L'invasion de l'Europe occidentale
En
Pologne, Hitler s'était tenu à l'écart des opérations
militaires proprement dites. Il en fut autrement dans la préparation
de l'invasion de l'Europe occidentale. Hitler intervint directement auprès
du commandement suprême de l'Armée. dès l'automne 1939.
Il se déclara insatisfait des plans proposés, trouvant qu'ils
ressemblaient au plan Schlieffen. Hitler souhaitait un plan plus audacieux.
Le général von Manstein lui fournit un tel plan. Ce plan consistait
à attaquer en Belgique et en Hollande pour attirer les armées
françaises hors de leur frontière puis, d'effectuer une percée
à travers les Ardennes et de percer la ligne Maginot près de
Sedan et de couper en deux les Armées Alliées. Les Ardennes
étaient un terrain difficile mais les Allemands pouvaient foncer à
travers cette ceinture de collines boisées avant que le haut commandement
allié ne s'aperçut du danger. Les plaines françaises
seraient ouvertes et constituaient un terrain idéal pour une avance
blindée.
En mai 1940, l'armée française pouvait opposer à la Wehrmacht
une centaine de divisions, mais parmi celles-ci, 80 environ étaient
suffisament entraînées et 13 restaient attachées à
la défense de la ligne Maginot. L'armée comptait 3 divisions
blindées (environ 3 600 blindés) et l'aviation française
se composait de 420 chasseurs et d'environ 800 bombardiers (tous d'un modèle
ancien) - auxquels il faut ajouter 130 chasseurs et 160 bombardiers britanniques.
Aux forces françaises s'ajoutaient 10 divisions britanniques, 12 néerlandaises
et 22 belges. L'armée allemande, quant à elle disposait, à
l'ouest, de 136 divisions bien entaînées, dont 10 blindées
(environ 3 000 blindés) et 7 motorisées et son aviation comptait
environ un millier de chasseurs et 1 500 bombardiers. L'infériorité
numérique en blindés était compensée par d'autres
avantages. Ainsi, les Allemands faisaient appel à un travail d'équipe
plus coordonné au combat. Les chars allemands savaient travailler avec
les avions et les fantassins, ce qui n'était pas le cas des armées
alliées. (en France, seul le général de Gaulle préconisait
cette tactique).
Les troupes allemandes attaquèrent la France le 10 mai 1940. Les troupes
alliées, qui jusque là étaient restées derrière
la ligne Maginot, pensèrent à une réédition du
plan Schlieffen de 1914, et firent mouvement vers la Belgique et tombèrent
dans le piège imaginé par Manstein. Les troupes allemandes attaquèrent
dans les Ardennes en appliquant le plan : 10 divisions Allemandes, dont 7
blindées attaquèrent plus au Sud, sous le commandement du général
Guderian. Elles traversèrent les Ardennes et franchirent la Meuse le
13 mai 1940. Le 15 mai 1940, les Pays-Bas capitulèrent. Le général
Weygand essaya alors d'organiser une ligne de défense sur la Somme.
Mais les troupes allemandes bifurquèrent vers la mer et encerclèrent
dans les Flandres 45 divisions qui se replièrent sur Dunkerque après
la capitulation de l'armée Belge, le 28 mai 1940. Les Armées
alliées étaient coupées en deux.
Les 200 000 Britanniques et 100 000 Français encerclés à
Dunkerque furent évacués vers l'Angleterre, abandonnant tout
leur matériel. Le 5 juin 1940, les défenses misent en place
par Weygand sur la Somme et sur l'Aisne fut percées. L'exode vers le
sud de plus de 10 millions de civils gênait l'armée française.
Le 10 juin 1940, le gouvernement Reynaud quitta Paris. L'Italie, espérant
savourer la gloire d'une victoire à mondre frais déclara la
guerre à la France le même jour. L'ordre de retraite générale
fut donné le 12 juin 1940. Paris, après avoir été
déclarée ville ouverte, fut prise par la Wehrmacht le 14 juin
1940.
Le 16 juin, les troupes allemandes atteignirent la Loire et le 19 juin, la
côte Atlantique. Le 20, Lyon et Brest furent prises. Le 22, les troupes
de la ligne Maginot, qui étaient encerclées, capitulèrent.
Le président du Conseil, Paul Reynaud, fut contraint de démissionner.
Le 17 juin, l'armistice est demandé par le maréchal Pétain.
Il est signé à Rethondes le 22 juin 1940, et entra en vigueur
le 25. La France était coupée en deux zones par une ligne de
démarcation, qui passait par Dôle, Chalon-Sur-Saône, Tours
et Mont-de-Marsan. Le Nord était occupé par les troupes d'occupation
allemandes, et le Sud fut déclaré "zone libre", dont
le chef d'Etat était le maréchal Pétain qui entreprit
une politique de collaboration avec les Allemands.
La Grande-Bretagne se retrouvait seule face à l'Allemagne. Au terme
de cette campagne, les pertes alliées s'élevaient à 90
000 morts, 200 000 blessés ou disparus et 1 900 000 prisonniers.
Les Allemands déploraient 30 000 morts et 165 000 blessés.
Hitler exultait.
Le 6 juillet, à Berlin, les Allemands firent un accueil triomphal à
leur Führer.
Traversée
de l'Ain
Traversée
de l'Ain
Traversée
du Rhône
Exode
Honte
et tristesse
Hitler
à Paris