Au
fur et à mesure que les pays étaient libérés,
il fallait assurer une gestion administrative des zones libérées.
C'est dans ce cadre que fut créé par les Alliés
l’AMGOT.
Sigle qui signifie : Allied Military Government of the Occupated Territories
(Gouvernement militaire allié des territoires occupés).
L'AMGOT est constitué par un corps d'officiers anglo-saxons,
préalablement formé à l'administration des affaires
civiles
dans des écoles spécialisées, notamment à
Charlottesville et à Yale.
C'est une organisation qui dépend des Etats-majors alliés.
Le rôle de l’AMGOT est d’assurer l’administration
des territoires occupés ou libérés en Europe et
en Asie avant que de nouvelles élections soient organisées.
Cette administration d’occupation fonctionnera plus ou moins bien
en Norvège en Libye, en Italie , aux Pays Bas et en Belgique.
Les officiers américains assureront les fonctions administratives
telles que : préfet, maire (ou bourgmestre).
Pour ce faire, L’AMGOT frappera une monnaie d’occupation
dans chaque pays où elle doit œuvrer .
En Europe seul deux pays vont refuser cette administration : le Danemark
et la France.
La situation de la France durant la seconde Guerre mondiale, n’a
jamais été très claire.
Pays vaincu pour les uns, pays envahi dont le gouvernement est emprisonné
et en exil pour les autres.
Se pose donc la légitimité de la France libre, et par
la même celle du général de brigade à titre
temporaire, Charles de Gaulle. Problème ô combien épineux,
surtout pour les Américains qui ont disposé d’un
ambassadeur près du maréchal Petain pendant une partie
de la guerre (l’amiral Leary).
De plus, en France, peu de gens savent qui il est.
Pour les uns, de gaulle et la France libre ne représente qu’un
bande de mercenaire, pour les autres de Gaulle sera la force avec laquelle
il faudra compter. Dans l’esprit du général, la
France n’est pas vaincue, il sait que sa libération viendra
et que l’armée de France sera formée dans les colonies.
Certes, toutes ne répondent pas et ne se rallient pas à
la cause.
Quand L’AMGOT bat la monnaie Française, Roosevelt fait
supprimer sur les billets la mention république Française
arguant le fait qu’après la guerre personne ne peut préjuger
du type de gouvernement qui sera mis en place en France, Roosevelt voit
même un moment le retour de la royauté.
Mais de Gaulle a pris depuis les devants, il crée le conseil
nationale de la résistance qui fixe entre autre les bases de
la future administration… puis crée le gouvernement provisoire
de la république française.
Ce gouvernement, le 8 juin 1944, apostrophera les Alliés en leur
demandant de retirer cette monnaie précisant que les vignettes
n’avaient aucunes valeurs légale et provoqua une polémique
de plusieurs semaines .
En effet les Alliés ont débarqués et utilisent
cet argent.
Le GPR y voit là une ingérence dans la Nation Française.
Le 14 juin 1944, de Gaulle débarque en France et se rend à
Bayeux.
Il est accompagné par François Coulet qu’il vient
de nommer commissaire régional de la république.
Le discours que le général prononce, montre que la France
n’a jamais été vaincue et que son empire combat
pour elle et précise que les Français combattront auprès
des Alliés et non pas sous les ordres de ces derniers.
Les normands auront peut confiance en ces billets, ceux-ci seront reversés
en grande partie au trésor public de Bayeux, qui, sous les directives
de François Coulet, les acceptera mais ne les remettra pas en
circulation.
Montgomery aura d’ailleurs la remarque suivante : "Qu'est-ce
que c'est que cette histoire concernant les billets de banque que nous
avons apportés ? On me dit que la population n'en veut pas ?
Il faut qu'ils acceptent. Il faut les forcer.
C'est du bon argent ; c'est notre argent !".
Ces billets circuleront en France jusqu’en août 1944, quant
aux officiers de l’AMGOT ils ne purent jamais exercer leurs fonctions.