Le conflit russo-japonais mai-août 1939
Traduit de l'anglais par Thierry Giraud
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Joukov

1) Les origines du conflit russo-japonais.

Les racines de la campagne de Nomonhan remontent en 1931, alors que l'armée japonaise du Kwantung provoqua un incident en Mandchourie et occupa la totalité du Nord de la Chine. L'objectif de l'armée nippone qui, d'ailleurs, avait agi de son propre chef, le coup de force étant, par la suite approuvé par le gouvernement japonais, était de protéger les intérêts économiques du Japon et notamment les voies de communications. L'affaire avait été labellisée "révolution nationale" devant lutter contre la corruption de la dynastie Mandchou en place à Beijing (Pékin).
Les japonais créerent l'Etat fantoche du Mandchoukouo, en 1932, totalement inféodé à Tokyo.
En juillet1936, les nippons exploitèrent l'incident du pont Marco Polo, à Pékin, pour déclarer la guerre à la Chine. (*une colonisation par contiguïté !).
L'invasion de la Mandchourie avait créée, de fait, un frontière de 4 700 miles avec l'URSS et la Mongolie, république dépendante de Moscou. Seulement 3 000 miles de frontières était à peu près définis et des incidents locaux éclatèrent immédiatement entre les deux pays.
L'armée du Kwantung accusa alors l'URSS d'intervenir dans le conflit sino-japonais.
Il est vrai que l'URSS avait signé un pacte de non-agression avec la Chine, et que les soviétiques renforçaient considérablement leur frontière orientale. De plus, la Chine reçut une aide substantielle de l'URSS et en matériels militaires. Un crédit de 100 millions de $ fut alloué par la Russie au gouvernement chinois, en 1938, et de 150 millions de $ en 1939.
Mais il est aussi juste de souligner que dès le début, l'armée du Kwantung avait des vues sur le Mengkukuo (Mongolie), avec le plein accord de l'Etat-major de l'armée, à Tokyo.
Un plan opérationnel nommé Hachi-Go était élaboré en 1938 et 1939 qui prévoyait une offensive avec 40 divisions d'infanterie et 5 divisions mécanisées, prévue en 1943, pour éliminer la présence soviétique en Mongolie.

Les japonais n'avaient pas une haute opinion de l'armée rouge, et celà pour deux raisons :
- les nippons avaient aisément vaincu les russes lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Détruisant l'escadre russe de Port-Arthur et investissant la ville par une offensive terrestre.
- la purge massive qui toucha l'armée rouge, à partir de 1935, avait affaibli considérablement l'armée soviétique, d'après les japonais.


Toutefois, durant les nombreux accrochages frontaliers entre les deux puissances, depuis 1931, les japonais n'avaient jamais pris vraiment la mesure de l'armée rouge, perdant même, une demi-division lors de l'incident de Changkufeng Hill, à l'est du Mandchoukouo, en 1938.
Profitant d'une accalmie sur le front chinois, les japonais décidèrent, en 1939, d'appliquer plus tôt le plan Hachi-Go Le site choisi pour l'offensive nippone, se situait près de la rivière Halha, à l'est de la République Populaire de Mongolie. Les japonais réclamaient depuis longtemps que la rivière Halhaface office de frontière entre les deux pays. Or, l'URSS et son satellite, avaient placé la frontière au-delà du cours d'eau, près du village de Nonmonhan.
Le terrain, vallonné, était entrecoupé de collines basses et de marais. Au confluent de la rivière Holsten, une chaîne de collines plus hautes dominait le paysage, à l'ouest de la rivière Halha, position idéale pour surveiller le côté japonais, et pour placer l'artillerie.
Les japonais avaient effectué des travaux pour relier la région au reste de la Chine. La voie ferrée arrivait désormais à 100 miles de la région et des routes avaient été construites pour relier le chemin de fer à Nomonhan.
Les soviétiques avaient eux, reliés la région au Transibérien, à Borzya.
Les japonais avaient calculé que le ravitaillement des forces soviétiques, à Nomonhan serait un casse-tête sans nom et que devant une attaque, les soviétiques devraient attendre plusieurs mois avant d'envoyer des armées capables d'affronter l'armée nippone.(*mauvaise appréciation, lourde de conséquence !)

L'incident qui provoque le conflit fut la violation de la frontière par 700 cavaliers mongols. Les japonais avaient envoyé une division de qualité moyenne, qui n'était même pas à plein effectif, la 23 eme, commandée par le lieutenant-général Michitaro Komatsubara qui était stationnée à Hailar, à 100 miles de la frontière. Celà démontrait, d'ailleurs, le peu de considération que les militaires nippons avaient pour leur homologue soviétique.
La 23 eme division d'infanterie était composée de 3 régiments, le 64e, 71e et 72e. Il y avait, en plus, un régiment de reconnaissance ( cavalerie et une compagnie d'engins blindés.), d'artillerie et de logistique ce qui faisait environ 13 000 hommes qui manquaient singulièrement d'expérience. Mais le problème majeur était la faiblesse de la capacité antichars ! Normalement, la dotation type d'une division d'infanterie japonaise en matériels antitanks était de :
- 12 canons 37 mm.
- 12 canons de 75 mm d'artillerie de montagne.
- 36 canons de 75 mm "field guns".

Pour supporter la 23e division, il y avait 2e groupe aérien.

2) Le début des opérations.

Pour repousser, les fameux 700 cavaliers mongols qui avaient violé la frontière, Komatsubara envoya, sous le commandement du Lt. Colonel Yaozo Azuma, une petite force composée du régiment de reconnaissance complété par deux compagnies d'infanterie. Après avoir repoussé "l'invasion mongole", Azuma revint en triomphe à Hailar. Immédiatement, les soviétiques détachèrent un Bataillon mécanisée (Mechanized batalion and armor) de la 11e Brigade blindée (Armored Brigade), pour renforcer les deux régiments de cavalerie mongole. Un détachement d'artillerie, avec des 122 mm et des 76 mm fut aussi envoyé.
Lorsqu'il devint clair que les soviétiques revenaient avec du renfort, Komatsubara forma une seconde "task force", autour du 64e régiment, commandée par le Colonel Takemitsu Yamagata. Une compagnie d'artillerie de montagne est ajoutée au détachement militaire.
L'accrochage qui eut lieu, le 28 mai, au confluent des rivières Halha et Holsten se termina par un match nul, avec des pertes égales des deux côtés. La force japonaise avait échoué car elle n'avait pas bénéficié d'un support d'artillerie suffisant et qu'elle avait eu des difficultés contre les blindés légers soviétiques sans armes antichars.
Malgré l'égalité des pertes, les soviétiques avaient réussi à construire une tête de pont sur la rive est de la rivièreHalha.

3) L'engrenage.

Le premier incident sérieux était un test grandeur nature.Dès le 2 juin, Staline qui prend cette affaire au sérieux, nomme le général [bJoukov[/b] pour assumer le commandement du 57e Corps en Mongolie et arrêter l'invasion japonaise. Après une première inspection, le général soviétique demanda immédiatement des renforts. Il voulait une Brigade de Tanks, 3 divisions d'infanterie, de l'artillerie lourde et un appui aérien conséquent. Staline approuva sans barguigner.
Les japonais ne restèrent pas les bras croisés. Initialement prévu comme renfort, la 7e division, supportée par deux Brigades de Tanks avec des moyens antichars, va devenir le fer de lance de l'offensive.
Les japonais vont totaliser 20 000 hommes, 70 tanks (3e et 4e "Tanks Brigades") et 112 canons. 400 camions s'occuperaient du ravitaillement et le 2e groupe aérien, avec ses 180 avions était prévu pour le soutien des troupes d'infanterie.

a) Affrontement aérien.

La premier accrochage sévère eut lieu dans les cieux ce qui provoqua un sérieux différent entre l'état-major de l'armée du Kwantung et l'Etat-major général, à Tokyo. Dans un premier temps, le Kwantung ordonna un raid aérien sur la base soviétique de Tamsag. Apprenant le plan, l'Etat-major général essaya d'annuler l'opération. (*Apparemment, l'armée du Kwantung rendait peu de compte à Tokyo et bénéficiait d'une quasi indépendance de ses gestes ! On peut se rappeler que l'invasion de la Mandchourie fut une initiative de l'armée, approuvée par la suite, par le gouvernement civil !).

L'attaque eut lieu le 26 juin, et selon les japonais, 124 avions soviétiques furent détruits, avec une perte de seulement 4 de leurs avions ! (*les chiffres m'ont l'air, évidemment, un peu fantaisistes !)
L'Etat-major général, en fureur, craignait que ce raid aérien provoque une escalade entraînant une guerre généralisée ! Tokyo n'avait pas les moyens de mener une guerre sur deux fronts !

b) Première bataille.

Le plan japonais, complexe, reposait sur une manoeuvre d'encerclement.
Komatsubara planifiait de traverser la rivière Hahla dans la nuit du 2 juillet, près de Fui Heights, avec deux régiments de la 23e division d'infanterie, le 71e et le 72e. Le 26e régiment motorisé (de la 7e division) devait exploiter l'avance de l'infanterie. Ce détachement était désigné comme la "Task force Kobayashi", du nom de son commandant, devait donc prendre à revers les forces soviétiques tenant le pont.
La deuxième force, surnomée "Task Force Yasuoko", constituée de 3 bataillons d'infanterie, et deux Brigades de Tanks devait tenir la position en face les russes.
Le point faible de ce plan était le ravitaillement bien insuffisant qui tablait sur une victoire rapide des forces japonaises !
Les 2 brigades de Tanks, la 3e, avec 30 chars moyens et 11 chars légers, et la 4e avec 35 chars légers et 8 chars moyens étaient censées créer la panique chez les ennemis. Il est vrai que les chars moyens japonais, avec leur canon de 57 mm devaient surclasser leurs homologues soviétiques et leurs canons de 47 mm. Mais le modèle soviétique, plus véloce, avait un pouvoir de pénétration beaucoup plus important que le japonais.
Pendant que les japonais fourbissaient leurs armes, les soviétiques renforcèrent la tête de pont avec le 149e régiment et la 9e Brigade Mécanisée. A l'ouest de la rivière, Joukov massa la 11e Brigade Blindée, avec des BT-5, BT-7 et des T-26, la 7e Brigade Mécaniséeet le 24e Régiment d'Infanterie. Cette force mobile était destinée à contrer toute percée japonaise.

Komatsubara frappa le premier, comme il était initialement prévu, dans la nuit du 2 juillet 1939. Le 71e et 72e Régiments traversèrent le fleuve suivi par le 26e régiment motorisé. Le retard pris lors de la traversée ne permit pas au régiment motorisé d'exploiter la situation favorable. Joukov laissa les japonais avancer dans la plaine puis attaqua avec ses 300 blindés. Si les capacités antichars du groupe Kobayashi étaient limitées, les mines anti-chars, les cocktails Molotov, et les assauts humains (certains tanks furent attaqués à la baïonnette !!), pouvaient faire certains dégâts, les chars soviétiques ayant une fâcheuse tendance à s'enflammer rapidement ! Mais la contre-attaque soviétique mit tout de suite les trois régiments japonais sur la défensive, et leur ravitaillement, insuffisant faisait craindre le pire.
Le 4 juillet, il est clair que le groupe Kobayashi avait échoué dans sa mission, même si les soviétiques n'avaient pu détruire le pont qui reliait les japonais à la rive nippone ! Mais dans l'après-midi, Komatsubara ordonna au groupe de retraverser le Halha, les arrières couverts par le 26e régiment motorisé qui perdra 1/3 de ses effectifs dans cette action.
Finalement, le 5 juillet, à 18 heures, le pont de fortune japonais construit par le génie fut détruit.
L'assaut frontal par la Yasuko Force connut une meilleure fortune au début, mais se termina mal. Le manque de coordination et l'action de l'artillerie soviétique avait rapidement disloqué la cohésion de la troupe nippone. De plus, l'attaque s'était déroulée sous un orage diluvien ! Malgré ces conditions difficiles, les troupes nippones réussirent à percer les défenses russes, occasionnant des pertes soviétiques conséquentes : 400 tués, 66 chars détruits, 17 pièces d'artilleries mises hors combat ! Mais les japonais ne purent profiter de leur succès ! Les chars exploitèrent la percée bien trop tardivement, sans véritable appui de l'infanterie, se résumant dans une charge suicide en terrain ennemi, et perdant la moitié de leurs effectifs !
Durant les trois jours suivants, Komatsubara envoya ses troupes d'infanterie à l'assaut de la position soviétique, sur la rivière Halha, de nuit comme de jour, jusqu'a que l'armée du Kwantung ordonna le retrait des deux Brigades de Tanks, le 10 juillet. Les 3e et 4e BT étant les seules disponibles dans tout le Mandchoukuo (*preuve que l'armée de terre japonais était peu motorisée !).
Juste avant la confrontation décisive, le potentiel blindé des nippons fut donc réduit de moitié !
Cette première bataille coûta 2000 tués et blessés aux forces nippones.
Les japonais étaient peu économes de leurs forces !
Les raisons de cet échec étaient multiples. Une coordination inter-arme faible, un support d'artillerie quasi inexistant, la faiblesse des moyens antichars et des moyens blindés et enfin le peu de flexibilité du commandement japonais, qui envoyait des vagues humaines sur les défenses soviétiques sans aucune préparation d'artillerie!
Du côté soviétique, les brigades mécanisés avec leur 25 BT et leur 37 "armored cars". Chaque bataillon d'infanterie de 900 hommes avaient une centaine de camions à leur disposition et des moyens antichars et de l'artillerie. En résumé, les troupes soviétiques étaient plus mobiles que leurs homologues japonais ! Un régiment japonais n'avait pas de moyens blindés et très peu d'artillerie lourde. Le 26e régiment d'élite avait 78 camions par bataillon, 6 mitrailleuses lourdes, 6 canons de campagne, et deux mortiers. Cette organisation relevait plus de la Grande Guerre que d'un conflit moderne !

Cette première campagne aurait pu être encore plus catastrophique pour les japonais si les soviétiques avaient concentré leur force qui auraient pu détruire les 3 régiments qui ont pu retraiter en repassant le Halha.

4) Le coup de maître de Joukov.

Après le retrait des deux régiments de Tanks, les japonais se renforcèrent en artillerie, en recevant des pièces de 100 et de 150 mm (ce que les soviétiques avaient en abondance.). Le nouveau plan s'inspirait fortement des stratégies de la 1ere guerre mondiale. Une forte préparation d'artillerie pour désorganiser les défenses adverses et une attaque frontale d'infanterie ...(*le manque en moyens modernes obligeait les japonais à des stratégies vraiment primitives !).
L'attaque, qui commença le 23 juillet, fut un échec pour les nippons. Les soviétiques envoyèrent trois fois plus d'obus que les japonais, malgré le soi-disant avantage logistique des japonais ! Aussi, les homme du solei levant commencèrent à s'enterrer.
Une 6e armée fut alors créee comprenant la 23e division, recapitalisée en hommes et la 7e division. La nouvelle stratégie était d'aménager une position fortifiée qui serait capable de briser toute attaque soviétique. (*les nippons passaient donc d'une posture offensive à la défensive, reconnaissance implicite de l'échec du plan initial!).
Le renforcement du potentiel aérien soviétique était évident, permettant des missions sur le territoire du Mandchukuo. Encore sous la restriction de Tokyo, qui avait interdit aux avions du 2e groupe aérien d'attaquer des objectifs en territoire soviétique.

Les soviétiques profitèrent de cette pause pour accumuler des stocks en vue de leur prochaine offensive. 18 000 tonnes d'obus, 6 500 tonnes de bombes, 15 000 tonnes de pétrole, 4 000 tonnes de nourriture ravitailleront 35 bataillons d'infanterie et 500 tanks. Joukov savait que les japonais étaient en train de s'enterrer et qu'ils étaient à court de réserves mobiles. Le général soviétique vit tout de suite l'avantage qu'il pouvait tirer de la défense statique des nippons, prévoyant un enveloppement par ses forces blindées de l'ennemi statique, stratégie qui n'avait jamais été essayée jusqu'alors !
Joukov divisa ses troupes en 3 groupes :
- Le groupe Nord était composé de la 7e Brigade Blindée, de 2 bataillons de la 11e BB et du 601e Régiment de la 82 ID. Sa mission était de traverser le Halha et d'attaquer à Fui Heights où les japonais n'avaient mis qu'un régiment de reconnaissance. Une fois la position enlevée, le groupe Nord devait envelopper l'ennemi en rejoignant le groupe Sud.
- le groupe Sudétait constitué de la 8e BB, de la 6e Tank, et de la 11e BB (moins deux bataillons.) et de la 57e "Rifle Division". Son objectif était d'attaquer au sud de la rivière Holsten, et de tourner la position centrale ennemie pour rejoindre le groupe Nord.
- le groupe Central, qui faisait face au gros des forces japonaises était composé des 82e et 36e ID, complété par la 5e Brigade de mitrailleuses.
500 pièces d'artillerie devaient supporter les 3 groupes.
En réserve, Joukov disposait de la 9e BB, d'un bataillon de la 6e Tank, et la 212e Brigade Parachutiste.

Le 20 août 1939, à 5 h 45, les forces soviétiques passent à l'offensive après un bombardement massif, prenant les japonais par surprise. Les soviétiques avaient aussi une suprématie aérienne totale.
Le groupe Nord écrasa aisément le régiment de reconnaissance Ioki, qui tenait la position de Fui Heights. La 9e BB exploita rapidement cette victoire pour contourner la position centrale ennemie.
Au sud, des éléments de la 8e BB, contournant la position japonaise, rejoignirent des détachements du groupe Nord. Devant la menace d'encerclement, le Kwantung autorisa l'intervention du reliquat de la 7e division.
L'Etat-major nippon, inconscient de la réalité du terrain commença à échafauder des plans de contre-attaque avec des unités qui étaient déjà soumises à rude épreuve, sur le terrain ! Malgré tout, 5 bataillons (2 de la 72e, 2 autres de la 28e et le 6e Border garrison) furent réunis pour une contre-attaque qui commença par une matinée brumeuse du 24 août, sans aucune préparation d'artillerie. La surprise passée, la contre-attaque des engins blindés soviétiques fut rapide et ce fut un véritable carnage !
De plus en plus déconnecté de la réalité, le Kwantung ordonna une autre offensive pour le 27 août, sans tenir compte que la 28e division n'était plus qu'à 20% de ses effectifs. Encore une fois, les blindés soviétiques vinrent à bout aisément de ces offensives pas du tout préparées ! Au soir du 27, les forces japonaises étaient encerclées. Komatsubara annonça alors qu'il allait guider, à la tête de 1 200 de ses hommes, une charge suicide. Le staff de la 6e armée autorisa l'attaque mais ordonna au général de rester sur les arrières. Encore un nouveau désastre !

Alors que le Kwantung préparait de nouveaux renforts, le Pacte germano-soviétique fut signé, avec la perspective de voir des troupes soviétiques de l'ouest être engagées à l'est. L'Etat-Major général japonais chercha alors une solution diplomatique de peur de perdre le Mandchoukuo. De leur côté, les soviétiques étaient occupés à l'Ouest à préparer l'invasion de la Pologne orientale.
En septembre 39, un cessez-le feu était signé. L'Etat-Major général, à Tokyo, agit sans en informer le Kwantung (*encore un bel exemple d'absence de collaboration, comme si Tokyo était déconnecté de l'armée japonaise en Chine !). L'incident de Nomonhan//Khakin Gol était désormais clos pour les deux camps.

5) Conclusion.

L'aventure de l'armée du Kwantung en Mongolie fut extrêmement coûteuse en hommes. Des 16 000 hommes de la 23e division, sous le commandement de Komatsubara, près de 68 % furent mis hors combat. La 7e division d'élite perdit un tiers de ses effectifs. En tout, les japonais perdirent près de 18 000 hommes durant la campagne.
Les soviétiques admirent avoir perdu 9 000 hommes, et affirmèrent avoir mis hors combat 50 000 japonais. Les pertes soviétiques furent certainement proches de 12 à 14 000 hommes.
Mais la leçon principale fut la stratégie d'enveloppement de Joukov, par ses forces blindés, des troupes japonaises, inaugurant une "Blitzkrieg" à la soviétique !
Du côté japonais, le manque de moyens blindés et l'inflexibilité, suicidaire, du haut commandement nippon, scella la défaite japonaise.

Le désastre de Nomonhan mit fin aux vellétités japonaises vers la Mongolie et la Sibérie et décida Tokyo à choisir l'option maritime, au sud.

Source : Strategy and Tactics, n°158, Février 1993, Red Sun/Red Star, The Nomonhan Campaign in Manchuria, 1939,
article de John D.Burtt, p 5-16.

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