A ces unités s’ajoute le 9th Machine Gun Battalion.
Octobre 1914, l’opération d’Anvers.
La chute
d'Anvers
(DR)
Les hommes
de la Royal Naval Div. à Anvers (DR)
Dès
le 5 octobre, les 1st et 2nd RN Brigades débarquent à
Dunkerque et gagnent rapidement Anvers afin d’y livrer bataille.
Devant l’avance allemande, le général Paris ordonne
la défense de la cité, dont la chute constituerait une
véritable menace pour l’Angleterre. Cependant, il ne tarde
pas à être menacé d’isolement.
Déjà, la 1st Naval Brigade est piégée par
la destruction de tous les ponts qu’elle devait utiliser dans
son repli. Bloqués aux Pays-Bas, alors pays neutre, le commodore
W. Henderson et ses hommes vont connaître l’internement
jusqu’à la fin de la guerre.
La Royal Marine Brigade débarque à Ostende le 27 août,
mais doit battre en retraite.
Elle parvient à rembarquer et regagne Deal, le 31.
Le 19 septembre 1914, La Royal Marine Brigade embarque à nouveau
pour le continent et atteint Dunkerque le 20 septembre, Cassel le 30
puis Anvers le 3 octobre.
Elle évacue la ville et atteint Douvres le 11 octobre.
Le sacrifice d’Anvers a contribué à fixer les Allemands
alors que la course à la mer battait son plein. Malgré
le sacrifice de la 1st RN Brigade, cette opération est considérée
comme un succès stratégique par le commandement britannique.
Aux
Dardanelles.
Dès
son retour en Angleterre, les éléments de la formation
navale, jusqu’alors engagées isolément, sont réorganisés.
La division perçoit des tenues kaki standard. Trois nouveaux
bataillons sont levés en novembre 1914 afin de remplacer les
éléments de la 1st Naval Brigade captive aux Pays-Bas.
La division comprend désormais des unités divisionnaires
du génie, des transmissions, du train et des ambulances de campagne.
Le Royal Marine Light Infantry contribue à la constitution d’une
unité de cyclistes divisionnaire.
La formation achève son entraînement au camp de Blanford
lorsqu’un ordre d’embarquement parvient au commandement.
Il concerne le quartier général, les Chatam et Plymouth
bataillons, qui gagnent Gallipoli en janvier 1915. L’ensemble
de la Royal Naval Division rejoint Lemnos le 12 mars, à l’exception
cependant des bataillons de Marines, désormais regroupés
au sein de la 3rd Royal Marine Brigade. Après une série
de combats meurtriers à Kum Kal et Sed El Bahr, les Marines rejoignent
la division le 27 mars.
En mai 1915, les Collingwood, Hawke et Drake Battalions atteignent Gallipoli
après plusieurs semaines de mer.
Ils intègrent leurs brigades respectives. Engagées seules
ou au sein de l’ANZAC, les unités de la division subissent
des pertes énormes, comme tous les intervenants alliés.
La 3rd Royal Marine Brigade est dissoute en août 1915.
Son dernier carré est intégré au sein de la 2nd
RN Brigade, elle-même réduite en raison de l’anéantissement
des Benbow et Collingwood Battalions. Entre mai et novembre 1915, la
RND perd 133 officiers, 1313 officiers mariniers et marins tués
; 199 officiers et 4838 autres sous-officiers et soldats blessés.
La division quitte Gallipoli le 27 novembre 1915.
La RND
à Gallipoli (DR)
Le
front de l’ouest.
Après
une période de repos et reconstitution des bataillons, la Royal
Naval Division reçoit l’ordre d’embarquer pour Marseille
en mai 1916. C’est au cours de sa dernière manœuvre
au grand complet que l’unité apprend la publication, par
le War Office, du décret 79/8954 (SD2) du 29 avril 1916, qui
fixe sa nouvelle appellation. Désormais, connue sous le nom de
63rd Royal Naval Division, elle est placée sous le commandement
du ministère de la guerre. La 3rd RM Brigade, dissoute en août
1915 dans les Dardanelles est recréée en mai 1916 et rejoint
la RN Division le 7 juillet en tant que troisième brigade.
Le 19 juillet 1916, les trois brigades de la 63rd (RN) Division deviennent
188th (anciennement 1st RN), 189th (anciennement 2nd RN) et 190th Infantry
(anciennement 3rd RM)Brigades.
Alors que la 63rd RN Division combat avec courage dans la Somme depuis
le début du mois d’octobre 1916, le général
Paris est grièvement blessé le 13. Cet officier, véritable
figure emblématique de la division, laisse un vide immense derrière
lui. La tristesse gagne les rangs et ce n’est pas l’arrivée
du nouveau chef, peu sympathique, qui change cet état de d’esprit.
Mais l’engagement au front contribue à redresser la situation.
Le 13 novembre, la division participe victorieusement à la bataille
de l’Ancre et enlève Beaucourt. Elle poursuit ses combats
durant plusieurs mois avant de rejoindre le front d’Artois, plus
au nord.
La 63rd RN Division est présente durant la bataille d’Arras
en avril 1917 et se rend célèbre, en enlevant Gavrelle.
Elle subit cependant des pertes énormes. On la retrouve ensuite
dans les Flandres durant l’automne 1917, à Passchendaele.
La RND est ensuite engagée dans la région de Cambrai,
de la fin décembre 1917 au début de l’année
1918.
Présente sur le front de la Somme lors de la grande offensive
allemande de mars 1918, la division subit encore des pertes très
importantes, notamment dans le secteur Aveluy - Authuilles. Cependant,
le mouvement ennemi est bientôt stoppé. Dès lors,
l’unité reprend l’initiative et participe à
la prise d’Albert, au percement de la Ligne Drocourt-Quéant,
au franchissement du Canal du Nord, puis à celui de l’Escaut,
ainsi qu’à la seconde bataille de Cambrai.
Le 6 avril 1918, les Royal Marines participent au raid sur Zeebrugge.
Cette opération contribue à développer une image
plus moderne de l’unité, au titre de troupes d’assaut
spécialisées. La cohésion et la confiance au sein
de la division s’en trouvent également renforcés
au moment où lassitude et fatigue gagnent les rangs.
Le 11 novembre, La 63rd RND se trouve dans le secteur de Mons, en Belgique.
La division navale accueille la fin des combats avec satisfaction car,
durant les 9 mois qui séparent le début de l’offensive
allemande et l’Armistice, elle n’a pas connu de répit.
Monument
de Gavrelle (Artois), à la mémoire de la RND (DR)
La Royal Naval Division s’est caractérisée par l’origine
de ses hommes, fantassins par destinations, comme les Marines, ou d’adoption,
comme ceux des RN Brigades. Peu d’unités britanniques peuvent
se vanter de connaître comme la RN Division, la géographie
des Flandres, de l’Artois, du Hainaut-Cambraisis et de la Picardie,
comme celle des Dardanelles et de la Russie. Ses pertes à la
fin du conflit témoignent largement de son engagement :
47 953 officiers, sous-officiers et soldats tués, blessés
ou portés disparus au combat. Une des plus grandes formations
modernes de l’empire britannique vient d’écrire une
page glorieuse de son histoire militaire.
Composition
de l'unité en juillet 1916
188e brigade Howe Batailon
(Brigadier-General R.E.S. Prentice) Anson Batailon
1e Royal Marine Light Infantry
2e Royal Marine Light Infantry
188e Company. Machine Gun Corps
188e Trench Mortar Battery. Royal Field Artillery
189e
brigade Hood Batailon
(Brigadier-General L.E. Philips) Drake Batailon
Hawke Batailon
Nelson Bataillon
189e Company. Machine Gun Corps
189e Trench Mortar Battery. Royal Field Artillery
190e
brigade 1e Honourable Artillery Company
(Brigadier-General C.N. Trotman) 7e Royal Fusiliers
4e Bedfordshire Regiment
10e Royal Dublin Fusiliers
190e Company. Machine Gun Corps
190e Trench Mortar Battery. Royal Field Artillery
Bataillon
de pionniers 14e Worcestershire Regiment
Artillerie
223e Brigade. Royal Field Artillery
315e Brigade. Royal Field Artillery
317e Brigade. Royal Field Artillery
Génie
247e Field Company. Royal Engineers
248e Field Company. Royal Engineers
249e Field Company. Royal Engineers
Logistique
63e Divisional Train. Royal Marines
63e Divisional Signal Corps. Royal Marines
63e Divisional Cyclist Company
63e Divisional Train. Royal Marines
63e Divisional Ammunition Column. Royal Field Artillery
Royal Marine Medical Unit
Affiche
de recrutement de la Royal Naval Division
Petite
histoire de l'aviation britannique
Arme
d’élite par excellence à la fin du premier conflit
mondial, l’aviation anglaise vécut une formidable montée
en puissance tout au long de la guerre, disposant d’un potentiel
technique élevé et sans cesse optimisé. Le concept
de la guerre aérienne n’existait pas au début de
la première guerre mondiale. L’idée même de
combattre en avion aurait d’ailleurs certainement paru utopique
car il convient de rappeler qu’en 1914, l’aviation n’en
est encore qu’à ses balbutiements. Il vient tout juste
de s’écouler douze années depuis le premier vol
de l’homme et seulement cinq ans depuis la réussite insensée
de la traversée de la Manche en avion par Louis Blériot.
Le haut commandement militaire semble avoir cependant rapidement pris
la mesure de la portée révolutionnaire et de l’avantage
stratégique de cette invention. Aussi il s’intéresse
vite de très près aux possibilités d'observation
offertes par ce nouveau moyen de locomotion. Les britanniques notamment
créent dès le 12 mai 1912, le Royal Flying Corps. Affectés
d’abord à des missions d’observation et de reconnaissance,
les appareils supplantent assez vite les traditionnels escadrons de
cavalerie légère grâce à une discrétion,
une sécurité et une efficacité accrue.
A la veille de la Grande guerre, le 1er août 1914, l’état-major
du RFC annonce que le War Office a mis sur pied sept escadrilles à
12 avions du modèle Blériot, Breguet, Farman, Nieuport
et Deperdussin plus quelques Bristol et Howard Flanders. Le RFC compte
120 officiers pilotes et observateurs et environ un millier d’hommes,
sous le commandement du Brigadier General Sir David Henderson.
1st Squadron
RNAS, 1914 (DR)
Toutes
les grandes puissances de ce début du vingtième siècle
semblent alors avoir compris l’intérêt et le formidable
développement possible de cette nouvelle et étrange invention.
Des ressources humaines et des budgets importants sont attribués
à la recherche et au développement du domaine aérien.
Ceci va permettre à l’aviation de connaître un développement
technique spectaculaire (tir à la mitrailleuse synchronisée,
bombardement, reconnaissance photographique, utilisation du parachute,
de la radio). En seulement quatre ans, on passe de la machine hoquetante
à la fragile cellule de bois et de toile aux chasseurs et aux
bombardiers puissants, fiables et solides. Les méthodes féodales
du combat aérien observées au début du conflit
ont également vite fait place à des techniques astucieuses
à la redoutable efficacité et la doctrine d’emploi
de l’arme aérienne connait un remarquable essor.
Pourtant, sous la cocarde bicolore britannique, les appareils et leurs
pilotes connaissent des fortunes diverses.
Si certains, parfois équipés d’appareils médiocres,
vivent néanmoins une épopée grandiose grâce
à leur formidable talent de pilotage et à leur instinct
de chasseurs (Major Lanoe Hawker, tué par Manfred von Richtoffen,
le 23/11/16), ils sont aussi des centaines à périr dans
les flammes, victimes de leur inexpérience et de la fougue de
leur jeunesse. Les pertes au cours de la terrible année 1916
augmentent dangereusement car l'aviation impériale germanique,
à cette époque, est techniquement supérieure à
toute autre. Les besoins du front sont toujours croissants, en appareils
et en personnel navigant. Les allemands payent un lourd tribu au sol
lors des batailles de Verdun et de la Somme mais ils s'assurent néanmoins
une totale maîtrise du ciel. L’as Oswald Boelke est au zénith
de sa gloire et un nouveau venu nommé Manfred von Richtofen commence
sérieusement à faire parler de lui.
La
fin 1916 montre alors une volonté évidente de redressement
de l’aviation alliée. Celle-ci va se confirmer tout au
long de 1917 avec l’apparition de nombreux nouveaux type d’appareils
et l’envoi toujours croissant de nouvelles escadrilles outre-Manche.
Mais à la quantité, l’aviation allemande oppose
avec succès la qualité de ses matériels et la valeur
de ses pilotes, ce dont, il faut bien le reconnaître, ne peut
se targuer l’empire britannique à cette époque…
Ainsi au printemps 1917, une majorité des pilotes inexpérimentés,
âgés pour la plupart d’à peine 18 ans est
envoyée combattre sur le front ouest après une formation
d’environ vingt heures de vol. Sachant à peine décoller
et atterrir, n’ayant qu’une vague idée du combat
aérien mais très ambitieux et disposant d’un moral
d’acier, ces jeunes chevaliers du ciel n’obtiennent souvent
qu’une gloire éphémère quand il ne sont pas
abattus dès leur première sortie. Pour un pilote britannique
en avril 1917, l’espérance de vie au-dessus du front ouest
n’atteint pas quinze jours. Bien souvent confrontés d’entrée
aux escadrilles d’élite ennemies comme celle de Manfred
von Richtofen, surnommé le baron rouge, ils sont implacablement
broyés dans les serres d’une aviation impériale
allemande, supérieurement équipée et aguerrie pendant
la quasi-totalité du conflit.
« BLOODY APRIL » 1917
PERTES
RFC du 5 au 8 avril 1917 : 75 avions abattus
105 aviateurs
19 tués
13 blessés
73 disparus
PERTES POUR LE FRONT EN AVRIL : 151 avions
318 pilotes et navigateurs tués sur 730
PERTES
ALLEMANDES POUR AVRIL : 66 avions
119 pilotes et navigateurs tués
Raymond
Collishaw (1893-1976) (DR)
Après
cet « avril sanglant » qui marque l’histoire de l’aviation
et coûte la vie de 318 pilotes et observateurs britanniques, les
allemands cédent peu à peu leur suprématie aérienne,
alors que l’industrie de l’autre côté de la
Manche tourne à plein régime et produit des appareils
qui vont devenir le fleuron de la future Royal Air Force.
Des
chasseurs modernes, fiables et rapides sont produits en grand nombre
comme le SE5a, le Sopwith Camel et le Sopwith Snipe. Bientôt ces
appareils fiables sont utilisés dans une nouvelle tactique de
chasse à grande échelle. L'équilibre des forces
se fait bientôt et côté allemands, un certains nombre
d'as, fils spirituels de Richtoffen, disparaissent au combat : Sebastian
Festner, 12 victoires, le 25/04/17; Karl Allmenröder, 30 victoires,
le 26/06/17; Karl Emil Schäfer, 30 victoires, le 05/06/17; Kurt
Wolff, 33 victoires, le 15/09/17; Werner Voss, 48 victoires, le 23/09/17.
Le
1er avril 1918, en pleine offensive allemande dans la Somme contre les
IIIème et Vème Armées britanniques, il est décidé
d’optimiser l’efficacité et la collaboration entre
l’aviation terrestre (Royal Flying Corps) et de la marine (Royal
Naval Air Service).
Le Royal Flying Corps intégre alors les 55066 officiers et soldats
du RNAS ainsi que ses 2949 appareils et ses 103 dirigeables.
Tous les squadrons du RNAS reçoivent une nouvelle numérotation
en 200 (203rd Squadron pour 3rd Squadron RNAS, par exemple).
La Royal Air Force vient de naître. Elle est la première
armée de l'air indépendante au monde. Dans les mois qui
vont suivre, elle devient un redoutable outil de combat. Effectuant
des sorties groupant plusieurs escadrilles, les pilotes britanniques
rivalisent d'audace et d'efficacité avec les Fokkers, les Albatross
et les Pfalzs. Ils s’approprient enfin la maîtrise des airs
à l’été 1918, redorant ainsi le blason terni
de leur aviation.
Le
Rittmeister Manfred von Richtoffen (1892-1918)
Pour
les allemands, le crépuscule des aigles sonne le 21 avril 1918
avec la disparition au combat du Baron Rouge au-dessus de la Somme.
La fin du plus grand as de toute la guerre touche durement l’aviation
impériale. Certes, elle compte toujours de nombreux as et jusqu’à
l’armistice, des pilotes comme Udet et Goëring ou comme Lothar
von Richtoffen, le frère cadet de Manfred, continuent à
faire la gloire du cirque volant et des ravages dans les rangs alliés.
Mais jamais ils n’atteindront l’extraordinaire popularité
du baron ni ne se remettront tout à fait de sa perte. Le prince
des chasseurs, l’as des as aux 80 victoires confirmées,
laisse l’aviation allemande comme orpheline. Une page d’histoire
se tourne et maintenant c’est au tour des as britanniques de faire
parler d’eux en accroissant quotidiennement leurs tableaux de
chasse. Lorsque l’armistice sonne, le onze novembre 1918, 79 pilotes
de la RAF ont été crédités d’au moins
vingt victoires et les deux meilleurs as de l’empire britannique
sont en fait canadiens! Le premier est le Lieutenant-colonel William
Avery Bishop avec à son actif 72 victoires acquises entre le
25 mars 1917 et le 19 juin 1918. Il aurait sans nul doute égalé
et peu-être détrôné M. von Richtofen, mais
il dû quitter le front en août 1918 pour retourner en Amérique
afin de prendre part à la formation de la toute nouvelle Royal
Canadian Air Force.
Le second est le lieutenant-Colonel Raymond Collishaw quant à
lui issu du R.N.A.S. Son célèbre « Black Flight
» était bien connu et redouté des allemands. Il
fut crédité de 62 victoires obtenues entre le 25 octobre
1916 et le 26 septembre 1918. Fin 1918, la RAF dispose de 56 escadrilles
sur le front de l’ouest, 68 en Grande Bretagne et 18 réparties
sur des territoires coloniaux.
Oswald
Boelcke (1891-1916) et Le Rittmeister Manfred von Richtoffen (1892-1918)
(DR)
William
Avery "Billy" Bishop (1894-1956), dans son Nieuport 17, août
1917 (DR)
Les
mortiers britanniques
Création et développement.
En
1914, il n’existe pas chez les britannique d’unité
de mortiers de tranchées, tout simplement parce qu’aucune
arme de ce type n’équipe leur armée. Avec le début
de la Grande Guerre, des études sur ce type d’armement
sont menées par l’infanterie, l'artillerie et le Génie.
En décembre 1915, le Haut commandement décide que des
unités de mortiers légers (Stokes), seront affectés
à l’infanterie et que d’autres unités (Mortiers
moyens et lourds) seront mises en ligne par le Royal Field Artillery.
Dès mars 1916, les unités de mortiers légers ne
dépendent plus des bataillons mais sont regroupées au
niveau des brigades d’infanterie. Les mortiers moyens sont détenus
au niveau de l’artillerie de la division d’infanterie. A
partir de cette date, un officier artilleur, responsable des mortiers
à l’échelon divisionnaire est affecté dans
chaque division. Les batteries légères reçoivent
une numérotation qui reprend celle de la brigade à laquelle
elles sont affectées, quant aux batteries moyennes et lourdes
de la division, elles sont identifiées par une lettre, suivie
de la numérotation de la grande unité. Un badge spécifique
est créé pour identifier les nouvelles unités de
mortiers.
Exemple pour la 9th Sottish Div :
Les
batteries de mortiers stokes des brigades sont les suivantes:
26th Trench Mortar Battery
27th Trench Mortar Battery
28th Trench Mortar Battery
Les
batteries de mortiers moyens de la Division :
X.9, Y.9 et Z.9 Medium Mortar Batteries, Royal Field Artillery (mortiers
de 6 inchs)
La
batterie lourde est la V.9 Heavy Mortar Battery, R.F.A
On
trouve donc dans l’organisation de mars 1916, 1 unité de
mortiers légers affectée par brigade (3 au total), 3 batteries
moyennes et une batterie lourde détenue au niveau division par
la Royal Field Artillery. Le déploiement de ces unités
est achevé en juin 1916.
A
compter de mars 1918, lors de la grande restructuration des divisions
d’infanterie qui suit la contre-offensive allemande, les batteries
moyennes « Z » des divisions sont dissoutes. Leur personnel
et leur armement sont affectés aux batteries « X »
et « Y ». Chaque batterie divisonnaire passe alors à
6 mortiers de 6 Inchs.
L'Armement.
En
1914, seuls les allemands ont déjà développé
et organisé des unités de mortiers. L’armée
allemande est déjà dotée de trois types différents
de « Minenwerfer ». Ils en détiennent environ 160.
Utilisées avec dextérité, ces armes à tir
courbe deviennent rapidement la terreur des tranchées des Flandres,
écrasant les soldats dans leurs positions, démolissant
les réseaux de barbelés et pulvérisant toutes organisations
et installations militaires du terrain. Les munitions utilisées
sont de deux types : à forte teneur en explosif (destruction
d’ouvrage) ou à canister (antipersonnel à Schrapnell).
Les anglais comprennent pour en subir les dommages, l’intérêt
de développer une telle arme dans un concept de guerre de position.
En décembre 1914, les premiers mortiers expérimentaux
britanniques arrivent sur le front de l’Ouest. Ce sont 12 mortiers
de 3.7 inchs avec une dotation totale de 545 munitions. Ils s’avèrent
inefficaces et ont une dangereuse tendance à exploser prématurément.
Les anglais obtiennent alors de l’armée française
40 mortiers anciens du type Coehorn qui utilise encore des munitions
sphériques, à charge de poudre noire. Ces bombardes démodées
datent du 19ème siècle. Les anglais surnomment ces mortiers
« Toby Mortar » du nom de l’officier britannique à
l’origine de cette nouvelle acquisition. Ils les utilisent pour
la première fois lors des batailles de Neuve Chapelle et de la
crête d’Aubers (mars et mai 1915), sans résultats
probants. Durant cette année caractérisée par la
précipitation à vouloir créer des armes de tranchées
à courte portée, des ateliers de constructions mécaniques
mettent au point des systèmes imprécis et souvent plus
dangereux pour l’utilisateur que pour l’ennemi (système
à munitions lourdes et lentes envoyées par catapultes).
De nombreux modèles apparaissent mais la production reste lente
(75 mortiers rejoignent les tranchées dans le premier semestre
1915). Dans la seconde partie de l’année, 225 autres sont
affectés. Mais les munitions sont trop peu nombreuses (une production
de 8816 obus dans le premier trimestre 1915 et 42753 dans le second).
Les calibres sont aussi très différents (1.57 inch, 2
inch et 4 inch viennent rejoindre le dangereux 3.7 inch).
Mortier
stokes en position défensive, sur son bipied. (DR)
W. Stockes
présentant son mortier et un panachage de ses munitions. (DR)
(Seules les munitions
en 2ème et 6ème positions seront utilisées en masse
par l'armée britannique)
Pourtant
à la mi-1915, le commandement britannique entrevoit enfin la
solution à ses nombreux problèmes d’artillerie en
acceptant le nouveau mortier Stokes de 3,2 inch (81mm). Le projet est
rejeté une première fois, car le mortier n'est pas en
mesure d'utiliser le stock de munitions déjà existantes.
Cette arme, inventée en janvier par Wilfred Stokes, est d’utilisation
très simple et de conception robuste. Stokes n'hésite
pas à mettre au point un évantail de munitions dont plusieurs,
après essai, seront finalement standardisées pour l'Armée
britannique. Le Stokes va devenir le mortier standard de l’armée
britannique pour deux décennies (il servira jusqu'en 1936). Une
version de calibre 4 inch, à munitions chimique, désignée
« stokes projector », sera également mise au point
et produite à 200 exemplaires.
Leur première utilisation aura lieue lors de la bataille de Loos,
quant 27 Stokes de 4 inch tireront des munitions fumigènes pour
diriger le barrage d’artillerie.
L’arme se révèle très efficace et en août
1915, une première commande de 1000 unités est lancée.
Dans le dernier trimestre 1915, 304 Stokes supplémentaires sont
commandés dont 200 seront affectés aux écoles à
feu qui dispensent l’entraînement à l’utilisation
des nouveaux mortiers. L’arme peut être utilisée
par tout temps avec une portée pratique de 680 mètres
et maximalede 1000 mètres, pour un poids de 54 Kg. La cadence
maximum de tir est de 25 coups minutes et les projectiles non stabilisés
ne présentent pas d'empennage. Des servants bien « drillés
» sont en mesure de bombarder à une forte cadence (jusqu’à
9 coups/ minutes). La munition standard a un poids d'environ 5Kg.
Munition
de 81mm pour mortier Stokes
(DR)
Lors
de la bataille de Loos, 61 batteries de 4 mortiers Stokes sont déjà
opérationnelles. Après celle-ci, le commandement projette
alors d’équiper chaque division de 6 batteries légères,
2 batteries moyennes et 1 batterie lourde. Mais même après
le début de la bataille de la Somme, en juillet 1916, aucune
de ces dispositions n’étaient encore finalisée.
Cependant, en mars 1916, il est décidé de standardiser
trois calibres différents de munitions de mortiers. L’équipement
sera donc composé de mortiers légers Stokes de 3,2 inch,
de mortiers moyens de 2 inch "Toffee Apple" ou "Plum
Pudding" (remplacés en 1917 par le mortier Newton de 6 inch)
et de mortiers lourds de 9.45 inch (celui-ci ne sera déclaré
opérationnel qu’à la fin de 1916, après l’échec
de ses premiers tests en été). Le 9.45 inch recevra le
sobriquet de cochon volant (Flying Pig ). En 1918, chaque division d’infanterie
dispose de 24 mortiers Stokes (6 batteries à 4 mortiers), 12
mortiers moyens et de quelques mortiers lourds de 9.45.
Mortier
moyen 2 inch "Toffee Apple"
(DR)
Le 2 inch, utilisé principalement pour la detruction d'ouvrages
et de réseaux de barbelé, était un mortier d'un
calibre de 50,2mm d'un poids de 48kg. Sa munition explosive pesait 23kg.
Il était servi par 5 hommes et avait une portée maximum
de 520m. On trouvait 4 mortiers par batterie. Il étaient produits
par Royal ordannce Factory.
Chargement
du mortier de 2 inch (DR)
Mortier Newton
6 inch (1917) (DR)
Le
mortier moyen Newton de 6 inch remplaça progressivement le Toffee
Apple à partir de 1917.
D'un calibre de 152,4mm, il fut produit à 2358 unités.
Sa munition empennée avait un poids de 23.5kg et pouvait être
tirée à une portée de 1300m.
Munitions
pour mortier Newton 6 inch (Calibre 152mm) (DR)
Le
mortier lourd de 9.45 inch était disponible au niveau divisionnaire
et dépendait de la Royal Field Artillery.
Apparu en 1915, il avait un calibre de 240mm, pesait plus de 500 Kg
pour les version MKI et plus de 900 Kg pour les versions mkIV (tube
du mortier plus long). Servi par 7 hommes, il pouvait tirer un obus
de 76 Kg toutes les 6 minutes et avait une portée de 2.2 Km.
Il fut fut produit à 712 unités et en 3 versions différentes.
Mortier
lourd de 9.45 inch "Flying Pig" (DR)
Utilisations des mortiers.
Les
mortiers furent utilisés intensivement dans des rôles divers
tant défensifs qu’offensifs. Principalement chargés
d’éliminer les emplacements de mitrailleuses, les points
fortifiés ou les positions occupées par des tireurs d’élite,
ils étaient également utilisés pour désigner
un objectif et coordonner les feux de l’artillerie. Les mortiers
les plus lourds étaient chargés de démolir l’organisation
défensive sur le champ de bataille (réseaux de barbelés,
tranchées de communication, zone de ravitaillement), surtout
lorsque l’artillerie classique ne pouvait intervenir sans toucher
les positions de ses propres troupes, trop proches de l’ennemi.
Lors de la bataille de la Somme, on commença à utiliser
les mortiers légers comme support avancé des unités
en progression. Mais beaucoup de chefs de corps rechignent encore à
utiliser les mortiers dans ce rôle, qui nécessite une mobilisation
importante de l’effectif combattant pour les approvisionner en
munitions, trop vite consommées. Toutefois à partir de
1917 et notamment de l'Offensive devant Arras, l'emploi des mortiers
légers dans un rôle de pointe se généralisera
et obtiendra de très bons résultas. Jusqu'à l'armistice,
la production de mortiers en Angleterre ira en s'accroissant. Au 11
novembre 1918, 1636 stokes sont en service au sein des divisions d'infanterie.
Les armées américaines et australiennes se sont également
équipées de ce mortier à l'efficacité démontrée.
Le mortier Stokes, par sa ligne et son concept est véritablement
l'ancêtre des mortiers modernes. Wilfred Stokes, anobli par le
roi pour son invention, percevra jusqu'à sa mort en 1927, 1 Livre
Sterling de royalties par mortier produit.
Mortier
Stokes en utilisation offensive.
(DR)
Notez le Patch d'épaule spécifique aux "Light
Mortarmen"
Restructuration de l'armée britannique,
1914
Affiche
de recrutement britannique, 1914
Comprendre l’organisation de l’armée britannique
durant la première guerre n’est pas une chose très
aisée. En effet, Partie début août 1914 d’une
petite armée professionnelle (la BEF envoya d’abord seulement
4 divisions d'infanterie et deux de cavalerie en Belgique et en France),
l’empire britannique eut bientôt besoin de toutes ses ressources
coloniales et de faire appel à une large campagne de conscription
volontaire afin de faire face aux besoins humains de la guerre. Pendant
la période cruciale de la levée en masse des troupes en
Angleterre, Le BEF, qualifié par le Konprinz de « Misérable
petite Armée » combattit avec vaillance mais les pertes
furent sévères. Les anglais perdirent lors des premières
batailles la majorité de leurs meilleures troupes. La modification
profonde du mode de recrutement fut bien accueillie par une population
britannique patriote qui répondit en masse à l’appel
de son roi, Georges V. Bientôt des dizaines de nouvelles divisions
d’infanterie allaient être créées alors que
de nombreuses divisions de réserve territoriales étaient
activées pour participer à l’effort de guerre sur
le front Ouest. Le récapitulatif ci-après permet de mieux
appréhender comment l’empire britannique répondit
très tôt à ses besoins croissant d’unités
sur les divers théâtres d'opérations. Les unités
sont classées par type, avec une rapide évocation des
théâtres d’opération où elles furent
affectées et la date à laquelle elles rejoignirent le
front.
Les Divisions Professionnelles britanniques (Regular Army Divisions).
Ces
formations professionnelles à la base, étaient seulement
nommées « regular » pour régulières.
Au tout début du conflit, seulement 6 d’entre-elles sont
à pied d’œuvre sur le front de l’Ouest. Ces
unités composées essentiellement d’engagés
vont subir le premier choc de l’Armée allemande et seront
très éprouvées par les premiers mois d’engagement
(Mons, Le Cateau, La marne). Dès l’automne 1914, 2 autres
divisions de type « regular » seront rapidement crées,
puis trois autres pendant l’hiver 1914-1915. Mais les besoins
en hommes sur le front se font toujours croissants. Les britanniques
seront obligés parallèlement de lever une Armée
de conscription volontaire.
La Nouvelle Armée
(New Army, Kitchener Divisions).
Field
Marshal Earl Kitchener (DR)
Ces
divisions n’existent pas avant la Grande Guerre. Elles ont été
levées après les premiers combats d’août et
de septembre 1914 qui ont étrillés les quelques divisions
régulières professionnelles dont disposaient les britanniques.
Dès
le 11 août 1914, des affiches de recrutement sont publiées
en Angleterre.
Cet appel aux armes à la population britannique est relayée
par ce message simple : Votre roi et votre pays ont besoin de vous.
Le gouvernement estime avoir besoin de 500000 hommes pour les besoins
de la guerre.
Une
première Armée de 100,000 volontaires doit être
levée au plus tôt. Cette tâche est confiée
à lord Kitchener par le décret d’Armée n°324,
du 21 août 1914.
Les bataillons activés portent désormais le nom de «
Service Bns. » et passent sous contrôle du « War Office
».
Les
6 premières divisions sont numérotées de 8 à
13, en gardant leur région de recrutement ou leur spécificité
(Irish pour l’Irlande, Light pour l’infanterie légère
composée de bataillons de Rifle brigade, Duke of Cornwall's Light
Infantry ou King 's Royal Rifle Corps, par exemple).
Cependant, en septembre 1914, une 8th Regular Division a été
formée.
La 8th Light Division de la New Army prend alors la dénomination
de 14th Light Division. Les divisions de type K1 commenceront à
rejoindre le front à partir de mai 1915.
Dès
le 28 août, une seconde vague de 100000 volontaires est levée
(décret 382). Les 6 divisions crées seront donc du type
K2, seront organisées de la même façon que les K1
et envoyées également au front à compter de mai
1915.
Une troisième levée de 100000 hommes a lieu dès
la fin de la bataille de la Marne, suivant le même procédé
que les deux premières. Ces 6 divisions par contre ne recevront
pas de dénominations particulières car leur recrutement
est hétéroclite. Les divisions K3 feront mouvement vers
la France à partir d’août 1915.
Les
divisions de type K4 sont crée à partir du surplus de
volontaires de la 3ème levée. Ils ont en quelque sorte
une réserve. Leurs unités proviennent de toute l’Angleterre
et ne sont pas formées forcément dans le berceau de leurs
traditions. Le 13 Highland Light Infantry, par exemple qui devrait être
écossais est en fait levé à Gosport, dans le Hampshire.
Les origines de hommes sont très diverses, souvent se sont des
« pals », copains de quartier ou collègues de travail
se portant tous ensembles volontaires ou encore immigrés d’une
origine bien définie près du fleuve Tyne (Liverpool pals,
Grimsby Chums, Tyneside Scottish ou Irish). Cette diversité d’origines
fera que les cinq divisions K4 sur 6 ne recevront pas nom plus d’appellation
particulière en dehors de leur numérotation. Elles sont
donc numérotées à l’origine de 27 à
32. Cependant provenant de partout dans l’empire, des milliers
de britanniques affluent pour s’engager et rapidement trois nouvelles
divisions de type « regular » sont créées.
Elles sont prioritaires et prennent donc les numéros 27 à
29. Les divisions K4 sont décalées dans l’ordre
numérique et deviennent les 30th, 31st, 32nd, 33rd 34th et 35th
Divisions. Mais la stabilisation du front fin 1914 a pour conséquence
un ralentissement de l’envoi de troupes fraîches sur le
front de l’Ouest. Ces divisions pour l’heure en «
surplus » sont alors dissoutes, réparties en brigades de
réserve et entraînée séparément.
Au
10 décembre 1914, l’afflux des volontaires est tel qu’il
est décidé de former la 5ème levée de 100000
hommes. Mais les unités ne prendront jamais le nom de «
K5 ». L’ordre est donné en fait de créer une
5ème Armée britannique, et toutes les unités fraîchement
organisées vont être incorporées dans cette nouvelle
Armée. Les six divisions levées prennent au début
la numérotation de 37 à 42. Mais cette 5th New Army prend
la désignation d’unité type K4, lorsque les 6 divisions
K4 originales sont dissoutes et forment des unités de réserve.
La 5th New Army reprend donc la numérotation type K4, c'est-à-dire
de 30 à 35. Ces divisions iront au front à compter de
fin 1915, début 1916.
Il
est décidé en mars 1915, de créer une 6ème
Armée britannique. Les 6 divisions prennent la numérotation
de 37 à 42. Elle devient en fait 5ème New Army, quand
la 5th originale devient K4. Avec l’arrivée d’une
division levée en Ulster, la numérotation débutera
à 36 et s’arrêtera à 41.
En
décembre 1915, après les pertes sérieuses subies
à la bataille de loos. Les brigades et divisions de la New Army
subissent une première réorganisation. Certains bataillons
de volontaires sont affectés aux « regular » divisions,
durement éprouvées au combat. Le but principal de cette
osmose ést de permettre aux vétérans engagés
des unités « regular » d’entraîner, de
partager leur expérience avec les jeunes volontaires des unités
de la New Army, afin de les aguerrir au plus vite. De ce fait, dès
la fin de 1915, les divisions professionnelles comptèrent un
ou plusieurs bataillons de la new Army. La proportion de ces volontaires
parmi les engagés ira grandissante avec les pertes subies dans
les futures batailles.
Volontaires
pour la New Army à Exceter, automne 1914. (DR)
Les Divisions
Territoriales de première Ligne (First-Line Territorial Divisions).
Ces
formations de première réserve sont malgré tout
des unités de qualité. Certaines (comme la 50th Northumbrian,
la 51st Highland, la 55th West Lancashire ou la 56th First London) se
tailleront pendant la guerre une réputation d’unité
d’élite. Elles sont rebaptisées et ont reçoivent
une désignation numérique divisionnaire en 1915. En Egypte
par exemple, la 42th Division était encore appelée simplement
: Division de l’Est du Lancashire. Certaines unités ne
sont pas allées sur un théâtre de guerre et sont
marquées en italique dans le tableau. Les unités originaires
de l’Ouest Lancashire et de Londres ont été dans
un premier temps envoyées façon indépendante en
1914 et 1915. Elles furent ensuite reformées en division (55th
West Lancashire, 47th Second London, 56th First London) sur le front
de l’Ouest.
Les Divisions
Territoriales de Seconde Ligne (Second-Line Territorial Divisions).
Ce
type de formations de seconde réserve territoriale a été
autorisé à aller sur un théâtre opérationnel
par le décret de Service militaire de d’août 1916.
Certaines de ces unités ne sont pas allés sur un théâtre
de guerre et sont marquées en italique dans le tableau.