La Guerre d'Algérie

L'Algérie en 1950


Basilique à Alger

La guerre d'Algérie, menée entre 1954 et 1962 contre les indépendantistes algériens, prend place dans le grand mouvement de décolonisation qui affecta les empires anglais et français après la seconde guerre mondiale.
Pour la France des années 1950, la perte éventuelle de l'Algérie représenterait une atteinte à son rang de grande puissance. L'apport de la colonie algérienne , longtemps limité à une agriculture commerciale, s'est transformé grâce aux découvertes de pétrole et de gaz qui se multiplient au début des années 50. L'Algérie constitue également la seule colonie française de peuplement, avec un million d'Européens en 1954, dont les avantages sont à opposer au sous-équipement de la population musulmane.
Celle ci, en forte croissance démographique, est en partie réduite à la misère.


La rébellion

Région de Biskra, 1955

En 1954, le mouvement nationaliste algérien, déjà ancien, est en pleine mutation.
Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD ) de Messali Hadj, fondé en novembre 1946, est le fer de lance du nationalisme algérien.
Ce mouvement demande l'indépendance totale. 25 000 militants clandestins aguerris se tiennent prêts.
Hocine Aït Ahmed et Ahmed Ben Bella préconisent l'action immédiate. Aït Ahmed, Krim Belkacem, Ben Bella et Mohammed Boudiaf, fondent le Front de libération nationale (FLN ) et l' Armée de libération nationale (ALN ).
Ils fixent l'insurrection pour la Toussaint 1954.
Le 1er novembre 1954, le FLN tua 7 personnes et en blessa 14 autres.
La région des Aurès a été plus particulièrement touchée et c'est sur ce territoire que l'instituteur Monnerot a été abattu
par des rebelles.
Le gouvernement français tentera mais sans succès de présenter la guerre d'Algérie comme un problème de police intérieure.
L'aide arabe apportera une aide décisive au FLN.
Le Maroc et la Tunisie serviront d'arsenal, de base arrière et de camp d'entraînement pour les combattants du FLN.


La mobilisation militaire

Attentat

Les autorités militaires mobilisent, à partir de 1956, 450 000 soldats français (dont les appelés du contingent) contre
25 000 combattants du FLN.
Le commandement militaire est confié à des officiers renommés, comme les généraux Salan ou Challe qui avaient les pouvoirs civils et militaires.
Le "héros" des pieds-noirs fut le général Massu, qui mit un terme à la « bataille d'Alger » en 1957.
Les opérations menées par le FLN (rongé de rivalités internes, de purges et de disparitions au combat) relèvent de la guérilla :
attentats, attaques de détachements, sabotages, destruction de fermes, meurtres de civils...
À partir de 1956, la lutte armée se déroule sur tout le territoire algérien.
La France finit par gagner la guerre sans pour autant rétablir l'ordre.
Dès 1957, le contrôle est repris dans les grandes villes puis progressivement dans les campagnes.
En revanche, la France perd la guerre auprès de l'opinion, internationale et métropolitaine.
Les exactions de l'armée française et la terreur entretenue par le FLN (meurtres et attentats...) rendent la cohabitation entre les Français et les Algériens impossible.


La Vème République

Le général de Gaulle à Alger en juin 1958

L'impuissance de la IVème République à rétablir la paix aboutit à l'effondrement du régime.
Le 15 mai 1958, le général de Gaulle se dit "prêt à assumer les pouvoirs de la République", mais sans préciser davantage quelle politique il entend mettre en œuvre en Algérie.
Le président René Coty fait alors appel au général de Gaulle.
Le 1er juin, l'Assemblée nationale l'investit avec tous pouvoirs pour élaborer une la nouvelle constitution.
Le 3 juin, de Gaulle obtient les pouvoirs spéciaux pour six mois afin de résoudre la crise algérienne.
Le lendemain, à Alger, il lance son "Je vous ai compris ! ". L'opinion publique française, initialement favorable à la guerre, glisse vers la recherche de la paix, même au prix de l'indépendance (en janvier 1961, le référendum sur l'autodétermination recueille 75% de "oui").
Le FLN intensifie les attentats, la métropole n'est plus épargnée mais la répression ne faiblit pas.


L'épreuve de force

24 janvier 1960, les barricades à Alger

 

Le 16 septembre 1959, l'annonce faite par le général de Gaulle proposant l'autodétermination firent monter en première ligne les partisans de l'Algérie française.
Le général de Gaulle proposa trois voies, entre lesquelles les Algériens seront appelés à choisir : sécession, francisation ou association.
C'est la première fois que l'indépendance pouvait être, de fait, envisagée.
L'épreuve de force éclata lors de la "semaine des barricades" du 24 janvier au 1er février 1960 , avec la soutien
de certaines unités de l'armée, mais le général Challe, commandant en chef, bloqua l'insurrection.
Cependant, dès l'année suivante, la perspective de l'aboutissement des négociations entamées à l'automne 1960 avec le FLN et de la reconnaissance d'un Etat algérien firent basculer le général Challe ainsi que les généraux Salan, Zeller et Jouhaud dans la rébellion.
Le putsch des généraux du 22 avril 1961 échoua, faute de rallier le contingent et l'opinion française.
Les officiers rejoignirent alors l'Organisation armée secrète (OAS ), fondée pour s'opposer aux négociations d'Evian. Impuissante à empêcher l'indépendance, l'OAS multiplia les attentats (en Algérie et en métropole ).
Ces violences commises par l'OAS ne cesseront qu'après l'accord FLN-OAS du 17 juin 1962.

     

 


Les accords d'Evian

Indépendance de l'Algérie

Les accords d'Evian, signés le 18 mars 1962, donnent la souveraineté à l'Etat algérien.
L'indépendance de l'Algérie est proclamée le 3 juillet 1962.
Les pertes algériennes se décomptent ainsi pour arriver à
374 500.
Tués par les forces de l'ordres : 141 000
Victimes de purges internes : 12 000
Tués par les Tunisiens ou les Marocains : 2 000
Tués parmis les musulmans des forces de l'ordre : 3 500
Civils musulmans tués : 16 000
Enlevés et exécutés par les rebelles : 50 000
Abattus pour avoir servi la France : 150 000
Durant cette guerre qui ne voulait pas dire son nom, 27 500 militaires français furent tués et un millier de soldats disparurent.
Du côté des civils européens, 2 800 personnes furent tués et 800 disparurent.
700 000 pieds-noirs et 14 000 harkis (les auxiliaires musulmans de l'armée française) furent rapatriés en métropole.
Un dernier drame survint après la guerre où des milliers de harkis, ces hommes qui avaient donnés toute leur confiance aux Français, furent massacrés par le FLN.

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