Les Forces Navales Françaises Libres

Muselier

Muselier

Mers-el-Kébir

Au sortir des combats de mai-juin 1940, la flotte française est prête à poursuivre le combat. L'immense majorité des marins français se trouvant en Grande-Bretagne (12 000 hommes environ) est décidée à rejoindre la France.
Le 30 juin, le vice-amiral Muselier se présente à de Gaulle. Celui-ci le nomme immédiatement chef des Forces Navales Françaises Libres (FNFL). La flotte française est, pour l'essentiel, stationnée dans les ports de l'empire colonial ou dans les ports britanniques. Début juillet, seuls quelques bâtiments ont rallié la France libre. Malgré la volonté de l'amiral Darlan, commandant la Marine vichyste, de ne jamais laisser tomber la flotte entre les mains des Allemands, les Anglais souhaiteraient que les bâtiments français réfugiés dans les ports britanniques rejoignent la Royal Navy. Le ralliement des bâtiments français tardant à venir, les Anglais brusquèrent le mouvement en déclenchant le 3 juillet 1940 l'opération "Catapult".
L'ensemble des navires français ancrés dans les ports britanniques furent saisis, parfois d'une manière brutale, causant des blessures ou la mort de quelques marins français ou britanniques.
Le même jour, Churchill ordonna la destruction de la flotte française de Mers el-Kébir causant la mort de 1 297 marins français.
Cette agression entraîne le non-ralliement d'hommes décidés à poursuivre le combat et le départ de nombreux ralliés civils et militaires.
Cependant, l'occupation de la France par les Allemands incite malgré tout certains hommes à rejoindre la France Libre.

Le premier navire français libre à reprendre la mer est le Commandant-Dominé, suivi quelques jours plus tard, par deux autres avisos. Finalement, en septembre 1940, 18 navires naviguaient sous pavillon FNFL.
Au début de l'année 1941, les FNFL comptent moins de 4 000 hommes. La tragédie de Mers el-Kébir est encore dans les esprits des hommes et explique le faible ralliement des marins aux FNFL. De plus, les rapports entre le général de Gaulle et l'amiral Muselier se détériorent rapidement *.
Malgré leur faible force, les FNFL participèrent à la bataille de l'Atlantique, principalement dans l'Atlantique Nord. 9 corvettes, ainsi que quelques avisos, patrouilleurs, frégates ou sous-marins coulèrent 4 U-Boote en 1943. Les FNFL participèrent également à l'escorte des navires alliés, sur la route de l'Arctique, empruntées par les convois destinés à l'URSS ainsi qu'à diverses missions en Méditerranée. Plusieurs bâtiments assureront également le transport de personnels et de matériels destinés aux débarquements de Normandie et de Provence.

* L'amiral Muselier finit d'ailleurs par "retourner sa veste" : A la fin juin 1943, le général Giraud s'inquiéte de voir des unités entières de l'armée d'Afrique passer aux FFL. Muselier, alors en charge de la police envoie les gendarmes mobiles pour arrêter les déserteurs. La plupart des hommes parvinrent cependant à rejoindre la 1ère DFL expulsée de Tunisie.
Il faut bien savoir que même après juin 43, il est très difficile d'être Français Libre en AFN alors que l'armée en générale est profondément Pétainiste.

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