Les Forces Françaises Libres
Mai
1940 : le "maelstrom" allemand déferle sur l'Europe, forçant
le corps expéditionnaire britannique à évacuer le continent.
L'armée française, humiliée, était contrainte
de poser les armes. Le 18 juin, le général de Gaulle lançait
son Appel :
"Les
chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête
des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées,
s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons
été, nous sommes, submergés par la force mécanique,
terrestre et aérienne, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre,
ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer.
Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos
chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître
? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien
n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent
faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule
!
Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire
britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre,
utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays.
Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre
est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances,
n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires
pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par
la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force
mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite
les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire
britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans
leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes
des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui
viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit
pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres".
Le 22, le général de Gaulle lançait un nouvel Appel :
Discours sur la BBC - juin 1940 :
Une
poignée de volontaires décident de rester en Angleterre et de
se rallier au général de Gaulle. Ces troupes ont participé
à la campagne de Norvège et aux combats de Narvik en avril 1940.
Ils seront bientôt rejoints par quelques centaines d'hommes venant de
France qui répondaient à l'Appel. A ces maigres forces, il faut
ajouter des éléments d’une compagnie de chars de combat,
des sapeurs, des artilleurs et près de 200 marins, qui constitueront
le bataillon de fusiliers marins mis à la disposition des forces terrestres.
Le drame de Mers el-Kébir le 3 juillet 1940 entraîne le non-ralliement
d'hommes décidés à poursuivre le combat et le départ
de nombreux ralliés civils et militaires. Le 14 juillet 1940, à
Londres, le général de Gaulle passe en revue les premières
troupes dont il dispose en Angleterre : 1 500 hommes en tout,
En définitive, début août 1940, l’ensemble des FFL
présents en Grande-Bretagne est estimé à 7 000 hommes.
Les FFl disposaient en outre en Egypte du 1er Bataillon de Fusiliers Marins
(195 hommes) et au Soudan de la 13ème demi-brigade de Légion
étrangère (1 000 hommes) ainsi que d'un Escadron de Spahis marocains
(100 hommes).
Le ralliement de l'Afrique-équatoriale française (Gabon, Oubangui-Chari,
Tchad, Cameroun) en septembre 1940, apportait 17 500 hommes dont 15 000 indigènes
ralliaient la France Libre .
Le 31 août, le général de Gaulle part pour Dakar. Son
objectif est de rallier l'Afrique occidentale française à la
France Libre. L'opération se solde par un échec.
Le même mois, 2 nouveaux territoires rallient la France Libre : Tahiti
et la Nouvelle-Calédonie. Ils fourniront un nouveau bataillon de volontaires
de 600 hommes qui rejoindra le Moyen-Orient en juillet 1941.
Le 21 octobre, le général de Gaulle nomme le général de Larminat commandant supérieur des FFL en AEF et au Cameroun et décide la formation d’une "Brigade française d’Orient" (BFO), sous les ordres du colonel Magrin-Verneret (Monclar). Le 1er Bataillon d'Infanterie de Marine (BIM) du BFO sera la première unité FFL à combattre l’ennemi en prenant part à l’attaque britannique contre les troupes italiennes de Sidi Barrani (Libye), au début de décembre 1940. Il participe également à la prise des positions de Sollum, Fort-Capuzzo et Bardia. Ces premières campagnes sont symboliques mais suffisent à apporter l'Espoir.
A la mi-janvier
1941, le général de Gaulle envoie le général Paul
Legentilhomme prendre le commandement de l’ensemble des FFL en Afrique
orientale. Elles se composent alors de la 13ème demi-brigade de Légion,
du BIM, de l’escadron Jourdier, de deux Bataillons de Marche et du 2ème
bataillon de tirailleurs sénégalais de Bangui.
Le 22 février, le Bataillon de Marche du Tchad s’empare
du fort italien de Kub-Kub. Le 1er mars 1941, le général Leclerc
(commandant militaire du Tchad) obtenait la reddition de la garnison Italienne
de Koufra occupé par les Italiens depuis 1931.
Le 27 mars, après les combats de l’Engiahat, la BFO entre à
Keren et les 7 et 8 avril, les troupes de Monclar prennent successivement
Montecullo, Fort-Umberto et Massaouah, capitale et base éthiopienne
de première importance sur l’océan Indien. Les troupes
italiennes se rendent au général Legentilhomme, le chef du BFO.
Les Français libres avaient fait au combat plus de 4 000 prisonniers
et recevaient, à Massaoua, la reddition de
10 000 autres.
En avril 1941, le général de Gaulle demande au général Legentilhomme de créer une "division française libre" avec toutes les unités présentes au Moyen-Orient. Cette division serait chargée de combattre en Cyrénaïque aux côtés des troupes britanniques. Les Allemands, qui viennent de prendre Athènes se préparent à prendre pied au Levant (Syrie et Liban), avec la complicité des autorités françaises fidèles à Vichy.
Avec l'aide du
général Catroux (haut commissaire de la France Libre au Moyen-Orient),
le général de Gaulle prépare une opération destinée
à rallier la Syrie et le Liban et à convaincre l’armée
du Levant
(35 000 hommes) de rallier la France Libre.
En mai, il ordonne la mise sur pied de la 1ère "division légère
française libre" (1ère DLFL). L’intervention franco-anglaise
au Levant est déclenchée Le 8 juin.
Le 21 juin, la 1ère DLFL entre à Damas Les deux territoires
échappent à Vichy et à L'Allemagne qui ne pourra pas
prendre possession des infrastructures et des aérodromes. Au terme
de ces combats fratricides, 6 000 hommes seulement rejoignent les FFL.
Le 20 août, la 1ère DLFL est dissoute et le général
de Gaulle ordonne au général Larminat de mettre sur pied deux
nouvelles unités ("Force L"). L’une est destinée
à maintenir l’ordre en Syrie et au Liban, tandis que l’autre
est destinée à participer à la guerre en Libye.
A la fin décembre 1941, la 1ère brigade française libre
(1ère BFL), commandée par le général Larminat
(le général Kœnig en prit le commandement en avril), est
à pied d'œuvre en Egypte sur la frontière Libyenne. Le
17 janvier 1942, elle obtient la reddition de la garnison allemande d’Halfaya
. En février, elle prend position à Bir Hakeim, à 80
km au sud de Tobrouk. Jusqu'au mois de juin, la 1ère BFL va tenir tête
victorieusement à l’Afrikakorps dans une succession de d'affrontements
et de coups de main.
Du 23 octobre au 4 novembre , les deux BFL participent à la bataille
d'El Alamein. Cet apport permet aux troupes britanniques de défaire
l'Afrikakorps qui entamera une retraite vers la Tunisie où les Allemands
débarquent des forces après le débarquement anglo-américain
au Maroc et en Algérie le 8 novembre 1942. Epuisées par les
combats épuisants, les deux BFL sont placées en réserve
près Tobrouk le 30 novembre.
En janvier 1943, de Gaulle décide que les troupes FFL qui prendront
part à la campagne de Tunisie qui se profile seront placées
sous le commandement du général Larminat. Ces forces seront
organisées en deux grandes unités :
une division d'infanterie à trois brigades, confiée à
Kœnig (future 1ère DFL et une division légère mécanique,
confiée à Leclerc (future 2ème DB).
Créée
le 1er février 1943, la 1ère DFL comprend deux brigades : la
1ère (général Kœnig) et la 2ème (général
Brosset).
Le BIMP (bataillon d'infanterie de marine et le bataillon du Pacifique) est
le seule unité de la 1ère DFL à opérer en Tunisie
aux côtés de la 8ème armée britannique en février
et mars 1943. Le gros de la DFL prendra part à la fin de la campagne
de Tunisie (à partir du 18 avril). Elle participa notamment aux combats
de Djebel Garci et Takrouna. Cette campagne amène aux FFL de nombreux
éléments de l'armée d'Afrique et de Gaulle encourage
Larminat et Leclerc à accepter dans leurs rangs tous ceux qui veulent
se rallier aux FFL.
Le 13 mai, les forces Italiennes et l'Afrikakorps capitulent.
La 1ère DFL fait sa jonction avec les unités de l'armée
d'Afrique engagées en Tunisie. Cette jonction ne se fit pas dans l'allégresse
: bon nombre de soldats de l'armée d'Afrique avaient combattus les
FFL en Syrie. Le général Larminat (le commandement du groupe
de divisions françaises libres), très hostile au général
Giraud, refusa que les FFL et l'armée d'Afrique participent ensemble
au défilé de la victoire à Tunis, le 20 mai.
Installé à Alger le 30 mai 1943), le général de
Gaulle ordonne aux FFL de regagner la Tripolitaine. Cette décision
exacerbe l'antagonisme entre les FFL (50 000 hommes) et l'armée d'Afrique
(300 000 hommes).
Le 7 janvier 1944, un décret du Comité français de libération
national (CFLN) qui dirigeait l'action de toutes les forces françaises
remises au combat réorganisa les forces françaises d'Afrique
du Nord (FFL et armée d'Afrique) en deux grandes masses : le Détachement
d'armée A, commandé par le général Juin et le
Détachement d'armée B, commandé par le général
Jean de Lattre de Tassigny. La division française libre (DFL) - division
motorisée d'infanterie (DMI) est devenue une grande unité de
18 000 hommes, avec trois brigades d'infanterie, des unités d'appui,
des services. Mais, comme le souhaitaient de Gaulle et le CFLN elle n'a absorbé
aucun élément provenant de l'armée de l'armistice. A
la fin de mars 1944, la DFL- DMI est affectée au corps expéditionnaire
français en Italie (CEFI) et quitte la Tunisie pour Naples.
Pour la première fois, des FFL vont combattre dans le cadre d'un corps
d'armée français, sous les ordres d'un général
issu de l'armée d'Afrique, mais Giraud n'est plus le co-président
du CFLN depuis l'automne 1943 et de Gaulle est le seul chef suprême
de l'ensemble des forces françaises en lutte contre l'ennemi. La campagne
est ponctuée d'exploits : prise des massifs du Garigliano, des Aurunci
et du mont Santa Croce. Au début de juin 1944, tandis que le gros de
la DFL s'élance vers la Toscane à la poursuite des troupes ennemies
en déroute, un détachement du BIMP (bataillon d'infanterie de
marine et le bataillon du Pacifique) entre dans Rome. Après de nouveaux
combats en Toscane, la DFL regagne Naples le 27 juin et s'embarque pour la
Provence le 18 juillet pour participer au débarquement en Provence
.
L'armée française y débarque le 16 août 1944, après
la conquête de la tête de pont par le 6ème corps d'armée
américain. Elle doit s'emparer de Toulon et de Marseille, solidement
défendues par les Allemands. La DFL prendra une part décisive
à la prise de Toulon le 27 août. Le lendemain, Marseille sera
à son tour libérée. La Provence était tombée
en deux semaines.
L'armée remonte ensuite vers Saint-Etienne et Lyon, qui sont libérées
début septembre. Deux corps d'armée français poursuivent
alors leur avance vers le Nord-Est : le 1er CA, commandé par le général
Béthouart, se dirige vers l'Alsace et le 2ème CA, commandé
par le général de Monsabert (1ère DFL et 1ère
DB), suit la Saône et cherche la jonction avec les forces alliées
débarquées en Normandie. Cette jonction entre la 1ère
DFL venue d'Afrique, d'Italie et de Provence et la colonne Leclerc, devenue
la 2ème DB (débarquée en normandie) s'effectuera le 12
septembre dans le village de Nod-sur-Seine, au nord de Dijon . Rassemblée
dans la région de Beaume-les-Dames à la fin de septembre, la
DFL enlève plusieurs positions ennemies. L'armée B, devenue
la 1ère armée française attaque sur un axe Giromagny-Rougemont-Cernay-Colmar.
Le 30 novembre, la DFL est relevée du front après plusieurs
victoires (son chef, le général Brosset trouve la mort le 20
novembre dans un accident près de Belfort. Le colonel Garbay lui succède).
Fin décembre, la DFL est envoyée dans la région de Cognac-Pauillac
pour prendre part à l'assaut contre la poche allemande de Royan, mais
elle est rappelée d'urgence en Alsace pour prendre part à la
défense de Strasbourg. Dans des conditions climatiques très
dures, la DFL participe à la défense de la capitale alsacienne
menacée par la contre-offensive allemande dans les Ardennes.
Le 20 janvier 1945, le commandement allié décide d'attaquer
la poche de Colmar, toujours occupée par les Allemands.
La DFL, appuyée par la 2ème DB y ménera des combats très
durs. Colmar ne sera libérée que le 2 février : les troupes
allemandes abandonnent l'Alsace. Après la bataille de Colmar, le général
de Lattre de Tassigny intègre dans ses divisions les 135 000 FFI qui
avaient rejoint l'armée.* Le bilan de ces terribles combats est lourd
:
plus de 2 137 tués et 11 243 blessés. Commence alors la ruée
sur l'Allemagne. Le général de Lattre de Tassigny, réussit
le tour de force, avec 6 divisions, à prendre Freudenstadt, Stuttgart
puis effectue une percée dans la Forêt Noire.
C'est enfin la prise de Berchtesgaden par la 2ème DB.
Le 8 mai 1945, l'Allemagne capitulait.
Lorsque s'acheva
la libération de la France, le bilan était lourd : 20 000 F.F.I.
ou F.T.P. tués au combat, 30 000 fusillés, 60 000 déportés,
dont 30 000 étaient morts dans les camps.
En définitive, la résistance a montré que la France ne
s'était pas résignée et a contribué à faire
espérer les Français en la victoire finale. Elle a également
permis de maintenir la réalité de l'indépendance française
face aux Alliés, en particulier face aux Etats-Unis, qui durent "supporter"
le général de Gaulle, appuyé par la résistance,
à la tête de la France prête à reprendre sa place
dans le rang des nations.
* Le 28 février, la DFL est retirée du corps de bataille de la 1ère armée et affectée au détachement d'armée des Alpes. Le 10 avril, la DFL déclenche l'attaque contre l'Authion. Après des affrontements très durs, la DFL arrive sur le versant italien des Alpes-Maritimes, à 70 km de Turin. La reddition des troupes allemandes d'Italie le 2 mai 1945 mit fin aux combats.
La 2ème DB et le général Leclerc
Le 25 juillet 1940,
à Londres, le capitaine Philippe de Hauteclocque (dit Leclerc) se présente
au général de Gaulle. Celui ci le nomme immédiatement
commandant et lui confie une première mission : rallier le Cameroun
à la France Libre. Fin août, il arrive à Douala (Cameroun)
et prend sans coup férir le contrôle du territoire avec l'aide
d'un détachement du régiment de tirailleurs sénégalais
du Tchad. De Gaulle le nomme immédiatement colonel et commissaire général
du Cameroun. Le Tchad, le Cameroun, le Congo et l'Oubangui-Chari sont ralliés
à de Gaulle. Le Gabon, plus réticent, le rejoindra début
novembre 1940 suite à l'intervention de Leclerc et Kœnig.
Le général de Gaulle peut enfin ouvrir un théâtre
d'opérations dans le Sahara : il s'agit ni plus ni moins que de conquérir
le Fezzan et de rejoindre la méditerranée.
En décembre 1940, Leclerc, le nouveau commandant militaire du Tchad, est chargé de l'opération contre le Fezzan. Une première tâche l'attend : conquérir l'oasis fortifiée de Koufra (Sud-Est de la Libye) occupé par les Italiens depuis 1931. Leclerc dispose en tout et pour tout de 350 hommes, dont 100 Européens et 120 méharistes. Ses troupes avaient une bonne expérience du désert, mais elles disposaient d'un armement réduit. Se posait également des problèmes de logistique : il fallait acheminer l'eau et le carburant sur une distance de 1 650 kilomètres.
Le 24 janvier 1941,
la colonne Leclerc s'élança à partir de Faya-Largeau.
En pénétrant en Libye, un détachement britannique de
reconnaissance fut repéré et tomba dans une embuscade tendue
par l'armée italienne. L'effet de surprise étant perdu, les
Anglais renoncèrent à la poursuite de la mission. Leclerc décida
malgré tout de poursuivre et atteignit Koufra le 7 février.
Le 18 février, Leclerc obligea les Italiens à s'enfuir vers
le Nord. Le 19, le siège du fort débutait. Malgré des
moyens très restreints, les Français harcelèrent sans
cesse les Italiens. Le 1er mars 1941, Leclerc obtint la reddition de la garnison
Italienne et prononça son fameux serment : "Jurez de ne déposer
les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs flotterons sur la
cathédrale de Strasbourg". Les Français Libres purent
enfin diffuser un message de victoire sur les ondes de la BBC : "Koufra
est le premier acte offensif victorieux mené contre l'ennemi par des
forces Françaises, partant de territoires Français, aux ordres
d'un commandement uniquement Français".
De retour à
Fort-Lamy, Leclerc se prépare sa prochaine mission : la conquête
du Fezzan.
En Egypte, les Britanniques lancent une contre-offensive contre l'Afrikakorps
et avancent en Libye. Celle-ci échoue et Rommel repart à l'assaut
de l'Egypte : une jonction avec les forces britanniques est, pour l'instant,
inenvisageable. Leclerc se contente alors d'affaiblir les forces de l'Axe
par tous les moyens possibles, effectuant des raids sur les forts tenus par
les Italiens (Gatroun et Uigh el-Kébir).
En septembre 1942, Leclerc, le commandant supérieur des troupes de
l'Afrique française libre est chargé de la conquête le
Fezzan et doit s'emparer de Tripoli, où il fera sa jonction avec les
troupes britanniques. En janvier 1943, les forces de Leclerc, fortes de 4
000 Africains et 600 Européens appuyées par le groupe d'aviation,
chassent les Italiens du Fezzan. La route de Tripoli est ouverte. Le 25 janvier,
les premiers Français Libres entrent à Tripoli et font la jonction
avec les FFL du Moyen-Orient.
Envoyée
en Angleterre pour préparer le débarquement en Normandie, la
2ème DB débarque en Normandie le 1er août 1944. La division
doit combattre sous les ordres du général Patton et participer
à la libération de Paris. Les pertes à l'issue des premiers
combats de la division sont très élevés : 800 hommes
de perdus (200 morts et 600 blessés). Le 15 août, Leclerc marche
sur Paris. Rambouillet est atteint le 21 août. Le 24, la 2ème
DB entre dans la capitale par la porte d'Italie et, le 25, de Gaulle entre
à Paris par la porte d'Orléans et retrouve Leclerc à
la gare Montparnase .
En septembre, de Gaulle décide d'envoyer la 2ème DB vers Strasbourg.
Leclerc entame alors une chevauchée vers les Vosges et l'Alsace. Strasbourg
tombe le 23 novembre : le serment de Koufra est honoré. La division
participe alors à la réduction de la poche allemande de Colmar
en février 1945 puis est envoyée sur l'Atlantique pour participer
à la réduction des poches allemandes. La division est alors
envoyée en Bavière et s'empare, le 7 mai 1945, du "Nid
d'Aigle" d'Adolf Hitler à Berchtesgaden. Le 23 mai, la 2ème
DB rejoint Paris où un accueil triomphale lui sera réservé.
Les Forces Navales Françaises Libres
Au
sortir des combats de mai-juin 1940, la flotte française
est prête à poursuivre le combat. L'immense majorité des
marins français se trouvant en Grande-Bretagne (12 000 hommes environ)
est décidée à rejoindre la France.
Le 30 juin, le vice-amiral Muselier se
présente à de Gaulle. Celui-ci le nomme immédiatement
chef des Forces Navales Françaises Libres (FNFL). La flotte française
est, pour l'essentiel, stationnée dans les ports de l'empire colonial
ou dans les ports britanniques. Début juillet, seuls quelques bâtiments
ont rallié la France libre. Malgré la volonté de l'amiral
Darlan, commandant la Marine vichyste, de ne jamais laisser tomber la flotte
entre les mains des Allemands, les Anglais souhaiteraient que les bâtiments
français réfugiés dans les ports britanniques rejoignent
la Royal Navy. Le ralliement des bâtiments français tardant à
venir, les Anglais brusquèrent le mouvement en déclenchant le
3 juillet 1940 l'opération "Catapult".
L'ensemble des navires français ancrés dans les ports britanniques
furent saisis, parfois d'une manière brutale, causant des blessures
ou la mort de quelques marins français ou britanniques.
Le même jour, Churchill ordonna la destruction de la flotte française
de Mers el-Kébir causant la mort de
1 297 marins français.
Cette agression entraîne le non-ralliement d'hommes décidés
à poursuivre le combat et le départ de nombreux ralliés
civils et militaires.
Cependant, l'occupation de la France par les Allemands incitent malgré
tout certains hommes à rejoindre la France Libre.
Le premier navire français libre à reprendre la mer est le Commandant-Dominé,
suivi quelques jours plus tard, par deux autres avisos. Finalement, en septembre
1940, 18 navires naviguaient sous pavillon FNFL.
Au début de l'année 1941, les FNFL comptent moins de
4 000 hommes. La tragédie de Mers el-Kébir est encore dans les
esprits des hommes et explique le faible ralliement des marins aux FNFL. De
plus, les rapports entre le général de Gaulle et l'amiral Muselier
se détériorent rapidement *.
Malgré leur faible force, les FNFL participèrent à la
bataille de l'Atlantique, principalement dans l'Atlantique Nord. 9 corvettes,
ainsi que quelques avisos, patrouilleurs, frégates ou sous-marins coulèrent
4 U-Boote en 1943. Les FNFL participèrent également à
l'escorte des navires alliés, sur la route de l'Arctique, empruntées
par les convois destinés à l'URSS ainsi qu'à diverses
missions en Méditerranée. Plusieurs bâtiments assureront
également le transport de personnels et de matériels destinés
aux débarquements de Normandie et de Provence.
*
L'amiral Muselier finit d'ailleurs par "retourner sa veste" : A
la fin juin 1943, le général Giraud s'inquiéte de voir
des unités entières de l'armée d'Afrique passer aux FFL.
Muselier, alors en charge de la police envoie les gendarmes mobiles pour arrêter
les déserteurs. La plupart des hommes parvinrent cependant à
rejoindre la 1ère DFL expulsée de Tunisie.
Il faut bien savoir que même après juin 43, il est très
difficile d'être Français Libre en AFN alors que l'armée
en générale est profondément Pétainiste.
Les Forces Aériennes Françaises Libres
Lors de la campagne
de France, l'aviation française effectua plus de
10 000 sorties et abattra un millier d'avions allemands. Les ailes françaises
déplorent la mort de 1000 pilotes ainsi que 400 avions abattus.
Dès l'armistice, certains pilotes rejpoignent l'Angleterre.
Début août 1940, 3 000 aviateurs avaient rejoints le général
de Gaulle. Après une petite période d'instruction, les pilotes
rejoignirent les Squadrons britanniques et continuèrent
la lutte contre les Allemands aussi bien en Europe qu'au Moyen-Orient ou les
Français constituèrent 3 Free French Flight.
Désirant
constituer de nouvelles forces aériennes sous commandement français,
le général de Gaulle crée 2 unités indépendantes
en Grande-Bretagne commandées par le commandant Lionel de Marmier et
le capitaine Jean Astier de Villatte.
Dès la fin de l'année, les 2 unités fusionnent et se
répartissent entre Douala, l'autre à Maïduguri (près
de Fort-Lamy et participèrent à préparation de l'offensive
de la colonne Leclerc contre Koufra. Par la suite, elles participèrent
aux opérations en Erythrée.
Au Moyen-Orient, les pilotes français étaient engagés
contre les Italiens en Ethiopie, assuraient la protection du canal de Suez
et combattaient l'Afrikakorps qui assiégeait Tobrouk.
Le 6 juillet 1941, de Gaulle nomma le général de brigade Valin
chef des FAFL. Le 15 septembre 1941, le groupe "Alsace" était
créé suivi de près par le groupe "Lorraine".
Le groupe "Alsace" accomplira des missions en Egypte et en Libye
puis gagna l'Angleterre en septembre 1942.. Le groupe "Lorraine",
transféré de Damas en Egypte, harcèlera les forces ennemies
en Egypte (à Halfaya et Bardia) puis assurera la défense des
côtes en Palestine jusqu'à son départ pour l'Angleterre
en automne 1942.
Le 7 novembre 1941, les FAFL s'étoffent avec la création du
groupe "Ile-de-France". Ce groupe participera à des missions
sur le continent et accompagnera le débarquement de Dieppe.
Le 1er janvier
1942, un nouveau groupe fut créé au Tchad : le groupe "Bretagne"
qui appuiera le général Leclerc. La même année,
2 autres groupes chargés de la surveillance côtière furent
créés : "Artois", pour l'Atlantique-Sud et "Picardie",
pour la Méditerranée orientale.
Afin de renforcer les relations de la France Libre et de l'URSS, de Gaulle
décida d'envoyer un groupe de chasse sur le front de l'Est : Le régiment
"Normandie Niemen". Il participa aux combats de Bryansk, Orel, Ielnia,
Smolensk... Il totalisa 273 victoires officielles, 37 probables, 45 avions
endommagés, sans compter les autres objectifs, et cela au prix de 35
pilotes abattus par l'ennemi.
Le "Special Air Service"
En septembre 1940,
le général de Gaulle décide de créer une unité
de parachutistes. Le capitaine Georges Bergé, évadé de
France, reçut le commandement de cette unité qui était
composée (en décembre 1940) de seulement 25 hommes.
C'est parmi ce petit noyau de volontaires que seront choisis, ceux qui,dès
1941, effectueront les premières missions en France pour le compte
dess services de renseignements français et britanniques.
En mars 1941, pour leur première mission, quatre hommes des SAS sont
parachutés à Elven, en Bretagne, d'où ils rapportent
des renseignements sur la situation locale - Joël le Tac, l'un des membres
du commando, resté sur le territoire, organisa un réseau de
résistance. Pris par les Allemands il sera déporté, ainsi
que plusieurs membres de sa famille-
En juillet 1941, 4 hommes des SAS (dont Joël le Tac) feront sauter les
installations la centrale électrique de Pessac qui alimente les diesels
des sous-marins allemands et rejoindront l’Angleterre un mois après
en passant par l’Espagne.
En Egypte, sous
l'impulsion du lieutenant David Stirling, les Anglais développent une
nouvelle conception de la guerre : de petites unités, composées
de 5 à 10 hommes "sticks", décidés, parfaitement
équipés et capables de vivre en autarcie. Ces petits "sticks"
affaiblissent l’ennemi, l'infiltrent en profondeur, attaquent et détruisent
des objectifs importants. Le général de Gaulle décide
d'y d'envoyer aussi ses parachutistes...
La 1ère compagnie de l'air du capitaine Bergé part pour l'Afrique
à l'exception d'un tiers de ses effectifs qui restera à la disposition
du BCRA pour des missions secrètes en France. Sa devise est : "Qui
ose gagne". Sa compagnie est intégrée au sein du SAS de
David Stirling dont elle devient le célèbre "French Squadron".
Dans la nuit du 12 au 13 juin 1942, le capitaine Bergé et 5 de ses
hommes mènent un raid audacieux et réussi sur la base aérienne
allemande d'Heraklion, en Crète, au cours duquel ils sont faits prisonniers,
après avoir détruit 22 avions, les dépots de carburant
et de bombes. Bergé est alors interné dans la citadelle de Cholditz
où il restera jusqu'en 1945. Les SAS poursuivirent leur missions audacieuses
en Egypte puis en Libye et en Tunisie, détruisant des aérodromes
ou toute infrastructure importante des forces de l'axe.
En 1943, devant les succès remportés par ces hommes, le commandement
allié décide de renforcer les effectifs des SAS en créant
4 régiments SAS dont 2 sont Français. Ces hommes seront les
premiers engagés dans la Libération de la France.
Dans la nuit du
5 au 6 juin 1944, Le 4ème SAS est parachuté en Bretagne avec
pour mission d'empêcher les Allemands de faire parvenir des renforts
à leurs troupes (Emile Bouëtard, parachutiste SAS, sera tué
à 0h40, il sera le 1er mort "officiel" du débarquement
allié). Après deux mois de combat acharnés en Bretagne,
les SAS et les maquisards qui se joignirent à eux pouvaient enfin respirer.
Le 4ème SAS aura perdu sur 450 engagés 77 tués et 197
blessés. Le 3ème SAS, quant à lui avait été
parachuté en Vendée, dans la Vienne avec le capitaine Simon,
dans la Corrèze, dans la Creuse et dans la région de Lyon.
Leurs missions étaient identiques : désorganiser les arrières
ennemis. En vue de la préparation du débarquement en Provence,
le 3ème SAS est parachuté dans la région de Lyon et la
Bourgogne afin d'y attaquer les convois destinés aux défenses
allemandes dans le sud de la France. Le plus grand "fait d'arme"
des SAS fut réalisé à Sennecey le Grand : le 3 septembre
1944, les SAS attaquèrent un énorme convoi allemand, détruisant
les véhicules et faisant plusieurs centaines de morts. Hélas,
lors de leur repli, les SAS seront décimés par la DCA allemande.
La libération de la France étant terminée, les rescapés
sont rééquipés en Grande-Bretagne.
Lors de l'offensive allemande des Ardennes en décembre 1944, les SAS
du 4ème SAS effectueront une nouvelles fois avec succès des
"coups de mains" derrières les lignes ennemis. Début
1945, les SAS français rejoignent la Grande-Bretagne avec des anciens
maquisards et reprennent l'entraînement en vue des nouvelles missions
à venir.
Début avril 1945, les SAS sont parachutés dans la nuit du 7
au 8 avril dans la province hollandaise de Drenthe. Les combats contre les
Allemands furent meurtriers et durèrent jusqu'à la fin
du mois.
Enfin, l'Allemagne capitulait !
Le drapeau des SAS sera fait Compagnon de la Libération et est le plus
décoré de la guerre.
Les fusiliers marins commandos
Engagé dans l'armée de terre le 2 septembre 1939, à 40 ans, le quartier-maître Philippe Kieffer se rallie au général de Gaulle dès le 19 juin 1940 et s'engage dans les FNFL le 1er juillet. En mars 1941, après plusieurs mois de navigation sur le Courbet, il obtient de l'amiral Muselier l'autorisation de constituer un groupe de commandos, sur le modèle des petits groupes britanniques opérant en Norvège. Deux mois plus tard, il met sur pied un petit groupe d'une vingtaine de volontaires, qui suit des stages d'entraînement dans les bases anglaises de Camberley et Skegness avant de prendre le nom de 1ère Compagnie de fusiliers marins commandos. Dotés d'un béret vert et du badge "Commando français", les hommes de Kieffer sont affectés au Commando interallié n°10.
En 1942 et 1943, la compagnie Kieffer effectue diverses misions sur les côtes françaises et hollandaise et, désormais forte de 200 hommes, devient le Bataillon de fusiliers marins commandos. Des hommes de la 1ère Compagnie du Bataillon de Fusiliers-Marins Commandos prennent part au raid du 19 août 1942 sur Dieppe. La troupe française, portée à l'effectif de deux Compagnies, est affectée à l'exécution de quelques raids nocturnes sur les côtes françaises occupées, en petits groupes, dans le cadre de la préparation au débarquement.Les raids se poursuivent jusqu'en mars 1944, date à laquelle les Français sont intégrés au Commando n° 4 du lieutenant-colonel Dawson, chargé de préparer le débarquement en Normandie. Au début de mai, Dawson se vit fixer pour mission de prendre Ouistreham, après avoir débarqué sur la plage voisine de Colleville-Montgomery.
Le capitaine de corvette Philippe Kieffer et 176 de ses hommes seront ainsi parmi les premières troupes alliées à prendre contact avec la terre française, à l'aube du 6 juin 1944. Après un débarquement mouvementé et meurtrier, l'assaut contre les positions ennemies commença peu après 8 heures. Les combats durèrent jusqu'à la fin de la matinée. Le "4 Commando" s'empara de Riva-Bella et Ouistreham avant de faire sa jonction avec la 6ème division aéroportée, qui tenait Bénouville. Dans la soirée, Kieffer et ses hommes entrèrent dans le Plain-Amfreville, d'où ils continuèrent à tirer sur les positions ennemies.
Le bilan de cette première journée était lourd pour les Français : 21 tués, 93 blessés - dont Kieffer, qui avait reçu un éclat à la cuisse, mais ne sera évacué que le 10 juin. Le lendemain, les Français en état de combattre se trouvaient à 14 kilomètres à l'intérieur des terres, après avoir atteint tous leurs objectifs.
Le Bureau Central de Renseignements et d'Action
Juin
1940, l'Allemagne triomphe et menace l'Angleterre. Celle-ci a un besoin pressant
de renseignements. Quels sont les plans de l'Allemagne ? Pour répondre
à ces questions, elle fait appel à de Gaulle. Le capitaine Dewavrin
(Passy), le chef du 2ème Bureau allait créer le Bureau central
de renseignements et d'action (BCRA). Le service fournit ainsi, dès
juillet 1940, des renseignements aux Anglais sur la situation en Bretagne.
En décembre, le lieutenant de vaisseau Honoré d'Estienne d'Orves
débarquait en Bretagne afin d'établir les cartes du dispositif
allemand en Bretagne. En tout, environ 2 000 agents (à majorité
Français) furent parachutés ou débarqués clandestinement
en France occupée. Début 1941 des parachutistes Français
libres sont envoyés en armes et uniformes pour effectuer des missions
de destruction en Bretagne et en Aquitaine. Dès la fin 1941, de petits
avions de la RAF purent effectuer des atterrissages clandestins. Ces
opérations clandestines sont extrêmement dangereuses et se soldent
souvent par des echecs.
Les liaisons par radio étaient également risquées. L'utilisation
d'un poste émetteur était repéré rapidement par
les Allemands au moyen la radio-goniométrie. Les 2/3 des opérateurs
radio furent ainsi arrêtés. Les Allemands pouvaient également
utiliser le poste émetteur de l'opérateur radio arrêté
afin "d'intoxiquer" son correspondant se trouvant en Angleterre.
Cette technique
était hasardeuse - l'opérateur avait sa "signature"
qui était difficilement reproduisible par l'opérateur allemand
- mais les services allemands réussirent parfois à "intoxiquer"
les services Alliés.
Le 24 septembre
1941, le général de Gaulle crée le Comité national
de la France Libre. Toutes les missions de renseignement et d'action dépendraient
exclusivement de son état-major et du Bureau Central
de Renseignements et d'Action. Courant 1942, les groupements de résistance
étaient parfois rivaux et l'unité semblait impossible. Un homme
parvint à l'imposer : Jean Moulin*, ancien préfet, remercié
par le gouvernement de Vichy. Celui-ci parvint à faire fusionner en
1942 les trois mouvements principaux de la zone sud. Jean Moulin s'attacha
également à doter l'ensemble des mouvements de résistance
de services communs : service de presse clandestine, écoute de la radio,
informations par la presse étrangère, organisme pour la réception
des parachutages...
Enfin, Il parvint surtout à prendre contact avec les partis politiques
et avec les syndicats ouvriers. Tous ces chefs reconnurent l'autorité
du général de Gaulle. En juin 1942, un accord était enfin
conclu entre le chef de la France libre et les mouvements de résistance.
Désormais, ces mouvements se rangeaient derrière un seul chef
: le général de Gaulle.
* Jean Moulin fut arrêté le 21 juin 1943 à Caluire, au cours d’une réunion avec les principaux responsables militaires de la Résistance. Il fut interné au Fort Montluc à Lyon. Tous les jours, il était transféré à l’école de santé pour y être torturé par Klaus Barbie. Mais Jean Moulin ne parla jamais. Il fut ensuite transféré à Neuilly sur seine dans une villa puis envoyé à Berlin par chemin de fer. Il serait mort en gare de Metz d’une défaillance cardiaque.
Début 1944,
le général de Gaulle était devenu le chef incontestable
et incontesté de toute la Résistance française. Pour
renforcer l'autorité et la représentativité de la France
Libre, de Gaulle prend alors la décision d'affirmer l'unité
des Forces Françaises Libres et de la Résistance intérieure
en leur donnant le même nom : la France Combattante
A cette époque, la Résistance française était
suffisamment aguerrie pour participer activement à la préparation
des grands débarquements alliés.
Lorsque s'acheva la libération de la France, le bilan était
lourd : 20 000 F.F.I. ou F.T.P. tués au combat,
30 000 fusillés, 60 000 déportés, dont 30 000 étaient
morts dans les camps.
En définitive, la résistance a montré que la France ne
s'était pas résignée et a contribué à faire
espérer les Français en la victoire finale. Elle a également
permis de maintenir la réalité de l'indépendance française
face aux Alliés, en particulier face aux Etats-Unis, qui durent "supporter"
le général de Gaulle, appuyé par la résistance,
à la tête de la France prête à reprendre sa place
dans le rang des nations. Il réussit ainsi à contrecarrer les
plans des Alliés qui voulaient imposer l'AMGOT (Allied Military Government
of the Occupated Territories (Gouvernement militaire allié des territoires
occupés.
Hôtel
de ville de Paris, le 25 août 1944 :
Discours du général de Gaulle