Le putsch des généraux
Par Loïc Chardon

La préparation du Putsch des généraux (1)

En métropole :

Massu est parti, laissant derrière lui une semaine de barricades a Alger.
Challe est convoqué par de Gaulle qui le prévient qu’il ne restera plus longtemps en Algérie et qu’il prendra le commandement du centre Europe dans le cadre de l’OTAN. Place de rêve pour un brillant militaire.

Mais Challe veut finir SA guerre, son plan marche du tonnerre, ses commandos de chasse remportent de plus en plus de succès et les ralliements de fellaghas deviennent de plus en plus nombreux. L’ALN est en train de s’asphyxier.

Seulement de Gaulle ne veut pas entendre parler de ça, il autorise tout juste Challe à retourner à Alger pour faire ses adieux à ses troupes.

Dans son poste de commandement de Fontainebleau, Challe rumine, non seulement l’Algérie lui reste en travers de la gorge, mais en plus il se rend compte que dans son « centre Europe » il ne commande que du vent.

Outre la 7ème Armée Américaine, constamment sur le pied de guerre, au complet avec armes et équipement, les autres unités ne sont que poudre aux yeux. En outre chacun exécutait seulement ce que son gouvernement lui disait de faire. Challe s’en plaignit au général Norstad, le commandant suprême américain.
- Je commande une passoire, je suis là pour perdre la 1ère bataille et espérer qu’il y en ait une seconde. Malheureusement, la défaite sera totale à la 1ère.
- Cela n’a d’importance que politique, avait répondu l’américain, en cas d’intrusion du bloc de l’Est, l’affaire serait réglée à coups de bombes atomiques par le Statégic Air Command.
Challe avait rapporté la conversation à de Gaulle en lui faisant bien sentir que son poste de commandant du centre Europe ne servait à rien.
Le président lui avait alors annoncé.
- Ce poste n’est qu’un pallier, Challe, je pense qu’un jour vous remplacerez Norstadt.
Challe s’était raidit, outré, on le prenait pour un imbécile.
- Mais mon général vous n’y pensez pas ?
De Gaulle avait demandé.
- Et pourquoi donc ?
-Norstadt est un officier général américain, ce qui nous différencie, il a une option sur le SAC ! Vous pensez réellement que le président des Etats Unis donnerait à un général français une option sur cette arme fantastique ? Non !
De Gaulle avait répondu évasivement, puis avait congédié Challe.
Le 30 décembre Challe avait présenté sa démission.
On le fit rencontrer Debré puis Messmer enfin Roger Frey. Bien que l’Algérie ne le concernait plus Challe ne voulait nullement cautionner la politique du gouvernement.
- Je vous dit qu’après la prise en main de la population par le GPRA, ca sera la pagaille, le bain de sang, je ne veux donc plus rester dans l’Armée.

On le fit lanterner jusqu’au 1er mars 1961 et on l’autorisa enfin a faire valoir ses droits à la retraite.

Depuis qu’en décembre la situation en Algérie s’était considérablement aggravée, un groupe réunissant des civils et des militaires s’était constitué à Paris.
On y retrouvait parmi les principaux participants Jacques Soustelle, Robert Lacoste, Georges Bidault, Marc Lauriol, Max Lejeune et le général Zeller.
Challe s’était joint à eux, il répétait sans cesse son ambition, les français devaient se comporter en grands frères avec les algériens, leur permettre d’évoluer sur la même égalité afin de réaliser le grand rêve du 13 mai 1958.
Avec l’ensemble des officiers et sous officiers d’active servant en Algérie Challe pensait aux populations que chacun d’eux avait contribué à rallier à la France en leur promettant au nom du gouvernement que la France resterait toujours.
Pour Challe, aider les 200 000 musulmans engagés dans l’armée et les 50 000 organisés en autodéfense semblait indispensable.
-« On ne peut les livrer à la vengeance du FLN et rester muets devant le sort que de Gaulle prépare à l’Algérie. S’il est facile à un gouvernement de dire cette politique ne s’est pas montrée efficace changeons en, il est moins facile à ceux qui se sont engagés sur place en son nom de revenir sur leur parole. C’est même impossible, a partir du moment ou une armée est au contact d’une population elle se lie avec elle à moins d’être une armée de mercenaires. Notre parole est en jeu. Il faut la défendre, on nous demande d’être parjure, notre devoir est donc tout tracé. »
Challe se révoltait, et ce langage était fait pour plaire à de brillants colonels tels que Argoud, Broizat et d’autres qui venaient souvent entretenir Challe de l’angoisse de l’armée.
Challe jouissait d’un grand prestige dans l’armée, il avait organisé son plan en Algérie et l’avait fait voler de victoires en victoires, les jeunes officiers lui disaient :
- Vous ne pouvez laisser faire cela, avec tout ce que vous représentez, on est prêts à prendre les armes si vous prenez notre tête.
Mais Challe hésitait encore, discipliné par 35 ans de bons et loyaux services, marque du sceau de Saint Cyr, républicain jusqu’au fond de l’âme, il lui était difficile de sauter le pas de la révolte armée.

A l’inverse de Challe qui hésite, le lieutenant Degueldre lui n’hésite plus, il a refusé de rejoindre sa nouvelle affectation au 4ème REI et a déserté, il a revêtu une tenue d’aviateur qui lui permet d’assurer une liaison régulière avec la métropole où ont été mutés beaucoup d’officiers du 1er REP après les barricades. Il y rencontre entres autres souvent le colonel de Blignière, son ex officier au 1er REC et ami, qui commence a tisser une toile de la future OAS en métropole.
De nombreux officiers supérieurs étaient prêt à la révolte armée, mais il leur fallait un chef, une tête qui prendrait les commandes.
- Il faudrait Massu, c’est le seul qui ait autant de prestige sur l’armée que sur la population. Dit Degueldre à Blignière.
Pour Massu c’était NON d’office. les colonels Argoud et Broizat l’avaient déjà entrepris de cette démarche. Le bouillant général para leur avait annoncé clairement.
- Je suis d’accord avec vous s’il s’agit d’un baroud d’honneur, là je prend votre tête ! mais si c’est pour prendre le pouvoir je n’en suis pas et je n’en serais jamais.
Massu ne marchait pas, Argoud et Broizat, furieux avaient laissés tomber.

Chose curieuse, Massu sait désormais qu’un coup d’état se prépare, mais il n’en parle ni à sa hiérarchie, ni aux ministères concernés.
Degueldre continue donc d’assurer les liaisons avec les officiers les plus politisés mutés en métropole, comme le capitaine Pierre Sergent, les lieutenants Godot et La Bigne, les colonels Argoud, Broizat, Godard, Lacheroi et le général Faure, un beau chasseur alpin qui commence à réunir des mouvements civils en vue d’un putsch.

Habile diplomate, le colonel de Blignière se servit de ses nombreuses relations pour sonder les pays étrangers sur un changement de gouvernement en France faisant suite à un putsch.
L’Angleterre répondit évasivement :
- Jouez votre carte, nous jouerons là notre ne comptez sur rien »
Les Américains ne voulaient pas se brouiller avec la France pourtant ils conseillèrent.
- Tenez 15 jours dans l’hypothèse d’un coup de force, après quoi nous assurerons la logistique de base.
L’Afrique du Sud fut plus concrète.
- Tout ce que vous ferez pour le maintien de l’Européen en Afrique sera parfait, nous ne somme pas très lié diplomatiquement à la France, mais il faut tenir au moins 8 jours, après quoi si vous avez besoin de matériel, trésorerie ou fournitures, nous vous les donnerons.
L’Allemagne Fédérale connaissait la théorie de Challe sur l’Algérie rattachée à l’Europe, sa réponse fut simple et efficace.
- Si l’Algérie, le Sahara et son pétrole ne sont pas mis seulement à la disposition de la France mais de l’Europe, votre projet intéresse l’Allemagne.
L’Espagne de Franco répondit :
- Tenez le plus longtemps possible, notre politique se fera en fonction de vos possibilités.
Blignière se frottait les mains, il avait réunis toute une foule d’hommes politiques favorables à un putsch, il y avait des centristes, des radicaux et des giscardiens.
L’atmosphère était favorable à un coup de force, le colonel était satisfait, si le pouvoir insurrectionnel tenait 15 jours ces arrières seraient assurés.


A Alger :

Challe est parti, laissant à sa place le général Crépin, avec qui il n’est pas question de guerre révolutionnaires ou subversive, dans le bled les bandes de l’ALN se reconstituent petit à petit, plus de coups de boutoir du plan Challe à craindre.
Crépin est toutefois fragilisé par la présence de Salan à Alger, le général à prit sa retraite mais il reste toujours politiquement dangereux, une grosse partie de la population qui hier le détestait voit maintenant en lui un sauveur. Qui plus est il le président de l’association des anciens combattants d’Indochine qui donne des sueurs froides au gouvernement lors des manifestations.
Le délégué du gouvernement Paul Delouvrier s’en va trouver Salan et lui prie manu militari de bien vouloir partir d’Algérie de lui même sans quoi il se verra forcé de l’expulser.
Salan obtempère et s’en va, mais pas en France… en Espagne ou Franco l’accueille bien volontiers, il y retrouve l’ex député Lagaillarde qui a également rejoint l’asile franquiste.

Au 1er REP, ça gueule fort, le colonel Dufour est parti, muté en métropole à la suite des barricades il défila à la tête de son régiment sans la moindre décoration, il a ensuite subtilisé le drapeau du 1er REP afin que son succéder le colonel Guiraud, ne puisse prendre le commandement.
Menacé de graves sanctions Dufour finira par se soumettre.
Les jeunes officiers du 1er REP assistent de loin à la manifestation musulmane du 11 décembre 1960, un lieutenant désobéi aux ordres d’un chef de secteur qui lui ordonne de monter une opération .
- Je ne vais pas allez faire tuer mes hommes alors que le drapeau fellouze flotte sur Alger et que le pouvoir laisse faire.
Le capitaine Sergent refuse lui aussi d’obéir à un ordre ce qui lui vaudra d’être muté en métropole.
Sa compagnie est accrochée et poursuit les fellaghas jusqu’en Tunisie, mais un ordre impératif lui ordonne de repasser la frontière et de rechercher les fellaghas en Algérie !
Sergent annonce.
- je ne vais pas fatiguer mes hommes alors que les fells sont de l’autre coté de la frontière et qu’on m’interdit de les poursuivre

Crépin sera finalement remplacé par le général Gambiez en février 1961

 

La préparation du Putsch des généraux (2)

En métropole :

Plusieurs réunions se tenirent chez le colonel Lacheroy, on y retrouvait le général Faure, les colonels de Blignière, Argoud, Broizat, Gardes, Godard, le capitaine Sergent et autres .
Les conditions pour commencer un putsch devaient êtres réunies
L’un des plus beaux régiment de paras, le 1er REP devait servir de détonateur pour entraîner le reste de l’armée
1 il fallait que le 1er REP soit au repos dans sa base arrière de Zéralda, près d’Alger
2 Il fallait le colonel Guiraud, le chef de corps, soit en permission, les anciens officiers du 1er REP n’avaient pas confiance en lui, en revanche il pensaient que le commandant de Saint Marc serait sensible à leurs arguments.
3 Il fallait que les anciens officiers du 1er REP, Sergent, Godot… soient à Alger pour épauler leurs camarades.

En outre, Blignière avait rallié ses camarades à son opinion. Il fallait que se soit un homme connu, aimé de l’armée, qui prenne la tête de la révolte.
Massu c’était non
Le maréchal Juin n’était pas hostile, du fait qu’il était pied noir, mais c’était une caution morale, rien d’autre.
Salan, pas question depuis l’Espagne il s’était pourtant posé en champion de l’opposition à de Gaulle, mais l’armée ne l’aimait pas.
Restait Challe, un général intelligent, républicain, sérieux qui avait fait gagner l’armée en Algérie.
Il paraissait évident qu’il faudrait lui forcer la main.

C’est le général Edmond Jouhaud qui fut chargé de le convaincre, le 25 mars 1961, Challe vit débarquer son vieux camarade qui lui annonça sans détours.
- Il faut que tu partes pour Alger, dimanche prochain c’est Pâques, le 1e REP rentre d’opération, il sera à Zéralda, il faut que tu prennes la tête de ses hommes et que tu sauves l’Algérie Française.
Challe refusa.
- Mon vieux, avant de m’engager je veux savoir de quels moyens je vais disposer, le 1er REP c’est bien joli mais insuffisant.
Jouhaud abattit alors une autre carte. Salan était associé à Jean Jacques Susini, prônant plus ou moins des thèses fascistes. Challe devait prendre le commandement afin de préserver la république.
En outre le commandant Robin et ses commandos de l’Air acceptaient de marche avec Challe, Robin avait annoncé.
- Pour moi c’est Challe ou Juin ou merde
Jouhaud ajouta que tout le monde était fin prêt et que Challe n’aurait pas à intervenir dans le déclenchement. Une fois le pouvoir prit par l’armée il n’aurait qu’à prendre le commandement.
- En outre conclut Jouhaud, je te donnerais à Paris la liste des unités qui sont déjà derrière toi.

Challe se laissa fléchir et le 28 mars 1961 il se retrouva en compagnie de Jouhaud, de Georges Bidault et des généraux Faure et Vanuxem, la liste des régiments acquis était impressionnante.

Outre le 1er REP dont chaque commandant de compagnie marchait et dont le commandant par interim, le commandant de Saint March marcherait également si Challe le lui demandait, il pourrait compter dès le 1er jour sur le 27ème Dragons du colonel Puga, sur le 1er REC du colonel de la Chapelle, sur le 18ème RCP du colonel Masselot, sur le 14ème RCP du colonel Lecomte et sur le 2ème REC du colonel Coetgorden. Argoud avait lui même recueillis leurs adhésions au cours de ses voyages dans le Constantinois.
En outre les régiments de la légion étrangère suivraient le mouvement, conduits par leur chef le colonel Brothier de Sidi Bel Abbès, une fois le putsch déclenché.

Pourtant Challe hésitait encore, le 31 mars il apprit que les préliminaires de la conférence d’Evian étaient ajournés, c’était l’ultime répit car si la conférence devait s’ouvrir publiquement la partie serait perdue.

Lorsqu’il apprit que le général de Gaulle devait tenir une conférence de presse le 11 avril, Maurice Challe annonça aux conjurés qu’il leur donnerait sa réponse définitive le 12 au matin.

Dans la conférence de presse, de Gaulle continua sur sa lancée, il ne revenait nullement sur l’autodétermination et précisait que la décolonisation était l’intérêt de la France.

Pour Challe la décision était prise, il prendra la tête du putsch.

Dès le 12 avril il se réunit donc avec les généraux Jouhaud, Zeller, Faure et Vanuxem. Tou de suite il eut à trancher.
2 idées s’élevaient, ceux qui pensaient qu’il était nécessaire d’agir sur Paris en même temps que sur Alger, et ceux qui pensaient que l’action sur Alger serait suffisante.
Les tenant de la 1ère école étaient les colonels de Blignière, Godard et Vaudrey ainsi que le capitaine Sergent. Selon eux, devant un coup de force à Alger et une action civile et militaire à Paris, de Gaulle se retirerait pour ne jamais revenir, les militaires choisiraient alors un gouvernement conforme au sauvetage de l’Algérie Française.

A la grande surprise, Challe trancha pour la seconde idée, il avait bien sûr envie de renverser le gouvernement, mais il estimait que les forces que l’on lui proposait était insuffisantes
- 1 bataillon de para de la région de Pau
- environ 1 grosse brigade venant d’Allemagne
- 2 200 anciens paras recrutés par Godard qui reprendraient du service le grand jour.

En Algérie il se sentait gagnant.
- Si l’armée me suit comme vous me le dites, je gagne la guerre contre le FLN, Paris se soumettra ou se démettra , la guerre gagnée en Algérie je renvoie le contingent en métropole, mobilise 7 ou 8 classes de pieds noirs et de musulmans et le tour est joué. Je vous prie de croire que face à l’opinion publique pas un gouvernement n’osera s’opposer à ceux qui renvoient leurs gamins à leurs parent.

Challe était pressé .
- Compte tenu des promesses de tant d’officiers, ça peut marcher. Mais vous comprendrez que n’ayant déjà pas une position de force en Algérie, je refuse de mener une action conjointe sur Paris, ce n’est pas l’envie mais les moyens qui manquent.
Il faut se hâter, de Gaulle risque d’annoncer la date des négociations d’Evian. Jouhaud a prévu environ 8 jours pour tout régler autant à Paris qu’à Alger, nous sommes le 12, donc notre affaire aura lieu dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 avril.


A Madrid :

Salan était en exil à Madrid depuis son « éjection » par Paul Delouvrier (remplacé depuis par Jean Morin). Il savait par son ami Yves Gignac, le patron des anciens combattants d’Indochine, que quelque chose se préparait. Un de ses informateurs était venu l’informer , mais aucun des leaders du putsch ne lui avait demandé son avis.
Ulcéré Salan avait envoyé une lettre à Challe par laquelle il le nommait son représentant militaire en France.
Challe brûla la lettre, il n’avait aucune sympathie pour Salan, il confiera plus tard à Yves Courrière :
- Primo je ne savais rien de ce que voulais Salan, secundo, je m’en foutais éperdument.
Qui plus est Challe se méfie des amitiés civiles et brûlantes de Salan.
Il désirait le tenir à l’écart jusqu'à la prise en main complète de l’armée.


A Alger :

18 avril 1961
Le général Gardy, ancien inspecteur de la légion étrangère assistait à une nouvelle réunion à laquelle participaient le général Faure, les colonels Godard, Vaudrey, Bernard, de Blignière, Gallet ( le représentant du général de Maisonrouge commandant de zone en Oranie) le capitaine Sergent et quelques autres.
Faure prit la parole
- Je vous confirme que l’insurrection sera bien déclenchée dans la nuit du 20 au 21 avril, c’est a dire après demain. Les départs sont fixés ainsi : le général Gardy, les colonels Argoud, Gardes, Broizat et Godard partent clandestinement partent clandestinement par des avions réguliers, ils doivent se débrouiller par leurs propres moyens.
Le colonel Lacheroy est déjà à Alger et prépare le travail. Les 5 ex officiers du 1er REP quitterons Istres par avion militaire. Les généraux Challe et Zeller disposerons également d’un avion militaire qui quittera la région parisienne le 20 dans l’après midi.
Vaudrey, Bernard, Gallet, Blignière et moi même restons en métropole afin de déclencher tout de même quelque chose sur Paris, Gardy, je compte sur vous pour forcer la main à Challe et le décider à envoyer au plus vite des unités sur Paris.
Gardy Demanda :
- Sur qui pouvons nous compter sûrement à Alger ?
Faure répondit
- Outre les 5 régiments acquis dans l’Est Algérien, le 1er REP, les commandos de Robin, nous comptons sur Brothier et la légion à Bel Abbés, un de ses officiers nous a affirmé qu’il adhérait au mouvement. Challe est sur de Bigot qui commande la 5ème région aérienne, nous avons donc toute l’aviation. A paris on peut également compter sur le général Nicot
Zeller pense pouvoir décider Gouraud qui commande le Constantinois, quand à Pouilly en Oranie il ne marche pas mais ne nous mettra pas de bâtons dans les roues, son adjoint le général Lhermitte prendra le commandement et entraînera l’ensemble des troupes.
A Alger, Vézinet est un gaulliste acharné mais Arfouilloux marchera certainement de même que Maisonrouge en Oranie.

Les dés étaient jetés, les conjurés ne pouvaient plus faire marche arrière.

 

Le dernier quart d'heure avant le putsch : derniers préparatifs.

Il est prêt de minuit, le 20 avril 1961, Challe et Zeller survolent Alger accompagnés du colonel Broizat.
A bord du Nord 2500 les 2 hommes ont quittés le terrain militaire de Creil à 16 h, le pilote le commandant Schutz est dans le coup, il a planqué les 3 hommes sous des paquets du service cinématographique des armées.

A Alger c’est la déconvenue, personne n’est là, pour recevoir les 2 généraux, le pilote part aux nouvelles et déclare que les hommes chargés de l’accueil des généraux sont à Blida. L’avion reprend l’air et va se poser un peu plus tard à Blida.

Des ombres cernent l’avion, Zeller a un mouvement de recul en descendant, mais il s’agit en fait des commandos de l’air du commandant Robin qui saluent Challe et Zeller.

- Enfin, vous voilà mon général ! Sourit Robin.
- Eh bien oui, Robin, et alors ? Demande Challe
- C’est décommandé pour cette nuit, l’affaire est reportée de 24 heures


Challe est ébahi.
- Mais enfin pourquoi ?
- c’est vous qui l’avez ordonné mon général, votre télégramme est bien arrivé.
Challe hausse les épaules.
Il n’a en fait jamais envoyé de télégramme, il s’agit d’un télégramme envoyé par les ex officiers du 1er REP qui ne pouvant pas décoller d’Istres le 20 avril, ont prit sur eux d’envoyer l’ordre d’annulation.
Robin annonçe le programme :
- Mon général, vous allez coucher ici a Blida, chez un capitaine du secteur qui vous attend, et demain je vous conduirez au PC du GCP aux Tagarins pour tout mettre au point
Challe approuve et s’engouffre avec Zeller dans une 203, les paras rembarquent dans leurs camions et la caravane prend la route de Blida

Le général Gardy et le colonel Godard sont arrivés à Alger le même jour au milieu de l’après midi. Ils ont embarqués clandestinement a Marignane à bord de la caravelle d’Air Algérie, grâce à la complicité d’un des employés de l’agence de Marseille.
Argoud et Gardes ont prit l’avion de Bône dans les mêmes conditions.

Gardy et Godard sont cueillis à froid à Alger, ni Degueldre, ni Lacheroy ne sont au rendez vous fixé, heureusement pour eux, les hôtesses d’air Algérie étant dans le coup, les ont cachés ailleurs.

De là, Gardy convoque sa fille Nicole Bésineau, femme d’un capitaine du 1er REP qui arrive peu après accompagnés de Degueldre.
Le capitaine Bésineau et le lieutenant Degueldre qui ont pourtant suivis toutes les phases de la préparation du complot ne sont prévenus de l’imminence de son déclenchement : le 1er REP n’est pas prêt a s’engager dans la nuit !

Lacheroy devait prévenir les officiers du REP mais personne ne l’a encore vu depuis une semaine. Nicole Bésineau se met donc à la recherche du colonel et finit par le retrouver, celui ci annonce calmement que l’affaire est remise de 24 heures.

Le capitaine Bésineau et Degueldre sont formels, il est exclus de mettre le coup en route si l’on compte sur le seul 1er RP, qui plus est , il faut d’abord convaincre le commandant de Saint Marc, ni lui ni ses compagnies ne marcherons si ils ne voient pas Challe en personne.

21 avril 1961, 9heures du matin

Challes est à la villa des Tagarins, PC des commandos de l’air, quelques dossiers à portée de main il se sent en prise direct avec le coup qu’il va mettre en route.
A l’extérieur de la villa, les commandos montent la garde contre d’éventuels curieux.
Le 1er soucis de Challe est de fixer aux troupes les objectifs qu’elles devront enlever dans la nuit. Le plan est mis au point par le colonel Godard auquel Challe à laissé la main libre sur la zone militaire d’Alger.
La prise d’Alger est divisée en 19 objectifs, tout y est, l’horaire d’acheminement de chaque unité sur son objectif, le chemin a prendre, l’horaire de l’assaut. Godard a même prévu les heures de départ différentes selon l’éloignement des objectifs.
En moins d’une heure, les centre nerveux de la capitale doivent être pris. Délégation générale, état major inter armé, corps d’armée d’Alger…etc.

Pour chaque point visé, on a prévu l’itinéraire, le plan des locaux, le nombre de sentinelles, Godard a même pensé à recruter des civils qui servirons de guides aux unités rebelles.

La matinée se passe en vérifications et à décider quelles unités pour quels objectifs.
Sergent et les anciens officiers du REP sont arrivés discrètement aux Tagarins et attendent de reprendre du service.

Midi :

Le commandant de Saint Marc arrive au PC de Challe accompagné de Degueldre et de Bésineau. Gardy l’a bien mis au courant du coup monté, il veut voir Challe et obtenir de plus amples explications. Il a confié à l’ancien inspecteur de la Légion.
« de toute façon, sans présager de ma décision, je vous donne ma parole que je ne révèlerais rien de ce qui se passe et que si je ne participe pas je ne ferais rien pour vous en empêcher »

Dans son bureau, Challe serre la main du commandant para.
- Heureux de vous voir Saint Marc, marchez vous avec nous ?
- Quels sont vos buts mon général ?
Challe expose ses plans.
- Je suis un démocrate, Saint Marc, je ne veux pas d’un putsch fasciste, mais il s’agit bien d’un coup d’état. Devant une pareille situation, le régime s’effondrera et on le remplacera par un autre conforme aux intérêts de l’Algérie Française.
Saint Marc se met au garde a vous et annonce.
- Mon général je suis à vos ordres !

L’heure H est fixée à 2 heures du matin, en effet, Saint Marc, Bésineau et le capitaine Borel et leurs épouses sont invités à dîner chez le général de Saint Hillier, le commandant de la 10ème DP, annuler donnerait certainement des doutes au général qui est fervent gaulliste.

Challe donne ses dernières consignes.
- Dans la mesure du possible, évitez les effusions de sang, et ne brutalisez pas les gens que vous aurez à arrêter.
Challe n’interdit pas (logiquement) les effusions de sang et pour cause, il sait très bien qu’un homme qui se révolte et à qui l’on interdit de tirer est battu d’avance.

Challe confiera par la suite qu’il avait le plus grand soucis de ne pas répandre de sang français, mais s'il devait prendre l’Algérie au prix de certaines victimes, elles auraient été moins nombreuses que celles qui suivirent le départ français.

Un autre problème moral se pose aux patrons du putsch, celui de la légion étrangère, peut on vraiment engager des étrangers dans une affaire politique purement française ?
Sans hésitation, les chefs ont répondus oui, appuyé par Gardy, ancien légionnaire : Les officiers sont tous français et les légionnaires le sont devenus « par le sang versé. »

En outre, vu les ordres de modérations de Challe et la valeur des unités engagés dans l’affaire, il est peu probable que l’on arrive a un affrontement généralisé.

Challe reste le chef incontesté et définit les rôles de chacun.

Zeller se chargera de 2 missions, convaincre définitivement le général Gouraud, patron du Constantinois, de s’engager avec Challe, gros morceau car c’est la région où il y a le plus de troupes.
Zeller s’occupera ensuite de toutes les questions logistiques, l’Algérie devra vivre un certains temps coupé de la métropole et il faudra bien assurer les salaires de la fonction publique et assurer le ravitaillement de la population.
Challe pense que si la machine tourne au moins 15 jours ça sera gagné.

Jouhaud s’occupera des relations avec la population, il est pied noir et certains leaders civils ont toute confiance en lui. Dans l’esprit de Challe, la mission de Jouhaud est d dire aux civils « laissez nous faire, obéissez aux ordres et ne vous occupez de rien ».

Car Challe refuse encore et toujours d’engager des civils dans le putsch.

Gardy sera chargé de convaincre quelques hésitants, qui plus est Challe n’oublie pas qu’il est favorable à la tendance Faure, Blignière qui veut agir sur Paris en envoyant des paras pour appuyer les putschistes parisiens.

Godard, dés la prise d’Alger s’installera aux commandes du corps d’armée d’Alger.

Argoud qui se trouve dans le Constantinois sera un « itinérant » également.

Gardes et Broizat s’occuperons de la propagande et Lacheroy de l’exploitation psychologique.

On a dressé des listes de personnes à arrêter, parmi elles se trouvent Jean Morin, délégué du gouvernement, le général Gambiez, patron en Algérie, le général Vézinet, patron du corps d’armée d’Alger.

Tout est minuté et pensé, il ne reste plus qu’à Agir.

 

Le putsch des généraux, le déroulement (1)

Le commandant de Saint Marc a accepté de se joindre au général Challe, mais il doit assister à un dîner auquel l’a convié le commandant de la 10ème DP, le général Saint Hillier.
Il s’y rend avec plusieurs de ses commandants de compagnie du 1er REP.

Au camp de Zéralda un dodge 6x6 bâché est entré, en sont sortis les anciens officiers du 1er REP, entre autres le capitaine Sergent, les lieutenant Godot et Degueldre qui ont aussitôt repris le commandement de leurs compagnies avec la complicité de leurs successeurs.

Saint Marc rentre enfin de son dîner, il fait réunir tout le régiment et lance le 1er REP dans la révolte.

Les légionnaires ont étés mis au courant par le capitaine Sergent, ils embarquent sans un mot dans les camions du GT507 et prennent la route d’Alger.

Un 1er barrage de gendarmerie mobile bloque les camions des légionnaires, le capitaine Sergent s’avance, invoque une mission à Alger et par ruse arrive a faire lever le barrage, le convoi reprend sa route bientôt stoppé par un autre barrage de gendarmes, cette fois ci plus question de ruser.

Le Capitaine Rubin de Cervens ordonne à ses légionnaires se dégager la route, ceux ci obtempèrent, les gendarmes mobiles ne bougent pas, il faudrait tirer et l’effrayante réputation de guerriers des paras du 1er REP ne leur dit rien qui vaille, le convoi reprend sa route.


 


A Alger :

Jean Morin, le délégué du gouvernement est en pleine partie de bridge au palais d’été, avec lui entre autres se trouve Jacques Coup de Fréjac, le ministre de l’information du gouvernement. C’est lui qui répond.
Le téléphone sonne, au bout du fil se trouve un de ses ami devenu secrétaire général à Oran.
- Un coup est parti, des troupes de réserve générales se dirigent vers Alger et Oran.
Coup de Fréjac raccroche et informe Morin. Celui ci parvient à joindre le colonel Cousteau responsable des troupes de réserve générales, qui le rassure.
- Tout est parfaitement calme, j’ai vérifié. Répond Cousteau, et pour cause dans quelques heures il va devenir chef d’état major de Challe.

Le commandant en chef Gambiez arrive accompagné du général Vézinet.
Gambiez ne croit pas à un coup de force militaire.
- J’ai parlé au Général Saint Hillier, il a joint Saint Marc au téléphone, chez lui tout est calme, le 1er REP est au repos et les légionnaires pensent a autre chose qu’à une révolution.
Le téléphone sonne à nouveau.
Un officier rapporte que le 1er REP a franchit les barrages de gendarmerie.
Morin est fou de rage, Gambiez quand à lui décide d’aller arrêter lui même les légionnaires paras en compagnie de Saint Hillier.
- J’y vais on va bien voir si ils ne vont pas m’obéir !


Gambiez parvient a rejoindre le convoi du 1er REP, profitant d’un ralentissement le chauffeur parvient à immobiliser sa voiture au milieu de convoi, Ganbiez s’en extirpe et se plante devant une jeep.
- Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis le commandant en chef.
Le lieutenant Durand Ruel lui répond violemment.
- Vous n’êtes plus rien, Challe et Zeller sont arrivés, c’est à eux que nous obéissons
Gambiez s’étrangle de rage.
- De mon temps le lieutenants ne répondaient pas ainsi aux généraux !
- De votre temps les généraux ne vendaient pas l’Algérie Française. Rétorque Durand Ruel avant de bousculer sa voiture sous l’œil effaré du général Saint Hillier, les 2 hommes sont ensuite arrêtés par les paras,

Le convoi arrive enfin a destination à Alger, chaque compagnie se place devant ses objectifs.

Le capitaine Sergent doit prendre la caserne Pélissier, le siège du corps d’armée d’Alger, il a prit le soin de remplir une grande enveloppe de papier vierge. Le secrétariat du 1er REP a apposé dessus une masse de tampons officiels.
Sergent entre seul sans problèmes, à l’étage règne une effervescence parmi les officiers réunis autour du commandant de corps, le général Vézinet.
Celui ci interroge Sergent sur sa présence, Sergent tend l’enveloppe, Vézinet s’aperçoit de la supercherie et ordonne d’arrêter Sergent qui dévale les escaliers a toute vitesse poursuivi par une nuée de commandants et de colonels, le capitaine arrive devant la porte se la fait ouvrir et appel sa compagnie à la rescousse pour maintenir la porte ouverte.

Les légionnaires s’engouffrent dans la caserne provoquant la panique parmi les secrétaires qui les voient, ébahis arrêter le général Vézinet. Gaulliste inconditionnel, il n’est même pas la peine de lui demander de se rallier.

Le lieutenant Durand Ruel à quand à lui prit le Gouvernement Général sans anicroche.

Seule la 3ème compagnie du capitaine Estoup à eu malheureusement à tirer pour prendre l’émetteur radio à Ouled Fayet.
Un jeune sergent, le sergent Pierre Brillant, se doute de quelque chose, il demande confirmation de l’ordre avant de laisser pénétrer les paras, Estoup le suit pour aller téléphoner. Durant son absence, les légionnaires du 1er REP neutralisent sans mal les sentinelles et rentrent dans l’enceinte. Le sergent s’en aperçoit, il arme sa MAT et vise, un légionnaire veut protéger son capitaine et tire le 1er, le sergent Brillant est tué sur le coup.

Au Palais d’Eté, le délégué du gouvernement Jean Morin est consigné dans sa chambre, les paras ne se sont pas aperçut qu’il conservait une ligne téléphonique dans ses appartements.

Challe peut désormais téléphoner sans se soucier des écoutes.

Sa 1ère communication téléphonique est pour le général Gouraud, commandant le corps d’armée de Constantine.
- Ca y est mon vieux Gouraud, nous venons de prendre Alger, comme promis vous marchez avec nous ?
Gouraud répond par l’affirmative
-Prenez toutes les dispositions pour vous rendre maître de la situation dans votre corps d’armée, je vous rappellerais plus tard.

Challe se rend auprès des autres conjurés et annonce que Gouraud marche comme prévu.

L’ambiance est au triomphe, le Constantinois et le sud algérois sont conquis, on a promis à Challe que le général Arfouilloux marcherait, Alger est prit. Reste Oran, le général de Pouilly se laissera peut être convaincre, de tout manière son second le général Lhermitte suivra le mouvement. (Lhermitte est en permission en métropole sans que Challe soit au courant !)
Il y a aussi Sidi Bel Abbes avec la légion du colonel Brothier, le colonel de la Chapelle du 1er REC et quelques autres ont assurés à Challe qu’ils lui apporteraient leurs soutiens.

Avant de retourner au téléphone Challe lit aux autres la proclamation qu’il va faire aux troupe et qui apprendra enfin la réalité du putsch au grand public.

« Je suis à Alger avec les généraux Zeller et Jouhaud pour tenir notre serment, le serment de l’armée de garder l’Algérie, pour que nos morts ne soient pas morts pour rien. Un gouvernement d’abandon nous apprenait successivement l’Algérie Française, puis l’Algérie dans la France, l’Algérie algérienne, l’Algérie indépendante associée à la France. Il s’apprête aujourd’hui à livrer définitivement l’Algérie à l’organisation extérieure de la rébellion. Etais ce cela la paix annoncée ? »

Suit ensuite une violente attaque contre le gouvernement qui refusa de traiter avec Si Salah et une justification de la révolte de l’armée en ce qui concerne l’Algérie future.

Pas un mot sur le général Salan.

Gardy à Paris à promit de faire le tampon entre Salan et Challe, il demande alors.

- Si vous ne citez pas le nom de Salan mon cher Challe, cela va faire un drame quand il arrivera et ce sera fâcheux pour commencer une collaboration nécessaire.

Challe hésite un instant puis rajoute à la suite des 3 noms de généraux : « en liaison avec le général Salan »

 

Le putsch des généraux, le déroulement (2)

Il accepte également que le nom de Salan figure à la fin du texte proclamant l’état de siège en Algérie à partir du 22 avril 1961, 0 heure et qui assure tout les pouvoirs à l’armée.

Challe va ensuite enregistrer son ordre du jour à l’armée sur magnétophone, c’est Gardy qui enregistrera la proclamation de l’état de siège.

Après cela Gouraud rappel Challe.
- Mon général je vous ai donné mon accord tout à l’heure, depuis j’ai réfléchi.
C’est en réalité Jean Morin qui de sa chambre à appelé Gouraud avec son téléphone caché et qui l’a convaincu de ne pas s’engager avec les putschistes.
Challe est furieux.
- Ah non mon cher Gouraud. Vous m’avez donné votre accord, c’est avant qu’il fallait réfléchir.
- Bien sur mais ça débouche sur quoi votre affaire ?

 


Pour la énième fois depuis son retour Challe expose son plan, ses buts, les moyens dont il dispose, mais Gouraud n’est pas convaincu.
Il abandonne pour apprendre enfin la permission de Lhermitte, remplacé par le général Hublot, un pur gaulliste.

Quand vers 5 h du matin Challe enregistre sa proclamation, il sait déjà qu'il y a du mou dans la corde,

Pourtant rien n'est perdu, pour convaincre Gouraud il y a Zeller et pour rallier l'Oranie il y a Gardy, Challe le charge de partir pour Sidi Bel Abbès, fief de la Légion et ensuite pour l'Oranie, Challe apostrophe le vieux légionnaire
« - Si ces gens ne marchent pas, s'il nous font obstacle, balayez moi toute l'Oranie avec la Légion, sans hésiter Gardy, si nous échouons, nous sommes foutus, mais surtout l'Algérie est foutue, la France est foutue, C'est la dernière chance, Allez, j'ai confiance en vous, A bientôt »,

Challe quitte ensuite la villa des Tagarins pour retrouver le quartier Rignot, fief du commandant en chef,

Le 22 avril 1961 Alger s'éveille, les algérois découvrent partout des bérets verts de la légion et des commandos paras, il se passe quelque chose,
Rapidement la nouvelle arrive et se propage, la radio distille de la musique militaire puis soudain...
« - ici Radio France, le général Challe vous parle... »
La population européenne exulte, on embrasse les paras, des voitures haut parleur répètent les ordres des généraux.

Alger est gagnée, mais pas l'Algérie, le colonel Cousteaux arrive enfin pour prendre son poste de chef d'état major auprès de Challe, ce dernier le voit débarquer encadré d'une escorte de légionnaires.
Challe bat ensuite le rappel des officiers d'état major, ils arrivent un à un viennent aux nouvelles, de la sympathie mais pas vraiment d'enthousiasme,
Cousteaux essaye de mettre la machine en route
- Ne vous occupez pas de ce qui se passe à l'étage, c'est l'affaire du général Challe, poursuivez votre boulot, la guerre continue.

Le capitaine Léger est présent, lui marche à fond, il rigole en voyant l'attitude des officiers d'état major, mais à part le général Héritier, chef d'état major de Gambiez, un colonel du 2ème bureau qui refusent de servir sous les ordres de Challe et ont envoyés en prison, les autres discutent, ne font rien, se parlent.

Bigot le patron de l'aviation, marche, mais il est seul, ses officiers ne le suivent pas.
En Kabylie, rien ne bouge alors que certains officiers devaient prendre l'affaire en main et s'empare du commandement.
Le général Simon commandant la Kabylie annonce à Challe,
- Je vous obéirai opérationellement, mais administrativement je continue à dépendre de Paris,
Challe est outré,
- Vous êtes fou Simon, j'ai sauté le pas, je suis un rebelle, ou vous êtes totalement avec moi ou totalement contre moi.
Simon sera contre, Challe enverra alors le dimanche un escadron d'EBR du 1er REC pour l'obliger à prendre position, le général se déguisera en caporal chef d'aviation et réussira à gagner Paris alors que tout sera terminé

Challe se rend compte que la hiérarchie joue contre lui, on lui dit oui, on ne s'oppose pas mais au moment de l'action, on ne sait pas quoi faire, comme le général de Maisonrouge, commandant la zone de Colomb Béchar.
Contacté par Zeller il avait apporté son plein soutien au putsch, Zeller le recontacte à Alger,
- C'est formidable de vous savoir là, que puis je pour vous ? Demande Maisonrouge
- Prenez un avion et arrivez à Alger, vous aurez un commandement important,
- Je passe quelques consignes avant de partir,
- Non plus tard, nous avons besoin de vous dans quelques heures.
- Je vous téléphonerai ! Coupe Maisonrouge avant de couper laissant Zeller médusé.

Plusieurs heures plus tard, Zeller rappel et tombe sur son aide de camp.
- Le général de Maisonrouge viens d'avoir une terrible crise de palu !
- Mais il n'avait rien tout à l'heure! S'emporte Zeller
- Ça a été subit, il ne peut plus bouger.
Challe réessaye de le convaincre lui même, il arrive enfin à le joindre.
- Mon vieux Maisonrouge, venez vite à Alger, je vous nomme commandant du corps d'armée de Constantine en remplacement de Gouraud.
- Impossible, je crache le sang !
Challe n'insiste pas

Challe charge le colonel Ceccaldi, qu'il a connu pendant l'opération « jumelle », de prendre la base aérienne de Telergma puis de se diriger sur Constantine ou le général Gouraud devra se soumettre ou se démettre, il charge un commandant de l'état major para de transmettre ces ordres à Ceccaldi
Le commandant demande alors ?
- Bien mon général, mais si les aviateurs résistent?
- On prend la position de force !
- Mais alors on va tirer ?
- Évidemment qu'on va tirer, expliquez moi comment faire autrement ? Explose Challe.
- Mon général il est impossible de donner de pareils ordres, il est impossible de tirer sur des Français

Dès cet instant, Challe comprend que la partie n'est pas gagnée,
Zeller ne s'embarrassant pas des mêmes scrupules il se charge de transmettre les ordre à Ceccaldi et en profite pour sonder les unités de la 10ème DP.

Ceccaldi l'accueille à bras ouvert, pour la 10ème DP les nouvelles sont bonnes, sur 4 régiments d'infanterie para, un régiment de hussards paras et un groupe d'artillerie seul le 3ème RPIMa (ex 3ème RPC de Bigeard et Trinquier) refuse de marcher.

Le colonel Leborgne, Patron du 3ème RPIMa l'annonce clairement à Zeller
- Je ne crois pas à votre réussite, en outre j'y suis opposé dans le principe !
Zeller demande alors
- Bien, au moins vous, vous n'hésitez pas, me tirerez vous dessus ?
- Jamais, je suis opposé à toute lutte fratricide, mais mon régiment ne vous suivra pas, tout mes officiers sont de mon avis.
- Pourtant tout les régiments de la 10ème DP marchent et j'ai besoin de tout le monde
- Je resterais neutre, si il y a du travail aux frontières, envoyez moi mais ne comptez pas sur moi pour jouer un rôle dans votre mouvement.
Zeller gardera toujours une grande estime pour l'un des rares officiers qui osa franchement s'engager contre les putschistes.

A la 25ème DP en revanche, le général Autran a assisté en pyjama au départ des régiments de Masselot et de Lecomte, il a simplement dit à Zeller
- Je suis heureux de vous voir là, votre affaire prend une bonne tournure, mais vous n'avez pas intérêt à garder longtemps mes régiments pour faire votre besogne.
Autran restera neutre, mais ne participera pas à la lutte contre le putsch comme vont le faire le général d'aviation Fourquet suivi par le généra Ailleret

Quand Zeller regagne Alger, la situation n'a guère évoluée, les régiments de choc ont tenus parole : le 1er REC de la Chapelle, le 1er REP de Saint Marc, les commandos de l'air de Robin, les 14ème et 18ème RCP de Lecomte et Masselot, la totalité de la 10ème DP à l'exception du 3ème RPIMa, le 27ème Dragon du colonel Puga dont les chars sont arrivés à Alger et le 5ème REI dont le commandant Camelin à prit la tête se sont rangés sous la bannière de Challe.

 

Le putsch des généraux, le déroulement (3)

Les généraux tergiversent ou se défilent. L'aviation ne suit pas à l'exception du général Bigot,mais un aviateur sans avions ne sert pas à grand chose.L'amiral Querville tient la Marine bien en main et refuse catégoriquement de marcher. En Oranie, Gardy depuis le matin tente de rallier l'Ouest algérien à la cause des putschistes. Quant au Constantinois, Gouraud ne s'est toujours pas décidé.

Challe ordonne alors à Zeller
- Mon cher Zeller il faut que vous partiez demain matin pour retourner Gouraud. Il faut que le Constantinois bascule. Coûte que coûte. Paris ne va pas se laisser faire, déjà de Gaulle à réagit.

A Paris :

C'est le 1er ministre Michel Debré qui annonce la nouvelle du putsch à de Gaulle. Ce dernier a simplement écouté puis a chargé Debré de prendre l'affaire en main.
Dans la nuit, réunion à l'Elysée, il y a là Debré, Joxe, Foccard. De Gaulle est calme, il veut se rendre compte de l'état d'esprit de l'Armée avant de précipiter ses décisions.

Il envoie immédiatement Louis Joxe et le général Olié (chef d'état major de la défense nationale) se rendre compte en Algérie, ils décolleront à l'aube dans une caravelle du GLAM. Par décret présidentiel, Joxe, ministre des affaires algériennes aura, en Algérie, tout les pouvoirs de la République, Olié est nommé commandant en chef en Algérie en remplacement de Gambiez, arrété par les paras.

Ses collaborateurs supplient de Gaulle de prendre la parole pour s'adresser à la nation, celui ci refuse, il attend.

Un officier sort de l'Elysée, il a vu de Gaulle, il est catastrophé :
- C'est foutu, ils ont Alger, Oran. Constantine va tomber. Pour le général c'est affreux, pour nous tous, c'est affreux. Se plaint t'il à un ami.

L'ami en question n'est autre que le colonel de Blignière, qui est l'une des chevilles ouvrières du putsch, personne ne s'en doute.
Blignière compatit devant son ami mais en réalité il se frotte les mains.
Un général Para qui n'est pas du complot rapporte à Blignière l'étrange dialogue qu'il a eu avec un fonctionnaire haut placé dans la police.
- Je ne sais pas si vous êtes dans le coup, mais je tiens à vous dire ceci : quoique les généraux et les paras entreprennent sur Paris on ne fera rien contre eux !

Un officier supérieur de la 1ère région militaire viens avertir Blignière que les munitions des chars Sherman des gardes mobiles du camp de Satory sont des munitions a blanc.

Un autre général para supplie Blignière de lui trouver un avion pour l'Algérie où il désire aider Challe.
Le colonel arrive enfin à trouver un chasseur prêt à Meaux, il apprend que le général est déjà parti pour l'Algérie pour le compte de de Gaulle.

En métropole, les militaires sont indécis également.

Il n'en ai pas de même pour Michel Debré et Roger Frey.
Debré s'occupe de tout, il téléphone à tout les généraux qu'il connait, il prend les mesures nécessaires pour l'armée en métropole et celle d'Allemagne, Le ministre de la défense, Pierre Messmer, est à Rabat pour une cérémonie, c'est Debré qui le remplace.
Il a la haute main sur les affaires de l'armée et de l'Algérie.

Roger Frey , lui s'occupe de la métropole. Il prend les mesures nécessaires pour défendre la capitale, il fait arrêter le général Faure et quelques autres.

Paris reste calme à la proclamation de Debré le samedi à 13h20 diffusé par la radio et la télévision.

« le gouvernement à décidé de faire respecter la volonté de la nation.
J'adjure tout ceux qui ont une responsabilité […] de ne pas s'engager dans une aventure qui ne peut avoir pour la nation que de tragiques lendemains.
Ce n'est pas seulement à la fidélité et au devoir que je fait appel, c'est aussi, c'est avant tout, au respect des intérêts fondamentaux de la nation »

A 17 heure, le conseil des ministres est réuni. Il décrète l'état d'urgence à partir du 23 avril à zéro heure, les chefs de la mutinerie seront déférés devant le justice militaire

L'état d'urgence est d'autant plus justifié que le plan du colonel Godard est une réalité. Dans la nuit de vendredi à samedi, les 2200 anciens paras armés ont étés acheminés de la France entière vers Orléans. Ils se retrouveront samedi soir 1800 dans la foret d'Orléans et 400 dans celle de Rambouillet. En tenue léopard de para, avec béret rouge et armement léger, ils se tiennent prêt à se mêler aux colonnes du 2ème Hussards d'Orléans et du 501ème chars de combat de Rambouillet dont la mission est de s'emparer de la préfecture de police, de l'Élysée, du ministère de l'intérieur, de Matignon et de l'assemblée nationale.

Les 2200 anciens paras attendront une partie de la nuit des ordres qui ne viendront pas, et pour cause, le général Faure ayant été arrêté.
Des officiers de la gendarmerie nationale, peu désireux d'engager le combat iront les voir et leur diront:
- vous n'avez pas d'ordres, vous êtes là comme des imbéciles. Rentrez chez vous, filez avant qu'il ne soit trop tard.
Ils s'en vont donc, beaucoup passeront à l'action dans quelques temps, dans les rangs de l'OAS.

En Algérie :

le général Gardy arrive sur le terrain de Sidi Bel Abbés. La maison mère de la légion semble déserte. Gardy aperçoit enfin le colonel Brothier, patron de la légion.

- Eh bien Brothier, tout va bien ici ?
- très bien mon général.
- Tout de même, j'ai hésité à me poser, j'attendais la garde que j'avais demandé
- C'était inutile mon général il n'y a aucun risque.

Gardy entre dans le bureau de Brothier, il y a là le colonel de Baulny, le second de Brothier et quelques autres officiers dont le capitaine Glasser, gendre de Gardy.

Gardy est effaré.
- Eh bien Baulny, je vous croyais à Oran
- J'en reviens, mon général, j'ai tenté de convaincre le général de Pouilly.
- Mais qui commande les compagnies que je vous ai ordonné d'envoyer sur Oran.
Le colonel Brothier intervient alors.
- Baulny est allé seul à Oran, il n'est pas question d'envoyer des unités de Bel Abbés.
Gardy découvre alors que le colonel Brothier ne marche pas du tout. Il ne croit pas qu'un mouvement partant d'Algérie puisse réussir, qui plus est il refuse d'engager des étrangers dans une affaire de politique française.

Gardy contacte Challe pour lui annoncer la mauvaise nouvelle, Challe annonce que Argoud arrive avec les régiments de Masselot et Lecomte pour s'occuper de prendre Oran à la place de la légion.

Cette matinée du 22 avril est dure pour les nerfs de Gardy, il est ensuite chargé de contacter le général de Pouilly, le chef du corps d'armée d'Oran. Celui ci refuse de se rallier, Gardy essaye néanmoins d'obtenir sa neutralité. Pouilly refuse tout net, son parti est prit, il ne peut se rallier à Challe mais reste tout de même son ami.

A Alger, Challe essaie une fois de plus de convaincre en expliquant sa politique, il a devant lui le général Goubard, adjoint du général Arfouilloux, celui ci à bien promis de se rallier mais veut savoir sur quoi ça débouche, aussi il envoi son adjoint.
Challe explique.
- Nous aurons l'armée comme en 1958
- Non car cette fois vous avez une volonté à Paris, de Gaulle n'est pas Pflimlin, en outre l'armée ne vous suivra pas car si on a 3 mois de vivre, on a pas 3 mois d'essence. Sans carburant pas d'hélicos, ils sont notre seule supériorité sur les fells. Pas d'essence et pas de vivres c'est mince.
- Alors nous irons à pied et nous mangerons du mouton, en attendant des appuis extérieurs, écoutez Goubard, je sais que vous êtes pour l'Algérie Française, racontez tout ce que je vous ai dit à Arfouilloux et dites lui que je le nomme commandant du corps d'armée d'Alger en remplacement de Vézinet.

Goubard rapporte à Arfouilloux qui tergiverse, finalement le dimanche il restera en pyjama sans prendre la moindre décision.
Goubard explose :
- Mon général, vos commandant de secteur attendent vos ordres, le 27ème Dragons de Puga est parti pour Alger, mais un commandant d'escadron s'est fait bousculé par ses hommes quand ils ont appris qu'ont les emmenés soutenir le putsch, le 4ème Tirailleurs est Algérie Française à 100 % et le 2ème REC de Djelfa va partir pour Alger.

Le dimanche soir, Arfouilloux se décidera tout de même à annoncer sa position de fidélité au gouvernement.

La caravelle transportant Joxe et Olié vole très bas pour éviter les radars des putschistes. Ils tentent de gagner Télergma sans se faire repèrer.
Ils viennent de Mers El Kébir, la base de la marine fidèle à de Gaulle, là bas ils ont put conférer avec les généraux de Puilly et Perrotat, Pouilly à rendu compte de l'arrivée de Gardy et de celle imminente du colonel Argoud, il a aussi rendu compte de sa crainte de voir la Légion basculer dans le camp de Challe et de voir les mouvements européens réunis sous l'étiquette OAS prendre le contrôle d'Oran.
- en cas de besoin peut on résister par la force ? Demandent Joxe et Ollié
- Rigoureusement impossible, a répondu Perrotat, vous allez avoir en face de vous prés de 7 bataillons de légion, je ne pourrais leur opposer que 2 bataillon du 21ème RI, un escadron de chars et 2 batteries d'artillerie.

Arrivés à Télergma les envoyés du gouvernement savent pouvoir compter sur le général d'aviation Fourquet de Constantine et sur le général Ailleret à Bône. Celui ci à vu Gouraud dans l'aprés midi, il lui a demandé son avis.
- C'est une splendide connerie à répondu Ailleret, il faut résister, même à coups de fusil !
Gouraud a mollement approuvé.

Gouraud rencontre Joxe et Olié, Joxe le trouve désemparé, il est prêt à basculer du coté de Challe.
Alger l'appelle sans arrêt pour tenter de le faire basculer. Challe lui ordonne d'arrêter Joxe et Olié.

Gouraud refuse finalement et publie un ordre à ses troupes pour leur ordonner de ne pas rallier le putsch.

Ordre non suivi par certains, car Joxe et Olié ont juste le temps d'embarquer dans leur caravelle en apercevant au loin les phares d'un convoi de paras qui viennent les arrêter.

A Alger, en ce samedi 22 avril Challe fait le point, il est maitre à Alger et Oran va certainement tomber, Pouilly a vu Argoud et lui a annoncé son retrait. A Bel Abbès, Brothier ne veut toujours rien savoir, c'est le colonel de Baulny qui vraisemblablement prendra le commandement de la légion.

Le 5ème REI s'est rallié, le commandant Gendron à prit le commandement de la 13ème DBLE qui se rallie aussi
adhérent également au mouvement le 2ème REI, la demie brigade de fusiliers marins de Nemours, le 1er Cuirassiers, et le 6ème Chasseur d'Afrique, sauf problème l'Oranie est gagnée.

Les paras de Ceccaldi ont prit Télergma, ratant de peu Joxe et Olié.

La seule opposition sérieuse vient de Fourquet et d'Ailleret, Challe compte sur le colonel Buchoud, commandant du secteur de la Calle pour convaincre Ailleret dés le lendemain matin.

Le dimanche 23 avril, les colonels Gardes et Broizat et le commandant Robin insistent pour que Challe, Jouhaud et Zeller enregistrent une proclamation pour la télévision.
- Mais j'ai autre chose à faire. Proteste Challe
- Il est primordial que l'on vous voie, dit Gardes, beaucoup de gens croient que vous n'êtes même pas en Algérie.
Challe finit par céder.

Zeller après l'enregistrement à des soucis avec les gens de l'administration, beaucoup marchent mais ils s'inquiète de leurs avenirs en cas d'échec du putsch.
Zeller est très embêté, il ne peut pas remplacer au pied levé tout les rouages d'une administration complexe.

 

Le putsch des généraux, le déroulement (4)

Un des hauts fonctionnaires propose alors d'envoyer dans chacun des services le sous directeur à la place du directeur...
Zeller pense alors que l'opportunisme ne marche pas que chez les militaires.

A la banque d'Algérie, Zeller doit trouver l'argent pour assurer les salaires de la fonction publique.
Le fonctionnaire de service lui donne simplement en demandant un ordre de réquisition.

La population d'Alger est ravie, les militaires tiennent la ville.
Les civils de l'OAS commencent à se manifester, on arrête quelques personnes d'étiquettes communistes ou gaullistes. Certains fanatiques veulent les fusiller sur place.
Mais les chefs OAS interviennent et font transportés les prisonniers à la caserne Pélissier pour qu'ils soient interrogés par le colonel Godard.

Godard est préoccupé, il refuse que l'OAS se serve du putsch pour régler ses comptes, il attrape un militant par l'oreille devant ses camarades et le menace.
- Si vous touchez à un seul civil, je vous fait fusiller par la compagnie de paras qui se trouve sur le Forum.

Les assassins de Maitre Popie, l'avocat libéral, libérés par les hommes de l'OAS se précipitent pour s'engager au 1er REP. Le commandant de Saint Marc les renvoie durement.
- Pas d'assassins dans mon régiment.

Une quinzaine de parlementaires civils sont reçut par Challe.
- nous voulons participer aussi au mouvement, nous voulons aider.
Challe répondaient

- Et bien, c'est très simple, vous allez me préparer un projet sérieux de réforme agraire et de redistribution des terres, ça m'aidera beaucoup plus que des milices armées.

En Oranie, cette journée de dimanche va être essentielle.
Le général de Pouilly et son adjoint le général Hublot s'installent à Tlemcen avec quelques membres de l'administration. Ils ont emmenés d'Oran 3 compagnies de CRS. Mais 2 d'entre elle, composées de pieds noirs se sont mutinées en apprenant qu'ils allaient représenter le pouvoir légal.

Pouilly rédige un télégramme ou il déclare clairement son opposition au putsch, de son coté le général Perrotat à rejoint le colonel Brothier à Sidi Bel Abbès, eux aussi représentent le pouvoir légal.

Gardy, Argoud et quelques officiers ont prit le contrôle du corps d'armée à Château Neuf, ils tentent en vain de faire exécuter leurs ordres, les officiers du corps d'armée ont étés laissés par Pouilly et sont rigoureusement hostiles aux putschistes.
Argoud tente alors de téléphoner au général Perrotat pour l'inviter à déjeuner. Celui ci en réfère à Pouilly qui lui interdit d'y aller.
Argoud s'emporte et menace d'aller le faire arrêter par la Légion. Perrotat déclare alors
- Dans ces conditions je n'ai plus rien à vous dire !
Quelques instant plus tard, Brothier reçoit l'ordre d'Argoud de faire arrêter Perrotat.
- Il n'en est pas question, et puis je vous donne l'ordre de faire renter mes compagnies qui sont parties sur Oran sans mon assentiment.

Gardy refuse tout net, il dépeche les colonels Lancrenon et Chayla vers Bel Abbès afin de convaincre Perrotat de venir à Oran.
Les 2 colonels arrivent à la maison mère de la Légion et trouvent un vrai drame.
Brothier à réuni tout ses officiers pour proclamer son opposition au putsch, la séance est tendue, le colonel de Baulny et le capitaine Magne refusent d'exécuter les ordres de Brothier.
- S'il en est ainsi, je ne perdrai pas mon temps à donner des ordres qui ne seront pas exécutés. En conséquence je rentre chez moi. Déclare Brothier en claquant la porte.

De leur cotés les colonels Lancrenon et Chayla tentent de convaincre Perrotat de rejoindre Oran. Celui ci en réfère une fois de plus à Pouilly qui refuse tout net une fois de plus.

Gardy vient d'essuyer 2 échecs successifs avec le général Clausse, commandant de l'aviation d'Oran, qui refuse sèchement de s'engager auprès de Challe et avec l'amiral Querville qui a rallié la base de Mers El Kébir et accepte seulement de poursuivre les missions contre le FLN sans intervenir pour ou contre le putsch.
Un officier de Marine assure à Gardy que l'on peut prendre Mers El Kébir dés que l'on aura les moyens, mais personne ne les a.

Au corps d'armée d'Oran, Argoud et ses quelques officiers sont débordés, ils répondent aux civils de l'OAS, ils tentent de rallier les hésitants, tandis que Pouilly multiplie coups de téléphone et télégrammes pour ordonner la fidélitè au gouvernement.

Il faut intervenir rapidement contre Pouilly qui constitue une sorte d'Algérie gaulliste à partir de Tlemcen.

Rien n'est possible avant l'arrivée des 18ème et 14ème RCP de Masselot et Lecomte. Ils sont parvenus à Alger dans la nuit de samedi à dimanche et Masselot à voulu que ses hommes dorment un peu avant d'entreprendre la route sur Oran .

Brothier voit son obstination devenir payante dans l'après midi du dimanche. Il voit ses officiers défiler devant lui pour lui demander de reprendre son commandement, parmi eux, il a la surprise de voir le colonel de Baulny.
Challe à voulu jouer la hiérarchie, elle se retourne contre lui.

Gardy et Argoud se battent sur tout les fronts, aucun des généraux du corps d'armée d'Oran ne s'est rallié, mais surtout, depuis que Pouilly installé à Tlemcen peut communiquer avec Paris par le biais des télécommunications marocaines, ils envoient des messages de fidélité envers de Gaulle.
Il faudrait pouvoir les remplacer, mais il n'y a aucune personne susceptible de le faire.

Gardy et Argoud sont donc décidés à faire taire Tlemcen et ses fidèles, ce sera la mission 1ère du 14ème et 18ème RCP.

Sur la route entre Orléansville et Oran, Masselot est épuisé par 3 nuits sans sommeil mais surtout découragé par le manque de vigueur du mouvement.
Il constate que l'unanimité est loin d'être faite autour du général Challe, le 18ème RCP à dût virer dans le fossé un groupe de gendarmes mobiles qui voulaient contrôler son convoi.
L'atmosphère qui règne à Oran n'est pas faite pour rassurer Masselot, Gardy semble à bout de nerfs c'est Argoud qui à prit toutes les affaires en main, mais face aux déclarations de Pouilly, il ne fait pas le poids.
Argoud ordonne à Masselot,
- Il faut que vous éliminiez Pouilly demain, dés l'aube.
- Je vais d'abord lui téléphoner, sa femme est avec lui ?
- Non elle est restée à Oran , elle est ici dans ces appartements.

C'est dans le salon de Mme de Pouilly que Masselot appel le général.
Les 2 hommes se connaissent bien, ils sont amis et un drame personnel les unis, en effet le fils de Masselot à été tué sous les ordres de Pouilly et celui de Pouilly est tombé sous les ordres de Masselot.
- Alors Masselot vous venez m'arrêter ?
- Mon général c'est ridicule, j'ai bien trop d'estime pour vous pour croire que je serais obligé d'en arriver là. Et pour vous le prouver j'irais seul à Tlemcen demain matin, mes 2 régiments ne dépasserons pas Bel Abbès, ils n'interviendrons que si je ne suis pas rentré demain soir.
-C'est ça Masselot, à demain.

Masselot rassure ensuite l'épouse du général.

Vers 19h30 Gardy appel Challe et lui transmet le bilan de la journée qui n'est pas fameux. Personne ne peut remplacer les commandants de secteur et la Légion Étrangère n'a pas marché pour les faire plier par la force.
Il reste l'espoir qu'une fois Pouilly muselé par Masselot, tout bascule encore.

A Constantine :

Lorsque le général Zeller arrive à Constantine, tout est calme.
Le colonel Ceccaldi et ses éléments de la 10ème DP sont installée à la lisière de la ville.
Zeller entre dans le QG de Constantine, à son passage les officiers disparaissent, les portes claquent. Ce n'est pas l'enthousiasme.
Il y rencontre le général Gouraud au borddu désespoir.
Gouraud cherche son chemin, malgré son télégramme de fidélité à de Gaulle il n'est pas sûr de souhaiter la victoire du gouvernement mais il est incapable de se rebeller seul.
Zeller tente alors de le convaincre.
- Mon cher Gouraud, vous savez ce qui arrivera si nous échouons, vous partirez comme tout les autres et s'en sera fini de l'Algérie française. Vous aurez combattu pour rien.
Au bout d'une vingtaine de minutes Gouraud se prononce enfin.
- Oui, je vous suis.
- Vous me dites oui c'est bien, mais il faut que vous fassiez une proclamation au corps d'armée et que vous obteniez l'accord de vos commandants de zone.
- Ce ne sera pas facile, mais je vais pourtant essayer.
Zeller regagne ensuite l'aéroport.
Dans l'après midi, 2 télégrammes vont le rassurer.
Gouraud annule sa fidélité à de Gaulle et donne l'ordre à ses commandants de zone de rallier le général Challe.

Sera t'il suivi par ses officiers ? Rien n'est moins sûr.
Le général Lennuyeux commandant la 14ème DI reste fidèle au gouvernement de la France métropolitaine, le général Ailleret renvoit sèchement le colonel Buchoud.
- Si des hommes passée à le rébellion viennent sur mon PC je répondrais avec mes moyens. J'ai eu il y a 17 ans la gestapo aux fesses et ceux là à coté sont des enfants de cœur.
Ailleret déplace ensuite son PC de Bône à Gambetta pour ne plus y recevoir de pressions.

En fin d'après midi l'Algérie entière apprend que le général de Gaulle doit parler à 20 heures.

A Alger
Le général Salan arrive dans l'après midi au PC de Challe, il a attendu en vain le mot code qui devait l'avertir de quitter Madrid pour Alger, message codé que personne n'a envoyé. Salan est accompagné par Susini qui reprend immédiatement contact avec ses camarades civils de l'OAS.
Challe n'est pas ravi de son arrivée mais l'entrevue reste correcte, Salan ne semble d'ailleurs s'occuper que des civils.
Challe installe donc Salan au GG et lui demande de s'occuper des affaires civiles avec Jouhaud

en se dirigeant vers le poste radio qui va lui permettre d'écouter la déclaration de de Gaulle Challe fait le point sur la situation qui n'est pas brillante.

Partout les unités putschistes sont acclamées, on leur offre le champagne mais on ne se rallie pas.

20 h, de Gaulle parle enfin :

« Un pouvoir insurrectionnel s'est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire.

Les coupables de l'usurpation ont exploité la passion des cadres de certaines unités spécialisées, l'adhésion enflammée d'une partie de la population de souche européenne qu'égarent les craintes et les mythes, l'impuissance des responsables submergés par la conjuration militaire.

Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d'officiers, partisans, ambitieux et fanatiques. Ce groupe et ce quarteron possèdent un savoir-faire expéditif et limité. Mais ils ne voient et ne comprennent la nation et le monde que déformés à travers leur frénésie. Leur entreprise conduit tout droit à un désastre national.

Car l'immense effort de redressement de la France, entamé depuis le fond de l'abîme, le 18 juin 1940, mené ensuite jusqu'à ce qu'en dépit de tout la victoire fût remportée, l'indépendance assurée, la République restaurée ; repris depuis trois ans, afin de refaire l'État, de maintenir l'unité nationale, de reconstituer notre puissance, de rétablir notre rang au-dehors, de poursuivre notre oeuvre outre-mer à travers une nécessaire décolonisation, tout cela risque d'être rendu vain, à la veille même de la réussite, par l'aventure odieuse et stupide des insurgés en Algérie. Voici l'État bafoué, la Nation défiée, notre puissance ébranlée, notre prestige international abaissé, notre place et notre rôle en Afrique compromis. Et par qui ? Hélas ! Hélas ! par des hommes dont c'était le devoir, l'honneur, la raison d'être, de servir et d'obéir.

Au nom de la France, j'ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer partout la route à ces hommes-là, en attendant de les réduire. J'interdis à tout Français et, d'abord, à tout soldat d'exécuter aucun de leurs ordres. L'argument suivant lequel il pourrait être localement nécessaire d'accepter leur commandement sous prétexte d'obligations opérationnelles ou administratives ne saurait tromper personne. Les seuls chefs, civils et militaires, qui aient le droit d'assumer les responsabilités sont ceux qui ont été régulièrement nommés pour cela et que, précisément, les insurgés empêchent de le faire. L'avenir des usurpateurs ne doit être que celui que leur destine la rigueur des lois.
Devant le malheur qui plane sur la patrie et la menace qui pèse sur la République, ayant pris l'avis officiel du Conseil constitutionnel, du Premier ministre, du président du Sénat, du président de l'Assemblée nationale, j'ai décidé de mettre en oeuvre l'article 16 de notre Constitution. A partir d'aujourd'hui, je prendrai, au besoin directement, les mesures qui paraîtront exigées par les circonstances. Par là même, je m'affirme, pour aujourd'hui et pour demain, en la légitimité française républicaine que la nation m'a conférée, que je maintien quoi qu'il arrive, jusqu'au terme de mon mandat ou jusqu'à ce que me manquent, soit les forces, soit la vie, et dont je prendrai les moyens d'assurer qu'elle demeure après moi.

Françaises, Français ! Voyez où risque d'aller la France, par rapport à ce qu'elle était en train de redevenir.

Françaises, Français ! Aidez-moi ! »

A Alger Challe et Zeller s'interrogent.
- On a peut être eu tort de ne pas brouiller son allocution ! Dit Zeller
- Oui, peut être. répond Challe qui téléphone toujours.

Déjà la caserne du régiment de Zouaves d'Alger composé d'appelés métropolitains commence à s'agiter.
Aux fenêtres des cris et des injures fusent contre les putschistes.
Le capitaine Sergent dépêche une section de légionnaires paras pour calmer les zouaves.
Voyant arriver les légionnaires du 1er REP précédé de leur réputation de glorieux léopards, les zouaves préfèrent rentrer dans leurs chambrées.
Mais la mal est fait, l'armée est coupée en 2 même dans les unités fidèles à Challe.

Pour les jeunes loups du 1er REP c'est la goute de trop.
Sergent, Godot, Degueldre, veulent en découdre pour réussir le putsch, ils reprochent à Challe de garder le 1erREP et les commandos de l'air à Alger au lieu de les envoyer sur Paris.
Au moins rallier par la force les hésitants, ils veulent jouer la carte civile.

Les jeunes officiers du REP sont sûrs de ne faire qu'une bouchée des forces métropolitaines, Jouhaud et les colonels sont de cet avis.
Jouhaud recense les moyens aériens dont il dispose en tout de 45 Nord 2500.
Le général Nicot patron de l'aviation à Parsi et fidèle au putsch a prévenu ses amis d'Alger que la chasse à été mise en alerte et qu'environ 20 % des pilotes obéiraient à l'ordre d'ouvrir le feu.

 

Le putsch des généraux, le déroulement (5)

Challe surtout refuse encore.
Il confiera plus tard à Courrière :
- Partir pour Paris avec 3 ou 4 régiments de paras fidèles, en laissant une Algérie qui n'était pas passée de mon coté, jouer avec des effectifs infimes face à l'énorme masse de l'organisation française, c'était ridicule. Si l'armée entière avait été derrière moi je n'aurais pas hésité, mais là ...

A Paris :

Ignorant les ennuis de Challe, dans la capitale on croit vraiment à une attaque putschiste.
Se rappelant du plan « résurrection » de 1958. Toutes les troupes de maintien de l'ordre sont concentrées avec leurs chars prés des organes officiels du gouvernement, l'Élysée, le palais Bourbon, Matignon...
On se méfie de l'armée, le général Vanuxem à été arrêté car il devait prévoir la prise d'un aérodrome pour l'arrivée sur Paris d'une vague de 3 régiments de paras allégés.

Les militaires sont consignés dans leurs casernes. Le premier ministre Michel Debré a choisi de défendre les centre vitaux en laissant libres les aéroports et les voies d'accès à la capitale.

Pour défendre ces points il choisit de s'adresser à la population.
A 23h45 il s'adresse à la France.

« Des avions sont prêt à lancer ou à déposer des parachutistes sur divers aérodromes afin de préparer une prise du pouvoir […] Dès que les sirènes retentiront, ordonne-t-il, allez -sur les pistes des aérodromes-, à pied ou en voiture, convaincre ces soldats trompés de leur lourde erreur."

Place Beauvau, des centaines de volontaires se présentent, ils exigent des armes pour « défendre la République » , André Malraux harangue les volontaires en évoquant la guerre d'Espagne et la résistance.
Les syndicats et les partis de gauche réclament « des armes pour le peuple »

En métropole, personne n'acceptera une victoire de Challe.

A Oran :

Comme prévu, le 14ème et le 18ème RCP sous le commandement de Masselot se mettent en marche sur Tlemcen pour neutraliser Pouilly.
Seulement Masselot à arrêté les 2 régiments à Sidi Bèl Abbés, il s'engouffre dans une alouette dont les 2 pilotes sont armés jusqu'aux dents alors que le colonel para n'a aucune arme sur lui.

Arrivé à Tlemcen, il rencontre Pouilly au bord du désespoir.
- Finissons en. Amenez moi dans le jardin et abattez moi. Dit Pouilly.
Masselot éclate de rire.
- Pour cela mon général il faudrait que vous me prêtiez un pistolet
A force de discussion Masselot arrive à convaincre Pouilly de se rendre à Alger ou Challe pourra certainement le convaincre.

Gardy de son coté espère toujours faire changer d'avis au colonel Brothier, mais rien n'y fait, Brothier à fait rentré la compagnie de légion qui gardait l'état major d'Oran, c'est une compagnie du 14ème RCP de Lecomte qui s'en chargera.

A Alger Zeller, fou de rage fait arrêter Pouilly à la sortie du bureau de Challe, en effet Pouilly à réussi à faire transmettre le discours de de Gaulle par le biais des télécommunications marocaines.

A Oran c'est la débâcle, le général Perrotat à repris le commandement de la zone et est décidé à faire respecter la légalité.
L' Oranie est définitivement perdue pour les putschistes.


A Alger :

Challe à comme convenu fait procéder à la libération des classes de contingent prévu, il espère au moins s'attirer la neutralité des appelés.
Mais le discours de de Gaulle à été entendu.
A Blida, la base aérienne est en état d'insurrection contre le putsch, on y verra même flotter un drapeau rouge.

Au sein même du 14ème RCP ça ne marche plus, le colonel Lecomte recevra même une grenade sur son PC.
Les services de téléphone et de radio tenus par des appelés sont sans cesse encombrés, Challe peine à téléphoner.
Du GG les colonels et Zeller le prient de faire une allocution pour la foule massée devant le Gouvernement Général.

Challe accepte de mauvaise grasse et parait devant la population entouré de Salan, Jouhaud et Zeller. Ils prononcent chacun quelques mots, puis Challe se retire afin de prendre un peu de repos, il demande à son aide de camps.
- Réveillez moi quand la 13ème DBLE arrivera à Alger.
Challe dormira bien, malgré l'annonce de son ralliement, la 13ème DBLE n'a pas marché non plus.

Le 25 avril au réveil, Challe ne peut que constater la débalcle.
Personne à l'état major n'obéis plus aux putschistes.

Challe ordonne alors de faire rentrer d'Oran les 14ème et 18ème RCP, il pense que si il tien l'Algérois jusqu'au Sahara, il pourra encore discuter, il ordonne de laisser les éléments de la 10ème DP à Constantine.
Salan et Jouhaud tentent une fois de plus de faire fléchir Challe et d'engager des civils dans l'affaire.

Mais c'est non et toujours non. Challe sent la fin proche.

A midi Challe réunis les chefs du putsch et annonce sa décision.
- Je me livre, dites à Paris que je ne veux qu'une seule condition, qu'il n'y ai ni journaliste ni photographe à mon arrivée en métropole.
Zeller proteste.
- Ah non, on est pas venus ici pour quatre jours, il va falloir se battre, en Kabylie on peut mettre sur pied une organisation militaire de résistance.
Le colonel Cousteau arrive alors et annonce
- Inutile, les unités sont de plus en plus nombreuses à se dresser contre nous, le discours de de Gaulle à porté.

A 16h Challe réunis les chefs de corps des régiments fidèles.
- Messieurs, rentrez dans vos garnisons avec vos unités. L'affaire est finie. Nous avons échoués. Il faut maintenant en tirer les conséquences. Je ne vous laisserez pas payés seuls, rassurez vous ça n'est pas mon genre.
Le commandant Robin tente alors de faire fléchir le général
- Vous avez déclenché un coup, il faut aller jusqu'au bout, nous y sommes prêts
- Non, Robin , ce n'est pas possible
- Alors dans ce cas c'est criminel d'avoir si mal préparé ce coup.
- Le coup était parfaitement préparé pour ce que je voulais faire. J'avais reçu des promesses, je n'ai fait qu'une seule erreur d'estimation, jamais je n'aurais cru qu'il y ai autant de salauds dans l'armée française.
Godard s'insurge à son tour.
- Lagaillarde avec 1 000 type à tenu une semaine et nous avec 2 divisions on flanche au bout de 4 jours, ça non !
Le ton monte rapidement, Challe se retire.

Le capitaine Sergent arrive à son tour, il accuse violemment Challe de trahison.
Salan tente de le calmer.
- Tout ceci est atroce, mais nous n'y pouvons rien.
- Si je peux encore aller lui tirer une balle dans la tête.
Il sort son révolver mais Salan l'arrête d'un geste.

Arrive alors Jean Jacques Susinni qui demande à parler à Challe, il s'entretient avec lui durant un long moment, puis Challe ressort de son bureau et déclare aux autres généraux.
- D'accord, je viens avec vous au Gouvernement Général, on mourra tous ensemble.
Pendant ce temps les gendarmes mobiles commencent à reprendre les points névralgiques de la ville.
Au Gouvernement Général, l'ambiance est morne, les généraux paraissent une dernière fois au balcon puis se retirent.
Challe dit alors à Saint Marc.
- Ça m'est égal d'être fusillé, mais je ne veux pas recevoir de coups de pieds au cul des gardes mobiles.
- Venez avec moi à Zéralda mon général, chez moi ça se passera proprement.

Jouhaud, Salan et Zeller s'enfoncent dans la clandestinité avec les colonels et quelques officiers subalternes du 1er REP.

A l'aube c'est le commandant de Saint marc qui négociera la reddition de Challe avec le général Héritier.

Le putsch est définitivement terminé, c'est à présent l'heure de l'OAS.

Merci à Général Wolf

Sources :
La préparation du Putsch des généraux
:
Yves courrière, les feux du désespoir
Secrets des la 5ème république Rémy Kauffer
Pierre Sergent je ne regrette rien
Le dernier quart d'heure avant le putsch : derniers préparatifs :
Yves Courrière, la guerre d’Algérie volume 3, les feux du désespoir.
Pierre Sergent : je ne regrette rien.

Le putsch des généraux, le déroulement :
Yves Courrière, la guerre d'Algérie tome 4
Pierre Sergent : je ne regrette rien

 
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