Volontaires
suédois dans la Waffen-SS Par Massimiliano Afiero
et Daniel Laurent
Le
mouvement fasciste suédois.
La vague révolutionnaire fasciste se propagea aussi dans les
années trente en Suède. En octobre 1926 fut fondée
la SVERIGES FASCISTISKA KAMPORGANISATION (SFKO : Organisation Combattante
Fasciste Suédoise) connue aussi comme SVERIGES FASCISTISKA FOLFPARTI
(SFFP : Parti Populaire Fasciste Suédois) et comme SVERIGES FASCISTISKA
FOLKPARTI och KAMPORGANISATION).
Dans les pages de son journal "SPÖKNIPPET" on appelait
tous les Suédois à embrasser la cause fasciste et à
rejoindre le Parti.
Les membres fondateurs du SFKO furent Konrad Hallgren (qui avait servi
comme volontaire dans l’armée allemande durant toute la
Première Guerre mondiale), Sven Hedengren (un officier de l’armée
suédoise) et Sven Olof Lindholm (un sous-officier de l’armée
suédoise).
Lindholm ainsi qu’un autre dirigeant du Parti, Per Engdhal, devinrent
des figures de premier plan de l’extrême droite suédoise.
Le SFKO créa en 1928 une sorte de milice, la STPORMGRUPPEN WASA,
sur le modèle de la SA allemande.
Le SFKO était très influencé par le fascisme italien
et de nombreux articles publiés dans son journal "SPÖKNIPPET"
étaient traduits d’articles de presse de journaux italiens.
Dans les années qui suivirent des contacts furent aussi noués
avec le Parti National Socialiste Allemand et Hallgren se rendit en
visite en Allemagne afin de rencontrer divers dirigeants du NSDAP en
1928. En 1929 Hallgren et Lindholm assistèrent au Congrès
du Parti à Nüremberg. Peu après le nom du Parti suédois
fut changé en SVERIGES NATIONALSOCIALLISTISKA FOLKPARTI (SNFP)
indiquant ainsi le changement d’orientation du Fascisme au National
Socialisme.
Le SNFP devint le premier parti de l’extrême droite suédoise
à posséder une organisation et une audience nationale,
mais avec de considérables problèmes internes, qui provoquèrent
en 1930 une scission quand quelques uns de ses membres, conduits par
Stig Bille (et Per Engdhal) quittèrent le Parti pour former le
NYSVENSKA NATIONASOCIALISTISKA PARTIET (NSNP : Nouveau Parti National
Socialiste Suédois).
Volontaires
pour le Front finlandais.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Suède confirma
sa neutralité. Même si elle s’alignait sur la politique
pacifiste des démocraties occidentales, elle ne pouvait ignorer
la haine atavique de son peuple à l’égard de la
Russie bolchevique.
Ainsi, quand en 1939 la Russie se lança à l’attaque
de la Finlande, environ 10 000 volontaires suédois allèrent
combattre contre l’Armée rouge pour venir en aide à
leurs frères finlandais. La majorité de ces volontaires
formèrent le SVENSKA FRIVILLIGKAREN (Corps des Volontaires Suédois)
qui resta combattre sur le Front finlandais jusqu’à la
fin des hostilités en mars 1941.
Quand en 1941 la Finlande entra de nouveau en guerre contre la Russie,
s’alliant à l’Allemagne, d’autres volontaires
suédois rejoignirent l’Armée finlandaise. Environ
1 500 Suédois combattirent en Finlande entre 1941 et 1944.
Enrôlés
dans la Waffen-SS.
Dès l’invasion allemande de l’URSS, quelques jeunes
suédois, sous la direction du capitaine Schmiterldew, passèrent
clandestinement la frontière pour s’enrôler dans
la Waffen-SS et se retrouvèrent dans les rangs de la Division
Wiking. Avec le début de la guerre à l’Est, des
accords furent passés avec le gouvernement suédois pour
le transfert d’autres volontaires qui transitèrent par
la Légation allemande de Stockholm à travers la Norvège.
L’enrôlement se faisait donc clandestinement afin d’éviter
les complications avec le gouvernement de Stockholm. Une vingtaine de
volontaires suédois suivront les cours d’officiers à
la Junkerschule de la SS à Bad Tölz.
Quand en 1943, le Régiment Nordland se sépara de la Division
Wiking pour aller constituer la Division Nordland, la majeure partie
des volontaires suédois le suivra, seule une quarantaine d’entre
eux préférera rester au sein de la Division Wiking. Environ
175 volontaires suédois furent enrôlés entre 1940
et 1945 dans les rangs de la Waffen-SS. Une quarantaine d’entre
eux sera tuée durant les combats de Russie, dans les Pays Baltes,
en Poméranie et à Berlin.
Fin 1943 les volontaires suédois furent disséminés
dans diverses formations de la Waffen-SS. A la constitution du IIIème
SS-Panzer-Korps, on tenta de les regrouper dans une formation unique,
en particulier au sein du SS-Panzer-Aufklärung-Abteilung 11 de
la 11ème SS-Freiwilligen-Panzer-Grenadier Division Nordland.
Le commandant de cette unité était le Hauptsturmführer
Rudolf Saalbach qui avait déjà été commandant
de compagnie dans la Division Wiking.
Le service de reconnaissance de la Division Nordland comprenait deux
compagnies d’éclaireurs (équipées de véhicules
blindés armés de canons de 20mm), de deux compagnies SPW
(Panzergrenadier motorisés) et d’une compagnie lourde (comprenant
entre autre un peloton anti-char équipé de canons de 75mm).
Les commandants de compagnie en 1943 étaient les Obersturmführer
Lorenz, Heckmueller, Kaiser, Viehmann et Schmidt.
L’effectif total du bataillon était d’environ 800
hommes.
La compagnie suédoise.
La IIIème SS-Panzer-Aufklärung-Abteilung 11 était
formée de trois pelotons légers SPW (Panzergrenadier motorisés),
composés de volontaires roumains (Volksdeutsche) et d’un
quatrième peloton lourd, équipé de mortiers et
de mitrailleuses lourdes en appui aux SPW. Ce dernier peloton comprendra
des volontaires suédois et sera fort d’une quarantaine
de combattants dont un ou deux officiers, cinq sous-officiers et entre
trente et trente cinq hommes du rang. A côté de ces suédois
se trouvaient des estoniens-suédois, un groupe de suédois
qui sera transféré en Estonie fin de l’année
1943, d’autres volontaires scandinaves et quelques suisses.
Les commandants de cette compagnie furent de 1943 à 1945 :
- le SS-Obersturmführer Walter Kaiser (mort en 1944)
- le SS-Obersturmführer Hermann Ahrens (mort en 1944)
- le SS-Obersturmführer Hans Goesta Pehrsson (suédois).
Grâce à une très importante disponibilité
de véhicules, le SS-Panzer-Aufklärung-Abteilung 11 sera
l’unité la plus mobile du IIIème SS-Panzer-Korps
et celle qui possèdera aussi la plus importante puissance de
feu.
Sur le Front de l’Est, en Courlande et en Poméranie l’unité
sera engagée comme force d’intervention rapide, en contre-attaque
immédiate et en combats d’arrière-garde.
La tête de pont de Narwa.
Suite à sa période de formation et d’entraînement
en 1943 à Grafenwoehr en Croatie , le IIIème SS-Panzer-Korps
fut transféré sur le Front de Léningrad fin novembre
1943 avec la Division Nordland et la Brigade Nederland.
Le 14 janvier 1944 les Soviétiques lancèrent une offensive
d’envergure pour éliminer la menace allemande sur la ville.
Témoignage
de l’Untersharführer Franz Bereznyak de la compagnie suédoise
:
"Avec des forces très supérieures en nombre les
Soviétiques bousculèrent les positions tenues par la Lutfwaffen-Feld
Division en menaçant les positions de notre Division. Le SS-Aufklärung-Abteilung
11 fut alors engagé comme force d’intervention rapide.
Nous attaquâmes à Kostalitzi. Ce fut notre baptême
du feu. Pour beaucoup ce fut aussi l’ultime bataille. Mais nous
réussîmes à arrêter les Russes. Grâce
à l’appui de notre feu nos camarades du 23ème Régiment
SS de Panzergrenadier Nordland et de la 4ème Brigade SS de Panzergrenadier
Nederland purent se retirer. Nous déplorâmes de lourdes
pertes et la majeure partie des survivants étaient légèrement
ou gravement blessés. Nous réussîmes à décrocher
de notre position durant la nuit, à la faveur de l’obscurité".
Le IIIème SS-Panzer-Korps organisa alors une nouvelle ligne de
défense dans le secteur de Narwa.
Comme renfort, en plus de toutes les unités de l’armée,
arriva la toute nouvelle 20ème Waffen-Grenadier-Division der
SS (Estonienne n°1) dont les régiments jouèrent un
rôle fondamental dans les combats défensifs qui suivirent.
Le Front de Narwa fut sous la pression constante de l’ennemi dès
la fin des premiers jours de février. Attaquant partout, les
Russes furent cependant repoussés et la ville résista
jusqu’en juillet.
La tentative d’une partie d’un Bataillon naval soviétique
de prendre le village côtier de Meereküla par une attaque
surprise fut repoussée par le Bataillon de reconnaissance de
la Nordland et les forces de police estoniennes.
Les attaques successives des Soviétiques à Auwere au sud-ouest
de Narwa pour tenter d’encercler le IIIème SS-Panzer-Korps
échouèrent également. La compagnie suédoise
fut une des unités les plus engagées dans les combats
de Auwere. Le 19 avril 1944, le commandant de la compagnie, le SS-Obersturmführer
Kaiser fut tué en combattant à Sooküla. Par ses qualités
humaines et sa valeur de soldat, il était très aimé
des volontaires suédois.
Le SS-Obersturmführer Hans-Gösta Pehrsson.
Après la disparition de Kaiser, le suédois Pehrsson prit
la tête de la IIIème SS-Panzer-Aufklärungs-Abteilung
11 en juillet 1944 et en assura le commandement durant les combats en
Estonie, Courlande, Poméranie et à Berlin. Pehrsson fut
le volontaire suédois de la Waffen-SS le plus décoré
: Croix de Fer de 1ère et de 2ème classe, insigne en argent
pour combat au corps à corps, insigne des chars d’assaut,
insigne de l’infanterie d’assaut et insigne en argent pour
blessure de guerre.
Né à Karlsrona en 1910, il était chimiste dans
la vie civile. En juillet 1941 il s’engagea comme volontaire dans
le Corps Franc Danemark. Il combattit sur le lac Ilmen comme sous-officier
puis comme chef d’un peloton de mitrailleurs. A la suite des excellentes
qualités dont il fit preuve au combat, il fut invité en
1943 à la Junkerschule de la SS à Bad Tölz afin de
compléter la formation des élèves officiers. Avant
d’assumer le commandement de la 3ème compagnie du Bataillon
de reconnaissance de la Nordland, il fut commandant de peloton dans
l’unité.
A la fin de l’année 1944 il fut commandant du camp du Bataillon
pendant une brève période. Il fut décoré
le 25 décembre 1945 de la Ehrensblattspange des Deutschen Heeres
pour s’être distingué en octobre 1944 lors des combats
dans Trekni et Preekuln en Courlande. Sa dernière mission fut
comme officier de renseignement pour la Division Nordland. Cette nouvelle
mission commença le 15 avril 1945 et coïncida à sa
promotion au grade de Hauptsturmführer. Après avoir été
blessé et être tombé aux mains des Russes, il réussit
à s’évader et à retourner en Suède.
La
Courlande.
A la fin du mois de juillet 1944, le IIIème SS-Panzer-Korps se
retira de la tête de pont de Narwa. Une percée soviétique
au sud du lac Peipus à Dorpat menaça le flanc sud de Narwa
et le 27 juillet les soviétiques arrivèrent à Dünaburg.
Le SS-Aufklärungs-Abteilung 11 fut engagé comme partie du
Panzergruppe Strachwitz le long du fleuve Düna pour bloquer l’avance
ennemie sur Riga. La compagnie motorisée du Bataillon joua un
rôle fondamental dans la défense du Front de Riga. L’effondrement
du Heeresgruppe Mitte rendit le Front nord intenable. Les unités
du IIIème SS-Panzer-Korps se retirèrent d’Estonie
au début du mois de septembre afin de s’organiser pour
le défense de Riga et de la Courlande. Dans les mois suivants
de la bataille en Courlande, le Bataillon fut constamment engagé.
Le SS-Untersturmführer suédois Rune Ahlgren fut tué
le 30 octobre 1944 sur la Düna.
Témoignage du SS-Unterscharführer Franz Bereznyak de la
compagnie suédoise :
"Les journées passées sur la zone de Preekuln
furent des journées noires pour la 3èmecompagnie
du Bataillon de reconnaissance. Trekni était la zone concernée.
Pehrsson recevait les ordres directement du SS-Brigadeführer Ziegler
: « Cette zone est une position stratégique dont dépend
la défense de Mitau et Libau. Attaquez-la, occupez-la et maintenez-la
à tout prix". Après l’avoir attaquée,
après avoir occupé la colline défendue par les
Russes et des bunkers, la compagnie de Pehrsson se trouva réduite
à peu d’hommes. Les combats avaient été furieux
et sanglants, les Russes connaissaient l’importance de cette position
et se battaient donc jusqu’au bout. Nous lançâmes
de nombreuses contre-attaques au moins pendant quatre jours et nous
réussîmes à les repousser.
Au cours du cinquième jour de combat nous dûmes nous retirer.
Le poste de commandement de Pehrsson se trouvait à environ cent
mètres de la ligne des bunkers. Je ne peux oublier le moment
où nous avons rencontré notre commandant : "Lâches,
retournez à votre position !" hurla Pehrsson. Il se
mit à notre tête et nous emmena à l’assaut.
Avec seulement douze hommes il prit par surprise les Russes qui étaient
tellement sûrs de leur victoire qu’ils ne s’attendaient
pas à une nouvelle attaque allemande. Nous fîmes plus de
cent prisonniers. Après le combat nous vidâmes la réserve
d’alcool de Pehrsson. Au poste de commandement du SS-Sturmbahnführer
Saalbach arriva le message suivant : "Position reprise. Si
vous n’envoyez pas tout de suite un peu de schnaps, nous abandonnons
la position !"
Saalbach se rendit personnellement sur la position avec une caisse de
schnaps. Il savait bien que Pehrsson avait tenu la promesse.
Après avoir participé à la première des
quatre batailles de Courlande, les restes du IIIème SS-Panzer-Korps
furent retirés de la péninsule et transférés
par mer à Stettin pour y être réorganisés.
En Poméranie, les compagnies épuisées du Bataillon
furent équipées avec de nouveaux véhicules SPW
(Panzergrenadier motorisés), armés de canons , de canons
antiaériens et de mortiers. Elles reçurent aussi de nouveaux
personnels.
Le 12 janvier 1945, le Front allemand de la Vistule s’effondrait.
Les Armées soviétiques arrivèrent en Basse Silésie
et à Küstrin sur l’Oder. Pour renforcer le Front au
sud de la Poméranie orientale, le IIIème SS-Panzer-Korps,
passé sous les ordres du Generalleutnant Unrein, vint occuper
Arnswalde, Stargard et la tête de pont de Altdamm.
Témoignage du SS-Unterscharführer Franz Bereznyak de la
compagnie suédoise :
"Nous avons marché de Freiheide à Stargard, continuellement
occupés à repousser les avant-gardes ennemies. A Hornsburg
nous avons reçu l’ordre de défendre la station de
relevés acoustiques. Le bunker de Pehrsson fut frappé
par un coup au but de l’artillerie ennemie.
Son chauffeur, Wintergest, et son estafette Franz Kaul, furent tués.
Perhsson et son opérateur radio, Koestner, furent légèrement
blessés. Peu après ils se retrouvèrent encerclés.
Je réussis à enlever Pehrsson sur mon SPW à travers
les marais et la forêt… Au sud de Stettin, dans les marais
d l’Oder, nous bivouaquâmes dans une forêt. Après
quelques jours de calme, durant lesquels on nous remit décorations
et promotions, nous retournâmes à Külstrin".
La Division Nordland fut accrochée sévèrement sur
la tête de pont entre Stettin et Altdamm. Le SS-Brigadeführer
Ziegler ordonna l’évacuation de la tête de pont,
contrairement aux ordres de Hitler.
Le 10 mars 1945, le volontaire suédois Arne Johansson, fut tué
en combattant à Grosswächtlin de même que son compatriote
Ragnar Gustaffson le 5 mars à Massow.
Durant l’assaut soviétique contre Seelow, vers la mi-avril
1945, la compagnie suédoise fut soumise à un intense tir
de barrage de la part de l’artillerie soviétique. Les survivants
SPW (Panzergrenadier motorisés) se replièrent vers l’ouest.
Les restes de la 3ème et de la 4ème compagnie du Bataillon
de reconnaissance de la Division Nordland furent postés le long
de la route Seelow-Müncheberg. Les hommes en retraite de la 9ème
Fallschirmjaeger-Division passèrent à travers leurs lignes
: avec ces renforts inattendus ils lancèrent immédiatement
une contre-attaque stérile. La compagnie reprit sa retraite vers
l’ouest.
La bataille de Berlin.
Hitler ordonna au LVIème Panzer-Korps (sous les ordres du Général
Weidling), auquel avait été agrégé la Division
Nordland depuis le 17 avril 1945, de faire mouvement vers le sud-est
en direction de Berlin, pour participer à la défense de
la capitale du Reich. Le 25 avril, les Russes atteignirent Postdam et
Döberitz. Berlin était encerclée.
Au dernier moment, un Groupe de combat de la Division Charlemagne, un
Bataillon de la 15ème Waffen-Grenadier-Division der SS (Lettonne
n°1), quelques unités navales sans expérience du combat
d’infanterie purent gagner la ville. Les survivants de la Division
Nordland se replièrent peu à peu dans les murs de la ville,
en passant par Strausberg, Mahlsdorf, Biesdorf et Karshorst. Le SS-Panzer-Aufklärungs-Abteilung
11 occupa les flancs de Friedrichsfelde en traversant la Spree à
Stralau. Le Bataillon fut engagé dans des contre-attaques à
Rudow et Britz avant de se replier à Neukölln.
Témoignage du SS-Obersharführer suédois Erich Wallin
:
"Nous avions pris position à l’extérieur
de la ville de Karlshort, dans les environs du stade. De durs combats
faisaient rage autour de toutes nos positions et dans les environs immédiats.
Nos mortiers étaient installés sur le terrain herbeux
au centre du stade. Les autres compagnies pendant ce temps se battaient
comme de simples soldats de l’infanterie. Les coups de l’artillerie
ennemie tombaient partout, détruisant tous les édifices
autour de nous. Nous nous retrouvâmes à nouveau encerclés
par les Soviétiques, mais une nouvelle fois nous réussîmes
à échapper à la capture".
Durant la bataille de Berlin, le commandant de la Division Nordland,
le SS-Brigadefûhrer Joachim Ziegler fit preuve d’un grand
courage en critiquant les directives de Hitler et du Général
Weidlind concernant la défense de la ville. A cause de ses opinions,
il fut relevé de son commandement le 25 avril et remplacé
par le SS-Brigadeführer Dr Krukenberg, commandant de la Division
Charlemagne et qui venait d’arriver a Berlin avec 300 Waffen SS
Francais. Ziegler fut mis aux arrêts à la Chancellerie
du Reich et fut tué le 2 mai dans une ultime tentative pour quitter
la ville. Le sort des rescapes de la Nordland fut donc joint au sort
des rescapes de la Charlemagne durant ces ultimes combats.
Les survivants épuisés de la Division Nordland allèrent
occuper le secteur défensif du centre-ville, entre Unter den
Linden-Spittelmarkt-Lindestrasse-Hallesches Tor-Landwehrkanal, avec
le Groupe de combat Monhke. Ce qui restait du bataillon du SS-Sturmbahnführer
Saalbach et du Bataillon Fenet de la Division Charlemagne furent engagés
à la station ferroviaire de Anhalter. Le SS-Hauptsturführer
Pehrsson fut le dernier officier de renseignement de la Division. Suivant
l’exemple de Ziegler, Pehrsson retourna à sa vieille 3ème
compagnie.
Le SS-Hauptsturmführer Pehrsson et le SS-Unterscharführer
Bereznyak et trois SPW de la 3ème compagnie furent affectés
à la chancellerie du Reich et au staff du SS-Brigadeführer
Monkhe le 27 avril comme éléments de liaison pour maintenir
le contact avec les autres unités.
Le 1er mai 1945, la capitale du Reich était déjà
aux mains des Soviétiques. Pehrsson avec quelques survivants
suédois, dont Franz Bereznyak, tenta de se replier vers l’ouest
pour gagner les lignes américaines à bord du dernier véhicule
de reconnaissance de la Division Nordland.
Au cours de son passage dans la cour intérieure de la Chancellerie,
le long de la Friedrichstrasse, le véhicule fut touché
par une grenade soviétique : le conducteur, le SS-Unterscharführer
Ragnar Johansson fut tué sur le coup, alors que Pehrsson et les
autres passagers ne furent que légèrement blessés.
Pehrsson réussit à échapper au Soviétiques,
se cachant dans une habitation civile pendant deux jours grâce
à une femme allemande, qui réussit aussi à procurer
au SS-Hauptsturmführer suédois un uniforme de la Wehrmacht.
Sa bienfaitrice finit néanmoins par le trahir en le livrant à
la police soviétique. Grâce à son nouvel uniforme,
Pehrsson réussit à échapper au peloton d’exécution
et finit dans un camp de prisonniers d’où il réussit
à s’évader peu de temps après.
D’autres volontaires suédois s’étaient enrôlés
dans la Waffen-SS comme le SS-Kurt Eggers en tant que reporter de guerre,
Carl Svensson, Jan Falk, Torulf Hillblad, Hans Caspr Kreuger et Gosta
Borg.
Bibliographie
:
M. Afiero, "Nordland : i volontari europei sul fronte dell’est",
Marvia Edizioni
M. Afiero, "I volontari stranieri di Hitler", Ritter editrice
W. Tiecke, “Tragedy of Faithful : a history of the III°
SS-panzer-Korps” Fedorowicz Publishing
L’essentiel du texte ci-dessus est de Massimiliano Afiero