La
SS apparaît pour la première fois sur le devant de la scène
au cours de la "Nuit des longs couteaux".
Le 30 juin 1934, Hitler décida de décapiter la tête
de l'état-major de la SA (Section d'assaut). Le conflit entre
le Führer et le capitaine Roehm remontait à la prise de
pouvoir et se plaçait sur le plan social et militaire.
Roehm reprochait à Hitler d'avoir trahi l'idéal national-socialiste
car Hitler refusait d'effectuer des nationalisations
et d'intégrer les deux millions de SA à l'armée
issue du traité de Versailles. Le 30 juin 1934, Hitler décida
d'étouffer dans l'œuf toute tentative de putsch de son premier
compagnon de lutte. Les SS arrêtèrent et éxécutèrent
les principaux chefs de la SA et Roehm fut abattu dans sa cellule après
avoir refusé de se suicider.
A partir de ce jour, la SS devint une organisation indépendante
au sein du N.S.D.A.P. Jusqu'à cette date, la SS ne dépassait
pas les 50 000 hommes. Son rôle était de surveiller le
parti et de protéger le Führer. Cette dernière tâche
était confiée à une Stabwache de 120 hommes commandée
par Joseph "Sepp" Dietrich, ex-sergent et ex-garçon
de café qui vouait à Hitler un véritable culte.
A la fin de 1933, Hitler donnait à sa garde le nom de Leibstandarte
Adolf Hitler : c'était le noyau de la future Waffen-SS. A la
veille de la guerre, la SS ne comptait que 250 000 hommes et constituait
l'élite du IIIème Reich et l'organisation prit son visage
définitif avec 3 branches distinctes. Premièrement , le
service de renseignement du parti (SD) qui absorba en février
1944, les services de renseignement de l'armée (Abwehr).
Deuxièmement, les polices, groupant les polices régulières
et la police secrète d'Etat : la Geheime Staat Polizei (Gestapo).
Troisièmement, la Waffen-SS dont le nom n'apparaît qu'en
1940.
A cette date, la Waffen-SS ne comportait que 4 régiments (Verfügunstruppe
ou troupes à disposition) : les régiment Leibstandarte
Adolf Hitler, Deutschland, Germania et Der Führer.
A la veille de la guerre, la Waffen-SS ne dépassait pas 28 000
hommes. L'accroissement des effectifs est très lent (jusqu'en
1942) car Hitler ne voulait pas d'un corps portant ombrage à
la Wehrmacht. Lors de la campagne de France les 4 régiments participèrent
avec succès au combat.
La Waffen-SS possédait son autonomie sur le plan administratif
et sur le recrutement. Elle accueillait des volontaires répondant
aux canons du nazisme et présentant de strictes conditions morales
et physiques. Les cadres étaient formés dans des écoles
spéciales (Junkerschule) de Bad Tölz et de Braunschweig.
Un grand nombre des officiers supérieurs (venant souvent de la
Reichwehr et vétérans de 1914 -1918) avaient de hautes
compétences militaires et se préoccupaient guère
de politique :
Paul Hausser, Otto Gille, Otto Kumm ou Felix Steiner.