La Russie, pour honorer son
traité avec la Serbie, avait mobilisé quelques corps d'armée
sur la frontière autrichienne. L'empereur d'Allemagne, Guillaume II, somme
le tsar Nicolas de révoquer cet ordre de mobilisation.
A ce moment, l'Autriche-Hongrie inclinait à accepter l'offre d'arbitrage
des grandes puissances européennes.
Mais Guillaume II ne voulait à aucun prix le maintien de la paix.
Il déclara la guerre à la Russie le 1er août et à la
France le 3, entraînant l'Autriche-Hongrie à sa suite.
Le 4, la Grande-Bretagne déclarait la guerre à l'Allemagne. L'Allemagne
désirait cette guerre et la préparait depuis longtemps. Les Pangermanistes
voulaient détruire la France et la rendre définitivement impuissante.
Ils voulaient lui enlever toutes ses colonies, la barrière des Vosges et
les départements du Nord.
La Manche et la mer du Nord devenaient ainsi des mers allemandes.
La Belgique et la Hollande se trouveraient incorporées dans un bloc germanique.
Constamment menacée d'une invasion, l'Angleterre perdrait rapidement sa
suprématie maritime et serait réduite au rang de puissance de second
ordre.
A la Russie, l'Allemagne prendrait la Pologne et les provinces Baltiques.
Par l'Autriche-Hongrie, les Pangermanistes, mettraient main basse sur les Etats
balkaniques et adriatiques.
Par la Turquie, alliée des Allemands, la conquête descendrait en
Asie, jusqu'aux Indes anglaises.
Ce conflit, qui pour la première fois dans l'histoire impliquait
de nombreux pays, entraîna la mobilisation d'environ
65 000 000 d'hommes.