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| Dossier 
        Spécial Guerre de Corée Par Frédéric Ortolland | 
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 | III- 
        Le périmètre de Pusan (3ème partie) : 1- 
        Echec(s) de la Task Force Hill Bien qu’elles aient été sur la défensive pendant la durée de la coupure de la PLR, les unités de la TF Hill n’étaient pas reposées, loin s’en faut. Les féroces combats de la semaine passée ainsi que la moite chaleur de l’été coréen avait prélevé leur part d’un effectif déjà bien entamé. Les attaques de nuit destinées à tester les défenses américaines avaient épuisé les GI's. Le flux des remplacements étant au plus bas, les compagnies n’étaient plus que de grosses sections de fantassins dans la plupart des régiments. Les 19ème et 34ème RI étaient particulièrement touchés et même la plus forte des unités de la TF, le 9ème RI voyait ses effectifs diminuer jour après jour. Sachant cela les concepteurs du plan d’assaut espéraient compenser la faiblesse de l’effectif humain par l’usage massif de l’artillerie et de l’aviation. Quatre batteries complètes d’obusiers de 105mm et une de 155mm étaient positionnées en soutien, la plus grande partie étant destinée au seul 9ème RI. Il était attendu davantage encore du soutien aérien. La TF Hill avait exceptionnellement obtenu la priorité en termes de soutien aérien, situation encore jamais vue sur le front et destinée à être des plus éphémères. Cela sous-entendait une centaine d’avions, des F51s et des F80s sous contrôle du PC de la TF. Malheureusement, ce plan soigneusement établi fut soumis aux caprices de la météo. Entre 3 et 4h00 la pluie tomba à torrent et un vent violent se mit à souffler. Ces éléments combinés à un plafond bas nécessitèrent l’annulation du bombardement aérien de préparation. La préparation d’artillerie de 10mn prévue débuta cependant à l’heure. Les hommes quittèrent leurs tranchées noyées d’eau et se mirent en route sous la pluie. L’attaque prévue comme coordonée perdit très rapidement toute cohésion. Certaines unités progressaient alors que d’autres peinaient à quitter leurs lignes de départ. Le 1er rapport de Hill à Church avait été optimiste, le 2/9 ayant atteint son 1er objectif, les hauteurs surplombant Tugok. Les rapports suivants se révélèrent beaucoup moins encourageants. Ce qui devait être une rapide avancée tournait en un difficle combat pour quelques centaines de mètres de terrain boueux. Ainsi 
        qu’il en avait été trop souvent le cas, la contre-attaque 
        commença à se dissoudre par les flancs, où avaient 
        été placées les unités les plus faibles. Le 
        1/34, après avoir pris les petites collines immédiatement 
        devant lui fut violemment arrêté par les Nord-Coréens 
        retranchés sur Obong-Ni. L’estimation de la capacité 
        de combat du bataillon ne dépassait pas les 20%, jugement apparemment 
        juste car le 1/34 fut tout simplement totalement stoppé. Sur sa 
        gauche le 1/21 ni fit guère mieux. Il ne put prendre de flanc l’ennemi, 
        arrêté avant d’avoir atteint ce but par une forte résistance. Dans l’après-midi la pluie cessa de tomber, malgré la persistance d’un plafond bas. L’aviation put cependant effectuer quelques missions. L’artillerie ne cessa pas de bombarder les concentrations ennemies. Bien que fortement appréciable, cette aide arrivait trop tard. En fin d’après-midi la progression de la TF était stoppée à peu près partout, à part la Cie A du 19ème RI au nord de Maekkok et une partie du 9ème RI le long des pentes de Cloverleaf. Ailleurs les hommes creusaient la terre détrempée en prévision de l’inévitable contre-attaque Nord-Coréenne. La progression moyenne de la journée était de 500m. Si les 34ème et 21ème RI avaient fait légèrement mieux, la plus grande partie du 19e RI n’avait pas avancé d’un mètre. Partout les Nord-Coréens avaient habilement défendu les collines accidentées depuis leurs positions creusées à contre-pente. Ils avaient subi de lourdes pertes, particulièrement du fait de l’aviation et de l’artillerie mais n’avaient cédé que peu de terrain et infligé des pertes aussi importantes à la Task Force. Un développement inquiétant de cette journée de combats fut la première intervention de blindés nord-coréens à l’est du Naktong. Quelques chars avaient été précédemment repérés (et avaient même tiré quelques obus sur les positions du 21ème RI) mais aucun de ce côté du fleuve. C’est le 19ème RI qui en fit le premier rapport à 10h45. L’intervention de l’aviation et de l’artillerie se révéla sans effet. A 16h00 il tirait sur la Cie B. L’artillerie ne fut pas plus efficace. A 18h00 il réapparaissait contre la Cie A. L’aviation et un barrage de mortiers eurent la même absence d’effet que précédemment. A la nuit tombée la Cie A, désormais réduite à 25 hommes put entendre les hommes de l’APC se masser à contre-pente en vue d’une prochaine attaque. Sous le couvert de l’obscurité, ces derniers s’infiltrèrent dans l’espace existent entre les positions avancées de la Cie A et celles de la B plus en arrière sur la droite. Peu avant 22h00 l’assaut fut lancé contre la Cie isolée qui dut retraiter plus au sud, dans la zone du 9ème RI, avant d’être clouée au sol par des tirs de blindé. Cette manœuvre marqua la fin et l’échec et de la contre-attaque de la TF Hill. Ailleurs 
        dans le secteur de la division la situation n’évolua pas. 
        Les 289 renforts arrivés ce jour furent envoyés au 21ème 
        RI afin de prévenir toute action en provenance de la tête 
        de pont de Hyonp’ung, pourtant étonnamment calme.  
 Les 
        Nord-Coréens lancèrent plusieurs attaques contre différentes 
        unités de la TF. Le 1/19 fut pris sous des tirs quasi à 
        bout portant. La Cie C fut bombardée par des tirs de char d’assaut. 
        Plus grave, vers 3h00 quatre T-34s surgirent des ténèbres 
        aux alentours du village de Tugok, prirent la route de Yongsan et se déchaînèrent 
        contre les arrières du 2/9, détruisant une jeep et plusieurs 
        points de ravitaillement. S’ils avaient continué leur chemin 
        plus à l’est les blindés seraient entrés en 
        contact avec plusieurs PCs, y compris celui de la TF, et plusieurs batteries 
        d’artillerie. Heureusement l’obscurité, la méconnaissance 
        du terrain et le temps passé à détruire les dépôts 
        du 2/9 entrava leur progression. Au moment ou Carroll détruisait finalement le T-34 ennemi à 8h27 la TF Hill avait déjà tenté de reprendre sa contre-attaque. Cette fois le temps était bien meilleur mais puisque le secteur de la 24ème DI était devenu priorité N°2, beaucoup moins de missions de vol étaient disponibles. Tout le long du front les contre-attaques firent peu d’étincelles avant de s’éteindre. Sur la droite, le 19ème RI ne fit de nouveau aucun progrès. La Cie A fut réorganisée sous le commandement d’un sergent mais demeura dans la zone du 9ème RI la plus grande partie de la journée. Plutôt que d’aller de l’avant, le 2ème bataillon de Moore tenta de mettre sur pied une réserve à même de combler l’espace laissé vacant par la retraite de la Cie A. Le 9ème RI ne fit pas mieux et se contenta de s’enterrer pour consolider les maigres gains de la veille. Plus au sud, le déjà réduit 1/34 fit tout d’abord quelques gains en repoussant une attaque nord-coréenne avant l’aube. Le bataillon attaqua en colonnes. En avant, la Cie A prit immédiatement la crête située en face d’elle avant d’être soudainement prise sous le feu depuis chacun de ses flancs. Souffrant de nombreuses pertes, la Cie battit en retraite avec seulement 40 hommes valides. La Cie B prit le relais et appela une intervention aérienne qui se trompa de cible et bombarda la Cie elle-même qui finit par regagner ses positions de départ. Les Nord-Coréens attaquèrent à leur tour mais furent rapidement dispersés par l’artillerie. Ulcéré 
        par le manque de progrès de la 24ème 
        DI, le général Walker, en visite au PC de Church dans la 
        matinée, prit la décision de lui attacher les Marines. D’après 
        Church, Walker aurait dit « je vais vous donner la brigade des Marines. 
        Je veux que ce problème soit résolu, et vite! ». Cette 
        promesse de renforts incita Church à autoriser la demande faite 
        par Hill à 11h30 de passer à la défensive au regard 
        de la dégradation de la situation, particulièrement au sud. Bien 
        que la journée n’ait marqué aucun réel progrès 
        de la 24ème 
        DI, quelques signes semblaient indiquer que la 4ème 
        DI de l’APC commençait elle aussi à se ressentir de 
        10 jours de combats sans interruption. Le plus évident était 
        le nombre de prisonniers capturés et leurs indications concernant 
        un moral et un niveau de munitions et de ravitaillement très faibles. 
        Si ces affirmations se trouvaient avérées, la prochaine 
        contre-attaque pourrait bien se révéler être la bonne 
        pour Church et ses hommes. 2- 
        Intervention des Marines Church 
        et Hill étaient d’accord avec les commandants de brigade 
        et de régiment des Marines Craig et Murray que toute attaque devait 
        se faire avec le soutien des Corsairs de ces derniers. Les navires Badoeng 
        Strait et Sicily ne pouvaient être en place avant le 17, décidant 
        ainsi de la date de l’assaut. Sur le flanc gauche, les Cies B et C du 1/34 s’étaient enterrées sur la côte 91, à environ 1000m à l’est d’Obong-Ni. A 4h30 les Nord-Coréens attaquèrent la côte, soutenus par des mitrailleuses et des canons auto-moteurs de 76mm. Après 30mn de combats les 2 Cies durent abandonner leurs positions et partirent sur la prochaine hauteur leur permettant de se regrouper, à 1.5km au N-E. Elles furent rejointes par la Cie A qui, voyant son flanc gauche à découvert n’eut d’autre choix que celui de suivre le mouvement. A l’autre bout de la ligne de front, le 2/19 tenait depuis plusieurs jours plusieurs crêtes près du fleuve et faisant face aux positions ennemies sur Ohang Hill. Les Cies E et F, réduites, défendaient la crête la plus proche du fleuve tandis que la Cie G était sur une ligne située de l’autre côté d’une étroite vallée, au S-E. Là, les Nord-Coréens utilisèrent un barrage d’artillerie et de mortiers, que les GIs prirent tout d’abord pour une erreur de l’artillerie américaine. A 7h00 l’infanterie se rua à l’assaut. Petit à petit, les 2 Cies durent céder du terrain sous la pression, en reculant vers le nord. Moore envoya en catastrophe 2 sections du 19ème RI en renfort qui permirent de stabiliser la ligne après 600m de repli. Les troupes se réorganisèrent et montèrent une contre-attaque à 15h00 qui, grâce à l’élément de surprise et le soutien de flanc de la Cie G, leur permirent de reprendre le terrain perdu avec une surprenante facilité. Au centre le 9ème RI subit sans reculer d’un pouce de nombreuses attaques tout au long de la matinée. Celles-ci débutèrent avant l’aube sur les positions du 2ème bataillon situées de part et d’autre de la route Yongsan-Naktong, près du village de Tugok. Précédées de tirs d’artillerie, de mortiers et de mitrailleuses lourdes, elles se déroulèrent selon l’habituel schéma des vagues humaines. Les assauts se succédèrent en diminuant d’intensité avant de complètement s’éteindre. Les batteries du 15ème d’AdC jouèrent un rôle important dans cette défense. Un peu plus au nord, là où le 1er bataillon s’attachait aux pentes de Cloverleaf et de Maekkok, l’artillerie quadrilla le terrain attaqué par les vagues nord-coréennes. Les Cies B et C furent cependant bousculées au point d’en venir au corps à corps dans les trous d’hommes américains. L’ennemi fut cependant repoussé et même dispersé par l’aviation. A midi toute velléité de poursuivre le combat semblait avoir quitté l’APC. En un seul point du front les Nord-Coréens furent mis sur la défensive. Le 1/23, conformément aux ordres de la veille, se mit en position au sud de la côte 409 à 4h30. La matinée fut passée en patrouilles et prise d’avant-postes situés en avant de la masse rocheuse. La Cie C se prépara à grimper la colline à 14h00 après un bombardement aérien. Rapidement plusieurs hommes tombèrent de fatigue sous l’intense chaleur avant que la Cie ne soit prise sous un intense feu d’armes automatiques en provenance d’un village voisin et ne retraite. Une nouvelle tentative à 16h00 avec le soutien de 4 Sherman M-4 apporta aboutit au même résultat. Voyant que l’APC ne semblait pas vouloir reprendre l’offensive, le ltc Stephens repoussa l’opération au lendemain. Il était cependant mécontent de la faible performance du bataillon, plus particulièrement de son incapacité à coordonner ses soutiens de mortier et d’artillerie. A 14h00 
        la TF Hill était officiellement dissoute, ses composants revenant 
        sous l’autorité directe de la Division. La 1st provisional 
        marine brigade devait relever le 34ème 
        RI sur le flanc sud en fin de journée. Ce dernier devait alors 
        à son tour relever le 1/19, lui-même entrant désormais 
        dans la zone tenue par le 2/19. Toutes les unités devaient se préparer 
        à un assaut général pour le 17 août, 8h00. Préparation Les 
        problèmes de logistique commencèrent à entraver la 
        bonne marche du plan avant même son départ. A peine la moitié 
        des 144 véhicules nécessaires au transport des Marines depuis 
        Miryang où ils étaient placés en réserve étaient 
        disponibles. A minuit, 2 bataillons seulement avaient été 
        amenés sur zone. La relève du 34ème 
        RI s’en trouva décalée et tout ce qui en découlait. 
         Le 
        1er objectif du 5ème 
        Régiment de Marines du col. Murray était Obong-Ni. Graduellement 
        incurvé vers le S-E sur plus d’1.5km, la crête comportait 
        6 hauteurs identifiables du nord au sud : les côtes 102, 109, 117, 
        143, 147 et 153. Les Nord-Coréens utilisaient Obong-Ni pour couvrir 
        leurs mouvements vers le S-E et des observations aériennes avaient 
        repéré des tranchées ennemies dès le 13 août. 
        Ce fait était connu de l’état-major des Marines, mais 
        pour quelque raison elle n’était pas parvenue à Murray 
        qui était persuadé qu’Obong-Ni n’était 
        pas la clef de la défense adverse, rôle qu’il réservait 
        à la côte 207, son second objectif. Murray demanda alors 
        un changement de plan. Considérant la crête d’Obong-Ni 
        comme sa véritable base de départ, il demanda à la 
        prendre et à la sécuriser avant que le 9e RI ne tente de 
        reprendre Cloverleaf. Hill et Murray étant d’accord sur ce 
        point, malgré quelques réticences, Church autorisa le changement 
        de plan. Craig ne fut pas mis au courant. Le 17 août : Actions des Marines A 7h30 
        une courte préparation d’artillerie de 5mn débuta 
        à l’heure prévue. Dix huit Corsairs des Marines lui 
        succédèrent à coup de bombes et de napalm. De loin 
        les effets parurent dévastateurs, mais comme le démontra 
        la suite, les Nord-Coréens solidement retranchés à 
        contre-pente n’avaient pas été significativement touchés. 
        L’artillerie repartit pour un second plan de feu mais pour quelque 
        raisons quasiment aucun obus ne toucha la crête. L’ennemi 
        eut ainsi l’occasion de se ressaisir avant le départ du 2/5 
        à 8h00.  La situation nécessitait le renfort de sections lourdes mais la Cie E avait perdu le contact avec ses mortiers et ceux de la Cie D ne parvinrent pas à chasser les mitrailleurs nord-coréens de leurs positions. L’observateur avancé attaché à la Cie E ne parvint pas lui non plus à entrer en contact avec l’artillerie du 11th Marines. Celui attaché à la Cie D indiqua les coordonnées de tirs nécessaires mais quelqu’un remarque très vite que le plan de feu en question tombait dans le secteur du 9ème RI et ce dernier fut donc avorté avant de produire le moindre effet. Seuls les tanks furent d’un quelconque soutien, encore qu’ils durent concentrer leurs tirs sur les canons anti-chars retranchés à Obong-Ni. Les 4 tanks furent touchés 23 fois, sans qu’aucun tir ne parvînt à percer leur blindage. Ils ne purent diriger leurs canons sur Tugok du fait des collines intercalées entre eux et le village. Quant à l’aviation elle fut dirigée au sud et à l’ouest d’Obong-Ni. En 
        Fin de matinée il apparut évident que le 2ème 
        bataillon n’irait pas plus loin sans assistance. Les 2 compagnies 
        reculèrent de manière à permettre à un Pershing 
        M-26 de bombarder la crête. Ce qui fut fait sans aucun résultat 
        notable. Deux bombes au napalm seulement furent largués. La première 
        manqua la cible et la seconde n’explosa pas. Les 2 compagnies repartirent 
        à l’assaut, sans plus de résultat. A midi le bataillon 
        avait perdu 23 tués et 119 blessés, dont 5 officiers. Plusieurs 
        sections se trouvaient réduites à une quinzaine d’hommes. 
        Craig commençait à s’inquiéter de ce manque 
        de résultat, tout autant du manque d’activité du 9ème 
        RI. C’est là qu’il apprit le changement de plan décidé 
        la veille. Murray s’était aperçu de son erreur d’appréciation 
        et voulait désormais à tout pris engager le 9ème 
        RI en soutien de son assaut mais les mauvaises communications l’empêchaient 
        d’entrer en contact avec Hill. Sans autre ressources, il se résolut 
        à engager son 1er bataillon, finalement débarqué 
        en milieu de matinée.   Au 
        crépuscule, alors qu’ils s’enterraient pour la nuit, 
        les hommes situés sur la côte 102 aperçurent 4 T-34 
        en provenance de l’Ouest. Le chef de section en informa immédiatement 
        le PC par radio. Trois Pershing M-26 de la section blindée partis 
        se ravitailler furent rappelés en urgence pendant que la section 
        anti-tank préparait une embuscade : Les canons sans recul de 75mm 
        contrôlaient déjà le débouché de la 
        passe, 4 équipes de lance-roquettes de 3.5 pouces se positionnèrent 
        au nord de la route. Un mitraillage des blindés ennemis par 3 P-51 
        de l’Air Force parut sans effet. Le 17 août : Actions de l’Armée Au 
        nord de la route Yongsan-Naktong le 9ème 
        RI finit par lancer son propre assaut vers 13h00. Menés par les 
        Cies F et G, le 2/9 avança lentement vers Tugok. Au cours d’un 
        combat qui dura toute l’après-midi, le bataillon nettoya 
        graduellement le village et partit en direction de la crête située 
        au-delà. Plusieurs attaques furent repoussées mais juste 
        avant la tombée de la nuit les 2 Cies prirent la ligne de crêtes 
        et se retranchèrent pour la nuit. La Cie E restait en réserve 
        sur la ligne de départ.  Les retards logistiques de la nuit quant au transfert des Marines avaient considérablement retardé les mouvements des autres unités. Relevé vers 4h00 le 34ème RI n’atteignit la zone qui lui avait été assignée que vers 9h00 lorsque le 3ème bataillon s’installa sur les positions précédemment occupées par le 1/19. Le 1/34 s’installa 500m en arrière. Le plan prévoyait que le régiment devait soutenir le 1/19 avant de s’occuper de ses propres objectifs.  Le 
        col. Moore pensait pouvoir regrouper son 1er bataillon en un temps relativement 
        court, ce en quoi il eût tort. Ce dernier ne parvint sur sa ligne 
        de départ que vers 13h30. L’assaut fut finalement prévu 
        pour 17h00. Aucun avion n’était disponible pour effectuer 
        un bombardement préalable de Ohang Hill. Le soutien était 
        assuré par plusieurs batteries d’artillerie, la section régimentaire 
        de mortiers lourds et la section lourde du bataillon. A 17h00 Le 1/19 
        se mit en marche, la Cie B sur la droite, la Cie C sur la gauche, la Cie 
        A en réserve. Bien que la majorité des combats de la journée eurent lieu dans le saillant même, d’autres éléments de la 24ème DI eurent maille à partir avec l’ennemi. Le 21ème RI et le 3ème bataillon du Génie s’opposèrent à des patrouilles nord-coréennes avant l’aube. Plusieurs unités reportèrent l’infiltration de petits groupes ennemis sur les arrières, l’un d’eux attaquant même un détachement médical du 21ème RI. Ce groupe fut repoussé dans les collines mais pas détruit par 2 sections américaines et la police sud-coréenne. Autour de la côte 409 le 1/23 continua de tester les positions tenues par le 29ème RI coréen. Soutenue par l’aviation et l’artillerie la Cie A patrouilla précautionneusement les abords de la colline. La réponse fut limitée à des tirs d’armes légères, mitrailleuses et mortiers légers. Un prisonnier révéla que son unité commençait à manquer de munitions, ce qui explique sans doute le peu de mordant du régiment.  Les 
        résultats de la contre-attaque de la journée, bien qu’inférieurs 
        à ceux espérés, se révélèrent 
        satisfaisants aux yeux du général Church. Les objectifs 
        initiaux des Marines et des 9e et 19e RI avaient tous été 
        atteints, avec des gains d’à peu près 1000m dans chaque 
        secteur. Les pertes avaient été élevées pour 
        les Marines, avec 142 pertes rien que dans le 2ème 
        bataillon. En comparaison le 9ème 
        RI avait subi 73 pertes et le 19ème 
        RI 10 seulement. Comme cela avait été souvent le cas l’attaque 
        si parfaitement coordonnée sur la carte s’était déroulée 
        séquentiellement sur le terrain. Il y eut aussi certains problèmes 
        de communication, les tanks des Marines ayant par inadvertance coupé 
        les lignes reliant à la division à Kyungyo en montant en 
        ligne. Ce problème ne fut cependant pas surmontable dans la mesure 
        où un PC divisionnaire avancé s’était installé 
        à Yongsan. Le contrôle aérien coordonnant les interventions 
        avait montré certaines carences et plusieurs unités au sol 
        avaient été mitraillées par erreur par des avions 
        américains. Quoi qu’il en soit Church était persuadé 
        que l’ennemi avait perdu l’initiative et ordonna la reprise 
        de la contre-attaque pour le lendemain à l’aube. 3- La prise d’Obong-Ni Le 18 août  Peu 
        désireux de redonner l’initiative à leurs adversaires, 
        les Nord-Coréens montèrent une série de contre-attaques 
        limitées durant la nuit. Celles-ci se concentrèrent sur 
        les gains obtenus par les Américains dans la journée le 
        long de l’axe de la route Yongsan-Naktong. A 3h35 la Cie F/9ème 
        RI repoussèrent un assaut contre ses positions sur la colline située 
        à l’ouest de Tugok mais seulement après avoir reculé 
        d’une centaine de mètres. Au sud de la route, sur la crête 
        d’Obong-Ni une contre-attaque partit de la côte 117 et coupa 
        la Cie A/5ème 
        Marines en 2. Du fait des conditions de la bataille de la veille la Cie 
        s’était retrouvée très mal retranchée 
        sur les entre le bas de la pente de la côte 117 et le creux situé 
        entre cette dernière et la côte suivante. Quand les Nord-Coréens 
        se mirent à charger derrière un rideau de balles et de grenades 
        ils percèrent le centre de la Cie, allant jusqu’à 
        chasser son commandant de son PC. Les sections situées à 
        gauche et à droite s’accrochèrent au terrain mais 
        le restant de celle située au centre furent repoussés jusqu’au 
        bas de la crête. Au moment où la situation des Marines paraissait 
        le plus désespérée les Nord-Coréens commencèrent 
        à faiblir avant de reculer. Aucune tentative n’avait été 
        faite pour exploiter le flanc gauche ouvert de la Cie ou même pour 
        détruire sa section isolée. Ce comportement inhabituel fut 
        interprété non comme une contre-attaque sérieuse 
        mais comme un leurre destiné à couvrir une retraite. 
  Une 
        fois qu’il apparut évident qu’Obong-Ni était 
        définitivement aux mais des Marines le col. Murray appela son 3ème 
        bataillon pour se préparer à prendre d’assaut son 
        2ème 
        objectif : la côte 207. A 9h45 les hommes du ltc Taplett passèrent 
        au travers de ceux du 1er bataillon et commencèrent leur attaque. 
          Pendant 
        que les Marines chassaient les Nord-Coréens de la côte 207 
        les unités de la 24ème 
        DI progressaient de façon similaire au nord de la route Yongsan-Naktong. 
        Les 2 bataillons du 9ème 
        RI n’avaient pas d’objectif pour la journée du 18, 
        étant supposés être "débordées" 
        par les bataillons progressant sur leurs flancs. Ils soutinrent néanmoins 
        les unités adjacentes de leurs feux.  Après 
        une pause destinée à permettre le ravitaillement en nourriture 
        et munitions, l’avance américaine reprit. Chaque unité 
        avançait sans souci de coordination mais la 4ème 
        DI de l’APC était tellement en déroute qu’aucune 
        ligne de front ne pouvait être réellement définie. 
        Des poches de résistance subsistaient néanmoins, empêchant 
        le 1/34 de totalement sécuriser son périmètre (une 
        série de collines à l’ouest de la côte 240) 
        avant la tombée de la nuit. 4- Destruction de la tête de pont ennemie Le 19 août Au soir du 18 août la tête de pont nord-coréenne était virtuellement détruite. Partout l’ennemi retrait en pleine panique. Les collines étaient jonchées de pièces d’équipement de toutes sortes. Avant la tombée de la nuit des observations aériennes reportèrent des rassemblements de plusieurs centaines de Nord-Coréens à divers endroits le long du fleuve. L’aviation et l’artillerie les bombardèrent sans merci jusqu’à ce que la nuit mette fin au massacre. Seul le secteur nord de la division semblait poser quelques soucis à l’Etat-Major. Le 1/23 avait continué ses patrouilles aux environs de la côte 409 et la Cie B avait subi plus de 16 pertes dans l’action. Pourtant, même là, l’ennemi ne montra aucune inclinaison à tenter le moindre percée. Durant la nuit, alors que l’artillerie pilonnait les différents points de passage connus au niveau du fleuve, l’état-major de la 24ème DI planifiait la reconquête définitive du saillant du Naktong. Les Marines devaient sécuriser la côte 311, patrouiller les berges puis se regrouper à l’arrière du saillant comme réserve de la Division. Après avoir consolidé leurs positions les 34e et 19e RI devaient eux aussi avancer et se préparer à défendre leur nouveau secteur. Le 9ème RI et le 1/21 devaient quant à eux nettoyer le terrain au sud des Marines et sécuriser la zone sud, entre Namji-Ri et la pointe du saillant. Le 21ème RI, le 3ème bataillon du Génie et le 1/23 devaient tenir leurs positions et surveiller la côte 409. La 24ème Recon assurait toujours les arrières de la Division. A 6h17 le 3/5 Marines lança l’assaut final sur les positions de plus en plus réduites de la 4ème DI à l’est du fleuve. En une heure la côte 311 était sécurisée. A 8h45 une patrouille fit la jonction avec des éléments du 34ème RI sur sa droite. Toute la matinée GI's et Marines ratissèrent les contreforts qui menaient au Naktong. En fin d’après-midi le nettoyage des environs était terminé. La 8e Armée détacha la brigade des Marines de la 24ème DI. Elle fut placée en réserve et se rassembla à Changwon, à l’Est de Masan, et y demeura jusqu’au 1er septembre. La 4ème DI avait été vaincue. La bataille du saillant du Naktong était terminée. 
 La 
        4ème 
        DI perdit la quasi-totalité de son équipement lourd durant 
        cette bataille. Les Marines récupérèrent 34 pièces 
        d’artillerie de divers calibres (allant jusqu’au 122mm), détruites 
        ou abandonnées.  La 4ème DI venait de subir le plus dur revers infligé à l’armée nord-coréenne à ce jour. Elle eut les plus grandes difficultés à se reconstituer, chose qu’elle ne fit pleinement qu’après l’intervention chinoise dans le cours du conflit. Ironiquement c’est le 19 août qu’elle reçut le titre de "Division de la Garde" suite à ses exploits lors de la chute de Taejon. 
 Sources 
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