La
côte-d'Ivoire devint un Etat souverain le 7 août 1960.
Son premier président, Félix Houphouët-Boigny, renforça
son pouvoir en s'appuyant sur le PDCI, devenu parti unique, et en écartant
tous ses successeurs potentiels.
Dans les années 1970, la Côte-d'Ivoire connut un âge
d'or qualifié de "miracle ivoirien".
Ce progrès fut marqué par la hausse des exportations de
cacao et de café et par un début d'industrialisation.
Mais la crise économique de 1980 provoquée par la baisse
des cours mondiaux du café et du cacao amena la Côte-d'Ivoire
au bord d'une grave crise économique.
Au début des années 1990, la pression de l'opposition
ivoirienne sur le pouvoir s'accentua et le régime dut instaurer
le multipartisme.
L'opposition, dirigée par Laurent Gbagbo, député
du FPI (Front populaire ivoirien), fut néanmoins battue aux élections
présidentielles de 1990.
Le 7 décembre 1993 Félix Houphouët-Boigny décéda,
après 33 années de pouvoir.
Le président de l'Assemblée nationale, Henri Konan Bédié,
lui succédait le 22 octobre 1995.
Le nouveau président entreprit un redressement de la situation
économique catastrophique en prenant des mesures impopulaires
(dévaluation de 50% du franc CFA en 1994, privatisation à
outrance... ).
Grâce un climat économique redevenu favorable (reprise
de la croissance et modération de l'inflation) Henri Konan Bédié
fut réélu à l'élection présidentielle
de 1995.
Pourtant, le 24 décembre 1999, le président Henri Konan
Bédié fut destitué au profit du général
Robert Gueï, ancien chef d'état-major.
Le nouveau dirigeant de la Côte-d'Ivoire annonça, le 15
janvier 2000, la constitution d'un gouvernement de transition et la
tenue d'élections pour la fin de l'année.
La formation de ce gouvernement de transition mit au jour les rivalités
opposant les deux principaux dirigeants politiques, le libéral
Alassane Ouattara (représentant du Rassemblement des républicains)
et principal opposant à l'ancien chef de l'Etat et le socialiste
Laurent Gbagbo, dirigeant du Front populaire ivoirien (FPI).
Les élections présidentielles qui se sont tenues en octobre
2000 donnèrent la victoire à Laurent Gbagbo.
Cependant, le résultat du scrutin fut mis en doute par ses adversaires
et une série d'affrontements meurtriers se produisirent dans
le pays, tandis que le général Gueï échoua
dans une tentative de putsch.
Malgré les contestations, Gbagbo procèda à la nomination
d'Affi NGuessan à la tête du nouveau gouvernement.
Deux ans plus tard éclatait une crise dans la nuit du mercredi
18 au jeudi 19 septembre 2002, avec la prise de casernes par des "mutins"
à Abidjan, et l’assassinat de l’ex-président
putschiste Robert Gueï (auteur du coup d'état du 24 décembre
1999).
Les forces loyalistes purent rétablir un semblant d’ordre
dans la capitale économique du pays - en liquidant plusieurs
dizaines de "terroristes", et en procédant au "nettoyage"
de "bidonvilles.
L’ensemble des villes du Nord" étaient passées
sous le contrôle des insurgés.
L’imminence de combats entre mutins et loyalistes provoqua une
intervention des forces armées françaises, puis américaines,
pour organiser l’évacuation de 2 000 de leurs ressortissants.
A l'invitation du Président de la République française,
une Table Ronde des forces politiques ivoiriennes fut réunie
à
Linas-Marcoussis du 15 au 23 janvier 2003.
Les accords, prévoyant l'ouverture du gouvernement aux rebelles
(qui obtenaient le minitère de la défense), furent signés
le 24 janvier par les principaux partis politiques et les mouvements
rebelles.
Ces accords suscitèrent de violentes manifestations, souvent
anti-françaises.
Quelques jours plus tard, Laurent Gbagbo qualifiaient les accords de
Marcoussis de simples “propositions”.
Il déclara qu’il acceptait seulement “l’esprit”
de ces Accords. Laurent Gbagbo confirma malgré tout Seydou Diarra
à la tête gouvernement d’union nationale.
Cet homme, Ingénieur agronome de formation, n’a pas d’ambition
politique et, à ce titre, ne constitue donc une menace pour personne.
Aujourd'hui, la situation reste toujours extrêmement tendue (2
soldats français furent tués le 27 août 2003 par
des rebelles).
Les partisans du chef de l'Etat reprochent à Ouattara -un musulman
issu du Nord- de soutenir les insurgés qui ont déclenché
la guerre civile après l'échec de leur tentative de coup
d'Etat du 19 septembre 2002.
Les 4 000 soldats français présents en Côte-d'Ivoire
tentent de maintenir un semblant de paix qu'une simple étincelle
pourrait faire voler en éclat.