En
1980, lorsqu'un coup d'Etat militaire fit tomber la caste régnante
(environ 300 familles), la minorité enrichie laissait un pays
totalement soumis aux Etats-Unis.
Le régime militaire et le Conseil populaire de rédemption
qui avaient succédé, en 1980, au pouvoir afro-américain
du président Tolbert ont disparu dans la tourmente d'une sanglante
guerre civile déclenchée en 1990 entre plusieurs factions
rebelles, organisées sur des bases culturelles et régionales,
et un gouvernement intérimaire.
Ces affrontements provoquèrent l'intervention des "casques
blancs" de la Force ouest africaine d'interposition (ECOMOG), 7
000 hommes mandatés par la Communauté économique
des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour empêcher les massacres,
mais ces derniers n'ont pu être évités et, jusqu'en
1993, les habitants de Monrovia n'ont survécu qu'avec l'aide
alimentaire de l'ONU.
Selon l'accord de paix du 25 juillet 1993, des institutions de transition
devaient préparer des élections prévues pour 1994.
En 1996, Monrovia, capitale d'un pays ruiné et livré au
pillage, était de nouveau en état de siège.
Nommée à la présidence du Conseil d'Etat en
août 1996 et chargée de superviser le désarmement
et la démobilisation des combattants, Madame Ruth Perry a dirigé
le pays jusqu'aux élections démocratiques organisées
en 1997, qui virent le candidat du Front national patriotique (NPFL)
et ancien chef de guerre, Charles Ghankay Taylor, accéder à
la présidence de la République.
Le pays était alors en proie à la guerre civile.
Le LURD (Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie)
et le Mouvement pour la démocratie au Libéria (MODEL)
contrôlaient les 4/5ème du territoire libérien.
En mars 2001, le Conseil de sécurité de l'ONU décréta
un embargo sur les armes à destination du Liberia.
Cet embargo était destiné à mettre fin au soutien
du pays apporté aux rebelles du Front révolutionnaire
uni (RUF) de Sierra Leone.
La justice rattrapa Charles Ghankay Taylor en 2003.
Celui ci fut inculpé par le tribunal spécial pour les
crimes de guerre.
Le président libérien a appris son inculpation pour son
rôle présumé dans une autre guerre civile.
Celle qui, de 1991 à 2001, coûta la vie à plusieurs
dizaines, voire centaines de milliers, de personnes en Sierra Leone.
En juin 2003, le gouvernement libérien et les rebelles signèrent
au Ghana un accord de cessez-le-feu, prévoyant le départ
du président Charles Taylor.
Le nouveau président du Liberia Moses Blah arriva le 10 aout
2003 à Accra pour y rencontrer les responsables des deux groupes
rebelles libériens, le LURD (Libériens unis pour la réconciliation
et la démocratie) et le Mouvement pour la démocratie au
Liberia (MODEL).
Le nouveau président a souhaité que le reste de la force
de paix ouest-africaine se déploie "immédiatement"
au Liberia pour y assurer la sécurité, et appelé
les rebelles à "travailler" avec lui au retour de la
paix dans le pays.
Le port de Monrovia, essentiel au ravitaillement de la capitale libérienne,
durement éprouvée par le combats des derniers mois et
quatorze ans de guerre civile, a fait l'objet de pillages. Les soldats
de l'Ecomil - un bataillon nigérian - sont au Libéria
depuis le 4 août mais se sont jusqu'alors contentés de
patrouiller dans le centre-ville et les autres quartiers sous contrôle
des forces gouvernementales.
Le Nigeria a annoncé l'arrivée d'un second bataillon.
Des renforts militaires américains furent dépêchés
à Monrovia pour aider la force de paix ouest-africaine (Ecomil)
à sécuriser le port de la capitale.
Ce contingent de 300 militaires américains est décrit
comme un effort limité de soutien de la force ouest-africaine,
dans l'attente de l'arrivée de ce deuxième bataillon,
et avant que le port ne soit sécurisé et que les opérations
d'aide humanitaire ne puissent reprendre.
Parallèlement au retrait des rebelles du port, les troupes gouvernementales
devraient quitter le centre-ville tout proche et être cantonnées
dans des casernes.
Le 18 août, un accord de paix entre les autorités et les
rebelles a mis fin à trois ans de rébellion contre Charles
Taylor et 13 années d'état de guerre civile quasi-permanent
au Liberia. Gyude Bryant, le nouveau président du Liberia, a
officiellement prêté serment 14 septembre 2003.
Le pays est exangue et la reconstruction ne pourra se faire sans l'aide
internationale.