John Amery, traître à la couronne britannique
Par Fabrice Thery

John Amery
(1912-1945)

 

jeunesse et dépravation d'un fils de ministre.

John Amery est né le 14 mars 1912, dans un quartier chic de Londres, à Chelsea, au 9 Embankment Gardens.
Il est le fils aîné de Bryddie et Leopold Amery, député conservateur qui deviendra secrétaire d’Etat pour l’Inde, au sein du cabinet de Churchill. Déjà très jeune, il se fait remarquer pour son caractère mythomane, son goût pour l’aventure, son esprit de contradiction et sa jalousie. Colérique, il rend la tâche très difficile à la nurse chargée de l’élever. Il ira même jusqu’à tenter d’empoisonner plusieurs fois son jeune frère, Harold Julian avec des détergents. Adolescent, il aime choquer et provoquer. Il n’hésitera pas à se rendre en classe par exemple, paré d’un collier de chien. Il fréquente très tôt les lieux de perdition et perdra sa virginité dès l’âge de 14 ans.


Alors qu’Harold prépare un avenir politique dans la lignée de son père, menant brillamment ses études au Eton College puis au Balliol College à Oxford, John Amery quitte Harrow School à 16 ans, sans aucune formation, après avoir été puni pour immoralité suite à un vol à l’étalage. Ses parents, affligés, le savent pourtant théoriquement brillant. Ils le font consulter un psychologue qui conclue que John n’a pas de conscience morale du bien et du mal. Ceux-ci tentent alors de l’envoyer reprendre ses études en Suisse, mais sur place, il vit dans la débauche et finance ses frasques en se prostituant auprès d’hommes. Il revient en grande Bretagne après avoir contracté la syphilis.

Son entourage tente alors en 1929 de lui faire intégrer Oxford mais il préfère, alors qu’il n’est toujours pas majeur, se lancer dans la voie du cinéma pour devenir réalisateur. Il trouve finalement un emploi sans envergure dans une petite société de production. Mais il vit d’emprunts, de combines douteuses, fait la tournée des bars, toujours accompagné de son inséparable « Teddy bear » fétiche. Il finit par décider sa famille et son entourage à financer à hauteur de 100 000 livres, le projet d’un film : « Jungle Skies » devant être tourné en Afrique. Leo Amery parait alors fier de son fils qui avance avoir la responsabilité de la réalisation de scènes difficiles avec crash d’avions, spectacles grandioses et danses de guerre de tribus locales. Mais le projet tourne court et personne ne reverra l’argent investit dans cette escroquerie.


John Amery mène un grand train de vie, tant et si bien qu’il se retrouve bientôt en faillite. A l’âge de 20 ans, il a un casier bien garni et a déjà comparu devant la justice pour 74 faits de délinquances (principalement des états d’ébriété avancée, des bagarres et de la délinquance routière).

Il tombe également amoureux d’une pseudo-comédienne, Una Eveline Wing qu’il présente à ses parents comme une riche héritière.

Mais en fait, celle-ci est aussi une prostituée à ses heures perdues. John n’a pas encore 21 ans, et il ne peut se marier avec elle sans le consentement de ses parents.

Il fuit avec Una Wing à Paris, en 1932 et l’épouse ensuite à Athènes selon le rite orthodoxe, au grand dam des deux familles. Six semaines plus tard, il est arrêté après avoir tenté d’acheter des diamants avec un chèque sans provision. Le couple après cette affaire, continue malgré tout à mener un train de vie effarant, John se prostituant avec des hommes pour obtenir quelques rentrées d’argent
.

Fervent défenseur du fascisme.

En 1936, il est interpellé par la gendarmerie française car il est en situation de faillite, endetté à hauteur de 6000 livres sterling. C’est à partir de cette année qu’il devient comme obsédé par la cause nazie. Il est persuadé en outre que la responsabilité du développement du communisme en Europe incombe aux juifs et rêve de partir combattre la menace rouge. Il porte en permanence une arme, obsédé par le fait que ses créanciers puissent être sur ses traces.

Lors de l’invasion de la Pologne en Septembre 1939, John Amery laisse son épouse à Londres.
Il fait croire depuis presque trois ans qu’il se trouve en Espagne au service de Franco et des nationalistes.
Lors de son retour, il rencontre son père et affirme qu’il a pu voir de ses yeux des chambres de torture entretenues par les communistes mais en fait, il vit toujours en France et il a juste effectué un bref voyage en Espagne. Il n’a jamais, contrairement à ses affirmations, combattu pour la cause franquiste. Il se trouve toujours à Paris lors de la capitulation en 1940 où il écrira un article dans un journal, critiquant les premiers bombardements de la Royal Air Force sur le sol français.
A cette époque, il abandonne puis divorce d' Una Wing pour une autre prostituée française: Jeanine Barde.
Una Wing dira de son ex-compagnon que c’était un homme bisexuel à tendance masochiste, au caractère immoral et immature.

Objet de la Propagande Nazie.

L’invasion de l’Urss par les nazis convainc définitivement Amery que sa place est aux côtés des Allemands.
En septembre 1942, grâce à l’obstination du Hauptmann Werner Plack, il est autorisé à quitter la France avec sa nouvelle épouse, sous l’identité de Mr et Mme Brown. Il s’expatrie à Berlin en octobre pour prendre quartier dans le plus somptueux hôtel de la capitale nazie. Il s’exprime devant le German English Comitee puis obtient le même mois une entrevue avec le führer et lui expose son idée d'organiser une Légion anglaise contre le bolchevisme.
Adolph Hitler montre un certain enthousiasme pour ce projet. Il autorise Amery à rester en Allemagne en tant qu’invité du Reich et donne un accord de principe pour la création du Britische Freiwilligen Korps, la Légion de Saint-George. Du point de vue de la propagande allemande, le ralliement de John Amery est considéré comme un important trophée de guerre. Le 19 novembre 1942, John Amery participe à sa première intervention à la radio dans la fameuse émission « Germany Calling », animée par l’irlandais William Joyce (plus connu sous le surnom de Lord Haw Haw à cause de sa voix nasillarde, par les britanniques d’outre-manche). Avec véhémence, il affirme ce jour là que le patriotisme des britanniques est exacerbé et exploité par des gens qui ont à peine le droit d’être anglais et qu’entre la Grande Bretagne et la paix ne se trouvent que le juif et ses marionnettes.

Amery devient hôte du Reich, participe à des mises en scènes grandioses filmées pour les actualités internationales du Wochenschau. Il va ensuite travailler au profit du « Buro Concordia » le département du ministère de la propagande du Dr Joseph Goebbels. Ce service est en charge des émissions de radio à destination de la France, des territoires situés au nord de l'Escaut, de la Grande-Bretagne par ondes moyennes, et des Etats-Unis par ondes courtes. Il émet à partir de Berlin, puis plus tard de Hambourg. Lors de ses apparitions à la radio allemande, John Amery encourage les ouvriers français de l'Organisation Todt affectés à la construction du Mur de l'Atlantique, dénonce l'influence juive en Grande-Bretagne, s’insurge contre la politique de Churchill et incite ses concitoyens à manifester pour l'arrêt de la guerre, celle-ci étant définitivement gagnée par l'Allemagne. John animera à cette époque 9 émissions de propagande radio au total. Lui et Jeannine se marient à Berlin et les factures de leurs noces sont réglées par les nazis. Le couple va vivre dans le luxe et la débauche, aux frais et sous la protection des allemands. Quant en 1943, on retrouve d’ailleurs le corps de Jeanine Barde, étouffé dans son propre vomit, John échappera à une accusation d’homicide involontaire. Les crédits accordés par les nazis rapidement épuisés, celui-ci retourne en France à la fin de l’année. Quelques semaines à peine après le décès de son épouse, il va y épouser sa nouvelle égérie : Michelle Thomas. Celle-ci est également une prostituée et Amery confirme une nouvelle fois son attirance pour les professionnelles du sexe.


Pamphlet écrit par Amery et intitulé "Pourquoi mourir pour Staline, pourquoi mourir pour les juifs ?"

Déshérité par son père.

En grande Bretagne, au 112 Eaton Square, Belgravia, Leopold Amery est atterré par le comportement de son fils. Pendant deux ans, il refuse de croire que c’est John qui s’exprime sur les ondes depuis Berlin. Puis il pense que celui-ci, problement enlevé par la gestapo, agit sous leur pression. Mais il doit bientôt se rendre à l’évidence… Pourtant, les errements de John lui valent le soutien de l'opinion publique, qui se désole pour le ministre.
A la suite de la confirmation formelle d'un journaliste du « Daily Mirror », (très probablement William Connor qui signe ses éditoriaux sous le pseudonyme de Cassandra), il offre sa démission du gouvernement britannique. Winston Churchill la refuse et lui fait savoir que "nul ne peut être blâmé pour les dérangements mentaux de sa progéniture".

Dès le lendemain, ne supportant plus d’avoir engendré un traître, Leopold Amery déshérite son fils indigne.
Dans les semaines qui suivront, un praticien célèbre expliquera à la radio que John Amery est atteint de débilité morale. On débattra longtemps pour savoir s’il pourrait être considéré comme irresponsable lors d'un procès.
Car cela lui permettrait en s’appuyant sur le Criminal Lunatics Act de 1884, d’être protégé, cet article exonérant les aliénés de leur responsabilité pénale.

L'échec de la Légion de St George, le projet fou de John Amery.

En janvier 1943, John Amery rencontre Jacques Doriot, le fondateur du Parti populaire français (PPF) et, surtout, Marcel Déat, le créateur du Rassemblement national populaire (RNP), avec qui il va parcourir l'Autriche, la Tchécoslovaquie, l'Italie et l'Allemagne pour y observer les « bienfaits » du fascisme. Impressionné par la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (L.V.F), il publie alors un livret intitulé « England and Europe », où il prône à nouveau la création d’une grande unité combattante, composée uniquement de volontaires anglo-saxons anticommunistes. Son projet semble toujours intéresser les autorités allemandes qui approuvent alors l’idée de recruter la « British Legion of St George ». Mais la Wehrmacht ne montre pas un grand enthousiasme. Cette unité devrait s’inspirer du modèle français de la L.V.F, avoir un effectif de 1500 volontaires, repartis dans une brigade à deux bataillons.

Pendant plusieurs semaines Amery fait le tour des camps de prisonniers de guerre britanniques et rencontre environ 40 à 50 internés de Grande-Bretagne et des pays de Commonwealth. Ses démarches connaissent un échec presque total et il ne réussit à convaincre que 4 recrues potentielles : un universitaire assez âgé appelé Logio, Maurice Tanner, Oswald Job et le jeune Kenneth Berry (un matelot de 17 ans rescapé du naufrage du cargo SS Cymbeline). Logio n’est finalement pas retenu. Oswald Job est recruté par l'abwehr et entraîné comme espion. Il sera arrêté en essayant d'entrer en l'Angleterre et sera pendu en mars 1944. Fin 1943, Amery se retrouve donc flanqué par seulement deux acolytes. La Wehrmacht tire les conséquences de son échec et fait savoir à Amery fin octobre 1943, qu’elle n’a plus besoin de ses services. Finalement seul Berry rejoindra le futur British Free Corps.

Naissance du British Free Corps.

Alors que tout semble perdu, la création d’un corps de volontaires britanniques intéresse cependant le commandement de la Waffen SS qui escompte bien tirer grande propagande d’une éventuelle unité de SS anglo-saxonne. Une nouvelle opération est bientôt organisée afin de séduire certains prisonniers nationalistes détenus dans les stalags. Les cadres affectés à l’organisation du projet misent pour cela sur l’amélioration des conditions de vie difficiles des prisonniers pour parvenir à les décider. A partir de mai 1943, des camps de détente voient alors le jour dans l’espoir de créer une arme de propagande vraiment efficace et de l’employer contre les Britanniques. Des crédits importants sont alloués au projet à ces camps qui bénéficient notamment de conditions sanitaires améliorées. La discipline qui y règne s’avère également moins stricte envers les recrues potentielles de la future BFC.
Mais le projet est une nouvelle fois un échec.


A la fin de l’année 1943, seulement 6 cadres britanniques ont rallié la cause du 3ème Reich. Les allemands tirent les leçons de leur revers et comprennent alors qu’il leur faut un véritable britannique pour favoriser une politique de recrutement dans leurs camps. Ils affectent donc à cette tâche, un cadre britannique au charisme certain, au sein du Détachement Special 517, destiné essentiellement au recrutement d’hommes de troupes d’origine britannique.
Le Détachement Special 517 accueille environ 300 prisonniers de guerre britanniques.
Au sein de celui-ci, un certains nombre de prisonniers sympathisants nazi sont mis en contact et peu à peu se créé l’embryon de la future Légion. Quelques cadres issus de l’Army et de la Royal Air Force parviennent à décider une vingtaine d’hommes à basculer côté allemand. En janvier 1944, l’appellation de l'unité change et devient « Britsches Freikorps », autrement connu en l'anglais comme « British Free Corps ». Peu après, le BFC est reconnu et accepté intégralement comme unité de volontaires étrangers de la Waffen SS.

Mais le débarquement en Normandie, en juin 1944, va contrarier les projets allemands.
Bon nombre des « volontaires » britanniques ne sont plus certains de vouloir un jour combattre leurs compatriotes et beaucoup préfèrent renoncer au BFC pour rejoindre leur ancien Stalag. Les quelques dizaines de volontaires à peine formés du BFC seront répartis dans d’autres unités et bien peu connaitront réellement les combats de 1945.
Le projet fou de John Amery ne se finalisera jamais…

L’arrestation, le procès et l’exécution.

A l’été 1944, John Amery se réjouit de l’apparition des nouvelles armes secrètes allemandes et des destructions provoquées par les V1. Sur les ondes, il déverse une bile autant antisémite qu'antibolchevique et anticapitaliste.
La chronique « German Calling », toujours très écoutée outre-Manche (plus de six millions d'auditeurs) sera un savant mélange de divertissements, de nouvelles des prisonniers, de propagande amplifiant les succès de la Wehrmacht et de discours enflammés. Mais avec l’échec du projet du British free corps (l’effectif de l’unité n’excédera jamais une cinquantaine de volontaires), il a perdu tout crédit auprès des Allemands et ceux-ci le considérant comme un parasite, ne s’intéressent guère plus à lui.


Alors, au tout début de 1945, John Amery part pour le Nord de l’Italie afin de supporter la république de Salo et de rencontrer celui qu’il considère comme son héro : Benito Mussolini. Au cours des dernières semaines de la guerre, Amery et son épouse sont capturés par des partisans italiens près de Como, en Lombardie. Il est remis au Captain Alan Whicker, des forces britanniques. Interné au camp de Terni, IL fait l’objet d’interrogatoires menés par Scotland Yard. Ceux-ci révèlent qu’il n’a aucune idée précise de la gravité de la situation et qu’il compte sur l’influence de son père pour le tirer de ce mauvais pas. Lui et son épouse apparaissent uniquement obsédés par les objets qui leur ont été saisis : le Teddy Bear de John et une fourrure et deux renards argentés pour Michelle.
John Amery est transféré par avion quelques semaines plus tard en Grande Bretagne pour y être jugé pour haute trahison auprès de la cour de Bow Street, à Londres. Il a voyagé en grand uniforme fasciste complet et dès son arrivée est enfermé à la prison de Brixton. Avant son procès, il se dit confiant et pense que les charges pesant contre lui sont insuffisantes. Il espère aussi secrètement que la notoriété et l’influence de son père joueront en sa faveur.

Lors des audiences préliminaires, il se targue de n’avoir jamais combattu contre la Grande Bretagne et d’être simplement un anti-communiste convaincu, en aucun cas un nazi. La famille d’Amery tentera d’intervenir maladroitement en sa faveur. Léo Amery s’assurera les services de psychiatres renommés pour tenter d’établir que son fils est fou. Sur les allégations de John, son jeune frère Julian, héros de la seconde guerre, tentera d’établir devant la cour que son frère était devenu citoyen espagnol pendant la guerre civile, en 1936. Il aurait donc été techniquement incapable de trahir le Royaume-Uni. Mais les autorités franquistes ne se montreront pas collaboratrices. Par message en date du 26 novembre 1945, elles répondront que John Amery avait en effet entamé une démarche pour acquérir la nationalité espagnole mais qu’il n’avait jamais été inscrit sur le registre des nationalités, en conséquence de quoi, il ne pouvait jouir de la citoyenneté espagnole. L’avocat d’Amery s’évertuera à démontrer que son client était surmené et intellectuellement malade.

Mais la ligne de conduite de la défense s’écroule bel et bien, le jour du procès. Le 28 novembre 1945, au grand étonnement de tous, John Amery plaide coupable pour les 8 chefs d’accusation devant la cour de Old Bailey.
Le juge, avant d’accepter la plaidoirie d’Amery s’assurera que celui-ci réalisait les conséquences d’une telle déclaration et lui rappelera que s’il persistait dans ce sens, la sentence serait obligatoirement la mort par pendaison.
Mais Amery plaida coupable à nouveau, le procès durera alors en tout et pour tout 8 minutes.
Puisqu’il reconnaissait être un traître à son roi et à son pays, en application de l’article 1351 relatif à la trahison envers la couronne britannique, John Amery fut condamné à mort, à l’âge de 33 ans.


L’exécution aura lieu le 19 décembre 1945 au matin, à la prison de Wandsworth. Le célèbre bourreau Albert Pierrepoint assisté par Henry Critchell sera désigné pour la mener à bien. John Amery, serein, marcha vers la potence sans assistance après avoir remercié le prêtre et les gardiens pour leurs bons traitements. Ses ultimes paroles furent pour son bourreau. Il s’exprima ainsi :

- « Monsieur Pierrepoint, j’ai toujours voulu vous rencontrer mais bien entendu, pas dans de telles circonstances ! »

Dans un article paru dans l’Empire News et le Sunday chronicle, qui sera vite censuré sous la pression politique, Pierrepont dira d’Amery qu’il fut l’homme le plus brave qu’il ait eu à exécuter. L’histoire britannique ne reconnaît seulement que deux cas d’accusés ayant plaidé coupable face une accusation de haute trahison : John Amery en 1945 et Somerset Fox, pour avoir préparé un assassinat contre Cromwell en juin 1654…

On a dit de la mère de John qu'elle n'a plus jamais sourit après l’exécution de son fils. Le ministère de l’intérieur lui avait aussi refusé la permission de fleurir sa tombe anonyme, dans la prison. Après la mort de Bryddie en 1996, sa famille a obtenu après bien des tentatives l’autorisation de faire exhumer et incinéré le corps de John Amery.
Ses cendres ont été dispersées en France.

Sources :
http://www.independent.co.uk/opinion/letters/rear-window-john-amery--the-traitor-whom-britain-politely-forgot
http://www.dailymail.co.uk/news/article-527332/Why-son-Churchill-cabinet-minister-mouthpiece-Hitler.html
http://www.dailymail.co.uk/news/article-527332/Why-son-Churchill-cabinet-minister-mouthpiece-Hitler.html
http://www.jewishjournal.com/arts/article/letter_from_london_an_english_tragedy_is_timely_on_stage_20080328/
http://www.nickelinthemachine.com/page/13/
http://www.capitalpunishmentuk.org/wands.html
http://living.scotsman.com/features/The-legion-of-traitors.2359543.jp
http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=21161
http://www.stephen-stratford.co.uk/amery_proclamation.htm
http://www.spartacus.schoolnet.co.uk/2WWameryJ.htm
http://aoaoo.us.splinder.com/post/848003
http://en.wikipedia.org/wiki/British_Free_Corps

Menu