Stalingrad

Après l'hiver terrible passé près de Moscou, les forces allemandes profitèrent du printemps russe pour refaire leurs forces. Le plan de la nouvelle offensive de 1942 fut influencé par les rapports des experts économiques qui affirmèrent à Hitler que la guerre ne pourrait pas se poursuivre si l'Allemagne ne se procurait pas un ravitaillement pétrolier dans la Caucase.
L'effort principal portait sur l'aile sud, près de la mer Noire. La prise de Stalingrad était un moyen d'assurer la couverture stratégique du flanc de l'avance vers la Caucase. Cette ville, sur les bords de la Volga était un centre de communication et constituait un bouchon d'étranglement.

Le 23 juillet 1942, Hitler ordonna à la VIème armée Allemande, commandée par le général Paulus, et la IVème armée blindée, dirigée par le général Hoth. de faire mouvement vers Stalingrad. Cette offensive fut précédée d'un intense bombardement de la ville : les usines furent détruites, ainsi que les voies de chemin de fer. Début septembre, les divisions de Paulus entrèrent dans les faubourgs de la ville. Les combats furent acharnés et se déroulaient sur un tas de ruine.
Les bombardements successifs de la Luftwaffe offraient de nombreuses caches aux Soviétiques. De nombreuses caches abritaient des tireurs d'élites. Le bilan le plus élevé fut obtenu par un tireur connu sous le nom de "Zitan" crédité de 224 allemands tués à la date du 20 novembre 1942. Du 13 septembre au 18 novembre 1942, les Allemands et leurs Alliés lançèrent de multiples offensives pour s'emparer de la ville. Le 21 septembre, des éléments allemands parvinrent dans le centre de la ville, puis atteignirent la Volga le 26.

Le 5 octobre 1942, Staline réussit, grâce à l'aviation et à la flotille de la Volga, à envoyer 200 000 hommes aux assiégés, dont une division d'élite de la Garde. Fin octobre, les Allemands contrôlaient la majeure partie de la ville. Les pertes furent énormes des deux côtés, mais les Russes résistèrent héroïquement pour laisser le temps aux renforts venant de l'arrière de se préparer et de se mettre en place pour effectuer une vaste contre-offensive.

A la mi-novembre, les Allemands parvinrent enfin à atteindre la Volga. Le 12 novembre, les forces roumaines qui protégeaient le flanc ouest furent attaquées par 2 divisions de l'Armée rouge. Le 19 novembre 1942, l'opération "Uranus" fut déclenchée par les Soviétiques. Ce plan avait été conçu par Joukov et Vassilevski et consistait à encercler les envahisseurs qui tenaient Stalingrad. Le 23 novembre 1942, les Soviétiques enfermaient 300 000 hommes dans la poche de Stalingrad. Les Allemands pouvaient encore se sortir du piège, mais le Reichsmarschall Goering assura qu'il pourrait livrer 500 tonnes de vivres et de munitions par jour aux assiégés (ce qui était totalement irréaliste), et Hitler ordonna donc à Paulus de tenir jusqu'à l'arrivée des secours. Le 23 novembre 1942, les troupes de Paulus furent totalement encerclées par l'Armée russe. La VIème armée bénéficia malgré tout de  renforts surprenants : les "Hiwis" (Hilfwillige ou auxiliaire volontaire).
En effet, parmi les nombreux prisonniers soviétiques, environ 20 300 de ces hommes acceptèrent de de battre au côté des Allemands. Ces hommes rejoignaient le camp allemand soit par choix, soit pour échapper aux camps de prisonniers.

La situation se dégradant de jour en jour, Hitler envoya les troupes de von Manstein porter secours à Paulus. Du 12 au 23 décembre 1942, les Allemands déclenchèrent l'opération "Wintergewitter" (Orage d'Hiver) qui avait pour but de rompre l'encerclement par le Sud-Ouest. Mais les Allemands furent arrêtés à 55 kilomètres de Stalingrad. Du 16 au 30 décembre 1942, les Russes déclenchèrent l'opération "Petite Saturne". Début janvier 1943, les Soviétiques entreprirent la reprise de la  ville quartier par quartier. Les Soviétiques lançèrent alors une offensive en direction de Rostov, ce qui obligea Manstein, qui avait déjà perdu 16 000 hommes et 300 chars, à abandonner sa tentative de dégagement de la VIème armée.

Les Russes renforcèrent leur barrage aérien qui réussit à abattre 550 appareils allemands. Le Groupe d'armée se retira du Caucase au prix de lourdes pertes. La Luftwaffe n'arrivait à parachuter chaque jour que 20 à 50 tonnes de ravitaillement. Les chevaux furent mangés (il y eu même des cas de cannibalisme dans les camps de prisonniers) et la ration quotidienne de pain fut fixée à 100 grammes . Le 8 janvier 1943, Paulus refusa un ultimatum qui offrait une capitulation honorable. Pour donner le coup de grâce, les Russes déclenchèrent alors l'opération "Cercle", ils disposaient de 218 000 hommes, de 5 610 canons, de 169 chars et étaient appuyées par 300 avions. L'assaut final fut lancé le 10 janvier 1943. Les troupes allemandes étaient alors affamées et décimées. Le 24 janvier, Paulus demanda à Hitler l'autorisation de capituler - ce qui lui fut refusé -. Le 25 janvier 1943, les Allemands ne détenaient plus qu'une zone de 100 kilomètres carrés. Le 27 janvier 1943, les Russes commençèrent à nettoyer les poches de résistance allemandes.

Les troupes allemandes étaient alors affamées et décimées.
Le 31 janvier 1943, une partie de la VIème armée capitula.   
Le 2 février 1943, Paulus et les restes de son armée se rendirent au Haut Commandement Soviétique. La Bataille de Stalingrad était finie. Les Russes firent 94 000 prisonniers (à peine 5% reviendront vivants après la guerre, les derniers survivants furent libérés en 1955). La bataille de Stalingrad avait fait 140 000 tués ou blessés. Les Russes avaient perdu 200 000 hommes.

Cette terrible défaite marqua profondément le peuple allemand qui fut maintenu dans l'ignorance de la situation jusqu'à la fin tragique. Ainsi, lors du Nöel 1942, la radio allemande diffusait des chants de Noël en direct de Stalingrad. En fait, il s'agissait d'un enregistrement effectué à Berlin. Cette nuit là, 1 224 soldats allemands mouraient à Stalingrad. Hitler perdait la Volga et le Caucase. Désormais, la guerre à l'Est était perdue. Une autre terrible défaite allait bientôt suivre...

Russes à Stalingrad

Paulus et Schmidt prisonniers