L'Egypte et la Libye, les batailles d'El Alamein

L'année 1942, en Afrique du Nord, vit des retournements de situations plus importants que ceux de 1941. 
Le 5 janvier 1942, un convoi allemand arriva à Tripoli avec une centaine de chars. Dès le 21 janvier, Rommel lançait une nouvelle offensive. En 2 jours, l'Afrika Korps progressait de 150 kilomètres. La division indienne à Benghazi reçut l'ordre d'évacuer la ville en abandonnant toutes les réserves qui s'y trouvaient. Le 4 février, la 8ème armée anglaise se retirait sur les défenses de Gazala. La ligne fortifiée de Gazala était tenue par le 3ème corps d'armée sous les ordres du général Gott avec les 1ère et 50ème divisions africaines.

Le 30ème corps d'armée commandé par le général Norrie devait protéger le flanc sud. La 1ère division blindée se trouvait à proximité de la Tright Capuzzo tandis que la 7ème division blindée appuyait la brigade française de Bir Hakeim. Le 26 février, Rommel contourna le flanc britannique avec 3 divisions allemandes et 2 italiennes tandis que 4 divisions italiennes faisaient face aux défensseurs de la ligne de Gazala. Le Q.G. de la 7ème division fut capturé par les Allemands et le général Messervy fut capturé. Malgré ce succès, Rommel ne put atteindre la mer. L'Afrika Korps n'avait plus que 150 chars et les Italiens 90, alors que les Britanniques en avaient encore 420.

Les jours suivants, l'aviation anglaise fit pleuvoir un déluge de bombes sur ses positions tandis que la 8ème armée l'attaquait sur le terrain. Cependant, le 14, le général Ritchie abandonna la ligne Gazala et entama une retraite vers la frontière, laissant les troupes de Tobrouk isolées. Le 11 juin, il poussa vers l'est ou il coinça 2 brigades anglaises le 12. Le 13, Rommel fit mouvement vers le nord et chassa les Anglais du point fortifié "Knightsbridge".
Les 2 divisions britanniques de la ligne de Gazala risquaient désormais d'encerclement. Le 14, Rommel envoya l'Afrika Korps vers le nord, via Acroma, en direction de la route côtière. Les champs de mines retardirent leur progression. Ce retard permit à la 1ère division sud-africaine de s'esquiver par la route frontière. Le 20 juin, Rommel arriva sur Tobrouk, Le chef de la garnison, le général Klopper avait sous ses ordres la 2ème division sud-africaine, la Guards Brigade et la 32ème brigade de chars.

Les Allemands assommèrent littéralement les défenseurs de Tobrouk. Le 21 le général Klopper décidait de capituler. Rommel s'emparait de Tobrouk et de sa garnison de 35 000 hommes ainsi que d'une immense quantité de ravitaillement. La conséquence de ce désastre fut la retraite précipité des forces anglaises jusqu'en Egypte.
Le 23 juin,lorsque Rommel atteignit la frontière, il ne lui restait que 44 chars en état de marche et 14 aux Italiens. (80% des véhicules de transport dont disposaient à ce moment là les Allemands étaient des véhicules pris aux Anglais).
Après cette éclatante victoire, Hitler lui annonçait son élévation à la dignité de maréchal et Rommel obtint l'autorisation de pousser l'Afrika Korps en Egypte. Le 24 juin au matin, il passait la frontière. Le soir, il avait parcouru 150 kilomètres et atteint la côte au delà de Sidi Barrani. Le 28, l'Afrika Korps se trouvait à Fouka, détruisant les restes d'une brigade indienne. Le 30 juin au matin, Rommel écrivait à sa femme : "plus que 160 kilomètres jusqu'à Alexandrie". Le soir, il n'était plus qu'à 100 kilomètres de son but et semblait réussir son fabuleux pari.

Les éléments avancés arrêtèrent leur progression pour attendre le reste de l'Afrika Korps et les divisions Italiennes. Les divisions blindées britanniques utilisèrent ce sursis pour se regrouper derrière la ligne d'El Alamein, qui était le dernier point de contôle de la route du Caire. Elle était défendue en 3 points fortifiés. Le périmètre d'El Alamein était tenu par la 1ère division d'infanterie sud-africaine.
Au sud, la position de Deir el Shein était défendu par la 6ème brigade néo-zélandaise. Enfin, 32 kilomètres plus au sud se trouvait la position de  Naqb el Dweis tenue par une brigade de la 5ème division indienne. Le 1er juillet 1942, Rommel lança une offensive avec 6 500 hommes et 90 chars, entre les crêtes de Ruweiset et de Miteiriya. Il voulait percer le front ennemi, puis remonter vers le nord, pour prendre à revers les défenseurs d'El-Alamein. Rommel lança 3 nouveaux assauts dans les jours suivants mais tous échouèrent.

Le 27 juillet 1942, la première bataille d'El Alamein s'achevait sans vainqueur ni perdant.
Les Allemands avaient perdu 22 800 hommes, dont 7 000 prisonniers et les Britanniques avaient perdu 13 000 hommes.
Les deux armées construisirent alors des tranchées et des fossés, et posèrent des barbelés et des mines antichars. Rommel attendait des renforts et du carburant de Benghazi et Tripoli, tandis que Auchinlek attendait des hommes et des chars. En août, Churchill se rendit en Egypte  mais refusa de reporter l'offensive à l'automne, et remplaça Auchinlek par le général Alexander et confia le commandement de la 8ème armée au général Montgomery.

Celui ci exigea que ses troupes puissent se reposer.
Les Britanniques disposaient désormais de 700 chars. Rommel, quant à lui, disposait à la fin du mois d'août de 2 division blindée Italiennes, qui avaient 240 chars périmés, et de 2 Panzerdivisions, qui disposaient de 200 chars. Rommel envisagea une percée au sud, car le nord, d'El Alamein à la crête d'Alam Nayil était trop bien défendu, puis une progression des blindés d'une cinquantaine de kilomètres vers l'est, qui serait suivie d'un virage vers le nord-est, qui lui permettraient d'atteindre les lignes de communications de la 8ème armée, et d'attirer les blindés britanniques afin de les encercler et de les détruire.
L'attaque fut déclenchée dans la nuit du 30 août 1942, mais ses blindés furent ralentis par les champs de mines anglais et les attaques incessantes de la RAF. Il prit alors la décision d'obliquer vers le nord, en déplaçant son attaque en direction du point culminant de la crête d'Alam Halfa. Le 31 août, au soir, ses troupes étaient épuisées. Rommel était alors contraint d'organiser le repli de ses troupes. Le 7 septembre, le général Montgomery donna 7 semaines à la 8ème armée pour préparer l'offensive finale.
Il décida de déclencher l'opération "Lightfoot" dans la nuit du 23 octobre. A ce moment, Rommel ne possédait plus que 104 000 hommes, dont 27 000 Allemands, 489 chars, 750 canons antichars, 470 pièces d'artillerie, et 350 avions. Rommel manquait en outre de carburant (nombre de pétroliers étaient coulés par la Royal Navy), de munitions, et les troupes étaient atteintes de malaria et de dysenterie. Montgomery disposait de 200 000 hommes, de 1 029 chars (dont 252 nouveaux Sherman américains) de 1 400 canons antichars,

de 1 200 pièces d'artillerie et de 750 avions. En outre, la 8ème armée disposait en réserve de 1 000 chars supplémentaires entreposés en Egypte, et sur l'ensemble des appareils de la RAF au Moyen-Orient 1 500 avions. L'offensive fut lancée le 23 octobre 1942, après une forte préparation d'artillerie. Au sud, le 13ème corps réussit l'opération de diversion, mais son avance fut stoppée le 25 octobre. Au nord, les chars des deux divisions blindées du 10ème Corps blindé, ne réussirent pas à s'ancrer sur les crêtes de Kidney et de Miteiriya. Rommel, qui se trouvait à Berlin, envoya toutes ses réserves vers le nord, et lança de nombreuses contre-attaques avec la division blindée Italienne Littorio et la 15ème Panzer.

Le 27, les Britanniques n'avaient toujours pas brisé le front, et n'avaient pas atteints les objectifs. Le 28, Montgomery modifia son dispositif qui était trop rigide, et retira le 10ème Corps Blindé au nord pour le remplacer par la 7ème division blindée, qui était remontée du sud, et par la 2ème division d'infanterie néo-zélandaise. Le 1er novembre 1942, Rommel ne disposait plus que de 320 chars, tandis que les Britanniques en avaient encore 800. Le 2 novembre 1942, à 1h du matin, Montgomery déclencha l'opération "Supercharge", qui fut menée par la 2ème division d'infanterie, suivie par les blindés qui avaient reçu l'ordre de "passer à tout prix".
Devanl cette situation désespérée, Rommel demanda alors à Hitler l'autorisation de se replier. Comme il était prévisible, Hitler refusa tout repli. Le 4, la 51ème division d'infanterie britannique réussit à percer les lignes germanos-Italiennes, et les blindés de la 7ème brigade blindée passèrent par la brèche. La division Italienne Ariete fut anéantie, et l'ensemble des forces italiennes capitulèrent.
Au nord, Rommel fit reculer ses formations blindées et motorisées qui ne comptaient plus que 35 chars.

Les Britanniques avaient perdu 13 000 hommes et les Germanos-Italiens 59 000 hommes, ainsi que 454 chars.
A la fin de l'année, Rommel tenait toujours la position de Bouerat. Il est évident qu'il y avait peu de chance pour que l'armée de rommel pût être reconstituée, tandis que ses arrières étaient maintenant menacés par l'avancée de la 1ère armée anglo-américaine d'Algérie en Tunisie.

Erwin Rommel