L'invasion de la Norvège

Les Allemands s'intéressaient de près aux ports de la Norvège et plus particulièrement à Narvik, toujours libre de glaces. Ce port assurait le transit du minerai de fer suédois, que l'Allemagne utilisait pour son industrie d'armement. Hitler redoutait que les Alliés ne coupent la "route du fer". Le 1er mars 1940, Hitler ordonna l'invasion de la Norvège et du Danemark. Les Alliés, quant à eux, voulant affaiblir économiquement l'Allemagne étaient entrés dans les eaux norvégiennes le 8 avril pour y poser des mines afin d'interdire le passage aux navires commerçant avec l'Allemagne.

Le 9 avril, les Allemands envahissaient le Danemark et la Norvège. Avant la fin de la journée, il s'avéra que la Wehrmacht s'était emparée du Danemark, d'Oslo, la capitale norvégienne, et de tous les ports principaux dont Narvik.
Les Allemands, commandés par le général Dietl, avaient engagés 2 000 chasseurs de montagne et 2 600 marins à Narvik, renforcés en juin par l'approche de la 2ème division d'infanterie de montagne qui comptait 15 000 hommes.
Cette attaque fulgurante surprit les Alliés qui mirent sur pied un corps expéditionnaire pour venir en aide à l'armée norvégienne et contrer l'offensive allemande. L'amiral Cork, le responsable des opérations combinées, supervisait le général Mackesy qui commandait les forces britanniques et le général Béthouart qui dirigeait le corps expéditionnaire franco-polonais. L'effectif total des forces s'élevait à 29 500 hommes dont 5 000 soldats norvégiens.

Dans la soirée du 9 l'état-major Allié décida de contre-attaquer en reprenant Narvik et Trondheim, tandis que la Royal Navy décidait de harceler et de détruire les flottilles allemandes. Entre le 15 et le 18 avril 1940, 13 000 soldats britanniques furent débarqués à Namsos et Andalsnes, au nord et au sud de Trondheim, et un corps expéditionnaire anglo-franco-polonais de 20 000 hommes s'empara de l'embouchure du Lofoten fjord, situé à une soixantaine de kilomètres de Narvik. Mais entre le 1er et le 2 mai 1940, les Britanniques qui étaient dans la région de Trondheim furent obligés de réembarquer, laissant aux Allemands le contrôle du sud et du centre de la Norvège. Les Alliés décidèrent alors de ne se concentrer que sur Narvik.

Le 14 avril, un débarquement anglais fut effectué près de Narvik. Mais la  trop grande prudence du général Anglais Mackesy fit échouer la reprise de Narvik. Même après que les effectifs eurent été portés à 20 000 hommes, la progression restait lente face au général Dietl et ses 4 000 hommes (dont environ 2 600 marins survivants des destroyers allemands coulés entre le 10 et 13 avril). Les 13 et 14 mai, la situation évolua favorablament pour les Alliés lorsque la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère réussit à prendre les hauteurs de Bjerkvik surplombant le port de Narvik, puis fit sa jonction avec les chasseurs alpins et les Norvégiens qui arrivaient du nord, ainsi qu'avec les Polonais qui progressaient le long du fjord. Le 27 mai, les Allemands étaient chassés de Narvik (cette bataille de Narvik fut la seule victoire remportée par l'armée française durant toute la campagne de 1939-1940). A cette date, la situation catastrophique sur le sol français obligea Londres et Paris à rappeler le corps expéditionnaire. Le 7 juin, Narvik était évacué, le roi et le Gouvernement quittant également le pays. Le 9, les Allemands récupéraient Narvik sans avoir à se battre.

Au terme de cette bataille, les Allemands perdaient de nombreux croiseurs ou destroyers et dénombraient 1 300 tués et blessés tandis que les Norvégiens et les Alliés comptaient 5 000 tués et blessés.

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