Le Zeppelin 1900-1914
Par Fabrice Thery


Ferdinand von Zeppelin
(1838-1917)

 

Comte Ferdinand von Zeppelin, ingénieur et militaire.

Le comte Ferdinand von Zeppelin, ingénieur et officier allemand, débute ses travaux sur les ballons dirigeables en 1897. Il vient alors de prendre sa retraite à l’âge de 59 ans. Son expérience en 1863, en tant qu’observateur aux côtés de l'armée nordiste pendant la guerre de Sécession, aux Etats-Unis est le point de départ de sa passion pour les aérostats. Là-bas, avec deux russes et deux indiens il entreprend une expédition aux sources du Mississippi et participe à l’ascension dans le ballon du professeur Steiner à St Paul dans le Minnesota. Mais c’est surtout pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, qu’il est amené à s’intéresser aux aérostats de manière générale.
Il est notamment impressionné lors du siège de Paris, par le travail de Nadar à la tête de la Compagnie des aérostiers militaires. (Durant ce siège, 65 ballons transporteront 164 passagers, 381 pigeons, 5 chiens et environ 2 à 3 millions de lettres. L’un d’eux, l’Armand Barbès permettra même à Léon Gambetta de s’échapper de Paris).

L’avance technologique des français.

L’ingénieur Zeppelin s’intéresse dès 1880 aux travaux des français qui, à cette époque, sont précurseurs dans le domaine et possèdent une bonne avance au point de vue technologique. Le savoir-faire français remonte à 1852, quand un ingénieur, Henri Giffard, conçoit le premier ballon dirigeable. Long de 44 mètres il est constitué d'une enveloppe de gaz non-rigide. Il faudra ensuite attendre plus de 30 ans pour voir un dirigeable propulsé par motorisation. Le 8 octobre 1883, après 7 heures de gonflage, les Frères Tissandier, parviennent à faire voler pendant une heure et dix minutes un dirigeable de 28 mètres de leur invention. L’engin propulsé par un moteur électrique part des ateliers aérostatiques d'Auteuil et atteint une altitude de 500m, sans toutefois parvenir à retourner à son point de départ. Le 9 août 1884, Le Capitaine du Génie Charles Renard et le Capitaine d'Infanterie Arthur Krebs parviennent à l’aboutissement du projet sur lequel ils travaillent ensemble depuis 6 ans. Ils ont mis au point un dirigeable à moteur électrique de 52m, nommé « Le France ». Il sera le premier à effectuer un vol de 23 minutes, par temps calme, couvrant une distance de 7,6 Km, tout en parvenant à revenir à son point de départ. Cette expérience démontre de manière irréfutable au grand public, que les voies de la navigation aérienne sont désormais ouvertes.

L'ingénieur français Joseph Spiess, de la firme Zodiac, est le premier à avoir l'idée d'un dirigeable rigide.
Celui-ci sera conçu à partir des brevets déposés en 1873 par son inventeur mais il faudra des années pour le mettre au point. Ce premier dirigeable rigide sera aussi le seul et le plus long fabriqué par la France, avant le début Grande Guerre (il sera porté de 113 à 140M de long pour un volume de 16400 mètres cubes). Mais sa mise au point définitive n’interviendra pas avant le 15 avril 1913. Avec un diamètre de plus de 41m, l’ossature de la structure rigide du Spiess est confectionnée en bois creux et sa propulsion est assurée par 2 moteurs thermiques Chenu de 200 chevaux chacun. Toutefois ces inventions s’avèrent coûteuses et se révèlent encombrantes et le concept du dirigeable rigide ne sera jamais développé par les français.

La naissance du Zeppelin à structure aluminium.

Depuis 1887, le Comte Zeppelin a publié un plan simple pour un système de transports aériens civils basé sur de grands dirigeables. Fort de ses études et persuadé que l’avenir de l’aérostat passe par l’évolution vers un dirigeable rigide, Ferdinand Zeppelin dépose un brevet concernant ce nouveau type d'appareil.
En fait, Les dirigeables rigides diffèrent des dirigeables de type souple parce qu'ils utilisent une enveloppe externe aérodynamique, montée sur une structure rigide avec plusieurs ballons séparés, appelés « cellules ». Chaque cellule contient un gaz plus léger que l'air qui sera le plus souvent de l'hydrogène.
Bientôt, Zeppelin fonde la « Aktiengesellschaft zur Förderung der Luftschiffahrt » (littéralement : Société anonyme d’encouragement à l'aérostation) dont le siège sera à Stuttgart. Avec un capital de 800.000 marks cette société va permettre de financer la construction de son premier aérostat. En accord avec ses idées, l'ingénieur Theodor Kober réalise tout le planning technique et la construction du premier dirigeable nommé Z-I. Le Comte fera lui-même trois ascensions avec son dirigeable. L'engin est long de 128 m et d'un volume de 31900 m3. La grande innovation est son ossature en aluminium. Ses 17 ballonnets contiennent 11300 m3 d'hydrogène et deux nacelles portant chacune un moteur de 15 cv (4 cylindres Daimler-Reihen-Motoren) lui confèrent une vitesse de 29 km/h.
Le prototype « Zeppelin » vole le 2 juillet 1900. Il décolle à partir d’un hangar flottant sur le Bodensee (Lac de Constance), afin d'éviter tout risque d'incendies et de lui permettre un démarrage face au vent. Le vol dure 18 minutes. Après une montée à 300 m et un parcours de 3700m, il retourne vers sa base de départ. Une légende vient de naître et le Z-I sera le premier d'une longue lignée de vaisseaux connus sous le nom de Zeppelins.

Son succès rend le comte très populaire en Allemagne et l’encourage dans ses recherches. Mais la société anonyme pour le développement des aérostats connaît de gros ennuis de trésorerie. Elle est liquidée dès décembre 1900. Zeppelin, maintenant convaincu de l'intérêt militaire et commercial des dirigeables fait appel à la générosité de banquiers et d’industriels. Son second prototype sera financé par de nombreux dons et même par une loterie organisée dans le Württemberg ! Zeppelin est maintenant reconnu comme pionnier des dirigeables en Allemagne.
Le 07 janvier 1901, Kaiser lui remet l’Ordre de l’aigle rouge de première classe, pour l’ensemble de son œuvre.
Le Comte écrit également de nombreux articles sur ses projets et fait de nouveau appel à de généreux donateurs et au peuple allemand (L’appel au peuple allemand, juin 1903 et l’appel d'urgence au sauvetage de la navigation de vol, en octobre 1903). Il faudra toutefois huit ans pour que l'avenir des dirigeables de l’ingénieur repose sur des bases financières solides. Toutefois, les apports financiers extérieurs permettent aux prototypes Z-II (janvier 1906), Z-III (octobre 1906) puis Z-IV de voir le jour.

L’accident du Z-IV permet la naissance de la Luftschiffbau Zeppelin GmbH.

Le projet Z-IV est développé pour permettre une éventuelle acquisition par l’Armée allemande qui commence à s’intéresser à cette invention. Dans ce but, le ce dirigeable est une version conçu pour l’endurance et l'emport accru de charges transportables. Le 1er juillet 1908, un premier test-vol d’une durée de 12 heures au dessus de la Suisse se révèle assez encourageant. Mais avec une longueur de 136 mètres et un diamètre de 13 mètres qui lui donnent une allure effilée, ce dirigeable, propulsé par 2 moteurs Daimler se révèle capricieux lors du test suivant.
Le 4 août 1908 à 06h22, il quitte son hangar flottant à Friedrichshafen, sur le Bodensee et doit survoler le Rhin et les villes de Bâle, Strasbourg et Mayence, lors d’un parcours d’endurance de 24 heures, qui doit montrer sa fiabilité aux autorités. Alors qu’il va atteindre Mayence, un des moteurs s’échauffe et il doit se poser d’urgence près d'Oppenheim. Il est réparé sans délai mais doit s’alléger de 5 membres d’équipage pour reprendre son vol.
Sur le trajet retour, un nouvel incident se déclenche vers 01h30 du matin. Les moteurs posent à nouveau problème et le Comte Zeppelin se trouve obligé de se poser à Echterdingen, près de Stuttgart. Mais dans la nuit, alors qu’il est amarré, un violent orage se lève. Le dirigeable parvient à rompre ses amarres et déchire son enveloppe en rencontrant une ligne d’arbres. Il s’enflamme immédiatement. Au matin du 5 août, le Z-IV est entièrement détruit. La population du Württemberg touchée par ce drame, va lever des collectes. Grâce à cette ferveur populaires et à de nombreuses donations d’industriels en réaction au désastre du Z-IV, Zeppelin va disposer d’un capital de 6 millions de marks qu’il emploiera pour créer la compagnie : Zeppelin Luftschiffbau G.m.b.H. (les constructions de dirigeables Zeppelin). La société sera dirigée par Alfred Colsman (directeur exécutif) et son site de production principal sera à Friedrichshafen. Bientôt naîtra même la Fondation Zeppelin…
Zeppelin déjà âgé de 70 ans, souhaite pourtant se retirer progressivement des affaires. Auparavant, il créé à l’automne 1909, la DELAG (Deutschen Luftschiffahrts Aktiengesellschaft), première compagnie aérienne commerciale au monde (Cette compagnie transportera environ 35 000 personnes en 1 500 vols, sans un seul incident et en établissant de nombreux records).
Finalement, malgré l’échec du Z-IV, Zeppelin bénéficie du soutien total du Kaiser, Guillaume II, et bientôt, sous son impulsion, des commandes de Zeppelins sont passées par l’Armée, assurant ainsi l'existence future de la compagnie.
En novembre de la même année, le Comte est une nouvelle fois décoré par le Kaiser mais cette fois-ci de l’ordre de l’Aigle Noir.

Le développement militaire du dirigeable Zeppelin et les doutes du Comte.

En mars 1909, le Z-3 est le premier Zeppelin à entrer en service actif pour l’armée et lors de l’entrée en guerre de l’Allemagne en août 1914, 7 zeppelins version militaire sont disponibles. En 1913, après avoir fêté son 75ème anniversaire, Ferdinand Zeppelin émet des doutes sérieux sur la validité du concept qu’il a créé. D’après lui, le prix de revient de fabrication des aérostats et de sa maintenance s’avère très important et l’énormité des surfaces rend tous les ballons très sensibles à l'atmosphère. La taille imposante des zeppelins nécessite des hangars et des unités de production de taille titanesque et des infrastructures sensibles liées à la motorisation et au stockage d'énergie. Il préfère bientôt réorienter son activité vers l’aviation et s’associe avec Bosch et Klein, pour créer une succursale: la VGO (Versuch Gotha Ost), qui produira durant la guerre des bombardiers géants de conception classique, ainsi qu’un département d’aviation au sein de Luftschiffbau Zeppelin, dirigé par Claudius Dornier.
Celui-ci aura pour rôle la recherche plus poussée sur les avions métalliques.

Le Zeppelin entre en guerre.

Lors de l’entrée en guerre de l’Allemagne en août 1914, le comte Ferdinand Zeppelin montre peu d’entrain sur les projets du Kaiser visant à l’utilisation de dirigeables lors de bombardements à longs rayons. Il suggère plutôt la construction d'aéroplanes géants et n’encourage que timidement les raids de dirigeables contre l'Angleterre.
Les zeppelins développés à partir de 1914 peuvent maintenant atteindre la vitesse de 136Km/h et grimper à une altitude de 4250 mètres. Ils sont équipés de 5 mitrailleuses et disposent d’une capacité d’emport d’environ deux tonnes de bombes. D’autres versions civiles existantes vont être facilement converties sous la responsabilité du Dr. Hugo Eckener, commandant en second de la flotte Zeppelin. Celui-ci, ancien journaliste économiste, collaborateur et ami depuis 14 ans du Comte, incorpore le quartier général de la division dirigeable navale.
Son action énergique permet à l’Allemagne d’aligner bientôt 13 dirigeables armés et de disposer de plusieurs centaines de pilotes et de mécaniciens entrainés.

 

 

Les allemands considèrent le Zeppelin comme l’arme presque parfaite.
Il peut voler sans difficultés de nuit, est peu bruyant et peut s’approcher moteurs coupés, des côtes britanniques, simplement poussé par les vents. Enfin, sa capacité à prendre rapidement de l’altitude après un bombardement, le met théoriquement à l’abri d’une éventuelle riposte et lui permet de rentrer tranquillement à sa base.
Le Kaiser Guillaume II espère beaucoup de ce dirigeable à la capacité d’emport et rayon d’action très importants pour l’époque. Fin 1914, 35 zeppelins sont opérationnels. En ordre de combat, ils sont en mesure de couvrir une distance entre 1650 et 2000 kilomètres selon les modèles. En 1913, lors d’un essai de vol sur longue distance, le Z-14 a tenu l’air pendant 31 heures au-dessus de la mer du Nord, battant tout record établi jusque là.
Chaque zeppelin emporte un équipage d’une vingtaine d’hommes.

Une traçabilité difficile.

Les premiers zeppelins furent codés en Z suivi d' un chiffre romain (Z IV par exemple). Mais avec le début de la grande guerre, les dirigeables furent renommés avec le code LZ, plus leur numéro de série (exemple: LZ-24) qui signifiait : Luftschiff Zeppelin numer 24 (vaisseau Zeppelin n° 24). Les exemplaires livrés à la Kriegsmarine prirent une codification propre (exemple : le LZ 24 devint le L3). Aujourd’hui encore, la confusion reste courante entre les dirigeables en L de la marine et leur numéro en LZ de leur numérotation d’origine ! Pour compléter encore la difficulté, les allemands au cours de la guerre, modifièrent une nouvelle fois leur numérotation, afin qu’on ne puisse tracer leur production. Chaque nouveau vaisseau à compter du LZ-41 se verra rajouter une numérotation tactique augmentée de 30 ! (LZ-71 pour le LZ-41 et ainsi de suite…). Bref, le même vaisseau peut avoir 3 numérotations différentes : le LZ-58 qui entra en service en novembre 1915, reçut une numérotation tactique LZ-88 puis fut versé à la marine en tant que L-25 !

Le Zeppelin terreur des populations civiles britanniques.

Dès le début de la guerre, Les britanniques, bien renseignés sur la localisation de la plupart des bases de Zeppelins, sont parfaitement conscients du danger que ceux-ci font peser sur la Grande Bretagne. Ils possèdent eux-même quatre dirigeables opérationnels, un Astra-Torrès acheté en France, un Parseval acheté en Allemagne et deux constructions britanniques, un type Beta et un type Delta, affectés à l’amirauté et basés à Farnborough.
Ils sont destinés à surveiller les bases de la marine de guerre britannique. Le haut Commandement anglais craint que les allemands ne souhaitent utiliser le Zeppelin comme arme de terreur, en lui faisant principalement bombarder des villes sans protection et des centres industriels. Très vite en effet, l’ennemi confirme ses intentions en bombardant, grâce à cette arme, plusieurs villes en Belgique (Anvers, 24 août 1914) et en Pologne (29 août 1914, un dirigeable allemand lâche une tonne de bombes sur Mlawa, tuant 23 personnes, puis Varsovie, le 28 septembre). Dès octobre 1914, la Navy et le RNAS (Royal Naval Air Service) et dans une certaine mesure le Royal Flying Corps, vont s’employer à tenter des raids pour amoindrir le potentiel de bombardement stratégique allemand.
Les 155 aéroplanes britanniques alignés par le RFC et le RNAS sont de conception récente mais ne disposent d’aucuns instruments permettant la navigation de nuit ni de feux de signalisation. Leur vitesse ascensionnelle demeure très faible et ne leur permet pas d’intercepter les raids de Zeppelins. Enfin, les pilotes du RFC qui ont déjà volé de nuit sont extrêmement rares et il n’existe pas encore de terrain d’atterrissage éclairés en Grande Bretagne. C’est donc l’interception des Zeppelins à haute altitude qui va poser problème et ce, jusqu’en 1917. Malgré plusieurs attaques préventives de la Navy et du RNAS contre les sites de conception et d’exploitation de Cologne, Düsseldorf, Friedrichshafen et de Cuxhaven (entre le 22 septembre et le 25 décembre 1914), les britanniques ne parviennent pas à entamer le potentiel de bombardement allemand.

Le premier raid contre la Grande Bretagne a lieu dans la nuit du 19 janvier 1915. Deux dirigeables Zeppelin de 190 mètres de long, appartenant à la marine de guerre allemande, survolent pour la première fois la côte Est de l’Angleterre. Leur cible est le comté de Norfolk. Le L3 (LZ24) largue 6 bombes au-dessus de Great Yarmouth et en incendie la mairie pendant que le L4 (LZ27), après avoir survolé Cromer, s’attaque à Sheringham puis aux établissements mécaniques Savage de King’s Lynn, dont les ateliers assemblent des pièces d’aéroplanes.
Au total, 24 bombes de 50 kilos seront larguées sur le Comté, causant des dégâts s’élevant à près de 7750 livres de l’époque. On déplore au total 4 tués et 16 blessés, dont 2 tués et 3 blessés à Great Yarmouth. Les britanniques ont été surpris et décontenancés. Personne n’a détecté l’arrivée silencieuse des dirigeables. Selon les divers témoignages, certains avaient à peine perçu comme un bruit sourd de moteur d’automobile juste avant les explosions…

Fort de sa première réussite, L’état-major de Guillaume II se persuade que les machines à structure rigide en aluminium, d’une qualité exceptionnelle et très supérieure à celle des pays ennemis, en nombre comme en qualité, vont détruire facilement les forces aériennes alliées, au sol et sur mer. Aucun autre pays au monde ne dispose en effet d’une flotte de dirigeables supérieure à l’Allemagne. Il prône alors la multiplication des raids nocturnes.
La terreur Zeppelin va devenir une sinistre réalité...

Sources :
http://timelines.com/1915/1/19/zeppelin-raids-of-england-france-italy-and-poland
http://www.hydroretro.net/etudegh/terreursurlaville.pdf
http://en.wikipedia.org/wiki/Strategic_bombing
http://fr.wikipedia.org/wiki/Siège_de_Paris_(1870)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ballon_monté
http://dirigeables.free.fr/Zeppelin.htm
http://dirigeables.free.fr/grafzepp.htm
http://dirigeables.free.fr/historique.htm
http://dirigeables.free.fr/francais.htm
http://www.uni-konstanz.de/FuF/Philo/Geschichte/Zeppelin/english/lebensdaten.htm
http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Zeppelins
http://en.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_von_Zeppelin
http://www.wardsbookofdays.com/19january.htm
http://www.airships.net/zeppelins
http://www.flickr.com/photos/trialsanderrors/2977070747/
http://gmu.mossiso.com/zeppelin/?page=home&item=4
http://www.zeppelinfan.de/html-seiten/englisch/luftschiff_zeppelin.htm
http://www.pionnair-ge.com/spip1/spip.php?article131

Menu