Volontaires
estoniens dans la Waffen-SS
Par Daniel Laurent
Formation
de la Brigade Estonie.
Le territoire estonien fut occupé par les Allemands dans les
premiers mois de l’opération Barbarossa. Après l’invasion
de l’armée rouge en 1940, les Estoniens accueillirent les
Allemands comme des libérateurs.
Bien que ne prenant pas en compte les aspirations indépendantistes,
la politique d’occupation allemande en Estonie fut plus douce
que dans les autres Pays de l’est. La réouverture des écoles,
de l’Université fut autorisée ainsi que celle des
musées, et même la propriété privée,
abolie sous le précédent régime soviétique,
fut rétablie.
De plus les autorités militaires allemandes autorisèrent
tout de suite la formation de troupes locales pour la sécurité
nationale et la lutte contre les partisans. Le recrutement fut géré
par toutes les organisations militaires allemandes y compris la Waffen-SS.
Le 28 août 1942, le Commissaire Général Litzmann
annonça la formation de la Légion Estonie (Est Légion),
une unité de volontaires qui devait combattre aux côtés
des Allemands dans la lutte contre les Russes, à l’exemple
d’autres légions européennes, sous l’égide
de la Waffen-SS.
La campagne d’enrôlement, après un début prometteur,
ne produisit pas les résultats espérés et il fut
donc nécessaire, pour augmenter les effectifs, de recourir au
transfert forcé de nombreux éléments appartenant
aux bataillons de police estonienne.
Les volontaires estoniens effectuèrent leur période de
formation à Debrica en Pologne.
Ils formèrent trois bataillons qui constituèrent le 1er
Régiment SS de volontaires estoniens (1er Estonisches SS-Freiwilligen
Grenadier Régiment) sous les ordres du Colonel Johannes Soodla.
En mars 1943, le 1er Bataillon fut détaché du régiment
pour être transféré sous les ordres de la 5ème
Division SS Wiking, engagée à cette époque en Ukraine
sur le front de Mius.
Malgré le départ d’un bataillon, en mai 1943, grâce
à l’arrivée de nouveaux volontaires, le régiment
fut transformé en 3éme Brigade SS de volontaires estoniens
(3ème Estonische SS-Freiwilligen Brigade). L’unité
comprenait deux régiments (le 45ème et le 46ème),
chacun à trois bataillons.
Le 45ème Régiment disposait aussi d’une compagnie
de mortiers, d’une compagnie antichar et d’une compagnie
de pionniers.
Le SS-Standartenführer Augsberger, un allemand d’origine
autrichienne, fut désigné comme premier commandant de
la Brigade. L’afflux de nouveaux volontaires permit de compléter
la formation d’autres unités comme un bataillon antichar,
un bataillon d’artillerie et un bataillon de défense antiaérienne
(Flak).
Le baptême du feu de la Brigade eut lieu sur le Front de Nevel
contre les partisans puis à Velikye Luki contre les forces soviétiques.
En décembre, les forces estoniennes passèrent sous le
commandement de la 16ème Armée allemande et furent engagées
au combat dans la zone de Staraya Russa..
La 20ème Division SS estonienne.
A la fin décembre 1943, la Brigade SS fut renforcée d’un
nouveau régiment formé des volontaires de deux bataillons
de volontaires estoniens de la Wehrmacht, le 658ème et le 659ème.
Le 658ème Bataillon se trouvait sous les ordres du Major Alfons
Rebane. Durant l’occupation soviétique du pays, il avait
été l’un des fondateurs du mouvement nationaliste
"les Frères de la forêt" et l’un des premiers
volontaires estoniens à s’enrôler dans l’armée
allemande.
Le 24 janvier 1944 naquit officiellement la nouvelle division SS estonienne,
désignée comme 20ème Waffen Grenadier Division
der SS (Estonische n°1).
Elle comprenait trois régiments d’infanterie, un régiment
d’artillerie, un bataillon de pionniers, une compagnie Flak et
une compagnie antichars pour un effectif total d’environ 15 500
hommes.
Ordre de bataille de la Division
3.Estnische SS-Freiwilligen-Brigade, octobre 1943
. 42. SS-Freiwilligen Régiment (renuméroté 45 Nov.
1943)
. 43. SS-Freiwilligen Régiment (renuméroté 46 Nov.
1943)
. SS-Flak Abteilung 53
. SS-Panzerjäger Abteilung 53
. SS-Nachrichten Kompanie 53
. SS-Feldersatz Batallion 53
. SS-Ausbildung-und Ersatz Régiment 33
. SS-Artellerie Abteilung 53
Waffen-Grenadier-Division der SS (estnische nr. 1), Narva 1944
. Waffen-Grenadier Régiment der SS 45 Estland (estnische nr.
1)
. Waffen-Grenadier Régiment der SS 46 (estnische nr. 2)
. Waffen-Grenadier Régiment der SS 47(estnische nr. 3)
. Waffen-Artillerie Régiment der SS 20
. SS-Waffen Füsilier Batallion 20
. SS-Waffen Pionere Batallion 20
. SS-Feldersatz Batallion 20
. SS-Waffen Nachrichten Abteilung 20
. SS-Ausbildungs- und Ersatz Régiment 20
Personnel :
Juin 1944 : 13,400
Dec 1944 : 15,400
Ritter Kreutz : 5
Commandants :
. SS-Brigadeführer Franz Augsberger (mai 43 - 19 mars 1945)
. SS-Brigadeführer Berthold Maack (20 mars 1945 - 8 mai 1945)
Insignes et écussons particuliers.
Pour les volontaires estoniens fut créé un écusson
particulier, représentant le bras d’une armure brandissant
un glaive avec la lettre E dans le pli du bras. A cette première
version créée par des Estoniens fut substituée
peu après une nouvelle version créée par des Allemands,
présentant une lettre E avec un glaive superposé.
Les volontaires estoniens refusèrent cette variante et reprirent
la première version avec quelques modifications de détails.
Les volontaires estoniens, rescapés des combats menés
avec la Division SS Viking, conservèrent l’écusson
standard de la Waffen-SS avec les doubles runes.
Le bataillon estonien Narwa fut détaché de la Division
SS Viking, réorganisé comme 20ème SS-Schützen
Bataillon (bataillon de fusiliers) et agrégé à
la 20ème Division SS Estland.
Sur l’uniforme SS et précisément sur le bras gauche,
sous l’aigle national-socialiste, les volontaires portaient un
écusson aux couleurs estoniennes, bleu, noire et blanche disposées
en bandes horizontales.
Le commandement de la Division resta confié à Franz Augsberger,
promu à cette occasion Brigadeführer. Rebane fut nommé
son assistant avec le grade d’Obersturmbannführer.
Le Front de Narwa.
Le 1er février 1944, l’armée rouge atteignit les
frontières de l’Estonie après la grande offensive
débutée le 14 janvier. Le feld-maréchal Walter
Model avait été nommé commandant du Groupe d'Armées
Nord ou du moins de ce qu’il en restait.
Après l’effondrement du Front de Leningrad, les Allemands
avaient stabilisé une nouvelle ligne défensive le long
des berges de la rivière Narwa, qui depuis toujours représentait
la frontière historique et géographique entre l’Estonie
et la Russie. C’est précisément sur ce fleuve que
le Commandement allemand avait décidé de stopper l’offensive
soviétique.
La 20ème Division estonienne de la SS passa sous le commandement
du IIIème SS-Panzerkorps de Félix Steiner, comprenant
la 11ème SS-Division Nordland et la SS-Brigade Nederland. Les
unités estoniennes furent positionnées au sud, en protection
du flanc méridional du dispositif défensif allemand.
Les attaques russes débutèrent le 2 février mais
furent toutes repoussées au prix de lourdes pertes des deux côtés.
Pendant deux semaines successives les attaques continuèrent et
de nouveaux combattants furent engagés dont les unités
estoniennes.
Entre le 14 et le 16 février, le 1er Bataillon du 45ème
Régiment de la 20ème SS-Division Estland, conduit par
le SS-Hauptsturmführer Harald Riipalu, lança une contre-attaque
pour repousser une pénétration des forces soviétiques
qui avaient traversé le lac Lammijarv proche de Meerapalu. Complètement
pris de surprise les unités soviétiques furent massacrées
sous le feu et l’impétuosité des Estoniens et laissèrent
sur place plus de deux milles tués.
A partir du 24 février, toutes les unités de la 20ème
SS-Division Estland furent engagées dans la contre-offensive
générale contre la tête de pont soviétique
le long du front de Narwa.
Le 2ème Bataillon du 46ème Régiment sous les ordres
du SS-Hauptsturmführer Rudolf Bruus détruisit les unités
soviétiques qui tenaient la tête de pont de Riigiküla.
Harald Nugiseks.
Le 1er Bataillon de ce régiment, sous les ordres du SS-Obersturmbannführer
Erwin Meri, fut engagé quant à lui contre des unités
ennemies positionnées entre Vaasa et Vepsaküla : l’infanterie
russe ayant réussi à effectuer quelques pénétrations
entre les positions allemandes.
Les Hollandais du bataillon du Génie de la Division SS Nordland
parvinrent à colmater ces brèches après de furieux
combats et réussirent à repousser les Soviétiques
sur la rive orientale.
Peu après, suite à une nouvelle attaque massive, les Russes
reprirent pied sur la rive occidentale du fleuve à Ssivertsi,
menaçant ainsi le Nord des positions allemandes à Narwa.
Le Commandement allemand envoya alors sur place toutes les unités
encore disponibles de la Division SS Nordland. Il s’ensuivit de
durs combats au corps à corps dans le cimetière de Ssivertsi
qui changea de mains à plusieurs reprises. Les combats se déplacèrent
finalement dans le village où les Russes avaient réussi
à renforcer leurs positions. Les combattants de la Division SS
Nordland, ayant besoin de renforts, virent finalement arriver des volontaires
SS estoniens organisés dans un petit groupe de combat sous les
ordres du SS-Unterscharführer Harald Nugiseks (chef de la 1ère
Compagnie du 1er Bataillon du 46ème Régiment SS estonien).
Ce n’est qu’après de violents et sanglants affrontements
que les unités russes de la rive occidentale de la Narwa furent
encerclées et anéanties. Pour cette action, Harald Nugiseks,
âgé de 22 ans, reçut la Croix de Chevalier et fut
mentionné dans la revue allemande "signal".
Défense désespérée.
Défaits sur le champ de bataille, les Russes tentèrent
de faire peser leur supériorité en matériels et
en hommes pour retourner la situation militaire en leur faveur.
Dés le début du mois de mars, l’artillerie et l’aviation
soviétiques commencèrent à pilonner Narwa ainsi
que les positions allemandes autour de la ville. Un déluge de
feu et de flammes réduisit la cité en un tas de décombres.
Puis ils reprirent leur attaque avec infanterie et formations blindées,
ne réussissant qu’à ouvrir de petites brèches
dans la ligne de défense allemande.
Communiqué des Forces Armées allemandes du 9 mars 1944.
"Au sud-ouest de Narwa, notre contre-attaque continue de gagner
du terrain et à briser la résistance ennemie. La 20ème
Division SS estonienne, sous les ordres du Commandant Augsberger, appuyés
par les volontaires allemands du SS-Panzerkorps, a détruit la
tête de pont ennemie sur le fleuve Narwa après de durs
combats qui ont infligé de lourdes pertes aux soviétiques".
Communiqué des Forces Armées allemandes du 11 mars 1944.
"Au nord du Front oriental, les bolcheviques ont attaqué
au nord-ouest de Narwa, dans la zone d’Ostrov, à Pleskau
et à Narwa, avec de très importants effectifs d’infanterie
appuyés par des chars et par des chasseurs-bombardiers. Une tentative
de rompre notre ligne de défense a échoué face
à la forte résistance offerte par les unités de
L’armée, de la Waffen-SS et des volontaires estoniens.
Les pénétrations locales ont été immédiatement
anéanties. L’ennemi déplore la perte de plus d’une
centaine de chars… ".
Le 17 mars les Russes attaquèrent tout le long du Front de la
Narwa avec vingt divisions et un appui massif de blindés et d’aviation,
sans toutefois réussir à briser un tant soit peu la résistance
allemande. Le 7 avril, les Allemands contre-attaquèrent en direction
de la tête de pont de Auvere. A ces opérations prirent
part également les unités du 47ème Régiment
de la Division SS Estland.
En juillet, les attaques soviétiques en Carélie sur le
Front finlandais amenèrent la Finlande à la capitulation,
et le Front estonien se trouva encore plus menacé. C’est
ainsi que la décision fut prise d’abandonner la ville à
l’ennemi, après des mois de résistance acharnée
et héroïque.
La Tannenbergstellung.
La décision fut prise de déplacer plus à l’ouest
le IIIème SS-Panzerkorps, à environ vingt kilomètres
de Narwa prés de Siminaed, le long d’une nouvelle ligne
défensive appelée Tannenbergstellung sur la route Narwa-Riga.
Le dispositif défensif allemand venait s’appuyer sur les
Montagnes bleues, une série de trois collines appelées
Orphelinat (Kinderheim), Grenadier (Grenadier) et 69.9 (ou colline de
l’amour).
Les volontaires estoniens et deux compagnies du bataillon de pionniers
de la Division SS Nordland prirent position sur les collines Grenadier
et 69,9. Fin juillet les Russes commencèrent à lancer
des assauts contre la nouvelle ligne de défense allemande. Sur
la colline "grenadier" les volontaires estoniens se battirent
valeureusement en repoussant les unes après les autres toutes
les attaques ennemies, bien que chaque bataillon estonien ait dû
affronter une division soviétique entière. Les jours suivants,
après que la Luftwaffe ait frappé durement les positions
soviétiques, les Russes lancèrent une nouvelle attaque
qui infligea de lourdes pertes à toutes les unités, déjà
très affaiblies, du IIIème SS-Panzerkorps allemand.
Une autre tentative soviétique de prendre de flanc les forces
allemandes en direction de Auvere fut stoppé par les volontaires
estoniens du 1er Bataillon du 45ème Régiment de la Division
SS Estland , sous les ordres du SS-Sturmbannführer Paul Maitla,
et par le bataillon de fusiliers (ex Narwa), sous les ordres du SS-Hauptsturmführer
Hando Ruus (le seul estonien à avait été décoré
de la Croix allemande en or).
Du 26 juillet au 10 août, le 45ème Régiment estonien
se battit de manière ininterrompue sur la colline "grenadier",
perdant malheureusement entre 50 et 60% de ses effectifs. Mais les volontaires
blessés et tous ceux qui pouvaient encore tenir une arme continuèrent
de se battre contre la horde soviétique. Pour témoigner
de leur reconnaissance les Allemands décernèrent à
Riipalu et Maitla la Croix de Chevalier.
Communiqué des Forces Armées allemandes du 1er août
1944.
"A l’ouest de Narwa, l’ennemi n’a pas pu
poursuivre la poussée de son offensive à cause des lourdes
pertes subies les jours précédents.
Le IIIème SS-Panzerkorps allemand, sous les ordres du SS-Obergruppenführer
et Général der Waffen-SS Steiner, avec la Division SS
Nordland, la Brigade SS Nederland, la 20ème Division SS estonienne,
la 11ème Division d’infanterie et toutes les autres unités,
a défendu vaillamment le Front".
Manœuvres soviétiques de contournement.
Pendant que les combats se poursuivaient dans les Montagnes bleues,
les Russes engageaient alors une manœuvre de contournement au sud,
en direction de la Lettonie et de l’Estonie. L’offensive
soviétique avait pour objectif Riga, la capitale de la Lettonie,
afin de couper en deux le dispositif défensif allemand dans les
Pays baltes.
Traversant le fleuve Narwa au sud du lac Peipus et de la ville de Pleskau,
les Russes remontèrent au nord pour prendre à revers les
forces allemandes d’Estonie septentrionale. Ils prirent Petseri
le 11 août et Voru le 13 août. A Sangaste, un groupe blindé
soviétique fut repoussé par un régiment estonien
de Gardes frontières. Afin d’éviter que le IIIème
SS-Panzerkorps soit pris au piège, le Commandement allemand ordonna
le repli de la ligne Tannenberg pour établir une nouvelle ligne
défensive le long de la voie ferrée Pleskau-Jacobstadt,
avec au centre la ville de Tartu (Dorpat).
Précisément à Tartu, une contre-offensive fut organisée
pour mettre un terme à la retraite des troupes allemandes vers
la Lettonie et pour contenir l’assaut soviétique lancé
du sud du lac Peipus.
Le IIIème SS-Panzerkorps devait intervenir avec un Groupe de
combat sous les ordres du SS-Brigadefûhrer Jurgen Wagner, appuyé
par les derniers Panther et Sturmgeschütz du bataillon blindé
de la Division SS Nordland. Il y avait aussi des volontaires hollandais,
flamands et des Estoniens de la Omakaitse armés de vieux fusils.
Le 25 août commença la bataille pour Dorpat (Tartu en estonien).
Les Russes furent arrêtés par un Groupe de combat, sous
les ordres du SS-Hauptsturmbahnführer Rebane, et par les SS wallons
de Degrelle. Les volontaires européens réussirent à
contenir l’offensive russe pendant toute une journée, à
la fin de laquelle la ville finit par tomber aux mains des soviétiques.
Les combattants se positionnèrent plus au nord :
le 3ème Bataillon du 46 Régiment SS estonien, sous les
ordres du SS-Hauptsturmführer Voldemar Parlin, stoppa les Russes
à l’intérieur de Pupatsvere, avec des pertes considérables,
trente quatre tués et cent trente six blessés, et recevant
dans le même temps quarante quatre Croix de Fer.
Évacuation
L’offensive soviétique se poursuivit sans interruption
: ses trois objectifs principaux étaient Reval au nord, Pernau
au centre et Riga au sud. Le 4 septembre les Finlandais conclurent un
armistice avec les Russes, compliquant la situation militaire sur le
Front balte.
Le 10 septembre, le SS-Obergruppenführer Felix Steiner dut se rendre
au Quartier Général de Hitler à Rastenburg. Le
Führer lui ordonna d’abandonner l’Estonie et dans le
même temps de stabiliser une tête de pont à Reval
pour permettre l’évacuation par la mer de toutes les Forces
allemandes quittant le Front estonien. L’opération d’évacuation
de Tallin par la mer continua jusqu’au 22 septembre quand les
derniers navires allemands levèrent l’ancre avec à
bord soldats et civils, grâce au sacrifice des volontaires européens
et aux Waffen-SS estoniens. En peu de jours la Kriegsmarine réussit
à évacuer plus de 80 000 soldats avant que la ville tombe
aux mains des Russes. 43 000 soldats estoniens et 24 000 civils abandonnèrent
leur propre patrie pour se réfugier en Allemagne. Certaines unités
estoniennes, surtout celles de Omakaitse, préféreront
rester combattre jusqu’à la fin, se sacrifiant dans une
ultime défense de leur Nation. Environ 30 000 soldats estoniens
restèrent cachés dans les forêts pour reprendre
la guérilla contre les forces d’invasion soviétiques.
Le 23 septembre, le port de Pernau tomba à son tour aux mains
des soviétiques après avoir été défendu
pendant trois jours par les volontaires hollandais de la Brigade SS
Nederland. Les unités du IIIème SS-Panzerkorps et les
unités de la 20ème Division SS estonienne se retirèrent
vers Riga, engageant immédiatement de durs combats contre les
avant-gardes soviétiques au sud-est de la ville.
Ultime bataille.
Arrivées ensemble dans le cul de sac de Courlande, toutes les
autres unités du III° SS-Panzerkorps et celles de la 20°
Division SS estonienne furent évacuées par mer en Prusse
orientale. De là, elles furent transférées en novembre
1944 dans le camp d’entraînement de Neuhammer voisin de
Breslau (aujourd’hui Wroclaw en Pologne), pour être réorganisées
et rè-équipées. L’effectif de la Division
fut quasiment rétabli dans sa totalité grâce à
l’afflux de nouveaux volontaires, particulièrement les
Estoniens qui avaient suivi la retraite allemande dans les régions
baltes. En décembre 1944, la Division pouvait compter sur 15
400 combattants, chiffre très élevé pour une division
SS "étrangère".
A partir de février 1945, la 20ème Division SS estonienne
fut mise à la disposition de la 17ème Armée du
Groupe d’Armées du Centre, combattant en Silésie,
à proximité d’Oppeln (aujourd’hui Opole en
Pologne) sur le Front de Schonau.
Le 19 mars 1945, le Commandant de la Division, le SS-Brigadeführer
Augsberger tomba au combat à Falkenberg au sud-est de Breslau
alors que des éléments de sa Division étaient occupés
à se dégager d’un encerclement opéré
par des troupes soviétiques. Le Commandant suivant de la Division
fut le SS-Brigadeführer Berthold Maack. Au début avril,
la Division se retrouva à combattre dans la région de
Hirschberg (l’actuelle Jelenia Gora en Basse Silésie polonaise),
toujours engagée dans des opérations défensives
destinées à endiguer les assauts soviétiques incessants,
au prix de lourdes pertes.
Les dernières unités estoniennes de la 20° Division
SS Estland, combattirent sous les ordres du SS-Standartenführer
Alfons Rebane, qui put à la fin de la guerre accrocher les Feuilles
de Chênes à sa Croix de Chevalier.
La majeure partie des survivants de la Division finira prisonniers des
Russes en mai 1945 à Melnick au nord de Prague.
La plupart d’entre eux seront fusillés par les Soviétiques.
L’affaire du monument :
En 2002, une condamnation mondiale force l’enlèvement d’un
monument dédié a la 20ème Division SS bâti
près de la ville estonienne de Pärnu. L’inscription
"A tous les soldats estoniens tombe pendant la 2ème guerre
mondiale pour la libération de la patrie et pour une Europe libre
en 1940-45" était la cause de la controverse car jugée
antisémite.
Bibliographie :
M. Afiero, "Nordland : i volontari europei sul fronte dell’est",
Marvia Edizioni
M. Afiero, "I volontari stranieri di Hitler", Ritter editrice
W. Tiecke, “Tragedy of Faithful : a history of the III° SS-panzer-Korps”
Fedorowicz Publishing
L’essentiel du texte ci-dessus est de Massimiliano Afiero