LE
CONTEXTE EUROPEEN
En
cette fin d'année 1944, la situation géostratégique
est la suivante :
A l'Ouest, la France est libérée, ne subsistent que quelques
poches sur la côte Atlantique. L'effort des Alliés commence
à s'essouffler aux portes du Reich et Hitler espère un
redressement de la situation grâce à l'opération
WACHT AM RHEIN dans les Ardennes belges.
En Italie, les Alliés sont bloqués sur la ligne Gothic
-environ de Pise à Ravenne-
A l'Est : du nord au sud :
- les pays baltes ont été réoccupés par
l'Armée Rouge, seule la poche de Courlande subsiste où
les troupes allemandes luttent dos à la mer ;
-au centre, les troupes russes ont atteint Varsovie et se positionnent
sur la Vistule ;
-au Sud, la situation est plus grave : la Roumanie a changé de
camp ainsi que la Bulgarie. Le Reich a perdu les champs pétrolifères
de Ploesti mis à mal par l'aviation américaine.
Les Russes veulent contourner la barrière naturelle des Carpathes,
passer par le Sud de la Hongrie, s'emparer de Budapest verrou ouvrant
la voie vers Vienne.
LA SITUATION POLITIQUE
DE LA HONGRIE
Ayant
récupéré le Nord de la Transylvanie durant l'été
1940 suite au 2ème arbitrage de Vienne, Horthy n'entendait pas
se joindre à Hitler pour participer à Barbarossa, mais
le bombardement des villes de Kassa et Munkacs par des avions apparemment
soviétiques en fournit le prétexte. La IIème armée,
arrivée sur le Don manquait cruellement du ravitaillement promis
par les Allemands. Elle eut à subir avec la 8ème Armée
italiennne (ARMIR) le choc de l'opération "Petite Saturne".
Le Régent Horthy espère se désengager de cette
alliance et décide de contacter les Alliés par son fils
Istvan qui périra dans un mystérieux accident d'avion
(reggiane 2000 V4+21) Hitler soupçonnant son allié de
vouloir quitter l'Axe. Il le convoque à Kleissheim le 18 mars
1944 et pendant ce temps le pays est occupé sans coup férir
par la Wehrmacht. Aussitôt, les SS procèdent aux premières
rafles de juifs et les convois se dirigent vers Auschwitz.
Le 15 octobre, Horthy est arrêté par les SS de Skorzeny
(opération Panzerfaust) et Ferenc Szalasy le chef des Croix-Flêchées
est nommé chef du gouvernement.
LA SITUATION MILITAIRE
La
défection de la Roumanie ouvre les portes de la Transylvanie
au mois d'Août 1944 au 4ème 3ème et 2ème
front d'Ukraine. Moins par fidélité aux Croix-Flêchées
que par la crainte de voir le pays mis en coupe réglée
par les troupes de Staline, l'Etat-Major hongrois n'a d'autre choix
que de lier son destin à celui de l'Allemagne.
Malgré une dernière victoire lors de l'offensive du IIIème
Panzer Korps à Debrecen le 23 octobre 1944 pour dégager
la 8ème Armée, les Russes arrivent à l'est de Budapest
en franchissant le Danube par l'immense île Csepel le 27 novembre
1944.
FORCES EN PRESENCE AU 20 AOUT 1944
HEERESGRUPPE SUD
:
Gal. Johannes Friesnner
6e Armée : Gal. Fretter-Pico
8e Armée : Gal. Wölher
2e Armée hongroise :
Gal. Jenö Major
3e Armée hongroise :
Gal. Heszlenyi
2e Front d'UKRAINE
:
Mal. Rodion Malinovsky
4e Armée
7e Armée de la Garde
46e Armée
53e Armée
6e Armée Blindée de la Garde
3e Front d'Ukraine
:
Gal. Tolboukhine
Le
20 août 1944, le HG Süd (Friessner) est attaqué par
les 2 Fronts d'Ukraine (Malinovsky) et 3ème F.Uk. (Tolboukhine)
sur une ligne Carpathes- Pruth-Dniestr.23
août : suite à un coup d'état la Roumanie change
de camp.
25 aout : la Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne
et exige à la Hongrie la restitution des territoires perdus lors
du 2ème partage de Vienne.
Une ligne de front est fixée sur les Alpes Transsylvaniennes
avec la nouvelle 3ème Armée hongroise, la 6ème
Armée (Fretter-Pico) et la 2ème Armée hongroise.
Joukov prévoit un plan d'encerclement du HG SÜD en utilisant
les 2 et 3 Fr.Uk. comme aile marchante pivotant sur un axe sud-est,
le 4 Fr.Uk. refermant la nasse sur les troupes germano-hongroises encerclées.

Au
début du mois de septembre, les cols des Alpes transylvaniennes
sont pris un par un (Tour Rouge, Vulcain) par les troupes roumaines.
Les bataillons de garde-frontières hongrois et les troupes de
montagne ne peuvent s'y opposer. Les Hongrois décident de reprendre
les cols perdus et décident de contre-attaquer. C'est l'élite
des divisions blindées hongroises qui passe à l'offensive
: la 2Oème DB alignant des chars Turan, Nimrod, mais aussi 3
TIGER, 5 Panther et 29 Panzer IV. La 21ème division roumaine
est mise en déroute et Torda est repris. Les Hongrois renouvellent
leurs attaques quand intervient l'aviation soviétique et l'arrivée
des blindés. Ils sont désormais sur la défensive.
Le
6 octobre 1944, le 2 Front d'Ukraine (Malinovski) lance une violente
offensive dans le but d'encercler les troupes germano-hongroise en Transylvanie.
La 6ème Armée Blindée de la Garde (ABG) enfonce
les lignes ennemies entre Mako et Nagyvarad.
Le plan russe repose sur 2 pinces :
Pince-sud :
depuis Arad, la 46ème Armée, 2 corps mécanisés,
le groupement Pliev (2ème et 4ème Corps de cavalerie de
la Garde), le 7ème Corps mec. ont pour objectif la rivière
Tisza puis foncer sur Budapest.
Pince-nord :
depuis Oradea, la 6 ABG, la 53ème armée, le groupement
hipomobile Gorshkov doivent prendre Debrecen puis Nyieregyhaza plus
au nord.
La
pince nord est bloquée par le III Pz.Korps (1 et 23.PzD.), le
groupement Pliev (pince sud) se déroute sur Debrecen po faire
pression sur la 23 Pz.D.qui recule jusqu'à Debrecen.
Puis le Gpt Pliev manoeuvre plein sud pour piéger dans une nasse
la 6ème Armée et le 7ème C.A. hongrois. Fretter-Pico
(6ème Armée) fait alors attaquer par l'ouest la 1.Pz.D.
et par l'est la 23 Pz.D afin d'isoler le Gpt Pliev.
La
6ème Armée blindée de la Garde vient au secours
du Gpt Pliev.
A l'est, le 4 Fr.Uk. réussit à percer et la 8ème
Armée (Wölher) doit se replier ver l'ouest.
Nyeregyhaza est le goulet permettant le passage des troupes allemandes,
objectif également du 2e Fr.Uk.
Le 20 octobre, Debrecen est pris par la 6ème ABG et Nyeregyhaza
par le Gpt Pliev. La 8ème Armée est alors menacée
d'encerclement.
OPERATION ZIGEUNER
BARON : la bataille de Debrecen
Le
Heeresgruppe Süd met en place un plan audacieux : le groupement
Pliev s'est exposé entre la 6ème et 8ème Armée.
2 pinces :
à l'ouest, le III.Pz Korps (23 Pz.D., 1 Pz.D., 13 Pz.D.) de la
6. (Fretter-Pico)
à l'est, le XXIX Korps et le XVII.Korps de la 8. ;
doivent faire leur jonction pour isoler et anéantir le Gpt Pliev.
Le 24 octobre, la manœuvre d'encerclement aboutit. Le Gpt Pliev
tente de se dégager, les poches de résistance sont anéanties
les unes après les autres. Il n'existe plus.
Les troupes germano-hongroises entrent dans Nyeregyhaza et découvrent
les exactions commises par les Russes.
Dans
la bataille, les soviétiques ont perdu 25 000 hommes et 632 chars
contre 133 blindés allemands.
C'est la dernière offensive victorieuse des panzers.

L'invasion de
la Hongrie
Malgré
la victoire tactique de Debrecen, les forces hungaro-allemandes, épuisées,
à court de munitions, carburant et de réserves, ne peuvent
tenir une ligne de front s'appuyant sur les Alpes transylvaniennes et
les Carpathes.
Elles doivent se replier sur le long de la Tisza. Budapest est menacée
par la 46e Armée.
15
octobre. Pendant ce temps, il y a l'opération Panzerfaust, Otto
Skorzeny s'emparait du Château (Var) et le Régent Horthy
était contraint à se retirer laissant la place à
Ferenc Szalasi et ses Croix-Fléchées.
29
oct. au 18 nov. : le 2 Front d'Ukraine (Malinovski) perce entre Baja
sur le Danube et Szolnok sur la Tisza et
s'avance dans la grande Plaine (Alföld).
Les
noms de lieu en Orange sont reportés sur la carte en orange
Une
tête de pont soviétique réussit à percer
dans les lignes hongroises et malgré une contre-attaque de la
24 Pz.D. à Kecskemet.
2
nov. : les Russes ne sont plus qu'à 15 km de Budapest, arrivant
par le sud et le sud-est.
3
nov : Le 4 Corps mec. Garde bouscule à Soroksàr dans la
banlieue est de Budapest -Pest- la 22 SS Kav. Div Maria Theresa, mais
les para hongrois (Szent-Laszlo) repoussent les assaillants.
Anecdote : à Pestszentimre, quartier est de Pest, lors de l'attaque
du 2e Corps Mec. Garde les Gendarmes royaux vont s'y opposer par l'intervention
des tankettes Ansaldo, obsolètes depuis des années. 3
tankettes sur 5 sont instantanément détruites.
6
novembre : au sud, la 46ème armée réussit à
traverser le petit Danube et débarque sur l'immense ile de Csepel,
repoussés par un bataillon de Huszar. Les Russes enverront les
unités disciplinaires s'immoler et après 5 assauts repoussés,
ils ne prennent pied sur l'ile que le 21 novembre.
LES
TETES DE PONTS
La 46ème Armée (2e Fr. Uk.) reussit a établir une
tête de pont à Ercsi, au sud de Budapest (BP).

9
nov : au nord( 20 km) de BP, la ville de Vac au nord sur le Danube est
prise par la 6ème Armée (Garde).
Le 3ème Front d'Ukraine (Tolboukhine) ouvre une tête de
pont à Kisköseg et Apatin ouvrant les portes de la Transdanubie.
La ligne Margit, protégée faiblement est atteinte le 9
décembre. Les combats sont d'une extrème violence, les
villages changeant de mains plusieurs fois par jour. La manoevre de
Tolboukhine est d'encercler Budapest par le sud-ouest, en partant des
têtes de pont sur le Danube, puis par un movement tournant, en
franchissant la ligne Margit, couper la route de Vienne et arriver par
l'ouest.
En fait, 3 lignes de défenses protègent BP : Atilla I,
II et III mais sont tournées vers l'est.
Les bataillons d'assaut soviétiques, composées d'unités
disciplinaires attaquent à Ercsi, pour atteindre l'autre rive
du Danube. Elles sont décimées, beaucoup de noyades dans
le fleuve à l'eau glaciale.
La
progression russe se poursuit tout le long du mois de novembre, à
Hatvan (qui signifie 60 car à 60 km de BP), à l'est, le
2 Fr. Uk. (Malinovski) réussit à percer, la brèche
ne pouvant être contenue faute de moyens et le 9 décembre,
la 6ème Armée blindée de la Garde, est à
Vac, à 10 km de BP. C'est la pince nord-est.
Dans le sud, en Transdanubie, l'OKH décide de mettre en oeuvre
une contre-attaque sur le ligne Margit (entre le lac Velence et le lac
Balaton) : c'est l'opération Spätlese, mais le terrain boueux
retarde l'offensive. Ce retard profite au 3 Fr. Uk. (Tolboukhine) qui
ne va pas perdre de temps en engageant une puissante offensive le 20
décembre.

L'offensive
russe par l'ouest surprend les état-majors germano-hongrois,
Szekesfehervar (entre le lac Velence et BP) est pris le 23 décembre,
et les troupes de Tolboukhine (3 F.Uk.) atteignent rapidement la périphérie
ouest de Budapest, coupant la route pour Vienne.
Furieux,
Hitler relève Fretter Pico (6ème Armée) et Friessner
(HG Süd) qui sont remplacés respectivement par Hermann Balck
et Otto Wohler. Il refuse l'autorisation de se retirer de Pest et déclare
Budapest Festnüng(forteresse).
Craignant une sédition de la population civile, le général
SS Pfeffer Wildenbruch -spécialiste des opérations de
police, à la tête du IX Gebirgs Korps- est nommé
responsable de la défense de BP. Cet ancien kommandeur de la
4 SS Polizei division n'a pas les compétences militaires pour
mener à bien la défense de la capitale hongroise.
Au
nord de Budapest, le 2ème Corps Mécanisé de la
Garde traverse la zone montagneuse des monts Pilis, atteint Esztergom,
sur la courbe du Danube. La garnison évacue la ville, les derniers
à passer sont les paras hongrois de la Szent-Laszlo.
Le pont Maria-Valeria (fille de Sissi) est détruit, il relie
en face la ville de Parkany (aujourd'hui Sturovo) en Slovaquie. Il ne
sera reconstruit que 60 ans plus tard.
La
prise d'Esztergom constitue l'encerclement total de BP. Le 24 décembre,
les habitants de BP, fêtent Nöel, sans réellement
prendre conscience du drame dans toute son ampleur. Les services publics
continuent à fonctionner -eau, électricité,gaz-
Désormais sur la plus haute colline de Budapest : le Janos Hegy,
flotte le drapeau rouge.
LA
GARNISON DE BUDAPEST
Estimée à 70 000 hommes (37 000 Hongrois, 33 000 Allemands).
Il est difficile d'en établir un chiffre exact, de nombreuses
unités disparates étant prises au piège, certains
combattants tentèrent de rejoindre les lignes amies avant que
l'encerclement ne soit total, d'autres se cachèrent où
ne prirent pas part aux combats et enfin il y eut les déserteurs.
1er Corps d'armée hongrois
Commandé
par le lieutenant général Ivan HINDY (1890-1946)
10ème
division d'infanterie -colonel Sandor ANDRAS, il passera à l'ennemi,
le 15 janvier 1945, arrêté, jugé en 1946, il sera
libéré lors des évènements de 1956 et s'enfuira
au Canada, puis s'installe en Autriche où il décèdera
en 1985.
12ème division d'infanterie -major général Istvan
BAUMANN-
1 division blindée (quelques Turan et Panzer IV)- colonel général
Janos Vertessy-
Groupe Billnitzer (canons d'assaut), "Bill" lors de la tentative
de percée sera blessé et fait prisonnier par les Russes.
Erno Billnitzer décèdera à Budapest en 1976.
Le bataillon Vannay, composé d'agents municipaux, vétérans
de la Grande Guerre, des membres des Croix-Fléchées, des
cadets d'écoles militaires.
Le bataillon de la Garde Royale (800 hommes).
I et II bataillon d'assaut Universitaire (1000 hommes).
Bataillons de Gendarmes Royaux (1000 hommes).
et encore 1 bataillon parachutiste, un groupes de Huszar, des unités
anti-aériennes, le bataillon Pronay...
Le
bataillon Vannay
Organisation para-militaire dirigée par Laszlo Vannay, composée
de Croix-Fléchées (pour le peu qui participèrent
aux combats, les autres semant la terreur dans le Ghetto), d'employés
municipaux (eau, gaz, connaissant bien les souterrains de BP), cadets
des écoles militaires tel que Ervin Galantay agé de 14
ans qui publiera son histoire : Boy Soldier .
Ce bataillon servit principalement à Pest. Ne faisant pas de
prisonniers, les Russes exécutaient systématiquement tout
membre de cette unité. Vannay sera tué lors de la tentative
de percée en fev. 1945.
IX GEBIRGS KORPS
Kommander : Karl Pfeffer-Wildenbruch SS-Obergruppenführer und General
der SS und Polizei.
Ancien commandant de la 4 SS Polizei-Pz.G Division.
Plus un bureaucrate qu'un chef de guerre. Spécialiste du maintien
de l'ordre.
Il sera l'un des derniers prisonniers de guerre à revenir en
Allemagne en 1955 et décèdera dans un accident de voiture
en 1971
Chef
d'état-major : lieutenant-colonel Usdau Lindenau. Un des plus
jeunes chef E-M, agé de 30 ans. Il appartient à la Werhmacht.
8.SS
Kavalerie division Florian Geyer : BgFührer Joachim Ruhmor (se
suicide durant la percée).
22.SS
Kavalerie Div. Maria-Theresa : kommander : BgF : August Zehender, se
suicide durant la percée.
13
PzD : kommander Gerhard Schmidhuber (tué lors de la percée).
Feldherrnhalle
Pz.Gr.D : Gunther von Pape, puis Lt-Cl Herbert Wolff, il parviendra
à rejoindre les lignes allemandes lors de la percée.
271 VolksGrenadier Div. : Herbert Küdiger
En plus, des unités de FLAK, le reste d'unités de SS Polizei...
LES FORCES SOVIETO-ROUMAINES
Le groupe d'assaut de Budapest : Major-Général Ivan AFONIN
A BUDA :
46e Armée :
75e Corps de Fusiliers
59e division de Fusiliers
108e Division de la Garde
320e Division de la Garde
2e Corps Mec. de la Garde
49e Division de Fusiliers de la Garde
10e Division de Fusiliers de la Garde
23e Corps de Fusiliers
99e Division de Fusiliers
316e Division de Fusiliers
37e Corps de Fusiliers
A PEST :
18e Corps de fusiliers
de la Garde
66e Division de Fusiliers de la Garde
68e Division de Fusiliers de la Garde
297e Division de Fusiliers de la Garde
317e Division de Fusiliers de la Garde
30e Corps de Fusiliers
la Garde
25e Division de Fusiliers de la Garde
36e Division de Fusiliers de la Garde
151e Division de Fusiliers de la Garde
155e Division de Fusiliers de la Garde
En réserve
: 11e Division d'artillerie motorisée
7e corps d'Armée : Gal Nicolae Sova
2e Division d'infanterie
19e Division d'infanterie
9e Division de Cavalerie
Au
total : 177 000 hommes
LE SIEGE DE BUDAPEST
- 26 DECEMBRE 1944/ 11 FEVRIER 1945
Le
25 décembre, Budapest est encerclée. Hitler a décidé
de faire de la capitale un "festung", une forteresse où
chaque immeuble sera défendu jusqu'au dernier homme. Il a refusé
de faire évacuer Pest, indéfendable. Personne n'avait
envisagé une attaque par l'ouest de la ville. Les défenses
: les 3 lignes concentriques Atilla (I II et II) protégeaient
l'est de la ville. Pendant qu'avait lieu la bataille des Ardennes, une
autre offensive se préparait sur la Vistule. Mais Hitler préféra
envoyer des renforts en Hongrie, ignorant la menace soviétique
en Pologne. "Le plus grand bleuff depuis Gengis Khan" s'était-il
écrié se référant à Batou, le chef
mongol de la Horde d'Or, écrasant tour à tour les Polonais
à la bataille de Leignitz et les Hongrois à Mohi les 9
et 11 avril 1241.

L'approvisionnement
d'une ville d'un million d'habitants n'a pas été prévu,
les aérodromes principaux : Budaörs, Feryhegy (aéroport
actuel de BP) et Matyasfold sont aux mains des troupes soviétiques.
Des parachutages sont effectués, des terrains de secours comme
l'hippodrome sont aménagés. La 4ème Luftflotte
envoie des planneurs pilotés par des jeunes de la NSFK a partir
du 29 décembre.
Le manque de nourriture sonnera le glas pour les chevaux des unités
de cavalerie (Florian Geyer, Maria Theresa et autres huszar).
LES COMBATS DE
PEST - 24 décembre 1944/18 janvier 1945
3
Corps assiègent Pest : 18 et 30 Corps de Fusiliers avec le 7ème
Corps roumain, l'ennemi héréditaire des hongrois.
25 déc. : à Csömör, les défenses sont
attaquées vigoureusement par les troupes d'assaut russes et parviennent
même à contre-attaquer mais dans les autres secteurs les
troupes germano-hongroises doivent se retrancher derrière les
2 et 3èmes lignes de défense (Atilla II et III)
26
déc. : à Csömör, les T-34 attaquent les retranchements
mais sont repoussés par les Huszar à coups de panzerfaust.
27
déc. : la troisième ligne de défense est atteinte.
L'E-M du IX Geb.Korps pense, à juste titre que Pest doit être
évacué et qu'il faut envisager une percée, ce que
bien sûr Hitler refuse catégoriquement. A Rakossszentmihaly,
la 13.Pz.D. contre-attaque 5 fois sans pouvoir desserrer l'étreinte.
28
déc. : les combats reprennent et les Roumains (2 et 19 DI) s'emparent
de Cinkota, banlieue la plus orientale de Pest. Les pertes sont telles
que la 2 DI est retirée des combats.
Par haut-parleur, les soviétiques annoncent que le lendemain
des parlementaires vont venir négocier une capitulation.

En rose la progression
soviéto-roumaine du 25 décembre 1944 au 4 janvier 1945.
Les principales unités y figurent : 13 PzD, canons d'assaut du
groupe Billnitzer, Feldherrnhalle Pz.D...
Les
principaux combats se déroulent près des 2 terrains d'aviation
de secours au centre de Pest, avec des contre-attaques désespérées
pour reprendre ces terrains improvisé (champs de course).
29 décembre
: les plénipotentiaires russes
Staline,
désireux de s'emparer de Vienne le plus rapidement possible avant
la conférence de Yalta autorise Malinovsky à rechercher
la capitulation des forces assiégées. A Pest, c'est le
capitaine Miklos Steinmetz, au nom du 2ème Front d'Ukraine qui
doit accomplir cette mission. Les conditions sont "honorables"
: les militaires sont assurés de retrouver leur patrie aussitôt
la fin de la guerre, soins et nourritures sont assurés. Avant
même que sa jeep atteigne les lignes hungaro-allemandes, elle
explose, vraisemblablement sur un champ de mines.
A Buda, c'est le capitaine Ilya Ostapenko qui vient au nom du 3ème
Front d'Ukraine. Avec 2 autres militaires,yeux bandés, ils sont
accompagné au QG de la 8.SS Kav.Div. où Pfeffer-Wildenbruch
refuse catégoriquement.
Dès leur retour dans la no man's land, des coups de feu se déclenchent
des lignes hongroises, le capitaine Ostapenko est tué dans le
dos.
LES
COMBATS DE PEST : 29 DECEMBRE 1944 - 18 JANVIER 1945
Le
lendemain de l'épisode des plénipotentiaires, le 30 décembre
commence l'offensive.
L'artillerie, de tout calibre, se déchaine pendant 3 jours, jusqu'à
7 à 10 heures d'affilée, accompagné d'une bombardement
aérien.
La population se terre dans les caves des immeubles.
Quant aux artilleurs assiégés, ils doivent économiser
leur munitions. Les combats ont lieu dans un arc de cercle des quartiers
périphériques : Rakospalota, Rakosszentmihaly, Matyasfold,
Pestszentimre, Pestszentlorinz et Soroksar. Les 10 et 12 Division hongroises
perdent du terrain avec d'importantes pertes humaines, la 13 Pz.D. tente
bien de contre-attaquer mais est clouée sur place. La 22 SS Kav.Div.
Maria-Theresa est contrainte d'évacuer Pestszentimre le 31 décembre.

1er
janvier-5 janvier 1945
Nouvelle offensive russe sur les positions des 10 DI et 12DI (de réserve)
sur Rakospalota. La rivière Rakos est franchie, une brêche
est ouverte dans laquelle s'engouffrent les fusiliers du 30ème
Corps. Quant au 18ème Corps, il s'approche de la piste de secours
du champs de course, les approvisionnements aériens ne s'effectuent
plus qu'à Buda, dans le Vermezö et sur l'aérodrome
de Csepel. Le général Schmidhuber prend le commandement
de toutes les troupes de Pest.
La
barge
Une barge de 40 tonnes, remplie de munitions et manoeuvrée par
des volontaires SS part de Györ à l'ouest du pays, sur le
Danube. Après un périple de 140 km, elle arrive à
Leanyfalù, à 17 km de Budapest, où des vedettes
de la flotille du Danube effectuent le transbordement.
Pour
prendre Pest, les Russes vont changer de tactique : plus d'attaques
frontales meurtrières. Fort de leur expérience à
Stalingrad, bien que le nombre de vétérans soit peu élevé,
ils vont utiliser des groupes d'assaut pour prendre bloc par bloc des
quartiers entiers.
5 JANVIER - 18
JANVIER 1945 : les combats et la chute de PEST
La
situation au 5 janvier : les troupes soviéto-roumaines ont enfoncé
les lignes de défense de Pestùjhely à Zùglo
(voir flèches blanches sur la carte) et s'approchent dangereusement
du champ de courses privant les assiégés privant les assiégés
d'un terrain de secours précieux. La plupart des ravitaillements
s'effectuent à Buda sur un pré appelé Vermezö
(le pré du sang) : en 1795 furent exécutés des
Jacobins complotant contre les Habsbourg pour le rétablissement
d'une république à l'image de la France) et ce sont des
planeurs qui y atterrissement pilotés par adolescents de la HJ.
Ujpest (au nord) est tenu par la Feldherrnhalle Pz.D.
Au sud, le 18ème Corps de Fusiliers a atteint Soroksar point-clef
de la défense de l'ile de Csepel où sont installées
les principales usines d'armement (Frommer, Manfred Weiss...). L'autre
terrain d'aviation situé sur Csepel est sous le feu de l'artillerie
russe, rendu inutilisable. La 22 SS Kav.D Maria Theresa évacue
Soroksar, le 6 janvier.
Le
7 janvier, après 9 contre attaques infructueuses du bataillon
d'artillerie d'assaut Billnitzer et de la 22 SS Kav.D,sont obligé
de se retirer de Kobanya.
La poche de Pest est sur le point d'être divisée en 2.
Les assiégeants ne sont plus qu'à 4 km des rives du Danube
Pour éviter un encerclement total, le général Schmidhuber
décide de faire replier d'Ujpest (nord de Pest) la FHH Pz.D.
Le
9 janvier, le champ de courses est pris par le 7 C.A. roumain du général
Sova. Au Varosliget (situé derrière la Place des Héros),
ils sont opposés à la FHH, les Gendarmes royaux et le
bataillon de la Police de Budapest.
La 13 Pz.D monte une contre-attaque soutenue par les tankettes Ansaldo
des Gendarmes qui sont toutes détruites.

Le
13 janvier, la FHH Pz.D réussit à stopper l'avance russe,
le général Afonyin commandant le groupe d'assaut de Pest
décide de porter son effort sur la gare de l'Ouest (Nyugati Palyaudvar)
prise le 15.
La 10ème Division d'Infanterie de réserve qui ne s'était
pas fait remarquer par sa combattivité lutte dans des combats
d'une extrême violence contre les Roumains, l'ennemi héréditaire
à la gare de l'Est (Keleti palyaudvar). Son chef le colonel Sandor
Andras abandonne ses hommes pour se rendre aux Russes.
Le 15 janvier, un des premiers des magnifiques ponts de Budapest à
sauter est le pont Horthy (de nos jours Petöfi Hid) puis c'est
au tour du pont François-Joseph (Szabadsag Hid, aujourd'hui).
La chute de Pest n'est plus qu'une question de jours.
17 janvier 1945
: la chute de PEST
Le
général Malinovski décide de retirer des combats
le 7ème Corps roumain du général Sova en raison
des pertes importantes (23 000 morts, blessés ou prisonniers).
Une autre raison est qu'il ne souhaite pas partager la victoire, et
que lorsque les Hongrois affrontent les Roumains, ils se montrent plus
combattifs et retardent ainsi la prise de Pest.

Le périmètre défensif se réduit à
une portion congrue : un arc de cercle partant du pont Marghit (nord),
les Grands Boulevard (Nagykorut) jusqu'au pont François-Joseph.
A 7h30 du matin, Pfeffer-Wildenbruch reçoit l'ordre d'évacuer
finalement Pest par les 2 ponts restant : le Lanchid (pont des Chaînes)
et le pont Erszebet. La population, affolée se précipite
causant des embouteillages, sous les feux de l'artillerie russe et des
mitraillages des Sturmovik. Les Feldgendarmes tentent de mettre un peu
d'ordre dans cette pagaille, priorité à la Feldherrnhalle
Pz.D., la 13 Pz.D. et toutes les unités qui souhaitent continuer
le combat. Beaucoup de soldats hongrois restent cachés dans Pest
pour en finir avec la guerre.
Les 2 ponts sont finalement détruits à 19 H00.
Les dernières poches de résistance dans Pest se rendront
2 jours plus tard.
LES
OPERATIONS KONRAD
Dès
le début de l'encerclement de Budapest, Hitler a refusé
de réduire le kessel uniquement à Buda, plus facilement
défendable par sa topographie, mais interdit toute tentative
de percée pour rejoindre les lignes allemandes.
Il fait appel à un spécialiste qui a réussit à
rompre l'encerclement de Tcherkassy : le général SS Otto
Gille.
Le transfert du IV SS Pz. Korps de Pologne en Hongrie s'effectue dans
le plus grand secret, parvenant à brouiller l'espionnage soviétique.
Le
IV SS Pz. Korps est composé de 2 divisions d'élite :
3 SS Pz.D Totenkopf : Kommandeur Bg Helmutt Becker
5 SS Pz.D. Viking : Kommandeur : Oberführer Karl Ullrich
L'urgence
de la situation et la célérité de la mise en place
de l'opération pour l'effet de surprise ,font que ces 2 divisions
arrivent en Hongrie diminuées d'un potentiel en fantassins.
Deux
options sont choisies : par le nord, mais il faut passer à travers
les Monts Pilis, montagneux mais itinéraire le plus court.
Option sud (opération Paula), par Szekesfehervar et la ligne
Marghit, à travers la plaine transdanubienne, permettant le déploiement
d'une force blindée, mais exigeant plus de temps et également
de carburant.
Finalement,
c'est l'option nord qui est choisie.
KONRAD
I : 1er janvier - 12 janvier 1945
Le
IV SS Pz. Korps démarre son offensive le 1er janvier 1945 de
Tata. Dans la région de Sütto, la 96. ID traverse le Danube
et établie une tête de pont sur les arrières russes.
Le 6 janvier la SS PzD; Viking est arrêtée à Bicske
par le 18ème Corps blindé. Tolboukhin rameute des renforts.
Le IV SS Pz. Korps bifurque plus au nord, longeant le Danube atteint
Esztergom, traversant les monts Pilis arrive à Piliszentkereszt
le 12. Budapest est à moins de 20 km. Les pertes subies, le risque
de se faire couper de ses arrières, l'ordre d'Hitler d'interdire
aux assiégés de tendre "la main" au IV Korps
et le refus d'évacuer Pest firent que l'offensive s'arrêta
et que le IV PZ Korps fut envoyé au sud pour Konrad III.
KONRAD II : 6
janvier - 12 janvier 1945
Konrad
I n'aboutissant pas, l'option sud, initialement préférée
par Hitler et Guderian est déclenchée : le groupement
Breith (III Pz. Korps) s'élançant d'entre Szekesfehervar
et Mor vers le saillant des collines Verstes en détruisant la
4e Armée de la Garde et la 46e Armée.
Les opérations débutent le 6 janvier 1945. Malinovski
prévoyant cette offensive renforce le 20ème Corps de Fusiliers
de la Garde dans la région de Szekesfehervar et lance une contre-attaque
de la 6ème Armée de la Garde au nord, le long du Danube
en direction de Komarom.
Les mauvaises conditions climatiques, le terrain boueux et la présence
de renforts arrêtent l'offensive du groupement Breith à
Zamoly le 9 janvier, qui a perdu les 3/4 de ses blindés.
Pendant
ce temps, au nord, les panzer de la Viking traversent les monts Pilis
et arrivés à moins de 20 km de Budapest reçoivent
l'ordre de faire demi-tour.
Malinovski, exaspéré par la lenteur du siège, Budapest
doit tomber le plus rapidement possible afin que l'Armée Rouge
puisse arriver à Vienne avant les Alliés, desserre son
étreinte autour de la capitale, espérant une sortie des
assiégés, qu'Hitler refuse à autoriser.
KONRAD III :18
janvier - 27 janvier 1945
Le
IV SS Panzer Korps est redéployé du nord au sud en une
semaine et dans le plus grand secret dans la zone comprise entre le
lac Balaton et Szekesfehervar.
Le 18 janvier, à la plus grande surprise des soviétiques
- les panzer allemands utilisant pour la première fois des appareillages
de visée nocturne à infrarouges- le IV SS Pz. K bouscule
le 7ème Corps Mec. (manquant de peu l'anéantissement total
faute de réserve d'infanterie allemande), et atteint le Danube
à Dunapentele (aujourd'hui Dunaujvaros ex Sztalinvar), aidé
par la Luftwaffe qui bombarde les positions russes.
Le 22 janvier, Szekesfehervar est repris après d'âpres
combats de rue menés par le Kampfgruppe Ney (SS hongrois)** et
au prix de lourdes pertes (25% de pertes : morts, blessés, disparus),
puis remontant sur Baracska, franchissant le cours d'eau gelé
Vali-viz. Budapest est à 20 km le 26 janvier.
Staline
craignant d'avoir à donner l'ordre d'évacuer la Transdanubie
car son objectif est d'arriver à Vienne avant les Anglos-américains,
les Malinovski manœuvrer. Celui-ci retire des troupes placées
à Buda, destinées à empêcher toute sortie
(104ème Corps de Fusiliers et 23ème Corps blindé),
lance une contre-attaque en direction de Baracska et au sud, de Simontornya.
Craignant d'être coupés de leurs arrières par les
attaques venant du lac Velence et de Simontornyia, les troupes allemandes
se retirent de Transdanubie, tout en conservant Székesféhervar.
Malgré
ces trois échecs, Hitler persistera à mener des offensives,
moins pour secourir la garnison de Buda, que pour préserver Vienne
(sa ville) et les champs pétrolifères à l'ouest
de la Hongrie.

LA CHUTE DE BUDA
24 décembre 1944- 11 février 1945
Les
premiers combats à Buda commencèrent le jour de Noêl
1944, lorsque les Russes s'approchèrent de l'imposant hôpital
Janos à moins de 2 km du Palais Royal, stoppés par les
Bataillons d'Assaut Universitaires renforcés par l'arrivée
de la 8. SS Kav.Div. rameutée d'urgence de Pest.

Buda
est un bastion naturel formé de collines (hegy en hongrois) :
Sashegy (colline de l'Aigle) au sud, le Mont Gellert avec la Citadelle,
la colline du Chateau (Varhegy) surplombant le Danube avec en face la
magifique pont des Chaines (Lanchid).

Le Q-G du IX SS Geb.Korps est situé dans le tunnel qui traverse
la colline du Chateau et qui débouche sur le Pont des Chaines.
La bataille pour Buda est aussi menée dans les sous-sols de la
ville, à travers le réseau d'égouts.
Ces escarmouches sont conduites par les hommes du bataillon Vannay recrutés
parmi les agents municipaux (eaux, gaz, électricité, pompiers...)
connaissant bien les lieux. Ils apparaissent derrière les lignes
russes, opèrent des coups de mains et disparaissent.
C'est aussi comme à Stalingrad, une guerre de snipers où
les Russes excellent.
La perte de l'ile Csepel, avec son aérodrome de secours et plus
grave des usines d'armement de l'industriel hongrois Manfred Weiss,
va poser un problème de logistique.
Les assiégés ne peuvent plus compter que sur le Vermezö,
pré "sanglant" où furent exécutés
en 1793 des opposants aux Habsbourg. Ils sont ravitaillés par
les airs à l'aide de planeurs pilotés par des adolescents
du NSFK ou par des parachutages, comme aussi à Stalingrad.
Le 28 décembre, l'hôpital Janos est pris par les Russes,
poussant l'axe d'attaque vers la ligne de chemin de fer à crémaillère,
vers Varosmajor, point-clef de la défense de la colline du Chateau.
Varosmajor est tenu par les 450 hommes du bataillon Vannay, avec des
canons PAK et un réseau de postes de mitrailleuses.
Au sud, des combats ont lieu le long de la voie ferrée contre
les fusiliers marins russes de la 83ème Brigade, après
quelques gains de pâtés de maisons, les troupes hongroises
(dont le groupe Morlin) se replient le long de la voie ferrée
qui sera la ligne de front sud.
Cette ligne de front, stabilisée passe par le cimetière
Farkasret, l'hôpital Janos et se termine au niveau de l'ile Marguerite.
Le
1er janvier, la 180ème Div. de Fusiliers reprend l'offensive
sur Varosmajor avec le soutien de T34. Défendu par le bataillon
Vannay, la position submergée est reprise apres une contre-attaque
en direction de la gare du chemin de fer à crémaillère.
Cette position ne bougera pas avant l'attaque du 19 janvier.
Les combats de la colline de l'Aigle (Sashegy)
Cette
position stratégique, haute de 266 m surplombe la colline du
Château et la Citadelle. Sa perte constituerait pour les assiégés
une catastrophe car les artilleurs russes peuvent "canarder"
à tir tendu le dernier terrain de secours de Vermezö.
Les renforts hongrois sont acheminé autour de la colline avec
PAK, FLAK et Hetzer. La 8.SS Kav.Div. se positionne dans le cimetière
Farkasret.
Après d'âpres combats du 12 au 19 janvier, la colline encerclée
sera prise le 6 février.
Au
bout de 3 semaines de combats, les soviétiques ont à peine
progressé au prix de lourdes pertes, immeuble par immeuble, bloc
par bloc. Des coups de mains audacieux sont réalisé par
les hommes du bataillon Vannay comme la destruction d'un dépôt
de munitions derrière les lignes ennemies en passant par les
égouts.
La pression soviétique diminue lors des opérations Konrad,
Tolboukhine, on l'a vu ayant retiré des troupes pour affronter
le IV SS Pz Korps. L'échec de Konrad va commencer à peser
sur le moral des assiégés.
La
perte de l'ile Marguerite
Défendue par des unités SS, le II Bataillon d'Assaut Universitaire
et ce qu'il reste de la 12ème D.I. (de réserve).
Le 22 janvier un bataillon russe d'assaut, arrivé par canots
pneumatiques, débarque et le 28 janvier réussi à
en prendre le contrôle totale.
Après son évacuation, la 2eme moitié du pont Marguerite
resté intacte et reliant Buda, est détruite.
LA
FIN DE BUDA : 20 janvier - 11 février
Le quartier de Varosmajor, qui avait subi l'attaque du 1er janvier est
repris par le bataillon Vannay.
C'est un point-clef, sa position ouvre l'accès à la place
Szell Kalman (aujourd'hui Moszkva ter) et le Vermezö, dernier terrain
d'atterissage des planeurs et point de largage des containers.
Depuis
l'échec de Konrad, les assiégés ne se font plus
d'illusions et Hitler refuse toute tentative d'échappée.
Budapest permet de retenir les troupes soviétiques en Hongrie
et les champs pétrolifères à l'ouest sont encore
aux mains des Allemands.
Durant les affrontements, le général commandant le groupe
d'assaut de Budapest, le général Afonyin sera blessé
et remplace par le général Managorov, commandant la 53ème
Armée.
Le
25 janvier, c'est de nouveau le bataillon Vannay qui va subir de plein
fouet l'assaut à Varosmajor, les russes sont décidés
de mettre le paquet pour en finir le plus rapidement possible. L'attaque
est stoppée de justesse par le Bataillon d'Assaut Universitaire
qui perd 70% de ses effectifs.
Au sud de Buda, les lignes de résistance commencent à
se désagréger mais l'avancée des Russes ne peut
être exploitée en raison de lourdes pertes.
Le
26 janvier, Varosmajor est finalement aux mains des Russes, le Vermezö
menacé, est défendu par les gamins de la Hitlerjungend
qui ont atterri à bord des planeurs pour ravitailler les assiégés.
Le périmètre des combats s'amenuise progressivement. Une
dernière contre-offensive menée par les canons d'assaut
de Billnitzer, le bataillon Vannay et la 13.Pz.D. échoue faute
de munitions.
Le 30 janvier, les premiers T-34 atteignent la place Szell Kalman (Moszkva
ter), la colline du Château est maintenant directement menacée.
Pfeffer-Wildenbruch écrit dans son rapport : "la bataille
du Château a commencé, le ravitaillement est catastrophique...Il
y a un risque de famine et de maladies".
Le 1er février apparaissent les premiers cas de typhus.
Le
2 février, les lignes de défense ont encore diminués,
au cours de combats au corps à corps, à coup de lance-flammes
et de pertes énormes.
Les civils, piégés dans le kessel, il ne faut pas les
oublier, n'ont plus d'eau, de nourriture. La visite du Nonce apostolique
auprès de Pfeffer-Wildenbruch pour mettre fin à ce carnage
ne sert à rien, Hitler s'obstine à tenir coûte que
coûte Budapest.
Le
4 février, la colline de l'Aigle (Sashegy) est totalement encerclée
et les combats se déroulent maintenant dans la gare du Sud. (Deli
Pu)

Le 5, les derniers planeurs se posent au Vermezö, dont un se crashe
sur un toit. Les derniers combats se déroulent au cimetière
de Farkasret et à la gare du Sud (Deli Pù).
De nouveau, Pfeffer-Wildenbruch demande l'autorisation d'effectuer une
percée et à nouveau, Hitler refuse.
Le
6, les troupes hongroises commencent à se rendre, la colline
Sashegy est tombée. Le 7 c'est au tour de la gare du Sud.
Le 8 février a lieu le dernier parachutage de munitions.
Le 11 la Citadelle du Mont Gellert est perdue, Les troupes comment à
refluer vers la colline du Château où se prépare
le dernier acte de ce siège : la percée.
11
FÉVRIER 1945 : LA PERCÉE
La
possibilité d'un retrait des assiégés avait été
étudiée dans la perspective de la réussite des
opérations Konrad, mais Hitler s'était obstiné
à refuser toute évacuation du kessel.
Le 11 février 1945, Budapest allait-elle connaitre le même
sort que Stalingrad ?
La
situation désespérée, une ligne de front limitée
aux alentours de la colline du Château, sans possibilité
de ravitaillement -l'espace du Vermezö étant perdu-,des
milliers de blessés amoncelés dans des lazarets insalubres,
un début d'épidémie de typhus, les hauteurs environnantes
aux mains des Russes, n'offrait guère de choix à Pfeffer-Wildenbruch.
Une capitulation étant hors de question, le Führer s'y opposant
et le sort des SS étant connu d'avance,
il ne restait plus qu'à choisir entre lutter jusqu'au dernier
homme ou tenter une percée.
ETAT
DE LA GARNISON
Allemands : 23 900 hommes dont 9000 blessés
Hongrois : 20 000 hommes dont 2000 blessés
Civils : estimés entre 80 000 à 100 000.
LES
PRÉPARATIFS
La
sortie s'effectuera par la place Szell Kalman (Moszkva Ter aujourd'hui)
et la place Szena. En raison des obstacles anti-chars, des échelles
sont prévues.
La
percée s'effectuera en 3 vagues :
1ère
vague : les restes de la 13 Pz.Div. la 8.SS Kav.Div. Florian Geyer répartis
en groupes de combats de 30 hommes au sein desquels des Hongrois connaissant
les lieux ;
2ème
vague : ce sera au tour de la Feldherrnhalle PzGr.Div. et de la 22 SS
Kav.Div avec les unités hongroises :
Enfin,
en dernier, les unités du train, les blessés et les civils.
Comme
ce fut toujours le cas lors du siège, l'état-major hongrois
ne fut informé qu'en dernier lieu (soit-disant en raison d'une
crainte de fuites...), vers 18 heures.
Malgré
le secret entourant ces préparatifs, tous se doutaient qu'il
y avait bien un projet dans l'air, les Russes renforçant les
positions. L'unique inconnue restait cependant la date et l'heure.
Le
déclenchement de la percée est prévu pour 20h00.
Une foule compacte envahit les abords du Château Royal, et les
soldats prévus pour la 1ère vague ne peuvent se positionner
en tête. Les premiers fuyards sont décimés, par
manque de combattants suffisants, et ce n'est plus qu'un troupeau apeuré,
qui ne connait plus ni coordination et ni discipline, fauché
par les armes lourdes soviétiques. Les corps s'empilent autour
de la place Szell Kalman et la place Szena. Les survivants réussissent
à franchir les obstacles, détruisant au panzerfaust les
blindés russes. 3 autres vagues échouent, les combattants,
à court de munitions font demi-tour, d'autres, effrayés
par les pertes hésitent à s'engager au-delà.
Le
général Schmidhuber commandant la 13.Pz.D. est un des
premiers à tomber près de la place Szena. (il avait dit
la veille que la : "percée était un jeu d'enfant
et qu'après-demain, on prendra un verre ensemble")
Les Waffen SS blessés préfèrent se suicider : le
Bg August Zehender, kommandeur de la 22.Freiwillige.SS Kav. Div, blessé
à la jambe ainsi que le Bg Joachim Rumohr kommandeur de la 8.SS
Kav.Div. mettent fin à leurs jours.
L'oberstleutnant
Wolff (Feldherrnhalle Panzergrenadieren Div.) comprend qu'il est vain
de passer par les places Szena et Szell Kalman. Un groupe de 3000 hommes
perce au Vemezö, qui mérite son nom de pré sanglant,
provoquant un début de panique parmi les troupes russes, permettant
ainsi de progresser en direction du nord-ouest, vers les collines boisées.
Ce premier jour, 16 000 militaires et civils ont réussi à
s'extraire du kessel.
Dans le fossé
du diable
Pendant
ce temps, l'état-major du IX SS Gebirgs Korps entreprend de s'échapper
au travers d'un canal souterrain traversant Buda appelé Ördög-Arok
: le fossé du diable. Le général Hindy, commandant
les forces hongroises rassemble ses officiers supérieurs et propose
le plan d'évasion. Le nouveau promu général Billnitzer,
chef des canons d'assaut, refuse tout net de les accompagner, préférant
rester au milieu de ses hommes.
A 23h00, un kampfgruppe de 500 SS commandé par le SS Oberfuhrer
Dörner ouvre la marche, pénètre dans le canal souterrain
situé en face du tunnel du Château. Des fuyards rejoignent
le groupe et bientôt le niveau de l'eau monte. L'armement encombrant
est abandonné, ainsi que les bagages, obstruant la marche des
suivants.
Certains
décident de quitter ce "couloir du diable" comme l'aide
de camp de Pfeffer-Wildenbruch, Usdau Lindenau qui aussitôt à
l'air libre est capturé.
Pfeffer-Wildenbruch quitte également le tunnel, les Russes à
l'extrémité attendent les échappés avec
des lance-flammes, se cache dans une villa et est fait prisonnier. Dörner
disparait à tout jamais. Tous ceux qui tentèrent l'échappée
par le fossé du diable ne purent retrouver les lignes allemandes.
Le général Ivan Hindy, accompagné de sa femme est
capturé avec son état-major.
LA FUITE ET L'ARRIVÉE
DANS LES LIGNES ALLEMANDES
Les
groupes qui ont réussi à traverser les barrages russes
par Varosmajor ou en suivant la voie ferrée à crémaillère
atteignent les collines boisées au nord-ouest de Buda.

Le
groupe Billnitzer, profitant du brouillard, se divise en plusieurs escouades.
Billnitzer prenant un itinéraire sud est capturé aux environs
de Perbàl.
D'autres sont
repérés par l'aviation russe qui les mitraille ou sont
attendus par les chars qui les traquent.
Les Allemands sont séparés des Hongrois et sont liquidés.
Pour beaucoup, affamés, en proie à des hallucinations,
ils préfèrent abandonner, se cacher ou se rendre.
Au
bout de 2 à 3 jours, les premiers groupes atteignent les lignes
allemandes aux environs de Zsambek (pris lors de Konrad I). Seuls 700
rescapés sont recueillis. Le groupe le plus important est mené
par Helmut Wolff (FHH Pz.Gr.Div.) et Wilhelm Schöning. Celui-ci,
blessé à la jambe demande à être achevé
mais réussi en se trainant à parcourir les deux derniers
kilomètres.
Ce tableau récapitulatif
permet de se rendre compte des pertes.
Garnison au 24
déc. 1944 : 79 000 100%
Tués ou capturés à Pest : 22 000 28%
Tués ou capturés à Buda
au 11 fev. 1945 : 13 000 17%
Garnison au 11
fev. 1945 : 44 000 56%
Capturés au début de la percée : 22 350 28%
Capturés après le 15 fev. : 1000 1%
Rescapés : 700 1%
Cachés dans les bois : 700 1%
Total pertes de
la percée 19 250 24%
LA FIN DE BUDA
Il
restait encore dans la colline du Château 5000 hommes environ
(hongrois pour la plupart) qui n'avaient pas pu ou voulu prendre part
à la percée. Les blessés étaient entassés
dans des hôpitaux, sans hygiène, mourant de froid et de
faim. Le 12 février, les Russes s'emparaient de ce qui restait
de la festung. Le lazaret prit feu, vraisemblablement incendié
par les Russes (peut-être aussi par un mégot mal éteint
?), et 2000 blessés périrent carbonisés.
La conférence de Yalta venait de s'achever, la prise de Budapest
entérinant la mainmise de l'URSS en Europe centrale. La route
de Vienne était ouverte mais Hitler s'obstinera à lancer
2 autres offensives (Frühlingspatwacher) pour garder les derniers
puits de pétrole et empêcher la ruée sur Vienne.
Sources
http://en.wikipedia.org/wiki/Battle_of_Debrecen_order_of_battle