L'Armée britannique
Par Fabrice Thery

Drapeau britannique

15° (Scottish) Infantry Division

Naissance d'une division K2 écossaise

La quinzième fut la première division écossaise du type « K2 », le deuxième recrutement de
100 000 volontaires voulu par Lord Kitchener. Son recrutement se fit pratiquement de la même manière que pour la 9ème division. A la mi-septembre, les hommes qui allaient former la 15ème division furent envoyés à Aldershot, afin de mettre sur pied de guerre la nouvelle division.

 

Ce dont on disposait dans le domaine des officiers et sous-officiers expérimentés, des uniformes, des équipements et des armes avait été affectés aux unités et formations du type « K1 ». Il n’en restait que fort peu pour équiper la 15ème division. Rares étaient les unités qui disposaient de plus d’un officier commandant, un adjudant –major et un d’un adjudant d’unité. Le 7ème bataillon des Royal Scots Fusiliers avait seulement un adjudant d’unité récemment breveté pour superviser la transformation de quelques 900 hommes en une unité de combat. Il fallait s’accommoder d’un confort plus que rudimentaire en pleine pénurie de lits et de logements et d’une faible ration de nourriture. Un air de désordre régnait, des « leaders » étaient choisis parmi les hommes qui semblaient plus intelligent que leurs camarades et les « officiers » apprenaient la nuit ce qu’ils devaient enseigner à leurs soldats le lendemain.

Le 26 septembre, la 15ème défila pour l’inspection du roi. La division entière portait des vêtements clairs, certains portaient des chapeaux de paille, d’autres des coiffes ou des « bowlers ». Des hommes vêtus de costumes seyant se tenaient à côté d’autres en bleu de travail. Pourtant une atmosphère d’enthousiasme se dégageait de ces rangs, une ardeur différente comme jamais on avait vu encore dans l’armée britannique auparavant. Ceci permis d’effacer les problèmes des premiers jours. Celui des uniformes restait le plus préoccupant. Les vêtements disponibles (tuniques rouges et pantalons bleus) donnaient l’air un peu ridicule d’unité de parade. Couronnement de l’absurdité, les doublures en laine des casquettes tenaient lieu de couvre-chef !

En novembre, les unités quittèrent Aldershot pour des camps annexes et en février 1915, s’éloignèrent davantage pour le secteur de la plaine de Salisbury. Les pénuries chroniques entravaient encore l’entraînement et ne furent résolues qu’au début de l’été quand apparurent de nouveaux articles comme le Lewis Gun, les matériels de signalisation et un nouveau type d’équipement de campagne. Mais si les choses allaient plutôt mal pour l’infanterie, elles étaient pires encore pour l’artillerie et le génie divisionnaires, qui avaient des chevaux mais pas de harnais et seulement des canons obsolètes ou d’exercice pour s’entraîner. Ce fut seulement au début du mois de juillet que les unités furent enfin entièrement équipées alors que la division était informée de son départ pour la France.


A la mi-juillet, la 15ème division écossaise traversa la Manche pour rejoindre le front ouest. Elle se déploya dans la région de Béthune où elle entreprit le dur apprentissage de la guerre des tranchées sous la direction de la 47ème division de Londres. Le 3 août, la 15ème écossaise montait en ligne pour relever cette division. Les unités de la division furent alors requises pour travailler vigoureusement à remettre en ordre les tranchées et réseaux de barbelés mis à mal par les bombardements ennemis et les activités de patrouilles. Ce qui permis d’accroître quelques peu leur aguerrissement.


La bataille de Loos (septembre 1915)

Vers la fin du mois d’août, les premières indications concernant une attaque d’envergure furent reçues. Dans cet engagement, bientôt connu sous le nom de : « bataille de Loos », la 15ème division écossaise aura la tâche de capturer les hauteurs au Nord de Loison sous Lens. L’attaque fut précédée par unterrible barrage d’artillerie qui dura quatre jours et par une attaque aux gazs déclenchée juste avant l’assaut. L’opération, prévue initialement pour le 10 septembre, fut repoussée par trois fois jusqu’à la date du 25 septembre. Ceci permit un travail de préparation approfondi, incluant la création de 13000 yards de tranchées de communication et l’envoi de tonnes de vivres, d’approvisionnement et de munitions vers l’avant.


A 06H30 le matin du 25, les compagnies de tête des bataillons d’assaut franchirent le parapet des tranchées et s’élancèrent vers les positions allemandes en suivant les nuages de gaz chlorés et la fumée. La fuite des cylindres toxiques dérouta et désorganisa un certain nombre d’hommes autour du piper D.Laidlaw du 7ème bataillon des King’s Own Scottish Borderers. Pour leur donner du courage, Laidlaw franchit le parapet battu par le feu violent de l’ennemi et se mit à faire des aller-retour en jouant « Scotland the brave » sur sa cornemuse. Cette démonstration exemplaire de courage eut un effet immédiat et sa compagnie se rua à l’assaut. Laidlaw continua de jouer jusqu’à ce qu’il fut blessé. Il fut décoré de la Victoria Cross pour cet acte et gagna le surnom fameux du « piper de Loos ».


Les Allemands opposaient maintenant un feu très dense aux britanniques, surtout les fusils et les nids de mitrailleuses, mais la conduite de la 15ème division fut telle qu’un observateur commentait :
-« C’était magnifique, je ne pouvais pas imaginer que des troupes avec seulement douze mois d’entraînement puisse accomplir cela ».
Ils s’avancèrent au milieu d’une tempête de feux croisés et prirent possessions des ruines de la première ligne allemande. A partir de celle-ci, les colonnes d’assaut se jetèrent sur le village de Loos ou un féroce corps à corps et des combats de maison à maison s’engagèrent.


Les pertes avaient maintenant éclairci les rangs des bataillons d’assaut. ( 9ème bataillon des Black Watch, 8ème Seaforth, 10ème Cameronians « Scottish Rifles » et 7ème K.O.S.B.). Les unités en soutien montèrent en ligne pour renforcer l’attaque (10ème bataillon des Gordon Highlanders et 7ème Queen’s Own Cameron Highlanders). A 08H00, les troupes de la division entamaient leur progression sur les versants ouest et nord-ouest de la colline cotée 70 (Hill 70). Mais elles laissaient maintenant les formations à leur droite et à leur gauche sans couverture et les flancs étaient dangereusement exposés, surtout le gauche. Pourtant, à 08H45, la colline était prise mais les rescapés des bataillons avaient perdu la plupart de leurs officiers et se trouvaient inextricablement mélangés sur le sommet. Les hautes autorités de la division donnèrent alors l’ordre expresse de pousser de l’avant et les écossais se heurtèrent alors de plein fouet à la totalité des forces allemandes réorganisées, montant en contre-attaque pour reprendre « Hill 70 ». Abandonnant alors le sommet, les hommes de la 15ème essayèrent de tenir une ligne en dessous de la crête occidentale de la colline et malgré une pression ennemie sur les deux flancs et des pertes très lourdes, elle y parvint. C’est à cet endroit que fut gagnée une seconde Victoria Cross, par les sous-lieutenants F. Johnson de la 73° Compagnie de campagne du Royal Engineers pour avoir rassembler ses hommes et mener des contre assauts.

A quatorze heures, la 21ème division reçut l’ordre de renforcer les soldats de la 15ème, accrochés au terrain durement gagné. Les Scots avaient brisé quatre lignes de tranchées allemandes, sur une profondeur de plus de 275 mètres et avaient perdu 75 pour cent de leurs effectifs en accomplissant cette percée. A 21H00, le général de division McCraken, commandant la 15ème reçut l’ordre de reprendre la colline pour le lendemain matin. Après une nuit de pluie et de contre-attaques allemandes, l’assaut débuta à neuf heures et fut stoppé à quelques mètres devant les tranchées britanniques. Le commandant du 6ème bataillon, Queen’s Own Cameron Highlanders, le Lieutenant Colonel Douglas-Hamilton, rassembla les rescapés de son unité et les lança quatre fois à l’assaut de « Hill 70 » avant d’être tué à leur tête. Il fut décoré de la Victoria Cross à titre posthume et le même jour une autre Victoria Cross fut gagnée au 13ème bataillon du Royal Scots par le soldat R. Dunsire.

Quand les unités situées à la gauche de la 15ème écossaise, tournèrent les talons, un violent feu s’abattit sur ce flanc. Une tentative d’attaque de la 21ème division, brisée net par l’artillerie ennemie, fut suivie par une avance allemande qui força les survivants de la 15ème à abandonner leurs positions sur le versant de « Hill 70 » pour faire retraite dans Loos. A cet instant, beaucoup d’unités britanniques étaient dans la plus totale confusion et les soldats sans chefs s’enfuyant. Des unités de cavalerie sans leurs montures durent être envoyées vers l’avant pour restaurer la situation. Le 27 septembre, la 15ème division écossaise était retirée des lignes.
Une série d’autres attaques eut lieu et fit durer la bataille de Loos jusqu’au 4 novembre. Dans ces combats, deux des divisions « Kitchener », les 21ème et 24ème divisions perdirent plus de 8000 soldats sur un effectif d’attaque de moins de 10000 hommes, un chiffre consternant. Toutes aussi consternantes furent les pertes de la 15ème division écossaise, endurées surtout le premier jour des combats : Tués, blessés, disparus et gazés, le total se montait à 6404, pour la plupart fantassins. Les quatre bataillons d’assauts mentionnés plus haut perdirent respectivement 679, 700, 625 et 656 hommes.

La bataille à l’époque fut considérée comme une victoire mais il est aujourd’hui difficile de justifier qu’elle en fut une. On ne peut pourtant pas nier le courage, l’esprit combatif et la ténacité démontrée par les soldats de la 15ème division dans la bataille. Certains peuvent nier qu’ils furent envoyés pour le premier combat (et pour la plupart le dernier) mal préparé et avec pratiquement pas de soutien, mais leur conduite fit rejaillir un grand crédit sur eux et leur division.


Fantassins de la 15th scottish, dans les tranchées devant Loos (DR)


Après Loos, la 15ème passa en réserve de Corps et se réorganisa grâce à l’arrivée de 4000 hommes en renfort avec lesquels elle remonta en ligne le 19 octobre. (Ce fut à cette période que le sergent J.Raynes de la 71ème brigade de la Royal Field Artillery, gagna la Victoria Cross pour avoir sauvé une vie au péril de la sienne). Fin janvier 1916, la division apprend que les renforts attendus vont enfin arriver. Sa division sœur, la 9° Scottish qui se trouve dans les Flandres, dans le secteur de « Plugsteert Wood », doit acueillir une brigade sud-africaine en lieu et place de sa 28° brigade.
Mais ces renforts vont tarder car les quatre régiments d’infanterie sud-africains en provenance de la 16° division irlandaise, doivent être rapatriés d’Egypte, ou ils combattent dans la région d’Alexandrie depuis trois mois. D’autant plus, qu’après son débarquement à marseille, une partie de cette brigade est mise en quarantaine et ne pourra rejoindre la 9° division écossaise que le 11 mai. Le printemps trouvera donc la 15° division dans le même secteur en phase de réorganisation. Le 6° Royal Scots Fusiliers, le 10° et 11° Highland Light Infantry ainsi que le 8° Gordon Highlanders ayant des effectifs très réduits, sont rassemblés et amalgamés entre eux ou avec une ancienne unité de la 15° écossaise. Quatre nouveaux bataillons naissent alors de cette refondation, ce sont le 8/10° Gordon Highlanders, le 6/7° Royal Scots Fusiliers, le 10/11° Highland Ligth Infantry et le 7/8° King’s Own Scotish Borderers.
La division maintenant renforcée reste alors jusqu’à l’été dans la région. Pendant cette période, elle ne prend pas part à de grandes actions mais subit des pertes quotidiennes dans les combats des tranchées jusqu’au mois de juillet 1916, où elle fait mouvement vers le Sud en direction de la Somme.


La bataille de la Somme, été 1916

En août 1916, la division est en ligne dans les tranchées près de Martinpuich. Le 12, elle reçoit l’ordre d’attaquer les défenses allemandes au sud de Martinpuich. L’assaut a lieu de nuit après une préparation d’artillerie de quatre jours, les bataillons d’assaut s’élançant à 22H32. Ils rencontrent immédiatement une attaque allemande dans le « no man’s land » qui arrête la progression du 12ème bataillon des Highland Light Infantry qui perd alors 200 hommes. Mais les Royal Sots Fusiliers et les Cameron Highlanders de la 45ème brigade d’infanterie peuvent tout de même prendre les tranchées ennemies. Lors des journées suivantes, les unités de la division poussèrent de l’avant avec une série d’attaques locales qui emmena la ligne de front britannique très prés de Martinpuich. Le village fut attaqué et capturé le 15 septembre et ses défenses furent consolidées le même jour.

-« il aurait été difficile de trouver une opération mieux conçue et exécutée que celle-là. L’artillerie, le génie et l’infanterie travaillèrent de concert, de manière merveilleusement rapide. Un sérieux coup avait été assené à l’ennemi ».

Après Martinpuich, la 15ème division écossaise fut retirée de la réserve de Corps. A cette époque la « main d’œuvre » écossaise commença à se tarir et l’historique de la division relate que les renforts étaient constitués alors d’hommes provenant de toutes les régions de l’Angleterre et de l’Ecosse. Au début du mois d’octobre, la division réorganisée et reposée revint en ligne. La météo était des plus mauvaises et des pluies torrentielles transformèrent l’arrière pays et le paysage lunaire et déchiré du champ de bataille en un vaste bourbier. Au destin hasardeux et aux conditions de vie précaires de ses hommes venait s’ajouter maintenant la misère du froid et de la boue. Les hommes de la 15ème vécurent dans ses terribles conditions jusqu’en février 1917, quand ils quittèrent le secteur de la Somme pour faire mouvement vers le nord et Arras.


La bataille de la Scarpe (avril-mai 1917)

A chaque fois qu’on parle de la bataille d’Arras, on mentionne le rôle important que jouèrent les divisions écossaises. Pour cet engagement, sans compter les trois « scottish » divisions dont fait partie la 15ème, on remarque la présence de nombreux autres bataillons écossais ou de traditions écossaises. Les plus nombreux se comptent dans les rangs de la 34° Northumbrian division, ils sont au nombre de 6. Mais 3 bataillons écossais entrent également dans la composiiton de la 3° division, mais aussi 1 à la 4ème et un dernier à la 29°division. Soit un total de 44 bataillons sur les 120 engagés, un peu plus d’un tiers, qui vont se retrouver immédiatemment en première ligne face aux objectifs réputés les plus difficiles à conquérir. Dans cette offensive le commandement anglais ne sera pas avare du sang des écossais…
La division appartient en avril 1917 au VI° Corps de l’armée britannique avec la 3° et la 12° (eastern) division. Pour mener à bien son action, le corps est soutenu par une artillerie très importante, pas moins de 117 obusiers et 43 canons! Dans le secteur de la 15° division, le déclenchement de l’attaque est prévu pour 05H30 le matin du 9 avril 1917. Elle trouvera en face d’elle un ennemi bien organisé et retranché, appartenant à la 21° brigade de la 11° Division (Gal von SCHÖLER) et devra démarrer à la droite de la 26° brigade de la 9ème écossaise, avec la rivière Scarpe comme limite naturelle inter - divisionnaire.
Les 44ème et 45ème brigades sont désignées pour l’assaut initial. La 45° Brigade du général Marshall reçoit comme premier objectif d’atteindre au plus vite la « black line », ligne de progression fixée par le commandement britannique. Elle doit s’emparer en trente minutes du village de Blangy et de son bois baptisé « Fred’s Wood » sur les cartes d’état-major alliées. La 44° est chargée d’une mission tout aussi périlleuse.

Epaulée par deux chars de la 9° compagnie du bataillon D, appartenant à la 1°Tank brigade ( Heavy Branch Section, Machine Gun Corps), elle doit s’emparer du « Railway Triangle », un point d’appui, remarquablement organisé est défendu par le 51° régiment prussien dans un triangle ferroviaire formé par les voies Arras-Lens et Arras-Lille.
La position doit être emportée pour pouvoir atteindre la seconde ligne d’objectif la « Blue ligne » au plus tard à 08H15.
A partir du 4 avril, l’artillerie du Corps bombarde sans relâche les lignes allemandes de Blangy et d’Athies-Feuchy. Pendant ces bombardement, les britanniques procèdent à des tirs chimiques, en utilisant des bombones de gaz asphyxiant expédiées par des projecteurs « livens ». Selon l’historique du 51° régiment prussien, cette attaque aurait été meurtrière et provoqué la mort de 400 soldats allemands. De nombreux raids d’une ampleur limitée sont également entrepris dans les tranchées de premières lignes. Grâce aux prisonniers ramenés, des renseignements importants arrivent au commandement allié. Ainsi on apprend que certaines divisions en ligne, arrivées depuis peu du front de la Somme sont totalement épuisées et que dans le secteur tenu par la 11° division d’infanterie, l’état de certaines lignes de défense laissent vraiment à désirer. Autour des positions allemandes, il y a peu d’échelonnement en profondeur et les chemins d’accès sont remplis de boue, rendant ainsi très difficile l’accès de jour à leurs renforts. D’autre part, suite aux bombardements et aux conditions météorologiques, la tranchée de première ligne s’est écroulée par endroit est demeure en partie inoccupée. Les espaces évacués sont comblés par des obstacles, créant ainsi des espaces isolés et sans liaisons entre-eux. Enfin, malgré une tentative de regroupement, début avril de l’artillerie dans ce secteur, certaines batteries sont à vue des britanniques et parfaitement repérées. Ces informations seront capitales pour le déroulement de l’attaque.

Le Z day vient enfin mais les conditions climatiques sont effroyables. Les bataillons de tête : Le 8/10ème Gordon Highlanders, le 9ème Black Watch pour la 44° brigade, le 6/7ème Royal Scots Fusiliers, le 11ème Argylls and sutherland highlanders et le 13° Royal Scots pour la 45° vont pourtant obtenir d’excellents résultats.

A la 45° brigade, malgré la tempête offrant des conditions peu propices à une avancée, le 13° Royal Scots entame le nettoyage du bourg de Blangy. Immédiatemmnet ils se heurtent à une résistance farouche et déterminée du 10° régiment de Grenadiers et doivent avoir recours à une mine placée sous un point fortifié de la première ligne ennemie pour désorganiser les défenseurs et les submerger. La charge est nettement supérieure à la puissance nécessaire, l’explosion est énorme et projette de nombreux débris aux alentours et sur les « Scots », ralentissant et génant la progression de l’assaut. Il est 08H45 quand Blangy tombe finalement aux mains des écossais avec deux heures et quarante cinq minutes de retard sur l’horaire prévu et un maigre bilan de seulement 38 prisonniers.
Le 11° Argyll et Sutherland Highlanders a lui aussi entamé sa progression avec les compagnies A et B.
Elle est relativement aisée et seulement ralentie à hauteur du bois de Blangy par des tireurs d’élite embusqués. Ceux-ci abattent notamment un chef de section, le 2nd Lt Alan Hill WHYTE . A la fin de la journée on dénombre seulement tois officiers tués et cinq autres blessés dans le bataillon. Les résultas sont plus mitigés pour le 9° Black Watch. Bloqués à découvert devant le « railway triangle », ils ne parviennent pas à pénétrer les défenses ennemies. A 11H30, devant une situation qui menace de devenir rapidement critique, Le Général McCRAKEN, commandant la division, fait exécuter un bombardement de la partie Est de la position, encore fortement tenue par une unité très bien organisée.
Cette initiative permet au Black Watch de reprendre sa progression, ils parviennent enfin à prendre pieds dans la position où une partie de la garnison se rend. Mais une vive résistance au sud de la position bloque l’avancée.
Le tank « lusitania », en attente sur sa position de départ située entre le quartier Saint Sauveur et la voie ferrée, parvient enfin en renfort et entre aussitôt en action. Il fait taire les mitrailleuses qui clouent au sol les assaillants par ses tirs précis et son impact psychologique contribue grandement à la redition des fortifications. Remontant la voie ferrée, il se dirige ensuite vers le village de Feuchy et s’oppose encore à l’ennemi jusqu’à se qu’il se trouve à cour de munitions. Il est alors abandonné par son équipage et sera détruit un peu plus tard par un tir de barrage allié.
A quatorze heures trente, les écossais ont atteint le remblai de la voie ferrée Arras-Lens et s’en emparent malgré une vive résistance. Dans la planification britannique, il était prévu, une fois cet objectif de la « blue line » atteints, que les soldats marquent un temps d’arrêt de quatre heures afin de se réorganiser, d’évacuer vers l’arrière les blessés et les prisonniers puis eventuellement de se restaurer. Mais ceci était prévu au cas où cette ligne soit aux mains des bataillons d’assaut dans les horaires impartis, soit à 08H15. Hors le dernier point fut atteint avec plus de 6 heures et quinze minutes de retard ! Les ordres furent immédiatemment modifiés et les écossais durent très rapidement repartir à l’assaut pour espérer atteindre la troisième ligne « brown line » et s’emparer du village de Feuchy avant la tombée de la nuit. Les écossais progressent entre la voie ferrée Arras-Lille et la « Feuchy Lane ne rencontrant cette fois-ci qu’une légère resistance ennemie. Finalement, la « brown line » est enlevée au sud de la Scarpe à 16H30, ramenant le retard total à environ trois heures. Les troupes épuisées dévalent pourtant dans « Battery Valley » au sud de Feuchy, épaulées par les troupes de la 12° Eastern division, qui viennent de se rendre maître de « observation ridge ».
Les deux unités surprennent alors de nombreuses positions d’artillerie, capturent de concert les pièces en anéantissent les servants au cours d’une charge endiablée à la baïonnette, digne de l’époque napoléonienne.
Les écossais capturent six canons tandis que les hommes de la 12° division retournent leurs pièces capturées pour tirer immédiatement sur l’ennemi en déroute ! La percée de la 15° division s’achève à cet endroit, les hommes fourbus se déploient alors et laissent poursuivre l’avance par les troupes fraîches de la 37° division qui montent en ligne en traversant le périmètre chèrement conquis par les écossais. La 63° brigade arrivant d’Arras est lancée dans la brêche et s’empare alors sans combattre de la côte 108 « Orange Hill » qui offre de bonne vues sur la vallée et le village de Monchy le Preux. Une unité de cavalerie, le Northamptonshire Yeomanry est alors lancée en reconnaissance à partir du village de Feuchy. Elle atteint rapidement le carrefour routier au sud de la Scarpe, en lisière de Fampoux et charge une position d’artillerie ennemie, capturant six canons et mettant hors de combats quelques snipers. Elle parvient ensuite sans grand mal à établir des contacts avec des unités du XVII° Corps qui opèrent au nord de la Scarpe. La nuit surprend les britanniques sur la côte 108 et le temps devient réellement épouvantable, interdisant de pousser plus avant.

A la fin de cette longue journée de violents combats, menés avec acharnement dans des conditions très difficiles et par un froid glacial ; la division a fait 500 prisonniers et capturé également 40 pièces d’artillerie et de nombreuses mitrailleuses. Le 9 avril apparait comme une grande victoire pour l’armée britannique qui a pu opérer une percée de cinq kilomètres. Ce triomphe rejaillit également sur les troupes écossaises, très impliquées dans cette offensive et artisanes de grands exploits opérés en cette date. Mais le mauvais temps a ruiné les espoirs alliés de s’emparer de Monchy et de la « Green Line » dès le premier jour de l’offensive, mettant ainsi Cambrai à portée des alliés. La météo et les quelques heures de retard dans la progression ont permis aux allemands d’éviter le désastre. Après l’euphorie des succès initiaux, la violente réaction des troupes allemandes montre que l’ennemi est remis de sa surprise initiale et se reprend. Dans la nuit du 09 au 10, quatre bataillons sont dépêchés en catastrophe en renfort de la 11°division très éprouvée. Ils proviennent du secteur de Chérisy et appartiennent à la 220° Division, et vont s’installer de part et d’autre de la Scarpe avec pour mission d’interdir les débouchés sur les villages de Roeux et Pelves. Dès le matin, il apparait que la progression est partout ralentie. Sur les itinéraires d’accés au champ de bataille, maintenant battus régulièrement par l’artillerie allemande, on constate un engorgement dus à la lente avancée de nombreux convois ralentis par les intempéries et l’état délabré des routes. Les actions allemandes vont alors faire piétiner l’offensive pendant une série de coûteuses batailles et ne permettront aux britanniques de gagner que relativement peu de terrain comparé au premier jour. Le seul gain véritable sera la prise de la position dominante de Monchy le 11avril par les 12° et 37° division sans que toutefois le village ne puisse être sécurisé ni complétement investi. Ce même jour, 15ème division est de nouveau lancée à l’assaut, en pleine tempête de neige puis de nouveau le 23 avril contre les positions fortifiées de Monchy le Preux et Guémappe. Le 8°Seaforth, le 9° Black Watch et le 11° Argyll subissent de lourdes pertes pour des gains négligeables. Quand elle est relevée le 28 avril, la division n’est plus qu’à cinquante pour cent de ses effectifs initiaux. Le bilan des pertes de ces dix-neuf jours de combat est lourd : 6313 hommes tués, blessés et disparus. Le 11° Argyll a perdu son commandant, le Lieutenant-Colonel M. MacNEIL, décédé des suites d’une pneumonie dûe aux terribles conditions climatiques sous lesquelles s’était déroulé l’offensive. Le commandement est provisoirement confié au Major H. A. Duncan.


In Flander fields, été 1917

La division fut alors autorisée à passer au repos jusqu’à la mi-juin quand elle partit pour le secteur d’Ypres.
Là, après plusieurs périodes en ligne, la 15ème division écossaise fut une nouvelle fois concernée dans une offensive qui fut plus tard appelée « 3ème bataille d’Ypres ou Passchendaele ». Elle combattit alors à Pilckem Ridge, Langemarck et Zevencote. En septembre 1917, elle quitta Ypres et pris la direction du sud vers Arras, laissant derrière elle la boue, les bons camarades disparus et les amers combats du saillant. Le commandant en chef de la 5ème Armée leur fit parvenir ce message :
-« Le commandant de la 5ème Armée dit au revoir à la 15ème division avec grand regret. Sa réputation fut gagnée sur de nombreux champs de bataille, et ne fut jamais aussi grande qu’aujourd’hui. Je lui souhaite bonne fortune et de nombreux autres succès dans l’avenir. J’espère qu’elle reviendra parmi nous. »
Le Général Gough put mesurer l’effet de son message et la réponse fut explicite : (nous ne craignons pas le sang !).


L'offensive allemande de la dernière chance (mars-avril 1918)

La division resta dans le secteur d’Arras pendant l’hiver 1917-18 et se trouvait dans le secteur de Monchy lorsque fut lancée la contre-offensive allemande du 21 mars. Le terrain considérable repris par l’ennemi au sud d’Arras força la 15ème division à faire retraite et une attaque allemande sur ses positions fut repoussée le 24. Le 28 mars, une autre attaque tourna le flanc droit de la division et elle recula, combattant sur ce qui était appelé la ligne de l’Armée et les défenses d’Arras. L’attaque allemande fut finalement contenue mais elle coûta 5000 hommes pour huit jours de combat à la division. Le 11° Argyll perdit une nouvelle fois son chef de corps, décédé le 7 avril de blessures reçues le 28 mars. Le Lieutenant-colonel J. Mitchell (DSO) n’avait passé que quatre mois à la tête de son bataillon. Les combats qui fixèrent l’assaut allemand dans cette portion du front furent coûteux en vie humaines et nécessitèrent une restructuration des unités les plus durement touchées. C’est ainsi que le 11° Argyll disparu le 10 juin 1918, amalgamé avec l’ancien 8° Argyll en provenance de la 51° Highland division. Les officiers d’état-major sont envoyés à la 39° division qui entame l’instruction de troupes américaines fraîchement débarquées, d’autres sont mutés ou envoyés au dépôt de la division. Environ 400 hommes rescapés du défunt bataillon rejoingnent les rang du nouveau 8° bataillon territorial dont le commandement est confié au Lieutenant-colonel Gavin Laurrie Wilson, promu récemment le 13 mai. Dans la même période, le 9th Black watch est absorbé part le 4/5th Black Watch et le 6th Camerons absorbe le 7° Camerons.

La 15ème demeure encore un mois dans ce secteur périlleux du front, pendant lequel les pertes resteront sensibles. Dans la période s’étendant de la mi- mai à la fin du mois de juin notamment, un officier général, deux officiers supérieurs commandants de bataillons et un Lieutenant-colonel commandant d’unité de soutien trouveront la mort dans ce secteur. ( Brig. Gen. Alfred Forbes Lumsden (DSO), Commandant de la 46th Bde + 24.06.18 ; Lt. Col. Michael Frederic Beauchamp Dennis (DSO), chef de corps du 7/8th Bn. King’s Own Scottish Borderers + 19.05.18 ; Lt. Col. Thomas Pelham Johnson (DSO) 15th Div. Train. Army Service Corps + 12.06.18).


Le "Big push" (août-novembre 1918)

En juillet, la division quitte l’Artois et reçoit l’ordre de faire mouvement vers la Marne avec trois autres divisions, dont la 51ème Highlands. Le 23 juillet, la 15ème division participe à la première d’une série de batailles conçues et soutenues par les formations françaises et américaines présentes dans ce secteur. En août, elle revint dans la région d’Arras, et le 21 partit pour Loos, théâtre du premier engagement de la division. Les positions britanniques à Loos avaient été améliorées, depuis le dernier séjour des écossais et le village était maintenant considéré comme localité défendue. Les idées allemandes avaient été exploitées. On pouvait s’y déplacer dans des tunnels dans lesquelles des cuisines souterraines, des hôpitaux et des dortoirs étaient éclairés par l’électricité. La totalité de ce système faisait un contraste total avec les fossés encombrés ou s’entassaient les hommes de la division, luttant sous le feu pour prendre d’assaut le tranchées de septembre 1915 !


Au début d’octobre, les allemands devant les positions de Loos commencèrent à faire retraite. Une course poursuite fut alors engagée dans laquelle les unités de la 15ème prirent part, harcelant l’ennemi qui traversait la rivière Scheldt et atteignirent les positions au sud de Ath lorsque le cessez le feu intervint le 11 novembre 1918.


C’était la fin pour la 15ème division écossaise, la démobilisation survint en décembre, la division diminua avec la dissolution de ses unités et fut cantonnée à des missions de surveillance. Les combats avaient enfin cessés, mais chaque jour la longue liste des blessés de l’unité s’étiolait, car bon nombre de scots sucombèrent encore de leurs blessures. Ainsi le 8° Argyll, n’ayant pas rompu avec sinistre tradition issu du 11° Argyll perdit encore son chef de corps. Le 16 février 1919, le Lieutenant-colonel G.L. Wilson s’éteignait à l’hôpital d’Etaples des suites d’une bronco-pneumonie contractée pendant les derniers jours du conflit, il était agé de vingt-quatre ans.
Le 27 juin 1919, la dissolution de l’unité fut prononcée et la 15° écossaise entrait dans l’histoire, laissant derrière elle une longue liste de « battle honours » qui commença à Loos pour se terminer avec l’avance de la victoire. Ecrite par le courage, le sang et les larmes de ses hommes elle aura coûté 45542 tués, blessés et disparus dans l’acquisition d’une gloire qui elle, demeurera immortelle.

Composition de la division en septembre 1915.

44th Brigade
9th Black Watch
8th Seaforth Highlanders
10th Gordon Highlanders
7th Queen’s Own Cameron Highlanders

45th Brigade
13th Royal Scots
7th Royal Scots Fusiliers
6th Queen’s Own Cameron Highlanders
11th Argyll and Sutherland Highlanders

46th Brigade
7th King’s Own Scottish Borderers
8th King’s Own Scottish Borderers
10th The Cameronians (Scottish Rifles)
12th Highland Light Infantry

Toupes divisionnaires
9th Gordon Highlanders (pioneer)
11th Motor Machine Gun Battery

Troupes montées
B Sqn, the Westmorland & Cumberland Yeomanry

Artillerie
70th et 71st Brigade Royal Field Artilley

Génie
73th Field Company Royal Engineers
91st Field Company, R.E

Service Médical
45th Field Ambulance, Royal Army Medical Corp
46th Field Ambulance, R.A.M.C
47th Field Ambulance, R.A.M.C
32nd Sanitary Section

Services
15th Divisional Motor Ambulance Workshop


Composition de la division en avril 1917.

44th Brigade
Brig. Gen. MARSHALL
9th Black Watch
8th Seaforth Highlanders
8/10th Gordon Highlanders
7th Queen’s Own Cameron Highlanders
44th Machine Gun Company
44th Trench Mortar Battery

45th Brigade
Brig. Gen. ALLGOOD
13th Royal Scots
6/7th Royal Scots Fusiliers
6th Queen’s Own Cameron Highlanders
11th Argyll and Sutherland Highlanders Lt. Col. MacNEIL M.
45th Machine Gun Company
45th Trench Mortar Battery

46th Brigade
Brig. Gen. LUMSDEN Alfred Forbes
7/8th King’s Own Scottish Borderers Lt. Col . DENNIS M.F.B.
10th The Cameronians (Scottish Rifles)
10/11th Highland Light Infantry
12th Highland Light Infantry
46th Machine Gun Company
46th Trench Mortar Battery

Troupes divisionnaires
9th Bn, the Gordon Highlanders (Pioneer)
225th Machine Gun Company

Troupes montées
15th Divisional Cyclist Company, Army Cyclist Corps

Artillerie
70th Brigade, Royal Field Artillery
71st Brigade, RFA
63rd (Howitzer) Brigade, RFA
15th Divisional Ammunition Column RFA
V.15 Heavy Trench Mortar Battery RFA
X.15, Y.15 et Z.15 Medium Mortar Batteries RFA

Génie
73rd Field Company, Royal Engineer
74th Field Company, R.E
91st Field Company, R.E
15th Divisional Signals Company

Service Médical
45th Field Ambulance, Royal Army Medical corps
46th Field Ambulance, R.A.M.C
47th Field Ambulance, R.A.M.C


Services
15th Div. Train. Army Service Corps Lt. Col . JOHNSON T.P.
138th, 139th, 140th et 141th Companies
27th Mobile Veterinary Section AVC
216th Divisional Employment Company

 

55° (West Lancashire ) Infantry Div. Territorial 1st Line


Quand le premier conflit mondial éclate, en août 1914, la 55° Division territoriale effectue ses manœuvres annuelles. Ses douze bataillons, provenant d’Ulverstone, Lancaster, Preston, Bolton, Liverpool ou encore de Bootle, Warrington et St. Helens rejoignent alors leurs quartier-généraux à lancaster ou à Liverpool et se préparent à être mobilisés.
Entre novembre 1914 et avril 1915, la 55° Division n’existe guère plus en tant que telle, car la grande unité reçoit pour mission principale de disperser son infanterie au profit des renforts de la Force Expéditionnaire Britannique en France.
Huit bataillons partent ainsi pour la France et sont parmi les premiers territoriaux à combattre aux côtés des « régulars ». Une brigade remplaçe également d’autres bataillons territoriaux de la Highland division, partis pour le front ouest.


En novembre 1915, l’ordre est donné de rassembler la division sur le sol français et les contingents d’infanterie et d’artillerie dispersés sont de nouveau endivisionnés.
Début décembre, les 1/4th Royal Lancaster Regt, 1/4th Loyal North Lancaster Regt, 1/8th Liverpool Regt, 2/5th Lancashire Fusiliers qui formaient jusqu’alors la 154ème brigade de la 51ème Highland Division, rejoignent la West Lancashire pour former la 164ème brigade de la division.

1916 en Artois

Le 29 janvier 1916, la division, de nouveau complète, apprend qu’elle est désignée pour servir en Artois.
Elle est en fait prévue pour relever la 88° Division Territoriale française dans le secteur Sud d’Arras, de Wailly à Brétencourt. Le 16 février, les opérations de relève sont terminées et la division commence aussitôt à faire sentir sa présence à l’ennemi. Les consignes du général Jewdine sont claires : harasser l’ennemi autant que possible, le tenir en état d’alerte permanente, saisir toute opportunité de lui infliger des pertes. La fraîcheur et le mordant des jeunes unités de la division permettent bientôt d’appliquer ces méthodes à la lettre et l’ennemi ne tarde pas à faire connaissance avec les « Tommies » du Lancashire de la 55° Division. Jusqu’à sa relève le 25 juillet par la 11° Northern Division, se succèderont une série de combats de tranchées et de fréquents raids en force qui mettront en évidence la combativité et le courage des britanniques. Ainsi le 17 avril 1916, l'unité participe à un raid de grande envergure mené par le 1/8th (Irish) Bn et le King's (Liverpool),durant lequel le 2nd Lt E. F. Baxter devient le premier soldat de la division à se voir attribuer la Victoria Cross. La West Lancashire Division est ensuite dirigée vers le front de la Somme où la bataille atteint sa phase cruciale. Pendant cette période calme en Artois, la division perd 63 et 1047 hommes, tués, blessés ou disparus. Relevéepar la 11th (Northern) Division le 25 Juillet 1916, la 55th Div fait mouvement vers Guillemont.

Capt Noel Godfrey Chavasse (DR)





Capt Noel Godfrey Chavasse, Royal Army Medical Corps, attaché au 1/10th King's (Liverpool Regiment). Un des trois seuls soldats britanniques à avoir été décoré par deux fois de la Victoria Cross (Guillemont et Wieltje, à titre posthume) et le seul a l'avoir gagnée par deux fois lors du premier conflit mondial. Son corps repose à Brandhoek New Military Cemetery. Sa pierre tombale est unique puisqu'elle porte deux emblèmes de la Victoria cross.

 




La Somme et les Flandres

Après un été effroyable, passer à mener des attaques au bilan meurtrier (Guillemont, Ginchy, Flers-Coucelette, Morval), la division est enfin relevée le 28 septembre par la 41st Infantry Div. L’unité maintenant parfaitement aguerrie, est considérée comme une des meilleures divisions de la B.E.F. Elle part se reposer dans le secteur de Buire et de Ribemont. Elle fait ensuite mouvement vers les Flandres où elle relevée la 29th Inf Div dans le sallaint d'Ypres en octobre 1916. Elle séjournera sur cette partie du front pratiquement un an, dans le secteur de Wieltje à Railway Wood.


1917, les Flandres et Cambrai

La première partie de l'année 1917 n'est pas de toute tranquilité pour les hommes de la 55th Div. Constamment pris sous le feu de l'artillerie allemande, ils seront même pendant quelques temps encerclés sur trois côté mais feront échouer toute tentative ennemie pour les déloger. L'été arrivant, la division participe à l'attaque contre Pilkem Ridge (30/07 au 04/08/17) où elle subit de lourdes pertes (168 officiers et 3384 hommes tués, blessés ou disparus). Elle est pourtant de nouveau en ligne dès septembre et prend part à l'assaut de la route de Menin (20 au 23/09) où elle perdra encore 127 officiers et 2603 soldats. Elle est relevée du secteur le 23 septembre par la 39th Inf Div et fait mouvement vers le secteur de Cambrai où un engagement se prépare.
Elle prend position entre le bois de Honnecourt sur Escaut et L'empire-Ronssoy, où elle reçoit le choc de la contre-attaque allemande, le 30 novembre 1917. Mais les hommes sont exténués par des mois d'affrontement et craquent. les allemands font des centaines de prisonniers. Pas un seul homme du 1/5th Bn South Lancashire ne peut se replier dans les lignes. Une commission d'enquête est menée afin de déterminer pourquoi une division de cette valeur a été aussi rapidement désorganisée. Les hommes sont envoyés à Bomy, près de Fruges où ils suivent un entrainement intensif.
Même après le sérieux revers subi lors de la bataille de Cambrai en novembre et décembre 1917 et alors que le haut commandement britannique cherche des responsables au désastre, la combativité de la division n'est pas mise en doute. Pendant cette période où elle appartient au VII° Corps du généarl Snow, elle repousse tout les assauts lancés contre le secteur de Vendhuille. Cette réputation, jamais usurpée va atteindre son apogée lors des combats deséspérés de la Lys, devant Givenchy-Festubert en avril 1918.


La contre-offensive allemande d'avril 1918

Placée dans un secteur jugé calme du front, afin de se remettre en condition suite aux terribles souffrances subies sur la Somme, devant Ypres et à Cambrai ; la division occupe la région qui s’étend du Canal de La Bassée au village de Richebourg-l’Avoué et opère sa jonction avec le contingent portugais. Le 9 avril 1918, les allemands lancent une attaque dans la partie Sud du secteur britannique. Très vite, le front cède et les portugais sont contraints de se replier. Isolée, la 55th Division résiste : six compagnies en ligne font face à trois régiments de la 4ème Ersatz Division. Bientôt deux bataillons en réserve à Givenchy et Festubert sont engagés ainsi qu’un bataillon en réserve divisionnaire situé au Préol. Pendant six jours, ces hommes vont tenir le secteur qui forme un verrou orienté Nord-Est et enraye la progression ennemie. Ils causent d’énormes pertes à l’assaillant et parviennent même à faire un millier de prisonniers. Le 11 avril au matin, les allemands parviennent pourtant à prendre pied dans Givenchy et à tenir une partie de la localité. Mais dès le lendemain il en sont rejetés après de violents combats à la baïonnette et au corps à corps. Enfin le 13, après un terrible bombardement sur les positions de la division, dans le secteur du Gore-Lawe Canal, les allemands tentent une ultime percée. Ils sont à nouveau repoussés avec de lourdes pertes. La 55th Division, quoique éprouvée n’a pas failli à sa réputation ! Pendant cette bataille, elle fut plus que jamais fidèle à sa devise : qui porte la rose du Lancaster gagne ou meurt…


Soldat de la 55th Div gazés le 10 avril 1918, secteur de Givenchy (DR)


Lorsque l’armistice vint enfin mettre un terme à 51 mois d’horreur et de désolation, la division se trouve dans la région de Ath, sur la ligne Thoricourt-Bassilly. Transférée à la 5th Army dès le 21 novembre, elle termine son périple sur le continent en participant à la grande parade de la victoire à Bruxelles, le 26 janvier 1919. L’insigne divisionnaire, la rose rouge de Lancaster, fut porté par chaque homme sur les manches de l’uniforme. Des « battle patchs » permettant de repérer de loin brigades et unités sur le champ de bataille, étaient également cousus sur le dos, juste sous le col.


Carte du secteur de Givenchy (DR)

Composition de la division au 01/09/17

Officier commandant : Major-General H.S. Jeudwine

164th brigade
1/4th King’s Own Royal Lancaster Regiment
1/4th Loyal North Lancashire Regiment
1/8th King’s Liverpool Regiment
2/5th Lancashire Fusiliers
164th Company. Machine Gun Corps
164th Trench Mortar Battery

165th brigade
1/5th King’s Liverpool Regiment
1/6th King’s Liverpool Regiment
1/7th King’s Liverpool Regiment
1/9th King’s Liverpool Regiment
165th Company. Machine Gun Corps
165th Trench Mortar Battery

166th brigade
1/5th King’s Own Royal Lancaster Regiment
1/5th Loyal North Lancashire Regiment
1/5th South Lancashire Regiment
1/10th King’s Liverpool Regiment
166e Company. Machine Gun Corps
166th Trench Mortar Battery

Troupes divisionnaires
1/4th South Lancashire Regiment (pioneers)
196th Machine Gun Company
55th Battalion MGC

Troupes montées
A Sqn, the North Irish Horse

Artillerie
275th (1st West Lancs) Brigade, Royal Field Artillery
276th (2nd West Lancs) Brigade, RFA
277th (3rd West Lancs) Brigade, RFA
278th (4th West Lancs) Howitzer Brigade, RFA
1st Lancashire) Heavy Battery, Royal Garrison Artillery

X.55, Y.55 et Z.55 Medium Mortar Batteries
V 55th Heavy Trench Mortar Battery
55e Divisional Amunition Column. Royal Field Artillery

Génie
419th (1st West Lancs) Field Company, Royal Engineer
422nd (2/1st West Lancs) Field Company, R.E.
423rd (2/2nd West Lancs) Field Company, R.E.
55th Divisional Signals Company

Service médical
Royal Army Medical Corps
3rd West Lancs Field Ambulance, Royal Army Medical Corps
2/1st West Lancs Field Ambulance, R.A.M.C
2/1st Wessex Field Ambulance, R.A.M.C

Services
55th Divisional Train Army Service Cops (95th, 96th, 97th et 98th coys)
1st West Lancs Mobile Veterinary Section Army Veterinary Corps
55th Divisional Ambulance Workshop
246th Divisional Employment Company

 

9° (Scottish)Infantry Division. New Army

Création de la première division K 1.

La 9° division d’infanterie écossaise est la première unité formée pour la « New Army » de Lord Kitchener, suite à la décision du commandement militaire n° 304 du 21 août 1914. Celle-ci autorise la levée de six nouvelles divisions d’infanterie. Cette nouvelle Armée de 100 000 volontaires, surnommée « K1 » est destinée à renforcer les divisions régulières, étrillées lors des combats d'août et septembre 1914. Le 8th Black Watch est la première unité à rejoindre le camp d'Aldershot, le 21 août 1914. La division à peine formée débute son entraînement dès septembre dans les camps de Salisbury et de Bordon et est déclarée apte au combat au début de 1915.

Les premiers éléments rejoignent la France le 8 mai 1915, à peine huit mois après la naissance de la division, Elle se compose alors de trois brigades qui sont les 26th (highland), 27th et 28th Brigades. La 9th Scottish se regroupe et s’installe le 15 mai à St Omer. Elle y subit une ultime période instruction sous la tutelle de la 6th (regular) Division, en vue de son engagement futur.

Le 1er juillet, elle relève la 7th (regular) Division dans les tranchées de Festubert. Pendant six semaines, elle va effectuer des missions de patrouilles dans le secteur, subissant les tirs d'artillerie ennemis. Pendant ce séjour, les écossais sont passés en revue par Lord Kitchener. Le 2 septembre, la division occupe une portion du front près de Vermelles et se prépare à son premier engagement, prévu pour la fin du mois. Une grande attaque franco-britannique dans le nord de l'Artois a pour but de mobiliser une grande partie des réserves allemandes et permettre aux russes, malmenés sur leur front de se dégager. Les britanniques vont attaquer devant Loos et la protection de leur flanc nord est confiée à la 9th Scottish.


Loos, la terrible épreuve du feu (25-26 septembre 1915).

Le Major Général, Thesiger, tué à Loos, 25/09/15 (DR)
Le 25 septembre à 5H50, après quatre jours de préparations d'artillerie, les anglais se servent de gaz de combat et ouvrent 1200 cylindres de chlorine. L'assaut est donné quarante minutes plus tard, et 4 bataillons de la 9th Scottish Division quittent leurs tranchées et s'avancent sur trois échelons. Il s'agit du 10th Highland Light Infantry, du 6th King's Own Scottish Borderers, du 5th Bn Cameron Highlanders et du 7th Bn Seaforth Highlanders. Malgré la violence des bombardements, les réseaux de barbelés ennemis sont restés intacts sur la gauche du dispositif et arrêtent immédiatement la progression .Un feu intense et meurtrier s'abat sur les bataillons d'assaut ainsi qu'un barrage d'appui britannique trop court qui provoque d'énormes pertes dans les rangs de la 26th Brigade. Elle perd rapidement deux tiers de ses effectifs. Sur l'aile droite, le 7th Seaforth atteint son objectif et parvient à rompre les lignes ennemies en s'emparant de point fortifié nommé "Hohenzollern Redoubt".

Le 5th Cameron Highlanders connaît également un terrible baptême du feu. Il réussit à atteindre également son objectif mais il ne lui reste que 2 officiers et 70 hommes valides sur les 820 qui ont franchi le parapet de la tranchée. Les bataillons en soutien des 26th et 27th Brigades parviennent malgré de nombreuses pertes à rejoindre les positions fraîchement conquises. Les écossais s'installent en fortifiant partout leurs positions et s'y maintiennent malgré la violence des bombardements allemands et plusieurs contre-attaques. Dans la nuit du 25, la 9th Scottish Division reçoit l'ordre de céder ses positions à la 24th Division. Cette unité est une K3, peu aguerrie, avec à peine quatre semaines de présence en France et n'ayant jamais vu le front auparavant. Cette erreur de commandement permet aux contre attaques allemandes d'aboutir et de reprendre la plus grande partie du terrain gagné par les écossais, malgré les efforts entrepris par certains de leurs bataillons agissant en support de la 24th division. Lors de ces combats meurtriers, la division perd son commandant, le Major Général G.H. Thesiger et la première Victoria Cross de la division est décernée au corporal James Pollock pour son comportement héroïque dans la défense de "Hohenzollern Redoubt". Ce premier engagement coûte 190 officiers et 5857 hommes à la 9th Scottish division, mais le moral de la troupe reste inébranlable car les écossais ont enfin pu affronter les allemands et les ont défaits. L'insuffisance de munitions et d'équipements, les gazs, l'inefficacité des tirs des mortiers et de l'artillerie et surtout, l'inexpérience des divisions de la "New Army" furent les principales défaillances constatées lors de la bataille de Loos. Cette dernière constatation ne put malgré tout être appliquée à la 9th Scottish Division, félicitée en des termes élogieux par son commandant de Corps et dont la bravoure et l’esprit de sacrifice fut officieusement reconnue par ceux qui avait été témoins de la bataille.


Hiver 1915 dans les Flandres.

A l'issue des combats d'Artois, la division, commandée à présent par le Major Général W.T. FURSE, fait mouvement vers Ypres pour se remettre en condition et réparer les dommages subis à Loos. Huit nouveaux commandants de bataillons lui sont affectés pour remplacer ceux tombés pendant les premiers combats et les renforts parviennent rapidement.
La division s'installe alors dans le terrain bouleversé mais calme du saillant où elle ne subit qu'une attaque au gaz le 20 décembre 1915, alors qu'elle s'apprête à quitter la région. Suite au séjour dans les Flandres la 27th Brigade est renforcée temporairement du 1/5th Bn Loyal North Lancashire Regt, pour une durée d’un mois.

Winston CHURCHILL chez les Scots.

Après une période de repos, la division reprend l'entraînement durant. Elle voit bientôt arriver Winston Churchill qui prend le commandement du 6th Royal Scots Fusiliers. Le premier Lord de l'amirauté était le principal architecte de l'invasion de Gallipoli par les alliés. Lorsqu'il constate que son plan a échoué, il donne sa démission et demande un commandement sur le front. Il y restera jusqu'en mai 1916. En janvier 1916, la 9th Scottish est de retour aux tranchées, cette fois dans le secteur du bois de Ploegsteert (Plugstreet wood), au sud d'Ypres. Le secteur est plutôt calme et permet une restructuration de l'artillerie divisionnaire ainsi qu'un redéploiement des batteries de mortiers. L'infanterie subit un bouleversement total avec l'attribution de 4 de ses bataillons à la 15th Scottish Division, la dissolution de sa 28ème brigade et remplacée par une brigade sud-africaine. Divers autres changements comme le départ de l’unité cycliste (9th Div. Cyclist Coy) et de la cavalerie divisionnaire (B. Squadron Royal Glasgow Yeomanry) complètent cette profonde restructuration.


Printemps 1916 : Intégration de la Brigade sud-africaine.

En 1915, répondant à l’effort de guerre de l’empire britannique, l’Afrique du sud propose au gouvernement anglais par l’intermédiaire du général Botha, l’envoi d’un corps expéditionnaire. Celui-ci est de taille réduite en raison des besoins opérationnels du front africain et de la présence toujours hostile des allemands sur ce continent. Le contingent, partiellement équipé ne pourra, en raison la faiblesse de se moyens et de ses effectifs, former une division autonome, comme l’ont fait auparavant les canadiens, les australiens et les néo-zélandais. Il est donc directement intégré dans l’ordre de bataille des divisions britanniques. L’artillerie sud-africaine est dissoute au profit d’unités d’artillerie anglaises quant à l’infanterie, majoritairement composé de colons blancs, bien souvent originaires d’écosse, elle parvient à former une brigade, bientôt versée à la 16th Irish Division, à la mi-décembre 1915.


Alors qu’elle se prépare à être engagée en France, la brigade sud-africaine reçoit ordre le 30 décembre, d’embarquer à Davenport avec pour destination Alexandrie! Elle combat alors en Egypte pendant trois mois, puis embarque de nouveau à compter du 13 avril 1916. Elle atteint le port de Marseille six jours plus tard où elle séjourne en camp de transit. Alors que l’unité reçoit l’ordre de faire mouvement vers le Nord de la France, le 4th South African Infantry et une partie du 1st Regiment sont mis en quarantaine. Le 23 avril, la brigade sud-africaine se déploie dans les Flandres, dans la région de Steenwerk et son quartier général s’installe à Bailleul.


Le 11 mai, la brigade est enfin rejointe par les derniers éléments en provenance de Marseille. Elle est affectée le même jour à la 9th Scottish Division, au repos et en pleine réorganisation, suite à son séjour au bois de Plogsteert.
Les dernières unités comme la compagnie de mortier de tranchée rejoindront aux alentours du 13 juin. La Brigade sud-africaine prend ainsi la place de la 28th Brigade dont les unités sont ventilées à la 15th Scottish Division.
Les sud-africains resteront dans cette division jusqu’à leur affectation au profit de la 66th (East Lancashire) Division, le 23 septembre 1918.


Les sud africains traverse Marseille avec leur traditionnel "Springbok" (DR)


Composition de la Brigade sud-africaine au 11/05/16.

Effectif théorique: 160 officiers, 5648 sous-officiers et hommes du rang.
Officier commandant la brigade : Brigadier-General Sir Henry Timson Lukin
Officier supérieur d’état-major : Lieutnant-Colonel G.Helbert
Capitaine d’état-major : Captain A.L. Pepper
Médecin principal : Lieutnant-Colonel P.G. Stocks

1st South African Infantry Regiment (Lieutnant-Colonel F.S. Dawson)
2nd South African Infantry Regiment (Lieutnant-Colonel W.E.C.Tanner)
3rd South African Infantry Regiment (Lieutnant-Colonel E.F.Thackeray)
4th South African Scottish Infantry Regiment (Lieutnant-Colonel F.A. Jones)
28th Company. South African Machine Gun Corps (Captains J. Patterson et R. Deane)
South African Light Trench Mortar Battery (Lieutnant Phillips)
64th Field Company. Royal Engineers

La bataille de la Somme (juillet à septembre 1916).

Le 1er mai, la division au grand complet fait mouvement vers le Sud afin de rejoindre le front de la Somme où se prépare une grande offensive alliée.
Le 1er juillet, sur trente kilomètres de front, 14 divisions britanniques et 3 divisions françaises se lancent à l'attaque. Dans le secteur anglais, l’offensive est endiguée avec les pertes les plus élevées qu'ait jamais subi la Grande Bretagne. Dans la partie Sud du front, quelques succés locaux sont enregistrés, au point de jonction des lignes anglaises et françaises. C'est à cette charnière que la 9th Scottish Division va relever la 30th , le 3 juillet devant Montauban. Les sud-africains doivent s’emparer de Bernafay qui tombe le 4 juillet. Mais le 11, le Lieutenant-Colonel Jones, commandant le 4th South African Infantry est tué au combat. Il est remplacé par le Lieutenant-Colonel D.M. Mac Leod. La 27th Brigade part immédiatement à l'attaque du bois de Bernafay et elle s'empare d’un bond de son objectif, en ne perdant que 6 hommes. Elle capture 17 allemands, 3 canons et 3 mitrailleuses.
Le 14 juillet, la division est engagée dans la bataille de la crête de Bazentin. Les objectifs qu'elle doit atteindre sont les positions allemandes à Longueval, le bois de Delville (Delville wood) et la ferme Waterlot. Les brigades partent à l'attaque à 3h25 du matin. La 26th Brigade (8th Black Watch, 10th Argyll) sur la droite et la 27th Brigade (9th, 11th Royal Scots) sur la gauche. En suivant la progression des tirs de barrage, les bataillons à droite du dispositif viennent à bout de toute opposition, mais ceux situés à gauche sont stoppés par le feu ennemi avant que le second objectif ne soit atteint. La réaction allemande se fait alors très vive et stoppe la progression. Il s’ensuit une série de combats qui empêche les unités d'avancer vers leurs objectifs.

A 6h15, le 15 juillet, la brigade sud africaine s'avance derrière un tir de barrage et s'empare de la presque totalité de Delville Wood, excepté la partie nord-ouest. Les Scots et les sud-africains combattent alors pendant six jours et cinq nuits, résistant avec un incroyable acharnement, les sud-africains tiennent le point névralgique le plus difficile de tout le front britannique. Pourtant le 18, l'ennemi contre-attaque et reprend et reprend une partie du bois et de Longueval. Ce même jour le private W. Faulds, du 1st South African Infantry, gagne la victoria Cross pour avoir secouru un officier blessé sous le feu. Au prix d’un immense sacrifice, la brigade sud-africaine défend encore pendant deux longues journées ce saillant pris en permanence sous un terrible triple feu croisé mais elle finit par se rendre maître du bois et en chasse l’ennemi. Bien supérieure en nombre, les meilleures troupes allemandes ont tenté d’investir et de tenir la position, mais en vain. Le bilan des combats est terrible : sur les 121 officiers et 3032 hommes que compte la brigade, il ne reste lors de la relève, le 20 juillet que 750 survivants. Le 1° régiment a perdu 558 hommes, le 2° régiment compte 482 tués, quant au 3° régiment il dénombre 771 morts dans ses rangs et le 4° régiment déplore 509 tués.

La division est relevée entre le 19 juillet et la brigade sud-africaine le 23. Depuis le début de son engagement, la 9th Scottish a perdu 314 officiers et 7303 hommes. Le bois n’est définitivement acquis aux britanniques que le 25 août après plus d’un mois de combats acharnés. La division s'est maintenue sur toutes ses positions, essuyant de nombreuses pertes mais elle a acquis pendant cette période la réputation d'une des meilleures unités combattantes en France. Le sacrifice des sud-africains fut unanimement salué en grande Bretagne, certains classèrent même cette l’action de Delville Wood parmi les plus hauts faits d'armes de l'armée britannique.

L’offensive britannique en Artois, Pâques 1917.

Aprés la Somme, les bataillons sont mis au repos, reçoivent de nouveaux équipements et des petits détachements de renfort. Les écossais remontent en ligne en Artois, devant la crête de Vimy, mais ils doivent retourner sur le front de la Somme le 25 septembre. La bataille fait rage et nécessite de prompts renforts. Au début du mois d'octobre, la division combat sur les crêtes du Transloy, lors d’opérations autour de la butte de Warlencourt, une sinistre colline de craie dominant la route de Albert à Bapaume. Cette position et ses alentours ont été puissamment fortifiés par les allemands. La bataille se déroule par un temps atroce, dans un bourbier indescriptible rendant tout mouvement impossible. Quelques petits gains de terrains sont néanmoins obtenus, grâce au grand esprit de sacrifice des écossais. Cependant, la butte de Warlencourt demeura la moins glorieuse des batailles livrées par la division. La butte reste imprenable et résiste à toutes les tentatives de capture des britanniques.

La 9th Scottish quitte le champ de bataille de la Somme en novembre et le mois suivant, remonte par le sud de l'Artois afin de rejoindre les lignes devant Arras. Le 2 décembre, le général Lukin quitte le commandement de sa redoutable South African Brigade et prend officiellement la tête de la 9° Scottish Division. La brigade quant à elle est reprise par un homme connu de tous : Fred Stewart Dawson, ancien chef de corps du 1st South African Infantry, promu récemment général de brigade. Le commandement du 1° régiment revient quant à lui au Lieutnant-Colonel F.H. Heal. En repos dans le secteur au nord d’Arras, la division se prépare alors à un nouvel et terrible engagement pour avril, ce sera la première bataille de la Scarpe.

Il fait très froid ce dimanche de Pâques du 9 avril 1917 et une tempête de neige fondue s'abat avec violence sur la région. Malgré des conditions météorologiques peu propices, l'artillerie britannique déclenche un feu d'enfer à 05h30 du matin. Ce bombardement précède la montée en ligne de dix divisions d'infanterie qui doivent attaquer sur un front de vingt kilomètres. L’objectif est de mettre hors de portée de tirs d’artillerie la ville d'Arras qui est assiégée depuis octobre 1914. L’attaque doit faire également diversion afin de détourner des troupes allemandes sur le Chemin des Dames où le général Nivelle lancera une puissante offensive quelques jours plus tard.

Monument de la 9th Scottish, Point du jour, Athies les Arras (DR)

Trois divisions écossaises flanquées deux divisions anglaises (dont une comptant une brigade écossaise), occupent le centre du dispositif et progressent de concert des deux côté de la rivière Scarpe. La 9th Scottish part des faubourgs d'Arras, nettoie les foyers de résistance de Saint Laurent Blangy et longe la rive nord en direction d'Athies les Arras. La 51st Highland division et la 34th Northumbrian Division (avec sa brigade de Tyneside Scottish), partent des anciennes positions françaises dites du "Labyrinthe" au nord d'Ecurie-Roclincourt, avec comme objectif le village de Roeux et ses usines chimiques. La 34th Northumbrian doit également s'emparer de la position fortifiée du Point du Jour, située à environ 1500 mètres au nord du village d'Athies. Enfin au sud de la rivière, la 4th (regular) Division doit prendre Fampoux pendant que la 15th Scottish nettoie le village de Feuchy et marche en direction de Monchy le Preux. Cette attaque est un véritable triomphe britannique, acquis grâce à l'emploi complémentaire de l'artillerie, des mortiers, des chars et de l'aviation.

Les hommes ont également reçu un entraînement plus poussé, connaissent parfaitement chaque objectif, sont équipés de systèmes de communication améliorés et bénéficient d’un commandement nettement plus compétent. Avec panache, la 9th Scottish atteint tous ces objectifs capturant plus de 2000 allemands, 17 pièces d'artillerie, 24 mitrailleuses et 3 mortiers de tranchée.

Le même jour, les 4 divisions du Corps expéditionnaire canadien accomplissent un très haut fait d'armes, au nord de la Scarpe, en s'emparant de haute lutte de la crête de Vimy. Celle-ci domine le bassin minier et était réputée imprenable depuis Octobre 1914. Les jours suivant, la 9th Scottish combat pour la prise du village de Roeux, mais les allemands résistent farouchement et causent de nombreuses pertes à l’assaillant, notamment à la brigade sud-africaine. Elle participere aussi au combat pour "Greenland Hill", une butte située au nord de la voie ferrée, face au village de Plouvain. Cette position marquera la limite extrême de l'avance britannique devant Arras, en 1917.


Troisième bataille d'Ypres (septembre- octobre 1917).

Après un nouveau retour dans la Somme au mois de juin, la division quitte le secteur pour rejoindre Ypres et plonger dans la troisième bataille du saillant. Les britanniques veulent se rendre maîtres d'une série de crêtes fortifiées. La 9th Scottish doit s'efforcer de s'emparer d'une de ces crêtes, lors un assaut prévu le 20 Septembre, près de Frezenberg. Deux nouvelles Victoria Crosses sont gagnées lors de ces combats. L'une par le capitaine H. Reynolds du 12th Royal Scots et l'autre par le Lance Corporal H. Hewitt du 2th South African Infantry, unité qui fit preuve d'une grande bravoure lors de l’attaque contre des positions clés du complexe système défensif allemand, verrouillées par de fortes positions de mitrailleuses retranchées. La division garde tous les objectifs conquis et est relevée quatre jours plus tard. Elle est ensuite envoyée le 12 octobre à la conquête des abords du village de Passchendaele. Lancés à minuit, les bataillons écossais s'enlisent dans les terrains détrempés où une boue profonde et collante les ralentit, provocant la noyade des infortunés qui glissent dans les trous d'obus. La plupart des unités peuvent à peine parcourir une centaine de mètres avant d’être contraintes à creuser pour s'abriter. Elles sont relevées sans avoir pu progresser, au même endroit le 24 octobre.


Dernier séjour dans la Somme (mars-avril 1918).

La 9ème scottish quitte les Flandres en décembre pour venir en renfort dans le secteur de Cambrai, où les britanniques ont réussi à percer. En février 1918, la brigade sud-africaine est réorganisée et le 3rd R.S.A.I est dissous. La division reste dans la région et occupe les tranchées à Gouzeaucourt à l'est de Bapaume où elle est surprise par la grande offensive allemande, le 21 mars 1918. Elle méne des combats d’arrière-garde, durant lesquels une grande partie de la brigade sud-africaine, séparée de sa division est décimée en combattant jusqu'à ses dernières limites. Dans ces combats retardateurs, le premier régiment sud-africain perd son chef, le Lieutenant-Colonel Heal, tué le 24 mars près de Bouchavesnes-Bergen. Le 24 avril, les trois régiments sud-africains totalement anéantis sont regroupés en un régiment amalgamé sud-africain. Ils ne seront reformés en tant que régiments indépendants qu’en septembre 1918. Pendant cette période la 28th Brigade se verra renforcée du 2nd Bn, the Royal Scots Fusiliers et du 9th Bn, the Cameronians (Scottish Rifles).


Au 26 avril l'effectif de la division se trouve réduit à 1340 hommes, et deux jours plus tard, elle est retirée du front. Durant cette période, l'unité mène un formidable combat d'arrière-garde qui l'exténue mais elle obtient l'estime des alliés et même de l'adversaire. Grâce à leur farouche résistance, les hommes de la 9th Scottish Division gagnent les délais nécessaires à la mise sur pied d'un coup d'arrêt à l'avance allemande, et occasionnent de nombreuses pertes à l'ennemi. Le sacrifice des hommes de la division et de ceux de la 19ème a contribué grandement à préserver l'armée anglaise du désastre. En effet, en six jours de combats, les armées du Konprinz enfoncent la plupart des lignes britanniques, regagnent la plus grande partie du terrain reconquis lors de l'offensive anglaise d'avril-mai 1917, et menacent directement Amiens. Haig dira de ces soldats:
- "Les troupes engagées dans ce combat montrèrent une grande vaillance, les 19ème et 9ème divisions se sont superbement distinguées par leur résistance obstinée ».
Pourtant, le 1er avril, il relève le Brigadier General Dawson de son commandement et le fait remplacer par un ancien chef de corps du 2° régiment sud-africain, le brigadier General Tanner.


Retour dans le secteur d’Ypres.

Après avoir été renforcée et réorganisée, la 9ème scottish revient en ligne au sud d'Ypres en avril 1918, juste à temps pour prendre part à l'arrêt de l'offensive allemande à Wytschaete et Kemmel, et se distinguer une nouvelle fois par son ardeur au combat.


Les offensives finales (août-novembre 1918).

L'armée allemande s'effondre et la victoire semble proche. La division subit une dernière réorganisation le 13 septembre 1918 et perd sa valeureuse brigade sud-africaine. Jusqu'au 11 novembre, la division participe à l'avance finale. Trois Victoria Crosses supplémentaires sont gagnées par l'unité pendant cette période. Le Lieutenant R.V. Gorle de la 5ème brigade d'artillerie, le corporal R. Elcock du 12ème Royal Scots et le Private T. Ricketts du Royal Newfoundland Regiment (28th Infantry Brigade). A la fin du conflit, la division participe à l'occupation du Rhin, dans le secteur de Cologne. Après un nouveau remaniement des unités, la division est renommée "Lowland Division" le 16 mars 1919. La réputation de la 9th Scottish Infantry Division fut faite de bravoure, de vaillance et d'audace mais aura coûté à ce fleuron de l'armée britannique 52055 tués, blessés et disparus.


Composition de la Division en septembre 1915.

26th (Highland) Brigade

8th Bn, the Black Watch
7th Bn, the Seaforth Highlanders
8th Bn, the Gordon Highlanders
5th Bn, Queen’s Own Cameron Highlanders

27th Brigade

11th Bn, the Royal Scots
12th Bn, the Royal Scots
6th Bn, the Royal Scots Fusilier
10th Bn Argyll and Sutherland Highlanders.

28th Brigade

6th Bn, the King's Own Scottish Borderers
9th Bn, the Cameronians (Scottish Rifles)
10th Bn Highland Light Infantry
11th Bn Highland Light Infantry

Troupes divisionnaires
9th (service) Bn Seaforth Highlanders (pioneer)
10th Motor Machine Gun Battery

Artillerie
50th Brigade, Royal field Artillery
51st Brigade, RFA
53rd (Howitzer) Brigade, RFA

Génie
63rd Field Company, Royal Engineer
64th Field Company, R.E
90th Field Company, R.E

Troupes montées
B Sqn, the 1/1st Glasgow Yeomanry
9th Divisional Cyclist Company, Army Cyclist Corps

Service Médical
27th Field Ambulance, Royal Army Medical Corps
28th Field Ambulance, R.A.M.C
29th Field Ambulance, R.A.M.C

Services
9th Divisional Motor Ambulance Workshop


Composition de la Division au 1er avril 1917.

26th (Highland) Brigade
Brigadier General KENNEDY

8th Black Watch
7th Seaforth Highlanders
5th Queen's Own Cameron Highlanders
10th Argyll and Sutherland Highlanders
26th Company. Machine Gun Corps
26th Trench Mortar Battery

27th Brigade
Brigadier General MAXWELL

11th Royal Scots
12th Royal Scots
6th King's Own Scottish Borderers
9th The Cameronians (Scottish Rifles)
27th Company. Machine Gun Corps
27th Trench Mortar Battery

28th Brigade (South African Infantry)
Brigadier General DAWSON

1st South African Infantry Regiment
2nd South African Infantry Regiment
3rd South African Infantry Regiment
4th South African Infantry Regiment (South African Scottish)
28th Company. South African Machine Gun Corps
South African Trench Mortar Battery

Troupes divisionnaires
9th (service) Bn Seaforth Highlanders (pioneer)
197th Company Machine Gun Corps

Artillerie
50th Brigade, Royal field Artillery
51st Brigade, RFA
52nd Brigade, RFA
V.9 Heavy Trench Mortar Battery RFA
X.9, Y.9 et Z.9 Medium Mortar Batteries RFA
9th Divisional Ammunition Column RFA

Génie
63rd Field Company, Royal Engineer
64th Field Company, R.E
90th Field Company, R.E
9th Divisional Signal Company

Service médical
27th Field Ambulance, Royal Army Medical Corps
28th South African Field Ambulance, S.A.M.C
29th Field Ambulance, R.A.M.C

Services
9th Divisional Train, Army Service Corps (104th, 105th, 106th et 107th Cies)
21st Mobile Veterinary Section AVC


Changement dans la composition de la Division, 13 septembre 1918
(Les brigades passent à 3 régiments d’infanterie fin mars 1918)

26th (Highland) Brigade
8th Black Watch
7th Seaforth Highlanders
5th Queen's Own Cameron Highlanders

27th Brigade
11th Royal Scots
12th Royal Scots
6th King's Own Scottish Borderers

Dissolution du 3rd Regiment South African Infantry (18/02//1918)
Mutation de la Brigade sud-africaine (sept 1918)

New 28th Brigade
2nd Bn, the Royal Scots Fusiliers
1st Bn, the Royal Newfoundland Regt (vient de la 29th Inf Div)
9th Bn, the Cameronians (Scottish Rifles) (revient de la 14th Light Inf Div)
28th Trench Mortar Battery

Service Médical
27th Field Ambulance, Royal Army Medical Corps
29th Field Ambulance, R.A.M.C
2/1st (East Lancashire) Field Ambulance, R.A.M.C

Artillerie
X.9, et Y.9 Medium Mortar Batteries RFA (passent à 6 mortiers de 6 inchs par batterie à/c 02/18, batterie Z.9 disparaît)

9th Division Machine Gun Battalion (incorpore les 26th, 27th, 28th et 197th Cies MGC à/c 03/18)

Services
212th Divisional Employment Company

 

Structure des divisions d'infanterie britanniques


LES DIVISIONS D’INFANTERIE BRITANNIQUES.

En 1914, une division d’infanterie britannique aligne un effectif avoisinant 18179 hommes suivant les circonstances. Elle dispose aussi de 5594 chevaux, 54 canons de 18 pounders, 18 obusiers de 4,5 inchs, 4 canons lourds de 60 pounders et 24 mitrailleuses de type vickers. Elle ne dispose encore d’aucun mortier. L’effectif et les moyens changeront lors de la grande réorganisation de l’armée en 1918. Lors de la contre-attaque allemande de mars 1918, de nombreuses unités sont anéanties ou sérieusement désorganisées en tentant de s’opposer à l’ultime poussée ennemie. Beaucoup d’unités, souvent au passé glorieux, doivent être amalgamées ou dissoutes. Le commandement prend alors la décision de restructurer les divisions d’infanterie. Ainsi les trois brigades dotées chacune de quatre bataillons, voient réduire leur effectif à trois bataillons par brigade. Il ne reste donc plus en avril 1918 que 10 bataillons d’infanterie par rapport à treize en 1914. (12 bataillons d’infanterie plus un bataillon de Pionnier).
L’effectif de la division passe à 16035 hommes et 3838 chevaux au printemps 1918.

LES ARMES ET LES SERVICES

1. L’ETAT-MAJOR DIVISIONNAIRE
La division est le plus souvent commandée par un Major General. Elle peut être dans la théorie déployée sur un front d’une largeur d’un peu plus de 24 kilomètres. Le quartier général divisionnaire a un effectif de 15 officiers et 67 sous-officiers et soldats. Il a à sa disposition 54 chevaux, 5 estafettes motocyclistes, un chariot lourd de transport et une charrette. A partir de 1918, il a directement sous ses ordres le bataillon de mitrailleur de la division (qui regroupes les trois anciennes compagnies attachées aux brigade et la compagnie anciennement affectée au niveau divisionnaire.


2. L’INFANTERIE

La Brigade

La brigade d’infanterie est l’unité d’emploi du niveau intermédiaire entre le bataillon et la division. Elle ne doit pas être confondue avec la brigade d’artillerie qui a une structure très différente. Son effectif lui permet de prendre en compte un front d’une largeur d’un peu plus de 3,5 kilomètres. En 1914, la composition d’une brigade est de quatre bataillons d’infanterie, plus un état major de brigade. On trouve trois brigades par division et chacune d’entre-elle est normalement commandée par un Brigadier General. Celui-ci est assisté par deux officiers d’état-major, un brigade-major (commandant en second) et d’un capitaine d’état-major. Les deux premiers officiers étaient souvent détachés des bataillons pour se préparer à occuper des fonctions plus importantes au sein de l’état-major.
L’encadrement du PC comprend également un officier du Corps royal vétérinaire, un sergent de la police militaire montée et sous-officier faisant fonction d’adjudant de brigade (acting Quartermaster-Sergeant). Sous leurs ordres se trouvent 21 militaires du rang. Sur cet effectif , trois soldats, dont un est normalement du grade de caporal, sont affectés au service des postes. Quatre appartiennent à la police militaire. Il y a également un cuisinier, 7 coursiers et 5 conducteurs de l’Army Service Corps. Deux autres conducteurs de l’ASC sont aussi employés au transport logistique dans chaque brigade.
Au niveau ressource hippomobile, la brigade dispose de 13 chevaux d’équitation et de dix chevaux de travail. Les transports incluent 2 gros chariots de service général qui emportent 568 pelles, 368 pioches, une cognée, deux faux et neuf barres à mine destinés à l’organisation du terrain. Une autre charrette transporte les ustensiles de cuisine et les vivres. En complément le train des équipages du ASC met à disposition un chariot pour le transport des paquetages et un autre pour les réserves et fournitures.


Le bataillon

Le bataillon fut l’échelon tactique de base de l’infanterie durant la grande guerre. En 1914, l’effectif d’un bataillon d’infanterie était de 1007 hommes dont 30 officiers et 56 chevaux. Si l’on compte l’effectif des quatre bataillons plus celui de l’état-major, on arrive au chiffre de 4055 hommes et 247 chevaux par brigade. Chaque bataillon était composé de quatre compagnies et d’un état-major bataillonnaire. Au cours de la guerre, les bataillons changèrent souvent d’affectation de brigade et même de Division au gré des décisions de commandement. Leur attribution à une brigade en zone de combat pouvait changer sans préavis, au cours de l’action pour des raisons principalement tactiques. Il semble que le tommy de l’époque, du fait de ces nombreux changements, fut bien moins sentimentalement attaché à sa brigade qu’à son bataillon ou à sa division.


Les bataillons sont commandés par des officiers ayant le rang de lieutenant-colonel. Un major est le commandant en second. L’état-major comprend également trois autres officiers: un capitaine ou un lieutenant sont chargés des fonctions administratives du bataillon, un autre également du rang de lieutenant ou de capitaine est en charge de la logistique et de l’approvisionnement. Enfin, le troisième est un officier médecin du Royal Army Medical Corps.
Le PC du bataillon compte aussi dans ses effectifs un Regimental Sergeant-Major qui est le sous-officier le plus ancien de l’unité.
Il a sous sa coupe un certain nombre de sous-officiers spécialistes ayant le rang de sergent : quartermaster sergeant, drummer (tambour), cuisinier, pionnier, cordonnier, responsable transport, transmetteur, armurier (souvent attachés à l’Army Ordnance Corps) et une ordonnance. Un corporal et 4 hommes du service médical (R.A.M.C) sont chargés des corvées d’approvisionnement en eau. Les transmissions comptent aussi un corporal et 15 messagers. 10 hommes sont détachés pour les travaux d’infrastructure et du génie (mécanique, réparations, entretien, construction). 11 soldats sont des conducteurs d’attelage hippomobile. Les 16 brancardiers du PC sont aussi bien souvent les musiciens du bataillon. Les ordonnances et secrétaires du PC sont au nombre de 6 plus deux autres affectés auprès des officiers médecins.


La compagnie

Elle est normalement identifiée par une lettre (entre A et D) et dans le cas des régiments de la Garde de 1 à 4. Chacune des 4 compagnies compte 227 hommes. La compagnie est commandée par un Major (commandant) ou un Captain. Ils sont secondés par un Capitaine Adjoint. Le Pc de compagnie comprend un Company Sergeant-Major (CSM), adjudant d’unité, un Company Quartermaster Sergeant (CQMS), comptable et approvisionnement, 2 ordonnances et 3 conducteurs. Chaque compagnie est divisée en 4 pelotons (platoon), commandés par un officier subalterne (lieutenant ou second-lieutenant. Au total l’effectif des 4 pelotons est de 8 Sergeants, 10 Corporals, 4 Drummers, 4 ordonnances et 188 soldats. Chaque peloton compte 4 groupes de combat de 12 hommes commandés par un sous-officier.

 

La Royal Field Artillery.

La Brigade d’artillerie britannique.


La brigade est l’unité tactique de base de l’artillerie de campagne de l’armée britannique pendant la première guerre mondiale. Elle comprend traditionnellement un Etat-Major de Brigade et plusieurs batteries de canons ou d’obusiers. A effectif complet, une Brigade dotée de canons de 18 pounder représente 795 hommes dont 23 officiers. Pour une brigade d’obusiers (4.5 inch Howitzer), l’effectif est de 755 hommes dont 22 officiers.

 

 


L’Etat-Major de Brigade.

Le “Brigade Headquarter” est généralement commandée par un officier supérieur du rang de Lieutenant-Colonel.
Il est secondé par deux autres officiers. Un Captain ou un Lieutenant, sert de commandant adjoint (en charge de l’administration) et un Captain ou un Lieutenant sert d’officier logistique (responsable des stocks et des transports). Un officier médecin du Royal Army Medical Corps est aussi attaché à l’Etat-major, il appartient au « Veterinary Corps » et est responsable de la santé des montures. Pour le service courant, on trouve un Sergent-Major avec deux caporaux-chefs (bombardiers), deux caporaux (corporals), 9 conducteurs hippomobiles, 7 artilleurs, un secrétaire (clerk) et un trompette. Ils tiennent les fonctions de messagers, téléphonistes et participent aux tâches courantes. Un caporal et trois soldats du R.A.M.C sont préposés aux corvées et au contrôle sanitaire de l’eau. 8 artilleurs servent d’ordonnances (service de cuisine et de mess)et deux autres sont attachés au service de l’officier médecin. L’Etat-Major de Brigade commande 3 batteries d’artillerie et une colonne d’approvisionnement en munitions.


Les Batteries.

D’abord numérotées, les Batteries d’artillerie sont rapidement identifiées par des lettres (de A à D). Chaque Batterie compte 198 personnels à effectif complet. Chacune est dirigée par un Commandant (Major) secondé par un Captain (officier adjoint). 3 officiers Lieutenants ou Second Lieutenant sont chacun responsables d’une section à deux canons. On trouve également un Battery Sergeant-Major (adjudant d’unité), un Battery Quartermaster Sergeant (sergent-fourrier et comptable), un Farrier-Sergeant (sous-officier forgeron), 4 Shoeing Smiths (cordonniers) dont un du rang de Corporal, 2 Saddlers (bourreliers), 2 Wheelers (chauffeurs automobiles), 2 Trumpeters (clairons), 7 Sergeants, 7 Corporals, 11 Bombardiers (Pointeurs ayant le rang de caporal-chef), 75 Gunners (canonniers et chargeurs), 70 Drivers (conducteurs hippomobiles) et 10 Gunners acting as Batmen (artilleurs servant d’ordonnance).

Pièces britanniques de 18 pounder approvisionnées en batterie, Ypres 1917. (DR)

Unités de supports de la Brigade d’artillerie.

Le Service Médical dévolu à l’artillerie de la Brigade comprend un officier médecin aidé par 34 Acting Bombardiers (portant un chevron, grade équivalent au Lance-Corporal). Ils sont les auxiliaires sanitaires et les brancardiers secouristes de la Brigade. Chaque batterie en possède également 9 et 8 autres opèrent au niveau de la colonne d’approvisionnement. Chaque Brigade a un détachement situé à son dépôt de base. Ces hommes ne montent en principe pas en ligne avec les batteries mais gèrent la distribution des munitions et l’approvisionnement sur le dépôt. Son effectif se compose d’un officier subalterne, de 2 sergents, de 5 conducteurs hippomobiles et de 41 artilleurs, prévus en premier renfort pour remplacer les blessés ou tués des batteries en ligne. On trouve également 4 magasiniers, un sergent administratif (comptable de la section, travaillant avec l’officier-adjoint).

Les différents types d’armement.

Au début de la Grande Guerre, Les batteries d’artillerie des “Regulars” Divisions possèdent chacune 6 canons alors que celles affectées à la « Territoriale » n’en ont que 4. La pièce d’artillerie standard pendant toute la guerre sera le 18 pounder (qui ne subira que quelques changements d’ordre technique) et l’obusier de 4.5-inch (howitzer).


Howitzer britannique de 4.5 inch
(DR)

Howitzer 4.5 inch
L'obusier de 4.5 inch Mk I est apparu en 1909 et a été développé par la Coventry Ordnance Works (COW).
Une version Mk II équipe la Royal Field Artillery à partir de 1917. Il s'agit d'un modèle à la culasse renforcée (afin d'éviter les fissures dûes au tir intensif). Sa fabrication est aussi simplifiée mais son aspect reste similaire au MK I.
Avec un calibre de 114mm et une portée de 6675m, pour un poids de 1372kg, c'est un obusier robuste et fiable qui peut tirer jusqu'à 45°. Son projectile a un poids de 15,88Kg. En 1914, l'Angleterre a produit 182 obusiers dont seulement 39 étaient destinés à équiper son armée. Pendant la guerre, 3177 howitzer de 4.5 inch seront produits.

18 pounder Field Gun.
Mis en production à partir de 1903, le 18 pounder MkI et beintôt revu pour une version plus simplifiée, le MkII. Les deux modèles serviront pendant la Grande Guerre et sont réalisés par Armstrong Whitworth, Vickers, Ordnance Factory Woolwich, Beardmore et Bethelem Steel. D'un calibre de 84mm (3.3 inch), il peut tirer à une cadence de 20 cps/minute, des obus explosifs, à schrapnells, éclairants, fumigènes, incendiaires et à gaz. Sa portée est de 5966m (ou 7750m encuvé). Au cours de la guerre les versions MKIII, IV et V verront leur portée accrue à 8500m. La version MkIII est apparue pour palier un problème de fuite d'huile des récupérateurs des MkII constaté lors de tirs intensifs.
La modification des affûts (MkIV) permettra d'accroître la portée des 18 pounders et de pousser leur élevation à 37,5°. Le poids moyen de la munition de 18 pounder est d'environ 10 kilos (d'où son appelation). En 1914, 1225 pièces ont déjà était produites et à la fin de la guerre, cette pièce standard de l'artillerie britannique aura été produite à plusieurs milliers d'exemplaires (9908 canons et 6926 affûts).

le canon de 18 pounder (DR)

Pièce d'artillerie de 18 pounder servie par des canonniers canadiens, 1915 (DR)

Changements durant le conflit.

En août 1914, une Division possède 3 Brigades d’artillerie de campagne et 1 Brigade d’obusiers (Howitzer).
A partir de mai 1916, les Brigades d’obusiers, détenues alors au niveau divisionnaire, sont fractionnées et les sections sont réparties dans les autres Brigades d’artillerie de la Division pour former leur quatrième batterie. A compter de janvier 1917, Une des trois Brigades d’artillerie de la Division passe sous le contrôle de l’Armée dont elle dépend.
Les colonnes d’approvisionnement de la Brigade disparaissent en mai 1916 au profit de la Division. Ces réorganisation sont assez compliquées à comprendre pour le néophyte. Aussi l'exemple ci-dessous devrait aider à se faire une petite idée de ces restructurations.


Un exemple parlant : la 9th Scottish Division

Réorganisation sur le front français en mai 1915

50th Brigade. (équipée de canons de 18 pounder)

160th Bty. créée en août 1914 - devient la A Bty, à compter de Février 1915
161st Bty. créée en août 1914 - devient la B Bty, à/c 02/15
162nd Bty. créée en août 1914 - devient la C Bty, à/c 02/15

51st Brigade. (équipée de canons de 18 pounder)

163rd Bty. créée en août 1914 - devient la A Bty, à compter de Février 1915
164th Bty. créée en août 1914 - devient la B Bty, à/c 02/15
165th Bty. créée en août 1914 - devient la C Bty, à/c 02/15

52nd Brigade. (équipée de canons de 18 pounder)

166th Bty. créée en août 1914 - devient la A Bty, à compter de Février 1915
167th Bty. créée en août 1914 - devient la B Bty, à/c 02/15
168th Bty. créée en août 1914 - devient la C Bty, à/c 02/15

53rd (Howitzer) Brigade. (équipée d'obusiers 4.5 inch)

169th (Howitzer) Bty. créée en août 1914 - devient la A (Howitzer) Bty, à compter de Février 1915
170th (Howitzer) Bty. créée en août 1914 - devient la B (Howitzer) Bty, à/c 02/15
171st (Howitzer) Bty. créée en août 1914 - devient la C Bty (howitzer), à/c 02/15

Chacune des brigades reçoit une quatrième batterie "D battery" à cette époque.

Réorganisation de février 1916 :

La 53rd (Howitzer) Brigade devient une brigade "standard" et reçoit des canons de 18 pounder en provenance des trois autres brigades. Ses obusiers de 4.5 inch avec leur personnel sont répartis en échange dans les trois premières brigades standards:

50th Brigade.

A Bty. restera inchangée jusqu'au: 11 Nov 1918
B Bty. 11 Nov 1918
C Bty. 11 Nov 1918
D Bty. créée en fevrier 1915, quitte pour devenir la "A" Bty de la nouvelle 53rd Brigade Standard
D (Howitzer) Bty. ancienne B "Howitzer" 53rd Bde, affectée à/c 21/02/16 -11 Nov 1918

51st Brigade.

A Bty. restera inchangée jusqu'au: 11 Nov 1918
B Bty. 11 Nov 1918
C Bty. 11 Nov 1918
D Bty. créée en fevrier 1915, quitte pour devenir la "B" Bty de la nouvelle 53rd Brigade Standard
D (Howitzer) Bty. ancienne D "Howitzer" 53rd Bde, affectée à/c 21/02/16 -11 Nov 1918

52nd Brigade.

A Bty. restera inchangée jusqu'au: 08/01/1917
B Bty. sera dissoute le 21/09/1916, batteries répartie entre A et C de la même Bde.
C Bty. restera inchangée jusqu'au: 08/01/1917
D Bty. créée en fevrier 1915, quitte pour devenir la "C" Bty de la nouvelle 53rd Brigade Standard
D (Howitzer) Bty. ancienne C "Howitzer" 53rd Bde, affectée à/c 21/02/16 -11 Nov 1918

Nouvelle 53rd Brigade (standard).

A Bty. créée le 21/02/1916 -à partir "D" bty, 50th Brigade
B Bty. créée le 21/02/1916 -à partir "D" bty, 51st Brigade
C Bty. créée le 21/02/1916 -à partir "D" bty, 52nd Brigade

La "A" Bty "Howitzer", 53rd Bde est mutée à la 129th Brigade RFA de la 27th Infantry Division, le 14 juin 1915.

Restructuration de septembre 1916.

La nouvelle 53rd Brigade "standard" est dissoute, le 11 septembre 1916 et ses batteries réparties dans les deux premières brigades.

Dissolution de la 53rd Brigade standard.

A Bty. dissoute et répartie entre les batteries de la 51st Brigade.
B Bty. dissoute et répartie entre les batteries de la 50th Brigade.
C Bty. dissoute et répartie entre les batteries de la 50th et de la 51st Brigade.

Janvier 1917, une brigade passe sous contrôle de l'Armée (Army Field Artillery Brigade).

52nd Brigade

A, C Bty. Army Field Artillery Brigade à/c 08/01/1917
D (Howitzer) Bty. Dissoute à/c 08/01/1917. répartie entre la D (Howitzer) Bty, 50th Brigade and D (Howitzer) Bty, 51st Brigade.
508th (Howitzer) Bty. Batterie affectée à/c de 11/1916 - Army Field Artillery Brigade à/c 08/01/1917 où elle devient la nouvelle D (Howitzer) Bty de la 52nd Army Field Artillery Brigade.

A compter de janvier 1917, il ne reste donc plus que deux brigades d'artillerie à 4 batteries mixtes, sous contrôle de la Division.

Attelage d'une pièce de 18 pounder embourbé (DR)


Les réalités du No Man’s Land.

Sur le terrain, il était exceptionnellement rare que l’artillerie de campagne se trouve à effectif complet aussi bien en personnel qu’en matériel. Des équipements étaient souvent détruits par des tirs de contre-batteries et pas toujours rapidement remplacés. En fonction des combats et de l’avancée de l’ennemi, des canons ou des obusiers, trop lourds et lents à déplacer étaient abandonnés sur le terrain, embourbés ou endommagés. Ils tombaient souvent aux mains de l’ennemi qui submergeait les positions de l’infanterie. Les pièces étaient auparavant si possible sabotées ou détruites. Les artilleurs leur enlevaient les optiques de pointage ou faisaient exploser une charge dans la culasse ou le tube du canon.

 

 

Historique de la Royal Naval Division

La Royal Naval Division.

La Royal Naval Division, formation d’infanterie, se compose de volontaires de la Royal Navy et d’employés travaillant dans les ports anglais. Ils sont regroupés au sein d’unités diverses telles que la Royal Naval Volunteer Reserve (RNVR) et le Royal Naval Regiment (RNR). Les Royal Marines, le Royal Marine Light Infantry et le Royal Marine Artillery constituent l’autre apport significatif à l’unité. Dès le mois d’août 1914, La Royal Marine Brigade, est mobilisée sous le commandement du Major-general E.L. McCausland puis du Brigadier-general Sir G.G.Aston. Les bases navales de Chatham, Portsmouth et Plymouth fournissent chacune un bataillon. Un détachement du Royal Marine Artillery est également joint à la Brigade.
Dans le même temps sont constituées deux Royal Naval Brigades, les 1st Et 2nd (RN) Brigades. Chacun de leurs bataillons se voit attribuer le nom d’un célèbre amiral. On distingue ainsi les 1st Drake Bn, 2nd Hawke Bn, 3rd Benbow Bn et 4th Collingwood pour la 1st RN Brigade; et les 5th Nelson Bn, 6th Howe Bn, 7th Hood Bn et 8th Anson Bn pour la 2nd RN Brigade.
Le 28 août 1914, plusieurs éléments des RN Brigades débarquent à Ostende, sous l’autorité du Brigadier-general A. Paris, mais doivent évacuer le port au bout d’une semaine. D’autre part, durant les sept premiers jours de septembre, 200 marins du Royal Naval Air Service (RNAS), équipés d’automitrailleuses débarquent à Dunkerque, principal port de commerce de marchandises avec l’Angleterre, afin de protéger ses installations vitales.
La Royal Naval Division est officiellement créée en septembre 1914, elle comprend les 1st et 2nd Royal Naval Brigades, ainsi que la Royal Marine Brigade. La division est placée sous le commandement de l’amirauté (admiralty) et le restera jusqu’en avril 1916. A ces unités s’ajoute le 9th Machine Gun Battalion.


Octobre 1914, l’opération d’Anvers.

La chute d'Anvers (DR)

Les hommes de la Royal Naval Div. à Anvers (DR)
Dès le 5 octobre, les 1st et 2nd RN Brigades débarquent à Dunkerque et gagnent rapidement Anvers afin d’y livrer bataille.
Devant l’avance allemande, le général Paris ordonne la défense de la cité, dont la chute constituerait une véritable menace pour l’Angleterre. Cependant, il ne tarde pas à être menacé d’isolement.

Déjà, la 1st Naval Brigade est piégée par la destruction de tous les ponts qu’elle devait utiliser dans son repli. Bloqués aux Pays-Bas, alors pays neutre, le commodore W. Henderson et ses hommes vont connaître l’internement jusqu’à la fin de la guerre.

La Royal Marine Brigade débarque à Ostende le 27 août, mais doit battre en retraite.
Elle parvient à rembarquer et regagne Deal, le 31.

Le 19 septembre 1914, La Royal Marine Brigade embarque à nouveau pour le continent et atteint Dunkerque le 20 septembre, Cassel le 30 puis Anvers le 3 octobre.


Elle évacue la ville et atteint Douvres le 11 octobre.
Le sacrifice d’Anvers a contribué à fixer les Allemands alors que la course à la mer battait son plein. Malgré le sacrifice de la 1st RN Brigade, cette opération est considérée comme un succès stratégique par le commandement britannique.

Aux Dardanelles.

Dès son retour en Angleterre, les éléments de la formation navale, jusqu’alors engagées isolément, sont réorganisés. La division perçoit des tenues kaki standard. Trois nouveaux bataillons sont levés en novembre 1914 afin de remplacer les éléments de la 1st Naval Brigade captive aux Pays-Bas. La division comprend désormais des unités divisionnaires du génie, des transmissions, du train et des ambulances de campagne. Le Royal Marine Light Infantry contribue à la constitution d’une unité de cyclistes divisionnaire.
La formation achève son entraînement au camp de Blanford lorsqu’un ordre d’embarquement parvient au commandement. Il concerne le quartier général, les Chatam et Plymouth bataillons, qui gagnent Gallipoli en janvier 1915. L’ensemble de la Royal Naval Division rejoint Lemnos le 12 mars, à l’exception cependant des bataillons de Marines, désormais regroupés au sein de la 3rd Royal Marine Brigade. Après une série de combats meurtriers à Kum Kal et Sed El Bahr, les Marines rejoignent la division le 27 mars.
En mai 1915, les Collingwood, Hawke et Drake Battalions atteignent Gallipoli après plusieurs semaines de mer.
Ils intègrent leurs brigades respectives. Engagées seules ou au sein de l’ANZAC, les unités de la division subissent des pertes énormes, comme tous les intervenants alliés. La 3rd Royal Marine Brigade est dissoute en août 1915.
Son dernier carré est intégré au sein de la 2nd RN Brigade, elle-même réduite en raison de l’anéantissement des Benbow et Collingwood Battalions. Entre mai et novembre 1915, la RND perd 133 officiers, 1313 officiers mariniers et marins tués ; 199 officiers et 4838 autres sous-officiers et soldats blessés. La division quitte Gallipoli le 27 novembre 1915.

La RND à Gallipoli (DR)

Le front de l’ouest.

Après une période de repos et reconstitution des bataillons, la Royal Naval Division reçoit l’ordre d’embarquer pour Marseille en mai 1916. C’est au cours de sa dernière manœuvre au grand complet que l’unité apprend la publication, par le War Office, du décret 79/8954 (SD2) du 29 avril 1916, qui fixe sa nouvelle appellation. Désormais, connue sous le nom de 63rd Royal Naval Division, elle est placée sous le commandement du ministère de la guerre. La 3rd RM Brigade, dissoute en août 1915 dans les Dardanelles est recréée en mai 1916 et rejoint la RN Division le 7 juillet en tant que troisième brigade.
Le 19 juillet 1916, les trois brigades de la 63rd (RN) Division deviennent 188th (anciennement 1st RN), 189th (anciennement 2nd RN) et 190th Infantry (anciennement 3rd RM)Brigades.
Alors que la 63rd RN Division combat avec courage dans la Somme depuis le début du mois d’octobre 1916, le général Paris est grièvement blessé le 13. Cet officier, véritable figure emblématique de la division, laisse un vide immense derrière lui. La tristesse gagne les rangs et ce n’est pas l’arrivée du nouveau chef, peu sympathique, qui change cet état de d’esprit. Mais l’engagement au front contribue à redresser la situation. Le 13 novembre, la division participe victorieusement à la bataille de l’Ancre et enlève Beaucourt. Elle poursuit ses combats durant plusieurs mois avant de rejoindre le front d’Artois, plus au nord.
La 63rd RN Division est présente durant la bataille d’Arras en avril 1917 et se rend célèbre, en enlevant Gavrelle.
Elle subit cependant des pertes énormes. On la retrouve ensuite dans les Flandres durant l’automne 1917, à Passchendaele. La RND est ensuite engagée dans la région de Cambrai, de la fin décembre 1917 au début de l’année 1918.
Présente sur le front de la Somme lors de la grande offensive allemande de mars 1918, la division subit encore des pertes très importantes, notamment dans le secteur Aveluy - Authuilles. Cependant, le mouvement ennemi est bientôt stoppé. Dès lors, l’unité reprend l’initiative et participe à la prise d’Albert, au percement de la Ligne Drocourt-Quéant, au franchissement du Canal du Nord, puis à celui de l’Escaut, ainsi qu’à la seconde bataille de Cambrai.
Le 6 avril 1918, les Royal Marines participent au raid sur Zeebrugge. Cette opération contribue à développer une image plus moderne de l’unité, au titre de troupes d’assaut spécialisées. La cohésion et la confiance au sein de la division s’en trouvent également renforcés au moment où lassitude et fatigue gagnent les rangs.
Le 11 novembre, La 63rd RND se trouve dans le secteur de Mons, en Belgique. La division navale accueille la fin des combats avec satisfaction car, durant les 9 mois qui séparent le début de l’offensive allemande et l’Armistice, elle n’a pas connu de répit.

Monument de Gavrelle (Artois), à la mémoire de la RND (DR)


La Royal Naval Division s’est caractérisée par l’origine de ses hommes, fantassins par destinations, comme les Marines, ou d’adoption, comme ceux des RN Brigades. Peu d’unités britanniques peuvent se vanter de connaître comme la RN Division, la géographie des Flandres, de l’Artois, du Hainaut-Cambraisis et de la Picardie, comme celle des Dardanelles et de la Russie. Ses pertes à la fin du conflit témoignent largement de son engagement :
47 953 officiers, sous-officiers et soldats tués, blessés ou portés disparus au combat. Une des plus grandes formations modernes de l’empire britannique vient d’écrire une page glorieuse de son histoire militaire.

Composition de l'unité en juillet 1916
188e brigade Howe Batailon
(Brigadier-General R.E.S. Prentice) Anson Batailon
1e Royal Marine Light Infantry
2e Royal Marine Light Infantry
188e Company. Machine Gun Corps
188e Trench Mortar Battery. Royal Field Artillery

189e brigade Hood Batailon
(Brigadier-General L.E. Philips) Drake Batailon
Hawke Batailon
Nelson Bataillon
189e Company. Machine Gun Corps
189e Trench Mortar Battery. Royal Field Artillery

190e brigade 1e Honourable Artillery Company
(Brigadier-General C.N. Trotman) 7e Royal Fusiliers
4e Bedfordshire Regiment
10e Royal Dublin Fusiliers
190e Company. Machine Gun Corps
190e Trench Mortar Battery. Royal Field Artillery

Bataillon de pionniers 14e Worcestershire Regiment

Artillerie 223e Brigade. Royal Field Artillery
315e Brigade. Royal Field Artillery
317e Brigade. Royal Field Artillery

Génie 247e Field Company. Royal Engineers
248e Field Company. Royal Engineers
249e Field Company. Royal Engineers

Logistique 63e Divisional Train. Royal Marines
63e Divisional Signal Corps. Royal Marines
63e Divisional Cyclist Company
63e Divisional Train. Royal Marines
63e Divisional Ammunition Column. Royal Field Artillery
Royal Marine Medical Unit


Affiche de recrutement de la Royal Naval Division

 

Petite histoire de l'aviation britannique

Arme d’élite par excellence à la fin du premier conflit mondial, l’aviation anglaise vécut une formidable montée en puissance tout au long de la guerre, disposant d’un potentiel technique élevé et sans cesse optimisé. Le concept de la guerre aérienne n’existait pas au début de la première guerre mondiale. L’idée même de combattre en avion aurait d’ailleurs certainement paru utopique car il convient de rappeler qu’en 1914, l’aviation n’en est encore qu’à ses balbutiements. Il vient tout juste de s’écouler douze années depuis le premier vol de l’homme et seulement cinq ans depuis la réussite insensée de la traversée de la Manche en avion par Louis Blériot.
Le haut commandement militaire semble avoir cependant rapidement pris la mesure de la portée révolutionnaire et de l’avantage stratégique de cette invention. Aussi il s’intéresse vite de très près aux possibilités d'observation offertes par ce nouveau moyen de locomotion. Les britanniques notamment créent dès le 12 mai 1912, le Royal Flying Corps. Affectés d’abord à des missions d’observation et de reconnaissance, les appareils supplantent assez vite les traditionnels escadrons de cavalerie légère grâce à une discrétion, une sécurité et une efficacité accrue.
A la veille de la Grande guerre, le 1er août 1914, l’état-major du RFC annonce que le War Office a mis sur pied sept escadrilles à 12 avions du modèle Blériot, Breguet, Farman, Nieuport et Deperdussin plus quelques Bristol et Howard Flanders. Le RFC compte 120 officiers pilotes et observateurs et environ un millier d’hommes, sous le commandement du Brigadier General Sir David Henderson.

1st Squadron RNAS, 1914 (DR)

Toutes les grandes puissances de ce début du vingtième siècle semblent alors avoir compris l’intérêt et le formidable développement possible de cette nouvelle et étrange invention. Des ressources humaines et des budgets importants sont attribués à la recherche et au développement du domaine aérien. Ceci va permettre à l’aviation de connaître un développement technique spectaculaire (tir à la mitrailleuse synchronisée, bombardement, reconnaissance photographique, utilisation du parachute, de la radio). En seulement quatre ans, on passe de la machine hoquetante à la fragile cellule de bois et de toile aux chasseurs et aux bombardiers puissants, fiables et solides. Les méthodes féodales du combat aérien observées au début du conflit ont également vite fait place à des techniques astucieuses à la redoutable efficacité et la doctrine d’emploi de l’arme aérienne connait un remarquable essor.
Pourtant, sous la cocarde bicolore britannique, les appareils et leurs pilotes connaissent des fortunes diverses.
Si certains, parfois équipés d’appareils médiocres, vivent néanmoins une épopée grandiose grâce à leur formidable talent de pilotage et à leur instinct de chasseurs (Major Lanoe Hawker, tué par Manfred von Richtoffen, le 23/11/16), ils sont aussi des centaines à périr dans les flammes, victimes de leur inexpérience et de la fougue de leur jeunesse. Les pertes au cours de la terrible année 1916 augmentent dangereusement car l'aviation impériale germanique, à cette époque, est techniquement supérieure à toute autre. Les besoins du front sont toujours croissants, en appareils et en personnel navigant. Les allemands payent un lourd tribu au sol lors des batailles de Verdun et de la Somme mais ils s'assurent néanmoins une totale maîtrise du ciel. L’as Oswald Boelke est au zénith de sa gloire et un nouveau venu nommé Manfred von Richtofen commence sérieusement à faire parler de lui.

 

La fin 1916 montre alors une volonté évidente de redressement de l’aviation alliée. Celle-ci va se confirmer tout au long de 1917 avec l’apparition de nombreux nouveaux type d’appareils et l’envoi toujours croissant de nouvelles escadrilles outre-Manche. Mais à la quantité, l’aviation allemande oppose avec succès la qualité de ses matériels et la valeur de ses pilotes, ce dont, il faut bien le reconnaître, ne peut se targuer l’empire britannique à cette époque…
Ainsi au printemps 1917, une majorité des pilotes inexpérimentés, âgés pour la plupart d’à peine 18 ans est envoyée combattre sur le front ouest après une formation d’environ vingt heures de vol. Sachant à peine décoller et atterrir, n’ayant qu’une vague idée du combat aérien mais très ambitieux et disposant d’un moral d’acier, ces jeunes chevaliers du ciel n’obtiennent souvent qu’une gloire éphémère quand il ne sont pas abattus dès leur première sortie. Pour un pilote britannique en avril 1917, l’espérance de vie au-dessus du front ouest n’atteint pas quinze jours. Bien souvent confrontés d’entrée aux escadrilles d’élite ennemies comme celle de Manfred von Richtofen, surnommé le baron rouge, ils sont implacablement broyés dans les serres d’une aviation impériale allemande, supérieurement équipée et aguerrie pendant la quasi-totalité du conflit.

« BLOODY APRIL » 1917

PERTES RFC du 5 au 8 avril 1917 : 75 avions abattus
105 aviateurs
19 tués
13 blessés
73 disparus


PERTES POUR LE FRONT EN AVRIL : 151 avions
318 pilotes et navigateurs tués sur 730

PERTES ALLEMANDES POUR AVRIL : 66 avions
119 pilotes et navigateurs tués

Raymond Collishaw (1893-1976) (DR)
Après cet « avril sanglant » qui marque l’histoire de l’aviation et coûte la vie de 318 pilotes et observateurs britanniques, les allemands cédent peu à peu leur suprématie aérienne, alors que l’industrie de l’autre côté de la Manche tourne à plein régime et produit des appareils qui vont devenir le fleuron de la future Royal Air Force.

Des chasseurs modernes, fiables et rapides sont produits en grand nombre comme le SE5a, le Sopwith Camel et le Sopwith Snipe. Bientôt ces appareils fiables sont utilisés dans une nouvelle tactique de chasse à grande échelle. L'équilibre des forces se fait bientôt et côté allemands, un certains nombre d'as, fils spirituels de Richtoffen, disparaissent au combat : Sebastian Festner, 12 victoires, le 25/04/17; Karl Allmenröder, 30 victoires, le 26/06/17; Karl Emil Schäfer, 30 victoires, le 05/06/17; Kurt Wolff, 33 victoires, le 15/09/17; Werner Voss, 48 victoires, le 23/09/17.

Le 1er avril 1918, en pleine offensive allemande dans la Somme contre les IIIème et Vème Armées britanniques, il est décidé d’optimiser l’efficacité et la collaboration entre l’aviation terrestre (Royal Flying Corps) et de la marine (Royal Naval Air Service).
Le Royal Flying Corps intégre alors les 55066 officiers et soldats du RNAS ainsi que ses 2949 appareils et ses 103 dirigeables.

Tous les squadrons du RNAS reçoivent une nouvelle numérotation en 200 (203rd Squadron pour 3rd Squadron RNAS, par exemple).


La Royal Air Force vient de naître. Elle est la première armée de l'air indépendante au monde. Dans les mois qui vont suivre, elle devient un redoutable outil de combat. Effectuant des sorties groupant plusieurs escadrilles, les pilotes britanniques rivalisent d'audace et d'efficacité avec les Fokkers, les Albatross et les Pfalzs. Ils s’approprient enfin la maîtrise des airs à l’été 1918, redorant ainsi le blason terni de leur aviation.

Le Rittmeister Manfred von Richtoffen (1892-1918)

Pour les allemands, le crépuscule des aigles sonne le 21 avril 1918 avec la disparition au combat du Baron Rouge au-dessus de la Somme. La fin du plus grand as de toute la guerre touche durement l’aviation impériale. Certes, elle compte toujours de nombreux as et jusqu’à l’armistice, des pilotes comme Udet et Goëring ou comme Lothar von Richtoffen, le frère cadet de Manfred, continuent à faire la gloire du cirque volant et des ravages dans les rangs alliés. Mais jamais ils n’atteindront l’extraordinaire popularité du baron ni ne se remettront tout à fait de sa perte. Le prince des chasseurs, l’as des as aux 80 victoires confirmées, laisse l’aviation allemande comme orpheline. Une page d’histoire se tourne et maintenant c’est au tour des as britanniques de faire parler d’eux en accroissant quotidiennement leurs tableaux de chasse. Lorsque l’armistice sonne, le onze novembre 1918, 79 pilotes de la RAF ont été crédités d’au moins vingt victoires et les deux meilleurs as de l’empire britannique sont en fait canadiens! Le premier est le Lieutenant-colonel William Avery Bishop avec à son actif 72 victoires acquises entre le 25 mars 1917 et le 19 juin 1918. Il aurait sans nul doute égalé et peu-être détrôné M. von Richtofen, mais il dû quitter le front en août 1918 pour retourner en Amérique afin de prendre part à la formation de la toute nouvelle Royal Canadian Air Force.
Le second est le lieutenant-Colonel Raymond Collishaw quant à lui issu du R.N.A.S. Son célèbre « Black Flight » était bien connu et redouté des allemands. Il fut crédité de 62 victoires obtenues entre le 25 octobre 1916 et le 26 septembre 1918. Fin 1918, la RAF dispose de 56 escadrilles sur le front de l’ouest, 68 en Grande Bretagne et 18 réparties sur des territoires coloniaux.

Oswald Boelcke (1891-1916) et Le Rittmeister Manfred von Richtoffen (1892-1918) (DR)

William Avery "Billy" Bishop (1894-1956), dans son Nieuport 17, août 1917 (DR)

 

Les mortiers britanniques


Création et développement.

En 1914, il n’existe pas chez les britannique d’unité de mortiers de tranchées, tout simplement parce qu’aucune arme de ce type n’équipe leur armée. Avec le début de la Grande Guerre, des études sur ce type d’armement sont menées par l’infanterie, l'artillerie et le Génie. En décembre 1915, le Haut commandement décide que des unités de mortiers légers (Stokes), seront affectés à l’infanterie et que d’autres unités (Mortiers moyens et lourds) seront mises en ligne par le Royal Field Artillery. Dès mars 1916, les unités de mortiers légers ne dépendent plus des bataillons mais sont regroupées au niveau des brigades d’infanterie. Les mortiers moyens sont détenus au niveau de l’artillerie de la division d’infanterie. A partir de cette date, un officier artilleur, responsable des mortiers à l’échelon divisionnaire est affecté dans chaque division. Les batteries légères reçoivent une numérotation qui reprend celle de la brigade à laquelle elles sont affectées, quant aux batteries moyennes et lourdes de la division, elles sont identifiées par une lettre, suivie de la numérotation de la grande unité. Un badge spécifique est créé pour identifier les nouvelles unités de mortiers.


Exemple pour la 9th Sottish Div :

Les batteries de mortiers stokes des brigades sont les suivantes:
26th Trench Mortar Battery
27th Trench Mortar Battery
28th Trench Mortar Battery

Les batteries de mortiers moyens de la Division :
X.9, Y.9 et Z.9 Medium Mortar Batteries, Royal Field Artillery (mortiers de 6 inchs)

La batterie lourde est la V.9 Heavy Mortar Battery, R.F.A

On trouve donc dans l’organisation de mars 1916, 1 unité de mortiers légers affectée par brigade (3 au total), 3 batteries moyennes et une batterie lourde détenue au niveau division par la Royal Field Artillery. Le déploiement de ces unités est achevé en juin 1916.

A compter de mars 1918, lors de la grande restructuration des divisions d’infanterie qui suit la contre-offensive allemande, les batteries moyennes « Z » des divisions sont dissoutes. Leur personnel et leur armement sont affectés aux batteries « X » et « Y ». Chaque batterie divisonnaire passe alors à 6 mortiers de 6 Inchs.


L'Armement.

En 1914, seuls les allemands ont déjà développé et organisé des unités de mortiers. L’armée allemande est déjà dotée de trois types différents de « Minenwerfer ». Ils en détiennent environ 160. Utilisées avec dextérité, ces armes à tir courbe deviennent rapidement la terreur des tranchées des Flandres, écrasant les soldats dans leurs positions, démolissant les réseaux de barbelés et pulvérisant toutes organisations et installations militaires du terrain. Les munitions utilisées sont de deux types : à forte teneur en explosif (destruction d’ouvrage) ou à canister (antipersonnel à Schrapnell).
Les anglais comprennent pour en subir les dommages, l’intérêt de développer une telle arme dans un concept de guerre de position. En décembre 1914, les premiers mortiers expérimentaux britanniques arrivent sur le front de l’Ouest. Ce sont 12 mortiers de 3.7 inchs avec une dotation totale de 545 munitions. Ils s’avèrent inefficaces et ont une dangereuse tendance à exploser prématurément. Les anglais obtiennent alors de l’armée française 40 mortiers anciens du type Coehorn qui utilise encore des munitions sphériques, à charge de poudre noire. Ces bombardes démodées datent du 19ème siècle. Les anglais surnomment ces mortiers « Toby Mortar » du nom de l’officier britannique à l’origine de cette nouvelle acquisition. Ils les utilisent pour la première fois lors des batailles de Neuve Chapelle et de la crête d’Aubers (mars et mai 1915), sans résultats probants. Durant cette année caractérisée par la précipitation à vouloir créer des armes de tranchées à courte portée, des ateliers de constructions mécaniques mettent au point des systèmes imprécis et souvent plus dangereux pour l’utilisateur que pour l’ennemi (système à munitions lourdes et lentes envoyées par catapultes). De nombreux modèles apparaissent mais la production reste lente (75 mortiers rejoignent les tranchées dans le premier semestre 1915). Dans la seconde partie de l’année, 225 autres sont affectés. Mais les munitions sont trop peu nombreuses (une production de 8816 obus dans le premier trimestre 1915 et 42753 dans le second). Les calibres sont aussi très différents (1.57 inch, 2 inch et 4 inch viennent rejoindre le dangereux 3.7 inch).


Mortier stokes en position défensive, sur son bipied. (DR)


W. Stockes présentant son mortier et un panachage de ses munitions. (DR)

(Seules les munitions en 2ème et 6ème positions seront utilisées en masse par l'armée britannique)

Pourtant à la mi-1915, le commandement britannique entrevoit enfin la solution à ses nombreux problèmes d’artillerie en acceptant le nouveau mortier Stokes de 3,2 inch (81mm). Le projet est rejeté une première fois, car le mortier n'est pas en mesure d'utiliser le stock de munitions déjà existantes. Cette arme, inventée en janvier par Wilfred Stokes, est d’utilisation très simple et de conception robuste. Stokes n'hésite pas à mettre au point un évantail de munitions dont plusieurs, après essai, seront finalement standardisées pour l'Armée britannique. Le Stokes va devenir le mortier standard de l’armée britannique pour deux décennies (il servira jusqu'en 1936). Une version de calibre 4 inch, à munitions chimique, désignée « stokes projector », sera également mise au point et produite à 200 exemplaires.
Leur première utilisation aura lieue lors de la bataille de Loos, quant 27 Stokes de 4 inch tireront des munitions fumigènes pour diriger le barrage d’artillerie.
L’arme se révèle très efficace et en août 1915, une première commande de 1000 unités est lancée. Dans le dernier trimestre 1915, 304 Stokes supplémentaires sont commandés dont 200 seront affectés aux écoles à feu qui dispensent l’entraînement à l’utilisation des nouveaux mortiers. L’arme peut être utilisée par tout temps avec une portée pratique de 680 mètres et maximalede 1000 mètres, pour un poids de 54 Kg. La cadence maximum de tir est de 25 coups minutes et les projectiles non stabilisés ne présentent pas d'empennage. Des servants bien « drillés » sont en mesure de bombarder à une forte cadence (jusqu’à 9 coups/ minutes). La munition standard a un poids d'environ 5Kg.

Munition de 81mm pour mortier Stokes (DR)

Lors de la bataille de Loos, 61 batteries de 4 mortiers Stokes sont déjà opérationnelles. Après celle-ci, le commandement projette alors d’équiper chaque division de 6 batteries légères, 2 batteries moyennes et 1 batterie lourde. Mais même après le début de la bataille de la Somme, en juillet 1916, aucune de ces dispositions n’étaient encore finalisée. Cependant, en mars 1916, il est décidé de standardiser trois calibres différents de munitions de mortiers. L’équipement sera donc composé de mortiers légers Stokes de 3,2 inch, de mortiers moyens de 2 inch "Toffee Apple" ou "Plum Pudding" (remplacés en 1917 par le mortier Newton de 6 inch) et de mortiers lourds de 9.45 inch (celui-ci ne sera déclaré opérationnel qu’à la fin de 1916, après l’échec de ses premiers tests en été). Le 9.45 inch recevra le sobriquet de cochon volant (Flying Pig ). En 1918, chaque division d’infanterie dispose de 24 mortiers Stokes (6 batteries à 4 mortiers), 12 mortiers moyens et de quelques mortiers lourds de 9.45.

Mortier moyen 2 inch "Toffee Apple" (DR)


Le 2 inch, utilisé principalement pour la detruction d'ouvrages et de réseaux de barbelé, était un mortier d'un calibre de 50,2mm d'un poids de 48kg. Sa munition explosive pesait 23kg. Il était servi par 5 hommes et avait une portée maximum de 520m. On trouvait 4 mortiers par batterie. Il étaient produits par Royal ordannce Factory.

Chargement du mortier de 2 inch (DR)

Mortier Newton 6 inch (1917) (DR)
Le mortier moyen Newton de 6 inch remplaça progressivement le Toffee Apple à partir de 1917.
D'un calibre de 152,4mm, il fut produit à 2358 unités.
Sa munition empennée avait un poids de 23.5kg et pouvait être tirée à une portée de 1300m.


Munitions pour mortier Newton 6 inch (Calibre 152mm) (DR)

Le mortier lourd de 9.45 inch était disponible au niveau divisionnaire et dépendait de la Royal Field Artillery.
Apparu en 1915, il avait un calibre de 240mm, pesait plus de 500 Kg pour les version MKI et plus de 900 Kg pour les versions mkIV (tube du mortier plus long). Servi par 7 hommes, il pouvait tirer un obus de 76 Kg toutes les 6 minutes et avait une portée de 2.2 Km. Il fut fut produit à 712 unités et en 3 versions différentes.


Mortier lourd de 9.45 inch "Flying Pig" (DR)

 


Utilisations des mortiers.

Les mortiers furent utilisés intensivement dans des rôles divers tant défensifs qu’offensifs. Principalement chargés d’éliminer les emplacements de mitrailleuses, les points fortifiés ou les positions occupées par des tireurs d’élite, ils étaient également utilisés pour désigner un objectif et coordonner les feux de l’artillerie. Les mortiers les plus lourds étaient chargés de démolir l’organisation défensive sur le champ de bataille (réseaux de barbelés, tranchées de communication, zone de ravitaillement), surtout lorsque l’artillerie classique ne pouvait intervenir sans toucher les positions de ses propres troupes, trop proches de l’ennemi. Lors de la bataille de la Somme, on commença à utiliser les mortiers légers comme support avancé des unités en progression. Mais beaucoup de chefs de corps rechignent encore à utiliser les mortiers dans ce rôle, qui nécessite une mobilisation importante de l’effectif combattant pour les approvisionner en munitions, trop vite consommées. Toutefois à partir de 1917 et notamment de l'Offensive devant Arras, l'emploi des mortiers légers dans un rôle de pointe se généralisera et obtiendra de très bons résultas. Jusqu'à l'armistice, la production de mortiers en Angleterre ira en s'accroissant. Au 11 novembre 1918, 1636 stokes sont en service au sein des divisions d'infanterie. Les armées américaines et australiennes se sont également équipées de ce mortier à l'efficacité démontrée. Le mortier Stokes, par sa ligne et son concept est véritablement l'ancêtre des mortiers modernes. Wilfred Stokes, anobli par le roi pour son invention, percevra jusqu'à sa mort en 1927, 1 Livre Sterling de royalties par mortier produit.


Mortier Stokes en utilisation offensive. (DR)

Notez le Patch d'épaule spécifique aux "Light Mortarmen"

 


Restructuration de l'armée britannique, 1914

Affiche de recrutement britannique, 1914

Comprendre l’organisation de l’armée britannique durant la première guerre n’est pas une chose très aisée. En effet, Partie début août 1914 d’une petite armée professionnelle (la BEF envoya d’abord seulement 4 divisions d'infanterie et deux de cavalerie en Belgique et en France), l’empire britannique eut bientôt besoin de toutes ses ressources coloniales et de faire appel à une large campagne de conscription volontaire afin de faire face aux besoins humains de la guerre. Pendant la période cruciale de la levée en masse des troupes en Angleterre, Le BEF, qualifié par le Konprinz de « Misérable petite Armée » combattit avec vaillance mais les pertes furent sévères. Les anglais perdirent lors des premières batailles la majorité de leurs meilleures troupes. La modification profonde du mode de recrutement fut bien accueillie par une population britannique patriote qui répondit en masse à l’appel de son roi, Georges V. Bientôt des dizaines de nouvelles divisions d’infanterie allaient être créées alors que de nombreuses divisions de réserve territoriales étaient activées pour participer à l’effort de guerre sur le front Ouest. Le récapitulatif ci-après permet de mieux appréhender comment l’empire britannique répondit très tôt à ses besoins croissant d’unités sur les divers théâtres d'opérations. Les unités sont classées par type, avec une rapide évocation des théâtres d’opération où elles furent affectées et la date à laquelle elles rejoignirent le front.


Les Divisions Professionnelles britanniques (Regular Army Divisions).

Ces formations professionnelles à la base, étaient seulement nommées « regular » pour régulières.
Au tout début du conflit, seulement 6 d’entre-elles sont à pied d’œuvre sur le front de l’Ouest. Ces unités composées essentiellement d’engagés vont subir le premier choc de l’Armée allemande et seront très éprouvées par les premiers mois d’engagement (Mons, Le Cateau, La marne). Dès l’automne 1914, 2 autres divisions de type « regular » seront rapidement crées, puis trois autres pendant l’hiver 1914-1915. Mais les besoins en hommes sur le front se font toujours croissants. Les britanniques seront obligés parallèlement de lever une Armée de conscription volontaire.

La Nouvelle Armée (New Army, Kitchener Divisions).

Field Marshal Earl Kitchener (DR)
Ces divisions n’existent pas avant la Grande Guerre. Elles ont été levées après les premiers combats d’août et de septembre 1914 qui ont étrillés les quelques divisions régulières professionnelles dont disposaient les britanniques.
Dès le 11 août 1914, des affiches de recrutement sont publiées en Angleterre.
Cet appel aux armes à la population britannique est relayée par ce message simple : Votre roi et votre pays ont besoin de vous. Le gouvernement estime avoir besoin de 500000 hommes pour les besoins de la guerre.

Une première Armée de 100,000 volontaires doit être levée au plus tôt. Cette tâche est confiée à lord Kitchener par le décret d’Armée n°324, du 21 août 1914.
Les bataillons activés portent désormais le nom de « Service Bns. » et passent sous contrôle du « War Office ».

Les 6 premières divisions sont numérotées de 8 à 13, en gardant leur région de recrutement ou leur spécificité (Irish pour l’Irlande, Light pour l’infanterie légère composée de bataillons de Rifle brigade, Duke of Cornwall's Light Infantry ou King 's Royal Rifle Corps, par exemple).
Cependant, en septembre 1914, une 8th Regular Division a été formée.
La 8th Light Division de la New Army prend alors la dénomination de 14th Light Division. Les divisions de type K1 commenceront à rejoindre le front à partir de mai 1915.

Dès le 28 août, une seconde vague de 100000 volontaires est levée (décret 382). Les 6 divisions crées seront donc du type K2, seront organisées de la même façon que les K1 et envoyées également au front à compter de mai 1915.
Une troisième levée de 100000 hommes a lieu dès la fin de la bataille de la Marne, suivant le même procédé que les deux premières. Ces 6 divisions par contre ne recevront pas de dénominations particulières car leur recrutement est hétéroclite. Les divisions K3 feront mouvement vers la France à partir d’août 1915.

Les divisions de type K4 sont crée à partir du surplus de volontaires de la 3ème levée. Ils ont en quelque sorte une réserve. Leurs unités proviennent de toute l’Angleterre et ne sont pas formées forcément dans le berceau de leurs traditions. Le 13 Highland Light Infantry, par exemple qui devrait être écossais est en fait levé à Gosport, dans le Hampshire. Les origines de hommes sont très diverses, souvent se sont des « pals », copains de quartier ou collègues de travail se portant tous ensembles volontaires ou encore immigrés d’une origine bien définie près du fleuve Tyne (Liverpool pals, Grimsby Chums, Tyneside Scottish ou Irish). Cette diversité d’origines fera que les cinq divisions K4 sur 6 ne recevront pas nom plus d’appellation particulière en dehors de leur numérotation. Elles sont donc numérotées à l’origine de 27 à 32. Cependant provenant de partout dans l’empire, des milliers de britanniques affluent pour s’engager et rapidement trois nouvelles divisions de type « regular » sont créées. Elles sont prioritaires et prennent donc les numéros 27 à 29. Les divisions K4 sont décalées dans l’ordre numérique et deviennent les 30th, 31st, 32nd, 33rd 34th et 35th Divisions. Mais la stabilisation du front fin 1914 a pour conséquence un ralentissement de l’envoi de troupes fraîches sur le front de l’Ouest. Ces divisions pour l’heure en « surplus » sont alors dissoutes, réparties en brigades de réserve et entraînée séparément.

Au 10 décembre 1914, l’afflux des volontaires est tel qu’il est décidé de former la 5ème levée de 100000 hommes. Mais les unités ne prendront jamais le nom de « K5 ». L’ordre est donné en fait de créer une 5ème Armée britannique, et toutes les unités fraîchement organisées vont être incorporées dans cette nouvelle Armée. Les six divisions levées prennent au début la numérotation de 37 à 42. Mais cette 5th New Army prend la désignation d’unité type K4, lorsque les 6 divisions K4 originales sont dissoutes et forment des unités de réserve. La 5th New Army reprend donc la numérotation type K4, c'est-à-dire de 30 à 35. Ces divisions iront au front à compter de fin 1915, début 1916.

Il est décidé en mars 1915, de créer une 6ème Armée britannique. Les 6 divisions prennent la numérotation de 37 à 42. Elle devient en fait 5ème New Army, quand la 5th originale devient K4. Avec l’arrivée d’une division levée en Ulster, la numérotation débutera à 36 et s’arrêtera à 41.

En décembre 1915, après les pertes sérieuses subies à la bataille de loos. Les brigades et divisions de la New Army subissent une première réorganisation. Certains bataillons de volontaires sont affectés aux « regular » divisions, durement éprouvées au combat. Le but principal de cette osmose ést de permettre aux vétérans engagés des unités « regular » d’entraîner, de partager leur expérience avec les jeunes volontaires des unités de la New Army, afin de les aguerrir au plus vite. De ce fait, dès la fin de 1915, les divisions professionnelles comptèrent un ou plusieurs bataillons de la new Army. La proportion de ces volontaires parmi les engagés ira grandissante avec les pertes subies dans les futures batailles.


 

Volontaires pour la New Army à Exceter, automne 1914. (DR)

Les Divisions Territoriales de première Ligne (First-Line Territorial Divisions).

Ces formations de première réserve sont malgré tout des unités de qualité. Certaines (comme la 50th Northumbrian, la 51st Highland, la 55th West Lancashire ou la 56th First London) se tailleront pendant la guerre une réputation d’unité d’élite. Elles sont rebaptisées et ont reçoivent une désignation numérique divisionnaire en 1915. En Egypte par exemple, la 42th Division était encore appelée simplement : Division de l’Est du Lancashire. Certaines unités ne sont pas allées sur un théâtre de guerre et sont marquées en italique dans le tableau. Les unités originaires de l’Ouest Lancashire et de Londres ont été dans un premier temps envoyées façon indépendante en 1914 et 1915. Elles furent ensuite reformées en division (55th West Lancashire, 47th Second London, 56th First London) sur le front de l’Ouest.


Les Divisions Territoriales de Seconde Ligne (Second-Line Territorial Divisions).

Ce type de formations de seconde réserve territoriale a été autorisé à aller sur un théâtre opérationnel par le décret de Service militaire de d’août 1916. Certaines de ces unités ne sont pas allés sur un théâtre de guerre et sont marquées en italique dans le tableau.

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