La guerre de Finlande
Après
l'éclatante démonstration de force allemande en Pologne, Staline
se montra soucieux de protéger le front balte de l'U.R.S.S. pour se
prémunir d'une attaque éventuelle de son nouvel " allié".
Dès le 10 octobre 1939, il avait signé des accords avec la Lituanie,
l'Estonie et la Lettonie, autorisant les Soviétiques à entretenir
des garnisons dans ces pays. Staline voulut égalemement négocier
avec la Finlande.
Le 14 octobre 1939, les Soviétiques demandèrent aux Finlandais
la cession de différentes îles à l'entrée de Leningrad
ainsi que la location du port de Hangö, permettant la construction d'un
base navale. Ces exigences avaient pour but d'interdire aux Allemands l'accès
au golfe de Finlande. Enfin, Staline désirait rectifier la frontière
à l'extrême nord de la frontière finlandaise dans la région
de Petsamo. Cette dernière rectification avait pour but d'interdire
à un ennemi de s'installer dans la péninsule de Rybachi et de
menacer la grande base maritime de Mourmansk.
En échange, Staline offrait aux Finlandais des terres en compensation
(5 527 kilomètres² en faveur des Finlandais contre 2 760 kilomètres²
pour les Soviétiques). Devant le refus des Finlandais, arguant de leur
neutralité, Staline proposa alors d'acheter ces territoires mais le
gouvernement finlandais émit une fin de non-recevoir.
Les Soviétiques, dénonçant le 28 novembre 1939 le traité
de non-agression de 1932, attaquèrent la Finlande le 30 du même
mois.
Les Russes commandés par le général soviétique
Meretskov disposaient de 28 divisions regroupées en 5 armées,
comprenant un corps et une brigade blindés appuyés par l'aviation,
ce qui faisait un total de 500 000 hommes tandis que les Finlandais commandés
par le maréchal von Mannerheim ne disposaient que de 15 divisions d'infanterie
et des corps francs skieurs, sans aviation ni blindés, soit un total
de 200 000 hommes.
Cette petite armée bien commandée, bien entraînée,
bien équipée et connaissant bien le terrain offrit une résistance
étonnante. L'offensive soviétique fut menée par quatre
armées : les VIIème et XIIIème armées en Carélie,
la VIIIème au nord du lac Ladoga, la IXème au centre de la Finlande,
et la XIVème dans l'extrême Nord. Les divisions soviétiques,
mal entraînées et mal commandées (les purges de 1934 effectuées
au sein de l'Armée rouge portèrent un tort considérable
à l'armée) connurent de grandes difficultés dès
le début de l'offensive et subirent un coup d'arrêt brutal. Les
VIIème et la XIIème armées échouèrent devant
la ligne Mannerheim et la VIIIème au nord du lac Ladoga échoua
également.
La XIVème armée réussit néanmoins à s'emparer
de Petsamo et coupa ainsi la Finlande de la Norvège. En Europe occidentale,
un
fort courant de sympathie incitait les gouvernements anglais et français
à envisager de mettre sur pied un corps expéditionnaire non
seulement pour aider la Finlande mais aussi pour s'assurer des mines de fer
suédoises ou se ravitaillait l'Allemagne. A
Berlin, Hitler jubilait en observant l'incapacité des Soviétiques
à battre cette petite armée et élaborait déjà
le plan "Barbarossa". En janvier les Finlandais essayèrent
d'encercler les divisions russes qui s'étaient avancées au centre
de la Finlande mais ils n'y parvinrent pas. Au début du mois de février
les Russes décidèrent de déclencher une attaque massive
en Carélie sous le commandement du général Timochenko
(en remplacement du général Meretskov).
La XIIIème armée vint appuyée la VIIème. Le 1er
février, les Soviétiques réussirent à enfoncer
la ligne Mannerheim et tournèrent les lignes finlandaises par le golfe
de Finlande gelé. Cette offensive, menaçant Helsink, obligea
les Finlandais à se replier sur Viipuri. Les Finlandais, épuisées,
ne pouvaient que capituler, le corps
expéditionnaire
franco-anglais n'étant pas encore arrivé. Le traité de
paix, signé le 13 mars accordait à l'U.R.S.S. la presqu'île
de Rybachi, la région centrale de Salla-Kunsamo, la totalité
de l'isthme de Carélie avec Viipuri ainsi que la location, pour trente
ans, du port de Hangö. La conséquence de ce conflit fut le rangement
de la Finlande au côté de l'Allemagne lors du déclenchement
de l'opération "Barbarossa".
Au terme de ce conflit, les Russes dénombraient 200 000 tués
contre 25 000 tués et 45 000 blessés pour les Finlandais.
Soldats
finlandais