La bataille d'Angleterre - le Blitz
Au
terme de son éclatante et stupéfiante victoire en Europe occidentale,
Hitler souhaitait trouver un compromis de paix avec la Grande-Bretagne. Le
nouveau premier ministre, Sir Winston Churchill refusa catégoriquement.
Le 16 juillet 1940, Hitler demanda à établir des plans d'invasion
de la Grande-Bretagne (opération "Sealion" (otarie)
demandant que ceux-ci soient près pour la mi-août.
Le transport des 250 000 hommes prévus pour cette attaque demandait
l'utilisation de 155 bâtiments de transport de troupes ainsi que 1 720
péniches, 470 remorqueurs et 1 160 vedettes. L'entraînement des
troupes commencèrent à la fin juillet.
Les généraux allemands se montraient sceptiques quant aux chances
de réussite du plan d'invasion. L'amiral Raeder exigea également
que la Luftwaffe ait le contrôle aérien absolu dans le secteur
des débarquements. Finalement, Hitler donna l'ordre à la Luftwaffe (sous
les ordres du maréchal Göring) d'anéantir l'aviation anglaise.
Finalement, la Luftwaffe échoua et la bataille d'angleterre se limita
à une bataille aérienne.
Pour cette offensive, les maréchaux Kesselring et Sperrle, commandant
les 2ème et 3ème flottes aériennes de la Lutwaffe disposaient
de 1 000 chasseurs, 1 480 bombardiers et de 375 chasseurs-bombardiers
(environ 10 000 hommes). En Angleterre, La chasse aérienne, le Fighter
Command, commandée par le maréchal de l'Air, Sir Hugh Dowding,
engagea 850 chasseurs (environ 3 000 hommes). Le 13 août 1940, la grande
offensive allemande fut lancée dans l'après-midi - opération
"Adlertag" (le Jour de l'aigle). La Luftwaffe, effectua
le bombardement des aérodromes et stations radar du Sud-Est de l'angleterre.
La Luftwaffe perdit 45 bombardiers et chasseurs, tandis que les Britanniques
n'avaient perdu que 13 chasseurs.
Le 14, le temps qui se dégradait obligea les Allemands à réduire
les attaque au tiers du niveau du niveau du premier jour.
Le 15, la la Luftwaffe déclencha son offensive la plus importante de
la bataille avec 1 786 sorties effectuées par 500 appareils.
Ce jour fut probablement le plus décisif de cette offensive. Même
lorsque les formations allemandes atteignaient leurs objectifs, elles rencontraient
la chasse anglaise qui leur infligeaient des pertes de plus en plus lourdes.
Les Stukas, les bombardiers en piqué, si meurtriers
en Pologne ou en France, se révélèrent trop vulnérables
lors du piqué et furent incapables de remplir leurs missions. Ce jour
là, 75 appareils allemands furent détruits et 35 chasseurs anglais
furent abattus. Cette journée inspira à Churchill cette phrase
célèbre : Never in the field of human conflict was so much owned
by so many to so few».
"Jamais dans le domaine de la guerre tant d'hommes n'avaient eu une telle
dette à l'égard d'un si petit nombre d'individus ".
Les jours suivants, les opérations se poursuivirent à une échelle
moins grande, la météo étant défavorable. En 10
jours une centaine d'appareils britanniques avaient été détruits,
contre 100 chasseurs et 400 bombardiers pour les Allemands.
Le 24 août, Göring lança sa seconde tentative pour s'emparer
de la maîtrise de l'air. Les raids se concentrèrent sur les pistes
d'envol, les hangars, les stations radar, les centres de contrôle aérien,
et les usines d'aviation britanniques. La plupart des aérodromes du
Sud-Ouest étaient sérieusement endommagés. Jusqu'au 6
septembre, la Royal Air Force effectua en moyenne plus de 700 sorties quotidiennes.
Au cours des 2 semaines allant du 24 août au 6 septembre les Britanniques
perdaient 295 chasseurs et 171 autres étaient endommagés alors
que la production totale de chasseurs était de 269 (tandis que la Luftwaffe
perdait dans le même temps 530 appareils).
Début août, les effectifs étaient de 1 434 pilotes, fin
août, ils n'étaient plus que de 840 alors que les unités
d'entraînement ne sortaient que 260 pilotes par mois. Début septembre,
la R.A.F commença à manquer de pilotes expérimentés.
Malgré les pertes très lourdes, le moral des pilotes anglais
fut consolidé par le sentiment d'appartenir à cette "poignée
d'hommes" dont parlait Churchill.
Les Allemands, quant à eux n'avaient pas de problème d'effectifs,
mais leur moral était altéré après les remarques
désobligeantes proférées à leur égard par
Göring leur reprochant leur manque de combativité.
Le 3 septembre, Hitler ordonna un changement d'objectifs.
Il avait décidé (sur les recommandations de Kesselring) qu'il
fallait concentrer tous les raids sur Londres.
Le 7 septembre, commençait le Blitz - qui se poursuiva jusqu'en
mai 1941 - (ce changement d'objectif permit à La R.A.F, épuisée,
de reconstituer ses escadrilles) Ce jour là, 300 bombardiers et 648
chasseurs mirent le cap sur Londres. Plus de 300 civils furent tués
et 1 300 furent blessés. Les raids se poursuivirent jour après
jour ne donnant aucun résultat probant.
Le 17 septembre, Hitler venait de renoncer à l'opération "Sealion"
qui fut d'abord reportée au 12 octobre, puis, en janvier 1941, Hitler
décida que les préparatifs devaient être abandonnés.
Début novembre Goering fit cesser toutes les attaques de jour sur la
Grande-Bretagne, et limita les actions de la Luftwaffe à des raids
nocturnes sur les villes, les ports, et les centres industriels de Grande-Bretagne.
Chaque nuit, 200 à 300 avions larguèrent leurs bombes explosives
ou incendiaires sur l'Angleterre.
La ville de Coventry souffra particulièrement du bombardement du 15
novembre 1940. Bilan : 15 000 morts et 20 000 blessés.
Des bombardements sporadiques continuèrent jusqu'au mois de mai 1941
sur Londres et les grandes villes de la Grande-Bretagne.
Les Allemands n'avaient pas atteint leur but : la destruction de la chasse
et du moral du peuple britannique.
Au cours de la bataille d'Angleterre, de juillet à octobre, les Allemands
avaient perdu 1 733 appareils et les Anglais 915 chasseurs. Les bombardements
sur l'Angleterre causèrent la mort de 43 000 civils.
Environ 90 000 civils furent en outre gravement blessés.
Bombardements
de la Luftwaffe sur Londres
Bombardements
de la Luftwaffe sur Londres
Bombardements
de la Luftwaffe sur Londres