Mers el-Kébir
Par Jean Secardin

Les Anglais, craignant que les navires français ancrés à Mers el-Kébir ne tombent entre les mains des Allemands ou des Italiens, décidèrent d'attaquer la flotte française le 3 juillet 1940.
La flotte britannique, sous les ordres de l’amiral Somerville se composait d'un porte-avions : l’Ark Royal, transportant 90 appareils, de 3 cuirassés : le Hood de 45 000 tonnes et armé de 8 pièces de 380mm, le Valian et le Resolution, de 32 000 tonnes et armés de 8 pièces de 380mm, de 2 croiseurs et 11 destroyers.
La flotte française était composée de 2 vieux cuirassés, le Bretagne et le Provence, de 23 500 tonnes chacun et armés de 8 pièces de 340 mm, de 2 cuirassés, le Dunkerque (naviral amiral de Gensoul) et le Strasbourg, de 26 500 tonnes chacun et armés de 8 pièces de 340 mm en 2 tourelles quadruples, de 6 destroyers dont le Volta et le Mogador armés de 8 pièces de 138 mm et de 12 tubes lance-torpilles et Le Terrible, destroyer à l’époque le plus rapide du monde (45 nœuds).
Le Bretagne est le premier touché, peu derrière la cheminée, puis c’est au tour du Provence dont la plage arrière est ravagée.
Enfin le Dunkerque est touché au niveau de son hangar d’hydravions.
Alors que le Bretagne est à nouveau atteint, un incendie ravageant l’arrière, avant qu’une nouvelle salve ne perfore le flanc du cuirassé.
Le Provence prend 2 obus sur la plage avant mais il parvient à larguer les amarres et veut prendre le large.
Atteint par 2 fois consécutivement, le navire commence à couler et va s’échouer, hors de combat.
Pendant ce temps, les destroyers parviennent à passer et foncent vers la haute mer.
Seul le Mogador, sa proue explosée se voit obliger d’aller s’échouer à son tour.
Le Bretagne, quant à lui, vient de recevoir plusieurs coups au but et commence à donner de la bande quand une salve du Hood l’atteint entre les deux cheminées.
C’est la fin du navire.
Le Dunkerque a réussi à appareiller mais reçoit coup sur coup plusieurs salves qui l’obligent à aller s’échouer, comme le Provence.
Seul le Strasbourg parvient à passer, défonce les filets de protection et fonce rejoindre les destroyers pour rallier Toulon non sans ouvrir un feu nourri sur les navires anglais.
Les marins français eurent 1 297 morts.

"La tristesse de cet événement n’a de cesse de hanter la Royal Navy" déclarera l’amiral Mountbatten.

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