L'invasion de la Pologne
Cette
campagne de Pologne mit en pratique pour la première fois la théorie
de la guerre mobile associant les blindés et les avions : la guerre
éclair ou Blitzkrieg. Depuis l'occupation de la Tchécoslovaquie,
la frontière de la Pologne avec l'Allemagne était portée
de 2 000 à 2 800 kilomètres, exposant son flanc sud à
une attaque.
Le général Walter von Brauchitsch disposait pour cette attaque
de 14 Panzerdivisions et 40 divisions d'infanterie réparties en 5 armées
: la 3ème armée de Küchler (en Prusse-Orientale), la 4ème
armée de von Kluge appartenant au groupe d'armée nord, commandé
par von Bock, la 8ème armée de Blaskowitz, la 10ème armée
de von Reichenau et la 14ème armée de List.
Ces 3 dernières armées, appartenant au groupe d'armée
sud, était commandées par von Rundstedt. Ces armées regroupaient
1 250 000 soldats. Le rôle majeur fut confié au groupe d'armée
sud : la 3ème armée devait avancer sur le centre industriel
de Lotz et isoler les forces polonaises dans le saillant de Poznan, la 14ème
armée, quant à elle, devait foncer sur Cracovie. L'attaque principale
devait être portée par von Reichenau au centre. Dans ce but,
il disposait de la majeure partie des blindés.
L'armée polonaise était commandée par le maréchal
Edward Rydz-Smigly. Cette armée possédait 30 divisions d'infanterie
et de cavalerie, 1 brigade motorisée et un millier de blindés,
formant 8 armées, soit 800 000 hommes.
L'attaque fut déclenchée le 1er septembre 1939, à 4h45
du matin. Les troupes allemandes envahirent la Pologne après d'intenses
bombardements. Les défenses polonaises furent vite enfoncées
par les divisions blindées allemandes qui ne rencontèrent aucun
ouvrage défensif, les Polonais faisant confiance aux contre-attaques
malgré le manque cruel de blindés (certaines unités de
cavalerie à cheval effectuèrent des charges suicidaires "sabre
au clair" sur les blindés allemands). Le 3 septembre, lorsque
la France et l'Angleterre entraient en guerre, von Kluge avait déjà
coupé le "Couloir de Dantzig" et atteint le cour inférieur
de la vistule tandis que Küchler poussait en direction de Narev. Les
forces blindés de von Reichenau se trouvaient déjà sur
la Warta tandis que l'armée de List arrivait sur Cracovie obligeant
l'armée polonaise du général Szylling à abandonner
la ville et à se replier sur la ligne de la Nida et du Dunajec.
Le 4 septembre, von Reichenau avait déjà traversé la
Pilica, 80 kilomètres à l'intérieur des terres. Le 6,
il dépassait Lotz et prenait Tomaszow et Kielce. Le 8 septembre, la
10ème armée de von Reichenau, qui venait de parcourir près
de 200 kilomètres en une semaine, tenta de s'emparer de Varsovie mais
fut repoussée par les contre-attaques polonaises. Dès lors la
résistance polonaise se concentra autour de Varsovie, de la forteresse
de Modlin, et à l'ouest, de Kutno et de Lodz. Le 17 septembre 1939,
l'Armée rouge, appliquant les clauses secrètes du pacte germano-soviétique
envahit la Pologne Orientale en faisant avancer ses divisions au nord et au
sud des marais du Pripet. Ce coup de poignard dans le dos annonçait
la fin de la pologne. Le gouvernement s'exila en Roumanie. Le 28 septembre
1939, la ville de Varsovie, affamée, privée d'eau, détruite,
se rendit. Les dernières unités régulières polonaises
se rendirent le 5 octobre mais une résistance de guérilla perdura
jusqu'en hiver. Malgré cette défaite, environ 80 000 soldats
polonais parvinrent à rejoindre des pays neutres.
Durant cette campagne, 43 000 Allemands furent tués et blessés
tandis les Polonais comptèrent 266 000 tués et blessés
ainsi que 690 000 prisonniers. La Pologne fut partagée entre l'Allemagne
et l'Union Soviétique suivant une ligne allant de la Prusse-Orientale
vers la sud en passant par Bialystok, Brest-Litovsk et Lvov jusqu'aux Carpates.
Ce pauvre pays servit également de "terrain d'essai" pour
les "Einsatzguppen" (groupes de combat) mis sur pied par
Reihnardt Heydrich. Ces groupes furent créés pour réprimer
toute tentative de résistance et procéder à "l'épuration
politique" par la terreur. Les "Einsatzguppen"
"liquidèrent" certaines catégories de la population
: les intellectuels, le clergé, la noblesse et bien entendu les Juifs.
Cet ordre d'extermination, avalisé par Hitler, préfigurait la
"solution finale".
Blitzkrieg
Motocyclistes
en Pologne