Le camp du Ban St Jean 1934-....
Par Marc Blindauer

Médaille ligne Maginot

 

I. 1934-1940, la période française

Au milieu des années 20, devant la dégradation des relations entre l’Allemagne et bien d’autres pays en Europe, la France va se protéger. Sous l’impulsion d’André Maginot, elle va se doter sur la majeure partie des ses frontières orientales d’un système de défenses fortifiées censées retarder l’ennemi afin de permettre la mobilisation complète des forces armées. Cependant cette ligne souffre de nombreux maux dus en grande partie à des problèmes de financement (crise de 1929) et à des « oublis » comme la défense anti-aérienne. Cela conduira en partie au résultat que nous connaissons, même si beaucoup d’ouvrages resteront invaincus.

Afin de loger toutes les troupes et les officiers chargés de la relève des équipages des différents ouvrages, il est décidé de construire nombre de camps pour les hommes du rang et des cités pour les officiers et sous-officiers en retrait de la ligne de front. Et ce à raison de plusieurs camps et cités pour un régiment. D’autres seront stationnés dans des casernes non utilisées des villes plus en arrière.

Ainsi et pour circonscrire à la région géographique qui nous intéresse, 22 camps de ce type seront construits en Moselle afin de subvenir aux besoins des nombreux ouvrages de la ligne Maginot et de ses différents secteurs fortifiés. Dans la Région Fortifiée de Metz et deux de ses SF, le SF de Faulquemont et le SF de Boulay, nous pouvons citer les camps de Boulay, Zimming, Téting, Bockange et le Ban St Jean.

Dès 1933, le 146ème RIF S’installe dans des casernes sur Metz et déménage en 1935 dans ces camps vu que la situation internationale se détériore de plus en plus. En duo avec le 168ème RIF, il formera toute l’infanterie de forteresse destinée à la Région Fortifiée de Metz.

En 1934, les six bataillons du régiment sont scindés en deux et 1 compagnie de fusiliers voltigeurs est rajoutée à chacun d’entre eux. En Aout 1935, les 4,5 et 6/146RI se transforment en 162ème RIF et occupent le secteur de Boulay tandis que les 1,2 et 3/146RI donnent le 146ème RIF et occupent le secteur de Faulquemont et sont stationnés de la manière suivante. L’EM sera à la caserne Barbot à Metz, le 1/146 au camp de Téting, le 2/146 au camp de Zimming et le 3/146 au camp du Ban st Jean. Chaque bataillon possède 3 Cies de Fusiliers Voltigeurs, 1 Cie d’engins, 1 Cie de mitrailleuses et 1 Cie d’équipage d’ouvrage.

Mais la question seule du logement des troupes à proximité des ouvrages n’est pas l’unique raison de création de ces camps. En effet jusque là, les officiers logeaient dans les villes les plus proches et devaient donc faire le trajet à chaque fois pour aller de leur domicile au camp. Le fait de les faire habiter sur place permet de supprimer cet inconvénient, d’augmenter l’efficacité des unités et d’exalter l’esprit de corps, vu que tous sont au même endroit, même si tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Les hommes de troupes se contentant des traditionnels camps alors en vigueur dans l’armée française et les officiers et sous-officiers dans certains cas comme à Veckring (Près du GO A19 Hackenberg) de cités modernes pouvant accueillir leurs familles avec tout le confort de l’époque.

De plus ces camps sont souvent perdus au milieu de nulle part, ainsi le Ban st Jean est à 30km de Metz en pleine nature avec quasiment rien autour. Une surface de 88ha est prise à la ferme isolée st Henri et à la commune de Denting pour y établir ce périmètre. L’état-major a donc pensé à tout (ou presque) afin de distraire au mieux les hommes de troupes, surtout pendant la période d’avant-guerre où il ne se passe pas grand-chose...
Ceux-ci venant de toute la France mais aussi bien des villes que des campagnes, il fallait tout prévoir.
Bar, billard, cinéma….et chapelle pour la santé spirituelle. Et tous les talents étaient réquisitionnés pour améliorer sans cesse les conditions de vie.

Ainsi le 3/146 au Ban st Jean va jusqu'à construire un chalet tyrolien où les costumes traditionnels sont de mise. Le moment de divertissement le plus attendu est la fête annuelle du régiment avec moult démonstrations pour les civils venus en masse. C’est l’occasion rêvée pour faire la promotion de l’armée et surtout de ne pas faire cogiter les hommes sur tous les événements internationaux qui les concernent directement.
Avec l’Anschluss en mars 38, celle de cette année est particulièrement imposante et spectaculaire, allant même jusqu'à imaginer l’armée de 2050 ! Mais malgré toutes ces initiatives, la vie n’était pas très attrayante ni joyeuse. Elle est même carrément ennuyeuse. Le Général Giraud, alors gouverneur Militaire de Metz, va s’en plaindre lors d’une réception à laquelle il participe. C’est là que va naître « La rose à la ligne Maginot ». L’organisateur de la réception propose ses roses au Général pour embellir les camps et pour occuper la troupe mais cela sur le ton de la boutade. Cette initiative est proposée en haut lieu et est retenue. C’est ainsi que quatre camps (Téting sur Nied, Zimming, Bockange et le Ban st Jean) vont recevoir dès octobre 1938 des milliers de rosiers et lancer la souscription nationale qui va connaître un succès inespéré. Ces camps recevront d’ailleurs la visite des hautes autorités de l’état mais la troupe pense à autre chose.

En effet l’entrée en guerre va tout bouleverser. Avec le renfort des réservistes, le 146ème RIF va se scinder en trois et chacun de ses bataillons va donner un autre régiment (146, 156 et 160ème RIF). Des régiments de marche sont créés, qui participent à l’offensive française de la Warndt en Sarre et obtiennent quelques résultats mais tout s’arrête avec la chute de la Pologne. Les camps reprennent leur fonction première et la rotation des hommes continue pendant la drôle de guerre. Plus grand-chose ne va s’y passer jusqu’à l’armistice de 40 lorsque l’armée française doit déposer les armes.

II. 1940-1945, la réutilisation allemande

Une fois l’armistice signé et les redditions des derniers ouvrages actées, le département de la Moselle avec la région Alsace sont intégrés au Reich, le camp du Ban st Jean passe sous contrôle allemand. L’occupant en profite pour transformer le camp en Frontlager c'est-à-dire en camp de prisonniers français proche de la ligne de front. Il sera par la suite intégré au Stalag XIIF de Forbach. Le casernement de Boulay, la petite ville la plus proche, est transformé en Feldlazarett (hôpital de campagne). Le nom du Ban st Jean est germanisé en Johannis-Bannberg et avec le Feldlazarett, il forme le Zweiglager ou camp secondaire du Stalag XIIF.

Les conditions de détention des KG (Kriegsgefangene) français sont assez souples et les gardiens en règle générale ne maintiennent pas une trop grande pression. Il faut dire qu’une partie des prisonniers, surtout les spécialistes, sont chargés de l’entretien des ouvrages et d’expliquer le fonctionnement aux allemands. D’autres sont chargés du déminage autour des dits ouvrages. Cette dernière tâche est surveillée d’assez loin par les sentinelles qui n’aiment pas spécialement l’idée d’être en contact avec des champs de mines. Ces largesses dans la surveillance permettent de nombreuses évasions chez les prisonniers du camp qui bénéficient de filières parmi la population. Beaucoup de gens de la région vont bénéficier jusqu’en 45 de droits d’entrée pour raisons professionnelles. Pour anecdote, signalons que le sergent François Mitterrand bénéficiera d’une de ces filières.

Malheureusement cette partie de l’histoire peut presque ressembler au paradis par rapport au drame qui va se jouer par la suite derrière ces barbelés. Le 22 Juin 1941 à 03h15, l’armée allemande fond sur l’URSS en engloutissant le reste de la Pologne puis surtout les immenses territoires d’Ukraine en faisant de grandes quantités de prisonniers qui n’auront pas droit au même traitement que leurs homologues français. Il ya deux sortes de prisonniers au camp du Ban st Jean, ceux de guerre et les « Zwangsarbeiter » (travailleurs de force) issus des différentes rafles.

Les difficiles voire cruelles conditions de détentions de ces hommes venus du front de l’Est s’expliquent assez facilement. Avec ces nouveaux arrivants, nous rentrons dans la gestion idéologique des prisonniers, les slaves étant considérés comme des sous-hommes (Untermenschen) pouvant être ravalés à l’état de bête n’ayant aucun droit. Il faut dire qu’ils ne sont même pas aidés par Moscou qui en plus de les considérer comme des traîtres et des lâches, n’a pas signé la convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre.

Alors que beaucoup de prisonniers français ont étés évacués dans d’autres camp en Allemagne, que leurs conditions de détention ont pu être dures dans certains cas, et malgré tout ce que l’ont peut dire et reprocher à l’Etat français pendant la seconde guerre mondiale, la majeure partie rentrera chez soi après une période de détention plus ou moins longue, ce qui ne sera pas le cas des Ukrainiens. Le camp du Ban st Jean va donc voir ses KG français partir et être remplacés par des cohortes entières de prisonniers Ukrainiens et autres Soviétiques. Et le fait que le camp soit isolé va permettre au drame de se dérouler dans une plus ou moins grande tranquillité malgré le soutient de la population locale.

Ce qui suit est tiré d’un témoignage d’un des gardiens du camp : les prisonniers arrivaient par train en gare de Boulay. L’arrivage n’était pas régulier ni de quantités égales mais cela se chiffrait rapidement à plusieurs centaines. Il faut imaginer l’état de délabrement physique dans lequel ils se trouvaient après plus de 15 jours de voyages dans des wagons à bestiaux fermés, trimbalés à travers toute l’Europe. Une fois débarqués, une marche de 4km environ jusqu’au camp sous les coups de gourdins suffisait à éliminer les plus faibles qui étaient ramassés ultérieurement.

Une fois arrivés sur place, passage sous le portail où était marqué « le travail rend libre», les médecins du camp examinaient les nouveaux arrivants et classaient tout le monde. Petite précision utile, le camp du Ban Saint Jean n’était pas un camp de travail mais un camp de « remise en état ». Les plus atteints sont envoyés au Feldlazarett sans grand espoir d’en sortir autrement que les pieds devant, vient ensuite la plus grosse partie qui va servir de factotum dans les différentes exploitations agricoles de la région en attendant leur remise sur pieds et enfin les derniers jugés aptes envoyés directement dans les mines de fer et de charbon de Lorraine. Cette dernière catégorie avait également des chances de survie assez faibles.

Les pensionnaires du camp quand ils n’étaient pas de service à l’extérieur, ne faisaient absolument rien de la journée. De plus ils pouvaient observer les charrettes transportant les cadavres vers la fosse commune et ceux enfermés pour une semaine sans nourriture après avoir étés rattrapés après leur tentative d’évasion. Il faut s’imaginer également que le ravitaillement était plus qu’aléatoire et surtout en quantité insuffisante. Il est même arrivé que les gardiens en souffrent aussi, c’est dire la situation.

Comme dit plus haut, la population locale a tenté de venir en aide à ces malheureux en déposant des ravitaillements sauvages, en laissant des provisions sur les bords des routes empruntés régulièrement mais l’issue de ces actions dépendait grandement des gardiens. Comme partout il y avait des êtres humains prêts à fermer les yeux et il y avait les autres.

Concernant les travaux à l’extérieur, tout dépendait de l’employeur. S’il s’agissait d’un Siedler allemand (un colon) le plus souvent encarté au NSDAP, les conditions pour les prisonniers étaient très difficiles. Un prisonnier raconte que le travail était dur, les rations très faibles et qu’il ne touchait que 40RM par mois. Un salaire peut paraitre bizarre mais c’est parce qu’il ne s’agissait pas d’un prisonnier de guerre mais d’un déplacé. S’il s’agissait d’un fermier français, la paye pouvait aller jusqu'à 75RM avec des quantités de nourriture en suffisance pour les durs travaux des champs. D’autant plus que le travail n’était pas vraiment mécanisé.

Une seule exploitation agricole pouvait avoir plusieurs prisonniers à son service suivant la surface.
Les agriculteurs allaient directement au camp pour demander des bras et se voyaient autoriser ou non leur requête. A chaque fois que l’un d’eux se présentait au camp, une grande agitation régnait dans le camp, chacun voulant aller travailler, déjà pour sortir du camp, mais aussi pour améliorer ses conditions de vie.

Les occupants du Ban Saint Jean était très appréciés de part la grande quantité de travail qu’ils pouvaient fournir, vu que beaucoup étaient des paysans à l’origine, mais aussi par leur habileté manuelle à fabriquer divers objets usuels, de décoration voire même des jouets pour les enfants. Nombre de ces objets existent encore de nos jours et sont précieusement conservés.

Ces événements ont duré presque pendant trois longues années jusqu'à ce que la situation change radicalement suite au débarquement de Juin 1944. A partir de ce moment-là, les troupes allemandes n’arrêteront pour ainsi dire pas de reculer. Les camps de prisonniers sont évacués au fur et à mesure dans les conditions dramatiques que l’ont peut imaginer en laissant sur place les intransportables. Les autres sont utilisés pour édifier un certain nombre de défenses anti-char et anti-personnel.

Fin Novembre, la 3ème armée du Général Patton est en train d’achever la libération de la région de Metz et fonce inexorablement vers l’Est et l’Allemagne. Le 25 Novembre, les Américains tombent sur les installations du Ban Saint jean après l’avoir copieusement bombardé. Ils assimilent le complexe à un « hôpital » et notent la présence de 1300 « malades ». Certaines sources évoquent le chiffre de 2000 ce qui permet de donner un ordre de grandeur de la population totale du camp.

III. 1945-…, l’histoire continue

Après cette période tragique qui n’est pas un cas unique lors du dernier conflit mondial, le camp du Ban Saint Jean va d’abord être la cible de toutes les attentions, et ce même au niveau international, avant de sombrer dans l’oubli le plus complet. Il sera juste l’objet d’un enjeu géopolitique au début des années 80.


Première stèle (collection privée)

Environ un an après sa découverte par les soldats américains et après avoir été plus ou moins visité et étudié, un document des RG de Metz daté du 30 Octobre 1945 indique la présence d’une délégation nationale et militaire. Elle fait suite à la découverte du « champ de la mort » autrement dit la fosse commune du camp.
Il faut s’imaginer un terrain de 50 par 100m contenant d’après le document 206 fosses de dimensions variables parfaitement identifiées contenant de 20 à 120 cadavres soit environ 20 000 morts. Au milieu du terrain se trouve une croix de Lorraine érigée par les ex-prisonniers avec une inscription en cyrillique : En souvenir de nos 20 000 camarades, victime du nazisme. La délégation s’est ensuite dirigée vers l’ancien cimetière israélite de la ville de Boulay qui a été reconverti également en fosse commune pour le Feldlazarett. Cette dernière contiendrait environs 3500 corps.

Cette note officielle est reprise presque immédiatement par les journaux régionaux d’abord puis nationaux et internationaux, le NY Time publiant un article dès le 31 Octobre 1945. Ces informations sont reprises en boucle par les quotidiens pendant plusieurs semaines, qui sont à l’affut de la moindre information sur ce brûlant sujet.

Plusieurs fosses sont ouvertes par des prisonniers allemands réquisitionnés pour l’occasion et les autorités présentent s’aperçoivent que l’amoncellement de corps a été recouvert de chaux et de chlore afin de faire disparaître le maximum de traces en un minimum de temps. Ce procédé empêchera toute identification postérieure. Seuls certains documents dont des fiches de renseignements personnels pourront attester de la présence de certains prisonniers.

Les principaux renseignements furent obtenus par les témoignages des habitants de la région. En plus de la localisation des fosses communes, ces renseignements permirent d’identifier un certains nombre d’Allemands et de faire le tri parmi les criminels et ceux qui se comportèrent le plus humainement possible. Mais malgré cela aucun procès ne se tiendra et tout disparaîtra pendant plusieurs années.

Le 16 novembre, une nouvelle ouverture des fosses est effectuée sous les yeux de diverses personnalités ainsi que de membres d’une mission soviétique et d’attachés de l’ambassade soviétique de Paris.

A partir de 1946, l’armée française réquisitionne le Ban Saint Jean comme camp léger et y fait stationner le 151ème RI ainsi qu’une partie du 2ème RG. Mais les locaux sont en mauvais état malgré quelques travaux effectués par des prisonniers allemands. Les soldats auraient préférés être dans les casernes messines non loin de là et le principe de ces camps est abandonné dès 1948. Il faut noter que les soldats présents n’ont quasiment aucune information sur l’histoire des lieux.

A partir de cet instant, toutes les parties vont tout mettre en place pour « oublier » cet épisode. Le camp est abandonné mais maintenu en terrain militaire pour empêcher toute intrusion. Les bâtiments tombent en ruine, la forêt envahit complètement les lieux cachant l’ensemble de la zone. Pour Moscou, ces quelques milliers d’Ukrainiens ne représentent rien, surtout si loin, par rapport aux millions de morts sur le front de l’Est. De plus par rapport à tous les autres camps plus célèbres (Auschwitz, Dachau, Mauthausen….) le Ban st Jean et ses quelques milliers de morts ne représentent qu’une infime fraction.

Seule la forte communauté d’Ukrainien de la région va entretenir la flamme en organisant chaque année au cimetière une cérémonie commémorative. En 1954, les autorités françaises autorisent L’Union des Travailleurs Ukrainiens en France à ériger une stèle commémorative. Les différentes autorités civiles et militaires participants à ces cérémonies. Cette situation d’équilibre précaire va durer jusqu’en 1978.

Un fait pourtant pendant cette période mérite d’être signalé. Du 22 au 27 Avril 1968, un voyage d’étude in situ mandaté par le Bundesarchiv avalise les précédentes constatations sur les faits qui s’y sont déroulés ainsi que sur le nombre de victimes possibles, donnant une fourchette comprise entre 20 et 30 000.

L’histoire aurait pu en rester là mais les agitations qui commencent à se faire sentir depuis plusieurs années au sein du bloc de l’Est vont faire ressurgir le camp du Ban Saint Jean. Plusieurs pays aimeraient s’affranchir de la tutelle de Moscou qui va tout faire pour combattre ces velléités. En 1979, il est décidé de regrouper tous les ossements de prisonniers soviétiques sur le territoire national dans la nécropole soviétique de Noyers-Saint-Martin dans l’Oise. Cette mesure permet à Moscou d’empêcher la communauté ukrainienne de l’Est de la France de commémorer ces événements et surtout de montrer au monde les milliers de victimes soviétiques du nazisme. La stèle érigée quelques dizaines d’années plus tôt disparaîtra également.

Des trois campagnes d’exhumations sur les années 1979 et 1980, 2879 corps seront transférés dans la nécropole ce qui est bien différent de toutes les estimations précédemment données. Alors qu’en est-il vraiment ? Tout cela sera repris abondamment par la presse régionale, donnant un coup de projecteur à l’histoire.

Pendant les 20 ans qui suivirent, plus rien, la nature reprit ses droits, le terrain militaire complètement abandonné de tout occupant tomba en ruine rendant le camp méconnaissable. Seules sont restées les habitations des officiers qui subiront également les affres du temps après que l’armée eut enlevé les toitures.

En 2000, il est fait état d’un projet industriel sur le site du Ban Saint Jean. Aussitôt les pouvoirs publics sont alertés et le dossier est annulé. Cette étape marque le renouveau du site avec la création en 2004 de l’AFU (Association Franco-Ukrainienne) qui se bat pour la remise en état du site et l’édification d’une nouvelle stèle, ce qui sera le cas en Septembre 2011.

 

 


Drapeau de l'AFU - Association Franco-Ukrainienne - (collection privée)

Il reste cependant un nombre de questions auxquelles il n y a pas de réponse. Nombres de témoignages parlent de la présence de four crématoire et de « douches ». Mais aucun document ne permet de démontrer cela.
Les archives françaises d’après guerre font état de 20 000 prisonniers morts de mauvais traitements, fusillés ou enterrés vifs dans le charnier qui contenait 6 fosses dont quatre de 95m*2m ainsi que du passage de 300 000 prisonniers dans ce camp.


Cérémonie de l'AFU - Association Franco-Ukrainienne - du 27 08 05 (collection privée)


VX 21 Media. Aujourd'hui...

 

Sources :
3 tomes de Gabriel Becker, secrétaire de l’AFU.
Le Camp du Ban st Jean (1941-1944) Lumière sur une honte enfouie
Le drame ukrainien en France (1941-1944) Mementote
Camp du Ban Saint Jean (Moselle) La Revie

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