CUGUEN Sous l'Occupation Nazie
Du 18 juin 1940 au 2 août 1944

PREFACE

C'est un point d'histoire locale que j'ai voulu traiter dans les quelques pages de cette brochure. C'est pour que nos contemporains "n'oublient" pas, pour que nos enfants sachent ce que nos populations ont enduré pendant quatre années d'occupation, sous la botte de l'ennemi détesté, les malheurs que vit un peuple momentanément vaincu, mais non abattu.
Les faits qui vont suivre sont véridiques, ce n'est pas une légende, mais bien la réalité, relatés tels qu'ils ont été vécu.. C'est un récit incomplet, mais qui cependant doit suffire, pour perpétuer chez nous, la triste époque que nous avons vécue.
J'avais noté jour par jour, ce qui se passait depuis le 18 juin 1940, date à laquelle l'Allemand pénétra sur le sol de notre commune. La plupart de ces notes étaient prises en doubles et soigneusement conservées à la Mairie et à mon domivile personnel; mais tout fut anéanti dans la tragique journée du 7 juin 1944.
Je me suis efforcé de reconstituer, dans la mesure de mes souvenirs personnels et dans des renseignements puisés à diverses sources, les faits, parfois connus de tous, souvent ignorés de la plupart, en toute impartialité, avec le seul souci de la vérité.
Eugène Desvaux

PREAMBULE
Les signes précurseurs de la Guerre

La tension qui pesait sur l'Europe depuis l'avènement d'Hitler et l'instauration du Nazisme en Allemagne, s'aggravait de plus en plus, et après Munich, en août 1938, la situation prenait une tournure tragique et le monde vivait sur un volcan. En 1939, tout annonçait que la catastrophe devenait inévitable.
A partir du 20 août 1939, il n'y eut plus de doute, et pendant dix jours, ce furent les dernières tentatives pour essayer de sauver la Paix.
Le 22 août, le Parlement anglais fut convoqué par T.S.F.*
Le 23 août, l'Allemagne et la Russie signèrent un pacte de non-agression mutuelle. Ce même jour en France, les hommes dont le fascicule de mobilisation portait dans le coin supérieur gauche, les chiffres de 3 et 4 furent appelés sous les drapeaux. Jean Boulmerµµ, des Rieux, fut mobilisé au 42° régiment régional à Rennes.
Le 24 août, Eugène Garnier, forgeron au bourg, fut requis pour être employé à la commission de réquisition des chevaux et voitures N° 117 à Cancale, pour une durée de quatre jours.
Le 25 août, le Président des Etats-Unis, Roosevelt, demanda, mais en vain, au Roi d'Italie d'intervenir. Hitler reçut les ambassadeurs d'Italie, du Japon, de France et d'Angleterre. Daladier, Président du Conseil, fait appel au courage et à la volonté des Français.
Ce même jour, rappel des réservistes des échelons 1, 5 et 6. Marcel Playon, du Petit Mesnil; Théophile Hubert, du Bas-Chemin, furent mobilisés au 10° régiment d'artillerie à Rennes.
Le 27 août, le Président Roosevelt adresse un nouveau message au Führer; intense activité dans les chancelleries européennes; une légère détente semble se produire, un faible espoir, vite disparu, renaît.
Le 28 août, le Président Daladier proposa au führer une négociation direste avec la Pologne. Refus d'Hitler, qui réunit les députés du Reichstag en séance secrète à Berlin.
Ce même jour, nouveaux rappels individuels en France : Noël Louis de Horon; Mottay Anatole, du bourg; Ruaux Louis du bourg; Piel André du bourg; Dragon Joseph de Villengas; Lecorvaisier André de la Baudronnière, et quelques autres furent mobilisé, les uns à Rennes, les autres à Saint-Brieux. Jean Robinault, forgeron au Bas-Chemin, fut requis pour se rendre à la commission de réquisition des chevaux et voitures, siègeant à Combourg.
Le 29 août, Sir Nevil Henderson, ministre anglais s'entretient avec le führer de 22 H 30 à 23 H 40, mais sans résultat. Le trafic ferroviaire est interrompu entre la France et l'Allemagne.
Le 30 août, réquisition de véhicule en France
Le 31 août, réquisition des chemins de fer français.
Le cabinet anglais adresse une nouvelle note à Berlin

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