Alfred
Helmut Naujocks était entré dans les SS en 1931. Ce mécanicien,
"boxeur de rue" était une recrue utile pour les batailles
de rue avec les "rouges".
Heydrich, qui l'avait connu à Kiel, décida de l'incorporer
dans le SD en 1934. En 1939, Naujocks se trouvait dans le "service
des informations extérieures" et dirigeait un groupe spécialisé
dans la fabrication des faux papiers, passeports... nécessaires
aux agents du SD en mission (cet atelier finit même par faire
de la fausse monnaie).
A la demande d'Heydrich, il organisa la fausse attaque sur la station
de radio à la frontière polonaise le 31 août 1939.
Le faux commando s'empara de l'émetteur et le garda le temps
qu'un allemand parlant polonais puisse faire une déclaration
violente à l'encontre des Allemands. Ce message, dit Naujocks,
déclarait que "l'heure de la guerre germano-polonaise avait
sonné et que les Polonais rassemblés allaient écraser
toute résistance de la part des Allemands".
Une douzaine de condamnés extraits des camps, furent exécutés
puis leurs corps laissés aux abords de la station de radio afin
de faire croire qu'ils étaient morts durant l'attaque de la station.
Afin de pousser les détails au maximum, Himmler avait exigé
que les "criminels" habillés en soldats polonais détiennent
sur eux de vrais papiers polonais, alors que le groupe de Naujocks pouvait
aisement fabriquer ces papiers. Le 1er septembre 1939, Hitler se servit
de ce prétexte pour attaquer la Pologne.
En 1941 Naujocks fut cassé de son grade et versé à
la Waffen SS pour avoir discuté un ordre donné par Heydrich.
En instance de départ pour le front de l'Est, il fut rappelé.
Etant détenteur de "secrets d'Etat", Himmler s'opposait
à ce qu'il fut nommé à un poste où il pouvait
tomber entre les mains de l'ennemi.
Après avoir occupé un poste dans les services économiques
en Belgique, il déserta pour se livrer aux Américains
en octobre 1944.
En instance de comparution devant un tribunal allié (où
il était inculpé de crime de guerre), il parvint à
s'échapper et disparu.