L'opération "Torch"
Le
8 novembre 1942 débutait l'opération "Torch".
Les forces américaines débarquaient à Safi, Fédala
et Mehdia ; le même jour, des troupes anglo-américaines débarquaient
à Oran et Alger. Après l'entrée en guerre des Etats-Unis,
les Alliées n'avaient pas encore déterminé l'endroit
où elles engageraient la lutte de libération contre l'Allemagne.
Ce n'est qu'en juillet 1942 que l'état-major combiné anglo-américain,
comprit l'intérêt politique et stratégique de mettre sur
pied une opération de débarquement de leurs forces, simultanément
au Maroc et en Algérie, pour y établir une base à partir
de laquelle serait lancée la grande attaque contre Hitler, en Europe.
Les forces de la Task Force Occidentale, commandées par le général
Patton, étaient destinées aux secteurs de Safi, Fédala
et Mehdia au Maroc. Ces convois d'assauts partirent de Norfolk et rejoignirent
5 porte-avions partis des Bermudes. Cette armada de102 bâtiments franchit
plus de 8 000 Km d'un océan infesté de sous-marins allemands.
Les forces de la Task Force Centre, commandée par le général
Fredenthall, étaient destinées à Oran, les forces de
la Task Force Orientale, commandées par le général Ryder,
étaient destinées à Alger.
Ces deux dernières Task Force venaient d'Angleterre. Au Maroc, le général
Béthouart, commandant de la division de Casablanca, avait accepté
de faciliter l'opération "Torch". Le secret étant
de mise, il ne fut au courant du lieu, du jour et de l'heure, que la veille,
ce qui fut la cause de l'échec du putsch militaire qu'il avait fomenté.
L'intervention rapide du général Patton, dès le débarquement,
le sauva ainsi que ses compagnons du peloton d'exécution. Une fraction
de la Task Force Occidentale, forte de 9 000 hommes et de 65 chars, débarqua
à Mehdia pour s'emparer de la base aérienne du Port Lyautey
(Kénitra). Une seconde fraction, 19 000 hommes et 65 chars débarqua
à Fédala.
Enfin, une troisième fraction de 6 500 hommes et 108 chars débarqua
à Safi. 172 avions embarqués sur les porte-avions de l'escadre,
fournissaient l'appui aérien. Si à Mehdia, Fedala et Safi, les
opérations furent relativement faciles, en revanche à Casablanca,
une grande bataille, surtout navale, fit rage durant trois jours. Ce n'est
que lorsque le port ne fut que ruine que le général Noguès
et l'amiral Michelier firent arrêter les combats juste à temps
pour éviter le bombardement de Casablanca.
En Algérie, les débarquements de la Task Force Centre et de
la Task Force Orientale se heurtèrent à l'armée française
qui était aux ordres du gouvernement de Vichy. Elle comptait 120 000
hommes. Par des tractations, les Américains se sont efforcés
de gagner à leur cause les plus hauts gradés français,
afin que leurs troupes ne s'opposent pas au débarquement. Pour la plupart,
ces hauts gradés commencèrent par faire tirer sur les Alliés,
puis,voyant que les débarquements étaient manifestement
réussis, ils demandèrent un cesser-le-feu. Bien que limités
aux cinq premiers jours, de violents combats ont opposé les troupes
françaises d'Afrique du Nord aux Alliés, jusqu'à ce que
l'amiral français Darlan, quasiment prisonnier des Américains,
donne l'ordre de cesser le feu.
En représaille à ces débarquements, dès le 9 novembre
, des troupes allemandes commencèrent à arriver en Tunisie par
avion et prirent le contrôle des aérodromes. Des renforts arrivèrent
rapidement par un pont aérien et par mer.
Le 10 novembre 1942, d'autres troupes allemandes traversaient la ligne de
démarcation qui coupait la France en deux et envahissaient la zone
française non-occupée jusqu'alors. Le 12 novembre 1942, les
Alliés, s'emparaient de Bône, à l'Est de l'Algérie.
A ce moment-là, les Allemands n'avaient que 3 000 hommes en Tunisie
et les forces alliées auraient facilement pu s'emparer du pays. Elles
y ont pénétré par détachements successifs. Les
Allemands lancèrent immédiatement une attaque contre l'avant-garde
française, pourtant numériquement supérieure. Les Français
reculèrent , pour attendre l'arrivée des Alliés. Les
Allemands mirent ce délai à profit pour envoyer des renforts
en Tunisie
Lorsque les Alliés vouluret reprendre leur avance sur Tunis, ils se
heurtèrent à des contre-attaques allemandes plus puissantes
et subirent de lourdes pertes. En janvier 1943 se tint la conférence
de Casablanca, entre le président américain Roosevelt et le
premier ministre britannique Churchill. Durant ce sommet, le projet d'invasion
de la Sicile fut adopté.