Tunisie, la fin de l'Afrika Korps

Lorque Einsenhower se trouva arrêté devant Tunis à Noël 1942, il souhaita entreprendre une marche vers le sud pour atteindre la côte près de Sfax, barrant ainsi la route de retraite et de ravitaillement de Rommel.
Les troupes américaines peu aguerries risquaient de se heurter aux vétérans des troupes de Rommel, habituées aux combats dans le désert. Einsenhower reçut l'ordre d'oublier ce plan. Montgomery lança sa nouvelle offensive à la mi-janvier 1943.
Le 23 janvier, les avant-gardes britanniques rentraient à Tripoli. Le 3 février, le premier navire allié faisait son entrée dans le port. Nullement effrayé par l'approche des Anglo-américains vers sa ligne de retraite, Rommel mit au point un plan consistant à arrêter les troupes alliées sur la ligne Mareth.

Rommel disposait encore de 30 000 soldats allemands et environ 48 000 soldats italiens mais il ne disposait que de 75 chars en état de marche. Rommel voulait détruire les forces américaines avant d'attaquer la 8ème armée britannique.
Le 2ème corps américain était la cible de sa première attaque (celui ci comprenait une division française).
A la fin janvier, la 21ème division de Panzer attaqua sur le col de Faïd la division française mal armée qui ne put résister. Cette victoire permit d'obtenir un port de sortie pour l'opération qui devait suivre. Début février, les forces de l'axe disposaient de 74 000 Allemands et 26 000 Italiens.

Elles disposaient également de 280 chars. Le 14 février, l'offensive commença, les 21ème et 10éme divisions de Panzer s'élançèrent de Faïd et attaquèrent la 1ère division blindée américaine. Les pertes américaines furent lourdes, 40 chars américains brûlaient du côté de Sidi Bouzid. Le 17, le général Ziegler avança jusqu'à Sbeïtla où les Américains s'étaient reformés. Les Allemands y firent près de 3 000 prisonniers et récupérèrent une centaine de chars. Rommel souhaitait profiter de la panique palpable pour forcer les Américains à repartir en algérie.
Le 18, Rommel reçut l'accord pour poursuivre son attaque vers le nord en direction de Thala et Le Kef et non pas vers le nord-ouest vers Tebessa. Rommel savait que cela impliquait un affrontement avec les réserves d'Alexander. Le 19, Rommel fit route vers le col de Kasserine. Malgré une défense plus vaillante des Américains, Rommel s'empara du col le 20 et fut stupéfait de la quantité de matériel dont disposaient les Américains. Rommel avait capturé 4 000 Américains quand les allemands en perdirent 1 000. Le haut commandement allemand souhaita alors attaquer de Medjez El Bab et Béja. Pour cette mission, Rommel ne disposait plus que de 92 chars. Le 26, le général Arnim ordonna l'offensive. Le groupe blindé allemand chargé de l'attaque principale sur Béja fut bloqué dans un défilé étroit à 15 kilomètres de la ville. Tous les chars allemands furent détruits et l'offensive avorta. L'attaque sur Medjez El Bab échoua également.

En tout, le général Arnim avait 2 500 prisonniers alors qu'il avait perdu 1 000 hommes. Plus grave : 72 chars étaient perdus. Début mars, les forces de Montgomery représentaient l'équivalent de 4 divisions avec 400 chars, 350 canons, et 470 pièces antichars. Rommel n'avait plus qu'à sa disposition que 3 divisions de Panzer avec 160 chars, 10 000 fantassins et les faibles divisions italiennes sur la ligne Mareth. Les Alliés préparèrent un nouveau plan consistant à effectuer une offensive pour s'emparer de la porte méridionale de la Tunisie, afin de permettre aux 1ère et 8ème armée de prendre en tenailles la 1ère armée italienne de Messe.
L'attaque débuta le 17 mars, la 1ère division d'infanterie de d'Allen occupa Gafsa, le 20, la 1ère division blindée de Ward occupa Sened et se dirigea vers Maknassy. Le 15 février, Rommel prit Gafsa, et prit la direction du nord. Après trois jours de combats, les Allemands occupèrent Kasserine. Le 19 février, Rommel lança une offensive avec la 21ème Panzerdivision, qui progressa vers Tébessa et Thala. Le général Alexander prit alors le commandement et interdit tout repli et envoya la 6ème division blindée de la 1ère armée britannique renforcer la défense américaine, qui empêcha la percée que Rommel avait envisagé.

Le 22 février 1943, Rommel ramena ses troupes sur la ligne Mareth, et trois jours plus tard, les Alliés s'emparèrent de Kasserine et de Sidi Bou Zid. Le 12 mars 1943, Rommel fut rappelé en Allemagne par Hitler et von Arnim prit alors le commandement des forces Allemandes en Tunisie. La 8ème armée venait de recevoir le renfort des Forces Françaises Libres du général Leclerc. Le 20 mars, une intense préparation d'artillerie précéda l'assaut. Le 30ème corps lança une attaque frontale parallèle à la côte. Au sud, le 10ème corps néo-zélandais du général Freyberg, qui était composé de la 2ème division et de la 8ème brigade de blindés, effectua une manoeuvre d'encerclement. Le 26, cette division parvint à El Hamma, sur l'arrière des positions allemandes.

La 1ère division blindée réussit à passer jusqu'à l'intérieur des bases arrière de l'ennemi. La 1ère armée germano-italienne du général Messe battit alors en retraite en direction de la route Gabès-Gafsa, après avoir perdu 70 000 hommes. Le 11 mai 1943, les forces de l'Axe cessèrent toute résistance.
Les Allemands avaient perdu à Kasserine 2 000 hommes, tandis que le 2ème corps US dénombrait 2 816 tués et blessés, ainsi que 2 459 prisonniers et disparus.

Les autres forces alliées déploraient la perte de 5 000 hommes.
Durant cette campagne, de 1940 à 1943, il semblerait que les pertes des troupes de l'Axe se montèrent à 240 000 homes dont environ 125 000 Allemands. La conséquence de cette défaite fut que les forces de l'Axe se privaient de troupes aguerries sur le théâtre méditerranéen qui auraient pu être utilisées pour barrer la route de l'nvasion prochaine de la Sicile.

Les Alliés à Tripoli